Issei Yoshigahara
Caractère
Un regard. Sans chaleur, sans sympathie, froid et dur. D'une indifférence si profonde qu'on ne peut l'attribuer au mépris; cette indifférence marquée d'une étrange neutralité, qui la rends presque plus douloureuse que l'alternative. Au dessus de tout, la représentation physique, l'idée même de l'adage: « La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe ». Inatteignable, imperturbable, d'une présence profondément inaccessible, un mur, muet, se tenant entre soi et le fond de ses pupilles.
Inflexible, n'acceptant jamais le compromis, dans ses termes et ses termes seulement, sans un détail qui s'en échappe. L'on est de son côté ou l'on ne l'est pas, l'on obtiendra son accord, sa bénédiction totale ou l'on ne recevra qu'un regard, qu'un silence. Profondément perfectionniste, refusant catégoriquement tout ce qui ne lui plaît pas totalement, avec un œil acéré pour le détail; rien ne lui échappe. Ne considère comme terminées que les choses parfaites, ne présentera jamais un projet inachevé; déteste que l'on connaisse ses méthodes de travail, puisque cela consiste à observer ses ébauches.
Conserve une fierté certaine à la vue de ses accomplissements, qu'il connaît silencieusement comme le fruit d'un travail sans faille. Doté d'une loyauté qui frise la cécité, d'une obéissance totale à ses supérieurs. Ne se refuse pas à toute critique les concernant, puisqu'elle ne l'effleure pas; se permet même d'en faire preuve. Considère comme son devoir de proposer des améliorations lorsqu'il en voit le potentiel, de supprimer où il le peut toute imperfection.
Ainsi d'une froideur, d'une indifférence profondes le rendant inaccessible; d'une intransigeance manichéenne, d'une loyauté, d'une obéissance l'étant tout autant.
Du moins ainsi se porte son masque. D'un poids si familier sur son visage; léger comme l'air, à force de s'en vêtir; l'on ne le distingue pas dans les plis de son visage, ou dans une lueur au fond de ses prunelles. Parfaitement ajusté à ses expressions, au ton de sa voix, à la mesure de ses gestes; il joue sans difficulté, si bien que l'on le croirait né ainsi.
À ne pas s'y méprendre: d'une intensité profonde, l'indifférence qu'il arbore un mensonge soigneusement affûté. Fondamentalement méprisant, sa neutralité, son objectivité totalement construits, cachant au fond de sa poitrine une férocité qu'il entretient soigneusement. Hargneux, rancunier, il n'oublie jamais un tort; échafaude en son sein vengeance et représailles d'une violence discrète. Qu'il exécutera seulement de son perfectionnisme réel; ne laissant jamais place à l'erreur.
Prudent par expérience, ne se lance jamais dans quoi que ce soit pouvant le compromettre. Ne relâchant presque jamais son masque même lorsqu'il est seul; conscient que l'on pourrait presque toujours l'observer. D'une précaution obsessive, assurant sans doute la conservation de son poste, de son statut, de son rang; sa loyauté à la diaspora réelle mais son obéissance totalement fabriquée.
Ambitieux, assoiffé de pouvoir, ne souhaite que grimper les échelons. Loyal à son clan puisque qu'il compte y régner un jour; qu'il ne souffrirait d'être à la tête d'un groupe ne lui étant pas digne. Opportuniste mais patient; ne planifie rien de concret tant qu'il ne voit pas l'ouverture parfaite; cherche une faille dans la gouvernance de la diaspora. Impitoyable.
Manipulateur, n'est jamais que dans une position lui étant avantageuse. Observateur, flatteur, fabrique ses traits sur mesure pour grimper dans l'estime, dans la confiance de ses supérieurs. Persona soigneusement construite et entretenue, où il ne permet aucune faille, aucun défaut; où il ne permet aucun changement; aucune menace.
Parce qu'après tout, les meilleurs mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la réalité.
Possède une fascination posée pour la mort. Y voit l’inaccessible qu'il tente d'atteindre; une perfection simple dans son absolu. L'ultime à qui personne n'échappe, la seule égalité des hommes; le seul pouvoir suprême. Elle est ce qui règne sur l'humanité sans équivoque, inconditionnelle, omnipotente, définitive. Et ainsi dans sa totalité, elle est perfection. Il admire le dernier souffle d'un homme; la vie s'échapper de ses yeux comme l'on apprécie une œuvre d'art. Exalté.
Âge: 34 ans
Naissance: 03/07/1955
Départ: 28/12/1981
Présence en ville: 8 ans
Nationalité: Japonaise
Métier: Trafiquant d'organes.
Statut civil: Célibataire
Groupe: Iwasaki-rengō
Section: Iwasaki
Rang: Kyodai, dirigeant officieux du trafic d'organes chez les Iwasaki.
Nom de code: 死線 (shisen; le point entre la vie et la mort)
Taille: 1.77
Corpulence: Musclé, aux épaules carrées, conservant néanmoins une silhouette sculptée sveltement.
Cheveux: Noirs.
Yeux: Gris.
Autres: Dos couvert d'un énorme tatouage, très détaillé, mettant en scène un énorme serpent et un oni dans une bataille à la mort. Le serpent est enroulé autour de la jambe et du cou de l'oni, s'apprêtant à planter ses crocs dans ses yeux.
Histoire
Il ne conserve de sa mère que des bribes de conscience. L'odeur de ses cheveux, la rondeur de son visage, la courbe de son sourire, la douceur du bout de ses doigts. Le ton de sa voix, comme le vent qui siffle dans ses oreilles, dans une nuit calme et silencieuse. La chaleur, fugace, d'une étreinte.
Il ne conserve rien de son père, ne serait-ce qu'une amertume violente, qu'une colère face à l'abandon qui s'est éteinte il y a bien longtemps. Après tout, qui peut le blâmer? Père du bâtard d'une mère trop jeune qu'il n'avait jamais compté aimer.
(Personne ne le lui a jamais dit - mais ils partagent leur regard & leur sourire crochu.)
Il conserve pour ses grands-parents, ceux qui l'ont élevé, une indifférence dénuée de mépris. Une pointe de gratitude, peut-être, de l'avoir gardé en vie. D'avoir élevé plus par obligation moins par désir, plus parce qu'ils n'auraient pas pu vivre de l'abandonner, ce gamin à la mère malade, la chair de la chair de leur chair. On ne l'a jamais voulu - ça il le sait, mais n'en souffre pas.
Il ne conserve de son enfance que quelques souvenirs éparpillés auxquels il ne fait jamais référence. Des scènes décousues de la pluie s'écrasant sur sa tête, de coups de pieds dans des cailloux, de rencontres élusives d'yeux ternes ou brillants. Des sourires qui glissaient sur lui comme les gouttelettes perlant sur son front. Jamais un enfant joyeux, plutôt capricieux, silencieux, ne se liant qu'à ceux pouvant lui offrir quelque chose de valeur.
Se découvre une fascination pour la mort comme tous les enfants le font. Observe la vie s'échapper des yeux d'un crapaud; y trouve une intensité profonde qui lui échappait. Résout alors de reproduire l'expérience, en secret, jusqu'à être découvert par ses gardiens. Il ne se souvient pas réellement de la correction qui s'en suivit, seulement, peut-être, de la sensation des larmes chaudes le long de ses joues, et la résolution; la promesse qu'il ne tuera plus.
Il apprends l'existence de la thanatopraxie et de la médecine légale avant de pouvoir se désintéresser totalement de ses études. Y trouve la motivation à terminer, et à entamer des études supérieures en médecine. Gradue de son programme parmi les meilleurs de sa cohorte - mécontent, l'amertume de ne pas avoir été premier s'est depuis bien longtemps effacée de son esprit.
Sa descente dans le monde des yakuzas est une affaire simple. Il avait besoin d'argent; ils avaient besoin d'un médecin dans les plus brefs délais. Pas un chirurgien, mais avec assez de connaissances pour réussir, il leur a rendu service, et ils le lui ont bien rendu. Depuis il a travaillé régulièrement avec eux, et ce jusqu'à ce qu'il fasse partie du Yamaguchi-gumi comme membre à part entière.
Le clan lui offre la liberté dans la pratique de son art, et grandit rapidement en puissance sous la gouverne de Taoka Kazuo. C'est dans cette période qu'Issei se fait tatouer. Tranquillement, pas tout à fait lentement mais pas rapidement non plus, il grimpe dans la hiérarchie. Apprécié pour son perfectionnisme et son travail appliqué ainsi que pour sa loyauté.
Il n'y a pas de réelle raison pour son désir de pouvoir. Rien de personnel, Taoka Kazuo est même un excellent kumicho, à qui l'on peut créditer une bonne partie de la puissance du Yamagumi-guchi. C'est plutôt comme une démangeaison au fond de sa tête, un désir, un besoin qu'Issei ne peut s'empêcher de ressentir. Il n'admire pas mais respecte son oyabun, sans que cela ne l'arrête.
Aujourd'hui, Issei dira que son plan, que sa décision de l'exécuter à ce moment là ont été la raison de son échec. Manque de préparation, de plan B, et pire, de réel moyen d'en profiter si l'on ne l'avait jamais découvert. Il considère cette période de sa vie comme une disgrâce, et considère avoir entièrement appris de ses erreurs.
Pour l'Iwasaki-rengō, Yoshigahara Issei a quitté la Terre après avoir été faussement accusé d'une tentative d'assassinat sur le kumicho du Yamaguchi-gumi, Taoka Kazuo, et persécuté jusqu'à ce qu'il doive fuir en Thaïlande.
Pour le monde entier, sur la Terre, Taoka Kazuo est mort d'une crise cardiaque, le 23 juillet 1981.
La vérité, que seuls Issei et quelques hauts placés du Yamaguchi-gumi connaissent, est que ce n'était pas une tentative d'assassinat, mais une réussite. Le 23 juillet 1981, Issei, que, par sa qualité de docteur, l'on assigne à la surveillance de la santé du kumicho vieillissant, prescrit à son oyabun une perfusion de histidine-tryptophan-ketoglutarate. Solution utilisée, notamment, pour le transfert d'organes; elle provoque l'arrêt temporaire (dans les bonnes quantités), entres autres, du cœur. Fait, bien entendu, méconnu du kumicho.
Seuls quelques hauts placés du Yamaguchi-gumi découvrent le stratagème d'Issei. Menacé, persécuté, il est forcé de fuir jusqu'en Thailande après la mort de Taoka Kazuo. Là, des agents de l'Institut le trouvent et lui proposent d'être transféré; il accepte.
Comptant jouer sur les différentes lignes du temps si jamais un des membres du Yamaguchi-gumi connaissant son secret viendrait à se joindre à l'Iwasaki-rengō, Issei considère cette partie de sa vie comme totalement derrière lui, et ainsi oubliée.
Arrivant à Pallatine, il ne perd pas de temps à rejoindre l'Iwasaki-rengō dès sa formation terminée. Il y travaille pour consolider un réseau de trafic d'organes, faisant une grande partie du travail lui-même. Ainsi il obtient le respect de ses pairs, et depuis attend son heure, autrement plus patiemment, plus prudemment et plus minutieusement que la première fois. Il ne se pardonnerait pas une tentative aussi bâclée que la première fois.
slt c encore encore moi