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[RP de Noël] À la recherche du cadeau perdu [Contexte 5]

Ven 2 Déc 2016 - 18:47

À la recherche du cadeau perdu

Contexte 5 : Hiraeth & Tobias Gehring

Nous sommes le 23 décembre au soir. Si vous n'avez pas encore acheté tous vos cadeaux, c'est le dernier moment pour le faire : demain, les rues de Pallatine seront si bondées que vous aurez du mal à vous déplacer sans vous faire bousculer dans tous les sens. Peut-être est-ce la raison pour laquelle vous vous trouvez dehors à une heure si tardive. Ou bien êtes-vous simplement en train de rentrer chez vous.
Dans un coin, un garçon pleure. Il ne semble pas avoir plus de huit ans et transporte un gros sac à dos rouge avec lui. Il interpelle les passants pour qu'ils l'aident, et naturellement, vous vous êtes arrêtés pour lui porter secours. Le garçon vous apprend qu'il a acheté un cadeau pour sa maman malade, une jolie montre, mais qu'il a perdu le cadeau en cours de route. Il vous décrit le paquet comme un petit emballage rouge avec un ruban vert, de forme rectangulaire. Vous lui proposez de refaire son parcours pour retrouver son cadeau.

Tous les liens se trouvent dans la rue. Vous pouvez les visiter dans l'ordre que vous voulez, faites comme s'ils se situaient les uns à la suite de l'autre :

  1. Le stand du marchand de barbe à papa où il a acheté cette friandise (il en a d'ailleurs encore un peu autour de la bouche)
  2. La vitrine de la boulangerie, où un décor en pain d'épices a été réalisé
  3. Le mendiant qui essaie d'attirer l'attention en jouant de l'harmonica (oui, c'est un lieu)
  4. Le banc où l'enfant s'est assis pour compter ses pièces
  5. Le grand sapin sur la place où de faux cadeaux ont été disposés
  6. L'ours robotique qui chante des chansons de Noël dès que quelqu'un s'approche de lui

Pour réussir votre mission, vous devrez avoir visité au moins trois lieux. Considérez aussi que le cadeau ne peut pas être trouvé avant d'avoir atteint le sixième lieu : c'est donc à vous de décider où l'enfant peut avoir perdu celui-ci.

Sam 3 Déc 2016 - 1:00
L'hiver était arrivé soudainement ne laissant guère le temps aux habitants de Pallatine pour s'habituer au brusque changement de climat. Tobias avait observé ce changement cloîtré dans son appartement tel un ours menant sa prochaine hibernation ou, la comparaison était plus juste, tel un animal usant de la protection de son terrier pour finir de panser ses plaies. Le conflit entre les Iwasaki et les Altermondialistes avait laissé des traces durables. Tobias pouvait, désormais, marcher sans devoir s'appuyer sur un quelconque support mais des bandages continuaient à émailler son torse, dissimulant, au mieux, les résidus de la confrontation.

L'Autrichien avait fini par se décider à pointer le bout de son nez hors de la protection du petit studio se rappelant, pratiquement au dernier moment, qu'une fête importante allait bientôt se célébrer. Noël. Même si Tobias ne possédait plus aucune famille à Pallatine, il possédait, au sein de son entourage, des individus qui méritaient son attention. Il se devait d'offrir un présent à son colocataire, Tom, sans oublier son voisin, Hafiz, qui l'avait aidé. Et le plus important d'entre tous... Wilhelm. Pour lui le cadeau fut tout trouvé. Déniché au sein d'une papeterie du quartier Sharsfort, un carnet finement relié – un beau trésor dans lequel l'écrivain pourrait consigner ses projets et écrits.

Tout content de sa trouvaille Tobias sortit de la papeterie le sourire aux lèvres, l'écharpe flottant au vent. Il lui fallut quelques instants, au sein de la rumeur instaurée par la foule, pour percevoir les pleurs de l'enfant. Le nez rougi par-dessus son écharpe colorée, le garçon avait la tête baissée, les oreilles rougies par le froid. L'Autrichien se porta auprès de l'enfant, posant une main gantée sur son épaule. L'enfant sursauta, tout ébahi, clignant des yeux.

« Pourquoi pleures-tu, petit garçon ? »
« Je... Je... » Le garçon ravala ses gros sanglots. Tobias craignit même qu'il ne s'étouffa avec. « J'ai... perdu... le cadeau... pour ma maman... Elle est très malade et... Je voulais... lui faire... plaisir... »

On aurait cru entendre un récit digne de Noël avec un zeste d'Oliver Twist mais sans la happy end de circonstance pour transformer la sordide anecdote en belle fable. Tobias finit de s'agenouiller devant le garçon, sa besace lui battant les flancs. Fouillant dans sa poche l'Autrichien en extirpa un mouchoir de papier qu'il tendit à l'enfant que s'y moucha avec un grand bruit de trompette.

« On va tenter de trouver ton cadeau ensemble. Et... »

Tobias s'était stoppé en sentant une présence près de lui. Quelqu'un d'autre s'était approché d'eux, sortant du mouvement de la foule. L'Autrichien leva le regard vers lui se demandant si l'homme était venu, lui aussi, secourir cet enfant en détresse.

Spoiler:
Dim 4 Déc 2016 - 15:42
((i am grateful for you))
Je ne connais pas Noël.
C'est presque étrange, mais j'ai l'impression que ça me manquait sans même savoir que ça existait ; il y a quelque chose d'un peu magique et pourtant je suis scientifique je suis attaché au réel à ce rêve inhabituel à cette gentillesse culturelle
mais les gens sourient -moi aussi, mes dents de scie cachées derrière une écharpe de laine (un requin n'a rien à faire en antarctique, en laponie)
mais les gens -ils parlent ils marchent ils se bousculent s'insultent s'excusent, ils braillent ils rient ils continuent, ils courent parfois, regardent souvent, existent toujours
mais -ils ont l'air vivants
et ce n'est pas qu'être négatif que de dire que parfois, il y a du vide quand on marche parce que l'intérieur est trop rempli, c'est une suite logique un raisonnement d'analyse-synthèse et je sais que la psychologie ce n'est pas des maths mais
nous sommes aussi des chiffres, de temps à autres
et j'avance dans la foule ; j'ai acheté un bonnet en tête d'ours et je ne connais toujours l'animal qu'à travers des jolis livres, des illustrations des photos des rêves parfois, jamais plus
je ne sais pas si j'aurais peur, si j'en voyais un
je crois que je lui montrerais les dents (réflexe)
et je marche
et je me perds
et je ne cherche pas à me retrouver
et j'avance, je suis sûr que je recule aussi
et ça n'a pas vraiment d'importance
les lumières les odeurs les sons les proximités les animaux la neige le froid les vêtements les boissons chaudes le bois les feux ; tellement de choses et si peu que l'on capte -je m'en veux presque d'être
d'être incapable de tout voir, et je me souviens que ce n'est pas si grave, et qu'il y aura l'année prochaine, et celle d'après aussi, et d'autres encore
ça me fait du bien, je crois, de me projeter si loin
et pourtant, quand je marche, je sens beaucoup -il y a des bonnes odeurs, et cet enfant qui pleure
et cet enfant qui pleure.
il y a quelqu'un déjà, mais c'est un adulte, ça se voit à son grand manteau trop sombre et à sa manière de s'accroupir à ses yeux trop clairs aux rides qui commencent à marquer sa jeunesse un peu consommée
je ne dis rien et je m’assoies -en tailleur, comme on le fait en maternelle, ai-je appris, mais je ne connais pas les classes ni les âges et je
est-ce que je suis encore un enfant, je ne sais pas vraiment
mais je sais qu'un mouchoir, ça n'absorbe pas beaucoup de peine, ni même beaucoup de pleurs
On va le trouver, promis. parce que j'ai entendu le doute dans la voix du monsieur et que ce n'est pas ce qu'il doit comprendre ; il doit savoir, le garçon, qu'on fera tout et - Peut-être qu'on peut faire ton chemin à l'envers ? et peut-être qu'on peut, je ne sais pas, mais peut-être et j'ai tellement envie de faire des choses que je ne sais pas je moi, c'est Hiraeth ! Et lui, il s'appelle Teddy, et il va t'aider à te souvenir. et je pose sur sa tête décoiffée le bonnet ours, son sourire en antithèse de ses larmes -peut-être qu'elles les sécheront un peu mieux qu'avec un mouchoir.
je me lève en lui prenant la main -il babille en parlant de son cadeau, avec un emballage aussi rouge que mes cheveux

Spoiler:
Ven 9 Déc 2016 - 20:25
Tobias tourna la tête lorsque l'impromptu jeune homme se joignit à la situation, arquant un sourcil à la vue du bonnet qui lui coiffait le sommet de la tête. Malgré les jours passés à Pallatine l'Autrichien demeurait toujours autant intrigué par tout objet qu'il n'avait pas connu à son époque sur Terre. Un sourire émailla son visage lorsque le dénommé Hiraeth – curieux prénom – s'en délesta pour en coiffer le garçon. Geste qui sembla si bien ragaillardir le garçon qu'il prit la main de l'homme sans la moindre hésitation. Tobias se leva à sa suite, se positionnant de l'autre côté de Hiraeth.

« Laissez-moi vous aider. À trois... » Son regard glissa sur le bonnet Teddy. « Je voulais dire... à quatre nous serons plus efficaces. Je suis Tobias. » précisa-t-il, finissant le cercle des présentations.

Aucun ne sembla s'offusquer de la présence de l'Autrichien. Mis en confiance le garçon commença à parler de son trajet, sa main tirant sur le bras de Hiraeth. La foule s'écartait sur leur passage, leur jetant parfois une œillade, se demandant probablement quels liens unissaient ce trio. Le garçon poussa soudain un petit cri accompagné d'un sursaut. Sa main libre indiqua une devanture où se pressait une marée d'enfants, peu ou prou de son âge.

« Je suis venu . » couina le garçon, avançant à la rencontre de la devanture.

Levant la tête, son regard passant au-dessus des têtes, Tobias put lire l'écriteau. Une boulangerie. En se rapprochant il put voir que, au sein de la vitrine, trônait un décor tout en sucre et pain d'épices. Tobias discerna, entre autre structure, la maison de Hansel et Gretel. Sourire nostalgique à la vue de ce conte qui lui rappelait son pays natal, les histoires de son enfance.

« Mh. » souffla l'homme, son écharpe lui chatouillant le menton. « Nous allons devoir jouer aux explorateurs si jamais le cadeau se trouve ici. »

D'un geste du bras Tobias désigna l'attroupement des enfants, masse de bonnets et d'écharpes colorés. Restait aussi le risque que le cadeau fut piétiné par toute cette horde, mais Tobias ne le mentionna pas, ne voulant pas briser l'espoir du garçon.

« Ou nous pourrions demander aux employés s'ils auraient trouvé un cadeau. Ou qu'un client le leur aurait ramené. » suggéra l'Autrichien, son regard allant de Hiraeth au garçon, quêtant leur approbation.

Spoiler:
Sam 10 Déc 2016 - 18:01
((i am grateful for you))
les adultes, c'est souvent noir
mais l'autre, là -il n'a que les idées qui semblent grisées, avec ses jolis cheveux argentés.
il a l'air d'avoir un nuage sur la tête, et je suis presque sûr qu'il ne fait que pleuvoir dans le creux de son crâne -pas le genre de pluie qui fait apparaître des arc-en-ciel, parce qu'il a des yeux tout aussi pâle ; on dirait qu'il est fait pour l'hiver et ses trop froides misères (mais je ne le connais pas)
et il se relève c'est drôle de le voir de si haut de le voir de si loin, qu'importe
il y a la chaleur des gants de laine de l'enfant ((que je suis à moitié)), les lumières colorées qui illuminent les rues ((et nos vues)), les prénoms qu'on s'échange ((et qu'est-ce que c'est étrange))
il me tire, le malheureux, du bout de ses cinq doigts un peu boudinés, de ceux qui n'ont largement pas fini de grandir, de ceux qui ont encore le temps de fleurir, et ah il crie presque, il veut atteindre cette vitre -cette vitre cette vitre et les jolies lumières et les gamins devant et
je le prends sur mes épaules et j'avance -je sais que je n'écoute pas l'adulte mais ce n'est pas vraiment ma faute, c'est
ma curiosité ma spontanéité et
ça m'appartient sans vraiment être tenu en laisse, je ne sais que faire
et je dois sûrement être aussi fasciné que les plus petits humains tout autour, et je crois que l'excitation n'a pas d'âge -c'est une bonne chose
et je crois qu'admirer le beau n'a pas d'âge -c'est une bonne chose
et je reste devant ces délices d'yeux et de bouche, des étoiles dans les pupilles et l'oubli dans mon cortex cérébral - c'est la voix du sérieux qui me tire de ces flottements qui me perdent
euh, oui, oui, c'est - l'embarras qui me fait buter sur les mots une bonne idée, je me suis égaré pardon vais aller voir
et je l'enlève de mes épaules pour le poser aux pieds du Tobias, le petit corps entouré d'un tas de vêtements, pour mieux virevolter vers l'entrée
mais quand je reviens, je n'ai rien à dire, alors je secoue la tête et tu penses l'avoir perdu ici ?
et je sais que ce n'est pas une question très
pratique
parce que quand on perd quelque chose, on ne le sait que lorsqu'on s'en rend compte

Spoiler:
Lun 12 Déc 2016 - 22:54
Le retour de Hiraeth avait l'amertume de la déception. Tobias vit les épaules du petit garçon s'affaisser, son menton se froisser alors que sa bouche se plissait, retenant les larmes. Tobias se plia, sa main se posant sur le bonnet. Se voulant aussi rassurant et chaleureux que cet homme à la chevelure écarlate.

« Il ne doit pas être loin. On va continuer le chemin. Tu te souviens où tu es allé ? »

Les sourcils du garçon se froncèrent, un pli se formant entre les deux. Intense concentration. Sa langue butant sur les mots, sur les souvenirs ouatés par la peur du cadeau à jamais perdu, l'enfant narra quelques scènes. Un banc où il s'était assis, comptant vainement ses pièces avant l'achat du présent. Un monsieur assis sur un bout de carton qui jouait de l'harmonica. L'enfant se souvenait avoir hésité à lui donner une pièce, mais il avait déjà juste la somme. Un grand sapin. Un ours qui chantait des chansons. Mais de là à dire par où il fallait marcher, il ne savait plus.

« Le sapin. C'est celui de la grande place ? » Tobias étendit ses bras. « Genre grand comme ça ? » Le garçon hocha la tête ce qui ôta un poids à Tobias. « Je sais par où passer. »

Tobias se releva, époussetant ses genoux.

« Si on se dirigeait par là-bas ? On passera peut-être par les autres endroits sur notre chemin. Ils vous disent quelque chose, Hiraeth ? »
Dim 18 Déc 2016 - 11:52
((i am grateful for you))
je crois que nous sommes tout aussi déçu l'un que l'autre, le petit homme et moi
je ne sais pas vraiment quoi dire dans ce genre de moments -je sais que je suis optimiste, mais je sais aussi que tout varie tellement vite ; on m'a souvent fait la métaphore du papillon mais je pense que c'est plutôt comme un nuage : parfois ça se dissout, parfois ça se condense, parfois ça pleure et parfois ça n'existe pas
mais l'adulte -il sait être rassurant, même avec sa petite taille
mais l'adulte -il sait des choses que les enfants ne savent pas, même des choses utiles parfois
cette fois, c'est nous qui le suivons et j'essaie de m'accrocher aux petits détails dont l'enfant a parlé, mais je suis plus doué pour me perdre que pour me rappeler
sauf peut-être le monsieur aux habits rapiécés -ils m'ont dit que les gens les appelaient des sdf et on m'a dit ce que ça voulait dire mais ça ne me paraissait pas logique alors j'ai abandonné l'idée de m'en souvenir, tant que je n'oublie pas l'idée qu'ils existent
je sais juste que je vais souvent leur parler, quand je me suis perdu et que personne ne veut m'aider -j'appellerais bien ça être transparent, en réalité
et on avance en suivant les volutes de fumées, en rang serrés, pour être sûrs de ne pas se perdre
je- je suis désolé, je ne connais pas très bien la ville je me contente de divaguer et de ne pas oublier
c'est déjà beaucoup, je crois
et on avance, on avance au travers de la foule -il y a du bruit, mais perce au travers des notes vibrantes, joyeuses aussi
je crois que c'est de l'harmonica, et je trouve aussi que c'est un joli nom, pour un instrument. l'harmonie, c'est un joli mot aussi.
et je les prends par la main pour les y amener, le voyant depuis ma hauteur et oh, c'est joli -je comprends que le petit garçon ait voulu faire quelque chose
((c'est un peu triste, mais ce qu'on m'a appris ici, c'est qu'on ne peut pas toujours changer les choses))
c'était ici ? c'est une question rhétorique, je crois -le monsieur a l'air d'avoir déjà reconnu le gamin
Dim 18 Déc 2016 - 20:54
Tobias souffla un « Ce n'est rien. » face à la déconvenue de Hiraeth, ses excuses sur sa méconnaissance de la ville. Il devait être tout nouveau à Pallatine. Tobias avait eu la chance de tomber sur l'enfant au sein du quartier de Sharsfort. Il se serait probablement perdu dans une autre parcelle de la ville.

Face au joueur de harmonica, quelque chose se serra au sein du corps de Tobias. La misère, même ici, existait, s'exposant crûment. L'enfant salua le mendiant sans la moindre honte, agitant simplement sa main gantée. Candide innocence. Et de sa petite voix il demanda si son cadeau avait été trouvé, s'il ne l'avait pas perdu là. Et l'homme de secouer la tête.

« Désolé 'tit. T'as du le perdr' avant. » De l'ongle il se gratta la joue avant d'ajouter. « C'est quand la dernièr' fois que tu l'avais dans les mains ? »

Les paupières du garçon battirent comme des ailes de papillon.

« La barbe à papa... Je l'ai sorti pour prendre une pièce puis je l'ai... remis dans mon sac. Je crois... »
« Tu as du le poser quelque part en croyant l'avoir mis dans ton sac. » en déduit Tobias.

Le garçon eut un bref hochement de tête, se rangeant à cette théorie. L'Autrichien fouilla dans ses poches, en sortit quelques pièces qu'il déposa dans la boite à fer-blanc aux pieds du mendiant.

« Ce n'est pas grand-chose mais... Vous en avez plus besoin que moi. »

Tout le monde avait droit à un petit miracle de Noël.
Lun 2 Jan 2017 - 17:55
((i am grateful for you))
ce n'est rien, qu'il dit
il ne sourit pas forcément, mais les mots le font pour lui -il sourit, qu'il dit
je crois que c'est pour ça que je ne veux pas être un adulte -ils ne mentent pas, qu'ils disent, et en soit c'est déjà un mensonge, c'est le centre de la toile, c'est là où souvent on reste collé la gorge nouée la respiration arrêtée les idées scotchées
je préfère avoir la tête libre et les pieds englués
(on va toujours plus loin avec son esprit)
(et je me rappelle des boîtes des -hiraeth)
mais la musique -je ne m'en rappelle pas
avant de venir ici, je ne connaissais que le silence et les bruits des voix, parfois des gens qui parlaient avec un air -ils appelaient ça de la bonne humeur alors qu'ici on dit que c'est du chant ; il y a des synonymes qui ne le sont pas pour tous
il y a d'autres bruits, du métal mais pas comme des dents qui cisaille, plus comme une pluie d'or même si elle n'est que de cuivre ; c'est un bruit qui fait sourire avec un air grave sur le visage, un bruit qu'on approuve mais qu'on ne provoque que trop rarement
je n'ai pas de pièces sur moi -mais j'ai mon sourire, et je lui offre de mes dents de requins
merci monsieur ! et joyeux noël aussi ! je dis ça en me retournant avec l'insouciance qui se balance dans ma tignasse digne du bonnet du père noël, les yeux qui dévorent la nuit les lampadaires les lumières le sapin qui se profile au loin -on était sensé y aller, alors j'empoigne de nouveau les deux mains qu'on m'offre sans le savoir et je m'y dirige, à la vue, un peu au hasard, avec l'étoile qui dépasse de certains toits
une étoile qui nous guide -une que l'on voit, malgré la pollution lumineuse, malgré la foule malgré le bruit malgré le froid malgré la neige
Mar 3 Jan 2017 - 22:14
Alors qu'ils avançaient, trio hétéroclite, couple parental improbable, grands frères pour une soirée, le petit garçon tira sur les mains des deux adultes. Son corps était tendu comme un arc, prêt à rompre, alors que ses pieds trottaient, menus. Tout son être était tendu vers un marchand qui, entre ses doigts, faisait filer un sucre rosé dont l'odeur semblait empoisser l'air de sucre. L'Autrichien avança, ne lâchant pas la main de l'enfant comme s'il avait peur qu'il s'envole ou tombe dans le sucre rosé, se fasse engloutir par toute cette suave sucrerie.

« C'est là que tu as acheté ta barbe à papa ? » Et le petit d'acquiescer, la gourmandise étincelant dans ses yeux. Tobias se glissa au bout de la file, derrière quelques enfants qui, la pièce glissée dans leurs mains, attendaient leur tour. « On va lui demander. Et on se paiera chacun une barbe à papa. » Son regard glissa sur Hiraeth. « Je crois qu'il y a plusieurs goûts possible. » Noël s'accompagnait toujours de sucre.
Ven 10 Fév 2017 - 12:05
((i am grateful for you))
c'est étrange -ce sentiment de ne plus totalement être enfant, de veiller sur autrui sans même pouvoir se gérer soi-même ; est-ce que c'est ce que les parents choisissent ? est-ce qu'ils se disent "je peux gérer" ou est-ce plutôt  "je veux" (dans le sens de la descendance, des responsabilités, de se sentir important)(utile)(les psychologues disent que la finalité de la vie est de produire la vie ; on m'a toujours dit que la nature n'a pas de finalité -je n'aime pas ce mot, parce que tant que je respire, ce n'est pas ma fin, parce que tant qu'on trouve de nouvelles choses, il n'y a pas une fin)
je ne veux pas d'enfants, je crois bien. ça ne m'a jamais traversé l'esprit mais ça me paraît évident ; je vois son visage entre inquiétudes, rougeurs et sourires et il y a une confirmation (suis-je trop humble y pour prétendre ? non)(parfois être désintéressé n'a pas de racines)
oh, je n'ai pas d'argent et je me rappelle du monsieur au carton, et je me reprends pas d'argent sur moi et c'est presque triste que l'accès à un morceau de nuage, à un bout d'arc-en-ciel ne soit possible qu'avec ces choses trop adultes -mais c'est souvent le cas et la dernière fois, j'en ai mis dans mes cheveux, j'ai dû me raser un bout du crâne, ça collait trop il y a un rire, celui qui vient avec les souvenirs -c'est une manière de passer le temps, et la file avance en même temps que les fils de sucre
bonjour monsieur ! est-ce que vous auriez récupéré un paquet rouge et vert ? parce qu'il n'y a rien autour -du moins rien que je n'ai vu

Spoiler:
Ven 10 Fév 2017 - 20:44
Pas d'argent ? Mais cela ne posait aucun souci à Tobias de partager un peu ses deniers pour offrir quelque chose, qui plus est aussi peu coûteux. Néanmoins l'anecdote formulée par Hiraeth laissa l'homme bien trop pantois pour réagir. Ça pouvait donc arriver ce genre de choses comme cette légende urbaine du chewing-gum dans les cheveux qui obligeait ses victimes à tout couper ? Sûr que ça devait vous sevrer immédiatement.

L'Autrichien n'eut pas l'occasion de demander plus amples détails sur cette expérience que Hiraeth s'adressa au confectionneur. L'homme leva les yeux en proie à la réflexion tandis que le gamin s'accrochait à la vision du sucre filé comme à une bouée de sauvetage.

« D'solé non. Sinon m'en souviendrais. Vous prendrez quand même quelque chose ? »

Il aurait été impoli de refuser. Tobias acheta pour deux proposant tout de même, alors qu'ils s'éloignaient du stand, à Hiraeth de goûter à sa part.

« Ne restez pas sur une mauvaise expérience. Si jamais cela finit encore dans vos cheveux, je vous paierais le coiffeur. »

Au moins la barbe à papa empêchait le garçon de se laisser aller au désespoir. L'enfant trottait aux côtés des adultes, leurs pas les rapprochant du grand sapin – qui sait si le cadeau ne se trouvait pas là-bas.

Il y eut un chant mécanique, une complainte de boite à musique qui se fit entendre parmi les rires et les conversations de la foule. L'enfant se tourna d'un bloc en direction d'un grand ours robotisé. La voix s'échappait de cet automate qu'entourait une grappe d'enfants. Quelque chose brilla dans le regard du garçon qui, barbe à papa bien serrée dans sa main, s'élança sur l'ours en hurlant « Il est là ! »

Coucou ce n'est pas grave, ça arrive ! Tentons de clore le défi avant la fin. Héros
Dim 12 Fév 2017 - 14:33
((i am grateful for you))
ce n'est pas la déception qui me fait tourner la tête -un petit peu, peut-être, mais ce n'est pas ça qui fait avancer. moi, je crois que j'ai l'esprit parfois trop cartésien ; la logique prend le pas sur la politesse, et malgré mes traits d'hybride -j'aime les lettres dans les mathématiques, la poésie dans la biologie, la beauté des phénomènes chimiques, l'histoire de la terre et de ses étoiles- j'ai encore tant à apprendre.
j'ai le dos tourné, le visage vers la ville et tout paraît si grand, même quand on a vingt centimètres de plus que la population moyenne ((ce n'est pas un changement d'échelle)) l'âme encore plus grande ((il n'y a pas de moyenne, d'écart-type, d'intervalles de confiance à regarder pour se rassurer))
et je suis aventurier, souvent -alors je prends un bout de sucre en nuage comme il me le propose, l'adulte ; ça fond doucement sur la langue alors que je lui souris ((merci))
mais l'enfant s'enfuit il court si vite qu'on ne distingue que la tête d'ours sur son propre front, masse brune que je tente de suivre, les mains collantes et les dents rosées -c'est un ours, aussi, qu'il y a juste devant. un ours qui brille sous la lumière des réverbères, un ours sur les pattes arrière, avec un bonnet de noël et des vêtements qu'aucun ours n'aurait dans la nature
alors je fronce les sourcils, parce que ça n'est pas très logique
et que je ne comprends pas trop pourquoi il chante
ni même ce qu'il chante, en réalité -je ne connais pas noël, ni ses chants
tu penses avoir laissé le cadeau ici, dis ? Tu l'aurais lâché devant un ours ? parfois je n'ai pas conscience que mes mots frôle la cruauté (celle d'arracher les bons sentiments, les choses qui ne font pas de mal -même au contraire (pourtant j'ai des innocences sur ma langue et son collier de dents)) je me retourne vers l'adulte -je ne connais plus son nom, c'est des sons bien loin de ce que j'ai pu connaître- et je le questionne du regard, alors que la voix métallique continue de chanter dans un rythme parfait
je ne pense pas qu'il soit là. j'ai toujours les sourcils froncés. il tient bien trop fort sa barbe à papa pour avoir pu lâcher son cadeau. parfois je n'ai pas non plus conscience que ma logique n'est pas si logique -qu'importe.
il nous reste toujours le sapin, non ? cette expédition -elle devait bien mener quelque part.

Spoiler:
Dim 12 Fév 2017 - 17:12
Le garçon releva la tête à la question de Hiraeth, clignant de ses grands yeux tout ronds. Regard de l'enfant tentant de comprendre la question de l'adulte sentant, confusément, quelque chose de négatif – la consternation du monde adulte devant l'innocence enfantine.

« Je ne sais pas. » finit par clamer le garçon, ses mains se raccrochant au bonnet. « Je sais pu... » commença-t-il à grincer, les sanglots menaçant de dévaler ses joues.

La barbe à papa menaçait de tomber de sa poigne – petit soldat décidant d'abandonner le combat. La voix de Tobias tenta de le remettre sur pied.

« Il reste le sapin comme dit Hiraeth. On ne doit pas abandonner. » La main de l'Autrichien se posa sur le bonnet, le tapota doucement. « Tu es courageux, non ? »

Ravalement de larmes que le garçon essuya d'un geste rageur, s'égratignant le visage avec la laine de son gant.

« Oui. » affirma-t-il de sa petite voix. Avant de pointer du doigt une rue. « Je suis venu d' par là. »

Tobias sourit à l'enfant, acquiesça à l'encontre de Hiraeth comme pour appuyer les propos de l'homme, le soutenir. L'enfant poussa un nouveau cri, son doigt s'agitant de bas en haut en montrant un banc où un couple se faisait des bisous.

« J' m'étais assis là pour compter mes pièces ! »

Tobias avisa une poubelle peu loin du banc. Confiant l'enfant à l'attention de Hiraeth, l'Autrichien alla jeter un œil parmi les immondices. Qui sait si quelqu'un n'avait pas jeté le présent là, par réflexe, en le prenant pour un abandon de papier cadeau.
Dim 12 Fév 2017 - 17:49
((i am grateful for you))
je ne sais pas si je suis négatif -dans l'absolu, le négatif n'existe pas vraiment. le négatif d'un chiffre positif est de l'autre côté du zéro, mais le négatif d'un chiffre négatif aussi -ça ne répond à rien. les nombres sont un spectre. un ruban infini qui contient une infinité d'infini entre chaque entier relatif -et on arrive même à inventer d'autres infinités, on les appelle complexes mais la réalité c'est qu'on les façonne sans trop savoir d'où ils viennent.
c'est souvent comme ça qu'on invente, de toutes manières -et avant d'avoir inventé, on se dit que c'est impossible.
je ne sais pas si je suis négatif (dans le sens le négatif du positif)
même les larmes n'ont pas de genre -parfois elles rient, parfois elles se taisent, parfois elles n'existent pas
le fait est que je m'étais perdu dans mes pensées -ça m'arrive quand je ne sais plus qui je suis- et c'est ses paroles trop aiguës qui viennent me tirer me sortir de ces introspections qui n'ont pas lieu d'être (je suis)
je vais voir, son gant dans sa main, des amours que je ne connais pas -ça glisse sur moi sans m'égratigner, ce n'est pas (j'allais dire compréhensible mais c'est un mauvais mot, mais ce n'est pas ce que je veux dire, mais ce n'est pas vrai)
je n'ai pas conscience de la gêne, non plus, alors je me poste devant eux et je cherche sans trop les prendre en compte tu t'étais assis, c'est ça ? donc il serait plutôt par terre, si c'était ici et c'est quand je suis à quatre pattes que le couple réagit, qu'ils commencent à se demander ce que l'on peut bien faire ici, comme ça -on est trop souvent surpris quand on ne sait rien on dirait que ce n'est pas là non plus et je reste à genoux dans la neige qui s'est doucement transformée en gadoue, le pantalon déjà trempé de toutes manières. j'attends le retour de -mh, du monsieur aux cheveux de personnes âgées.
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