Taejoon Han
Caractère
Taejoon semble être de ces existences tranquilles, de ces gens qui passent sans que vous les remarquiez, perdus entre la réalité et leurs trop nombreuses pensées. Mais ne vous y trompez pas, car si prétendre était un art il serait depuis longtemps le meilleur des artistes. Ayant passé l’âge de l’innocence, il n’est qu’une âme à moitié vide. Et si la joie peut parcourir son visage avec spontanéité, depuis son arrivée c’est un cynisme nouveau agrémenté d’une franchise désabusée qui le caractérisent. Taejoon est gentil mais absent, Taejoon est gentil mais indifférent. Il se répète tant de choses à longueur de journée qu’il en devient inconstant. Je suis heureux se dit-il, se sentant pourtant creux. Je vais m’en sortir, se convainc-il tout en oubliant de rire. Depuis quand survivre est-il synonyme de joie ? Depuis quand, faire avec, permet-il de s’épanouir ?
Car après tout, à quoi servent les juristes ici, à Pallatine ? Avec ces diasporas, ces groupes qui n’en font qu’à leur tête. Il l’aimait bien, son pays, sa condition. Spécialisé dans la fusion-acquisition des entreprises, à un an si ce n’était une poignée de mois de la pratique, déjà demandé par de nombreux grands groupes… Pourquoi ? Juste pourquoi, oui. Ce n’était pas ce qu’il voulait, ni ce qu’il espérait.
Alors quitte à faire, autant s’enrichir. Autant profiter, autant s’occuper. Autant mener une vie paisible, manger à sa faim. Il n’est pas là depuis longtemps, ne connait personne, n’aime personne. Il boude, voyez-vous. Ne veut pas demander à ce que ses amis viennent, ne veut pas faire atterrir ses proches alors qu’eux non plus n’ont rien demandé. Il les connait, ils sont comme lui : ont déjà une vie. Des projets, des rêves peut-être, aussi, mais surtout une situation.
Lui il est à la fois mort et nouveau né, il s’est fait enfermé, il a du se remettre à étudier. Il a du apprendre le fonctionnement d’une ville qui le dépasse et des systèmes qui lui apparaissent tous sauf normaux. Alors il s’est tué comprenez-vous. Trop d’informations, trop de tout. La réalisation que l’avant, que sa vie, c’était fini : celle où lorsqu’il se levait le matin, se regardait dans le miroir, il savait. Savait comment se déroulerait sa journée, savait comment il vivrait sa vie, oui. Et n’allez pas croire que Taejoon n’aime pas l’imprévu, la nouveauté. Même dans ses prévisions ils étaient calculés, mesurés.
Les rencontres spontanées le rendaient joie, les soirées passées au restaurant d’à côté, où ils rentraient tous bourrés, incapables de marcher par eux mêmes. Oui, il était bon vivant, oui, il était sérieux mais pas trop. Il n’était qu’un gamin au final, absorbé par la vie active sans vraiment être sorti du nid, sans jamais avoir pensé à s’envoler. Un gamin autonome, un gamin gris. Un gamin qui aimait sa vie.
Mais tout ça c’est fini.
Alors il fait son deuil, il fait la gueule. Et que dire hormis qu’il n’est pas différent des autres. Il est banal et c’est dans cette banalité qu’il se démarque. Humain avant tout, il se contredit de par ses facettes qui s’épousent et s’affrontent. Généreux mais ambitieux, attentionné mais distant, blasé. Sa conversation est rare et au final sa solitude lui pèse. Alors il innove, alors il sort, alors il travaille. Il s’occupe et se forge une nouvelle vie, une nouvelle condition : s’enrichit. Fait tout pour ne pas avoir de temps, de temps à ne rien faire où il serait alors face à lui et sa conscience, face à lui et son échec. Face à lui et ce qu’il ne peut plus être.
Âge: 24 ans
Naissance: 13/06/1992
Départ: 14/06/2015
Présence en ville: Huit mois
Nationalité: Sud Coréenne
Métier: Était juriste spécialisé dans la fusion-acquisition des grands conglomérats, essaie à présent de se reconvertir en médiateur entre les diverses entreprises lors de litiges et désaccords
Statut civil: Célibataire
Groupe: Opportunistes
Section: L'assemblée
Rang: Simple membre
Taille: 178cm
Corpulence: Mince
Cheveux: Bruns
Yeux: Bruns
Autres: Gaucher, grain de beauté sous l'oeil droit
Histoire
Né dans une des nombreuses campagnes de la Corée du sud, Taejoon a grandi loin du bruit des transports et des ondes d’ordinateur. Élevé par sa mère et entouré des personnes âgées, il passe son enfance habillé de pantalons à bretelles trop larges et de sandales en plastique. Heureux d’un rien, il poursuit les libellules et caresse le chat des voisins lorsque ce dernier est surpris à paresser dans la cour ensoleillée. Aimé, il sourit à la vie et à toutes ces grands-mères un peu gaga qui se disputent sur ce qu’il devrait porter et comment il devrait être éduqué. Plus tard, il passe ses après-midi de libre à jouer aux cartes avec elles, joue à l’innocent lorsqu’elles trichent et écoute avec amusement leurs querelles et critiques de la jeunesse.
On lui pince les joues lorsqu’on se rend compte que depuis plusieurs années il fait semblant d’aimer les patates douces, les donnant le soir aux animaux de la ferme un peu plus loin. On lui dit que son père ne devait pas être un vrai coréen, et on change de sujet et se vante que plus tard il sera médecin. On lui promet de grandes choses, les deux seuls hommes du village eux veulent qu’il reste là à aider au potager, mais c’est peine perdue : la force de conviction des nombreuses femmes l’entourant emporte tout et il se met à rêver grand.
Au fond, il est bien, ainsi aux côtés de sa mère, ainsi à aider les voisins. Mais le lycée arrive à grand pas et s'il pouvait aller au collège après plus d’une heure de vélo ce n’est pas le cas de ce dernier. La ville, lui dit-on ! La grande, celle qui n’a pas de téléphones fixes, de téléphones à fil. Celle avec du réseau, des ordinateurs et le métro ! On se réjouit pour lui sans réaliser qu’une fois parti tout sera différent. Il n’y aura plus ce jeune garçon au sourire à fossettes venant les midis apporter des plats d’accompagnement car on en a trop fait à la maison. Ni celui excité d’avoir réussi à gagner une partie sans tricher, alors qu’autour de lui ne se trouvent que des vétérans !
Mais c’est trop tard, une bise sur la joue de sa mère et il est parti. Il découvre avec des yeux grands comme des soucoupes Séoul et ses mille lumières, son agitation perpétuelle. Là bas personne ne dort, les lycéens sortent de leurs leçons supplémentaires à deux heure du matin. C’est la folie et étrangement il s’y fait, s’y plait. Des fois il étouffe, se dit que l’air n’est pas très frais, mais ses amis sont là et tout est à portée de bras. Étant entré dans le club de sport de combat au lycée il rassure sa mère au téléphone et envoie des lettres aux mamies. Quand la fin des trois années de lycée viennent, il se décide : pour lui, ce sera du droit. Il n’est pas particulièrement amoureux de la justice, mais se dit qu'être avocat pourrait être sympa.
Les études ne sont pas faciles, mais les sorties plus fréquentes : rien n’est comparable à la dernière année qu’il a passé avant d’entrer à l’université. Il se prépare pour passer son concours et ce dernier en poche entame ses deux dernières années d’étude mêlées de périodes d’essai et de stage. La concurrence est rude, tant bien même moins de 5% ont réussi à passer le concours. Le pays est petit et les avocats déjà s’accumulent, montrent les crocs. Alors il réfléchit, finit par s’orienter sur la fusion-acquisition des grands groupes et entreprises. Il travaille plus sérieusement l’anglais, prend des cours supplémentaires sur la gestion des entreprises et finit bien vite avec un emploi du temps de ministre avant même d’être employé.
La plupart de ses amis se voient déjà procureurs ou juges, mais lui et son voyou de meilleur ami se voient déjà riches et épanouis. La justice c’est bien, défendre les démunis aussi : mais faire ceci de temps en temps pour à côté se concentrer sur la fusion des plus grands groupes coréens et américains… C’est tout aussi bien ! Avocat, il est fier de son badge et de son groupe de loubards plaisantins mais soudés. La plupart des mamies ne sont plus et rentrer où il a grandi lui perce le coeur, mais lorsqu’il aperçoit sa mère et son doux sourire tout est oublié. Il aimerait la faire venir à Séoul et la faire voyager mais elle hésite, tant bien même sait-il qu’elle finira par céder. Quelle mère coréenne peut continuer à vivre et vieillir loin de son fils ? Une paire de lunettes de repos posée sur le nez il sourit tout en y pensant. L’avenir l’attend et lui aussi, l’attend. Il se sent prêt et en paix, content de ce qu’il possède et continuera d'obtenir. Il n’est pas non plus fou d’argent, sait se montrer généreux mais ne refuse pas cette frugalité. Elle lui permet d’avoir ses moments à lui, où seul il peut se laisser aller, respirer, faire du sport, aller marcher : et surtout bouquiner. Enfin.
Ça s’était avant.
Le voilà télescopé du jour au lendemain dans une cellule, il ne comprend rien, demande quel est son crime. Il s’y connait voyez-vous, essaie de protester, en vain. Enfin on lui explique, lui étale tout devant les yeux et enfin il comprend : c’est fini. Est-il devenu fou ? Délire-t-il ? Quand va-t-il se réveiller ? Tout lui semble absurde, grotesque, mais les jours passent et de retour en classe il est bien forcé de faire face à la vérité. Il est piégé dans une ville-prison, dans un monde loin du sien sans aucun avion à destination de sa maison. Tous ses mauvais côtés ressortent d’un coup et frappé par la mort de sa vie, par la mort de tout ce qu’il a connu il entre en deuil. Son visage s’obscurcit et cette personne pleine de vie se ternit. Au final ce n’est qu’un retour à lui-même, qu’une découverte de plus sur ce qu’il est. Mécanique il se met au travail et essaie d’exceller. C’est la seule solution qui lui parvient, pauvre et seul, pauvre et faible il n’arrivera à rien.
Mais y a-t-il quelque chose à accomplir ?
Ji-Young
Timide et awkward mais promis je ne mords pas ! Je n'ai pas écrit depuis un certain temps et hmm je suis nouvelle venue donc n'hésitez pas à me dire si je suis à la ramasse au niveau de l'interprétation du concept ou que sais-je ! ♥