Eugénie Mercier
Caractère
« Je veux savoir comment je m'y prendrai, moi aussi, pour être heureuse. Tout de suite, puisque c'est tout de suite qu'il faut choisir. Vous dites que c'est si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre. »
Antigone, Jean Anouilh
Derrière ses longues mèches filandreuses, Eugénie avait quelque chose de spécial, d’hors du commun qui attrapait le regard, peut-être dans son pas assuré, dans ses pensées étourdissantes ou bien dans ses rires qui pleuvaient en des coups de tonnerre. Eugénie était incandescente, elle brûlait, s’enflammait, grésillait d’émotions estampillées, d’une audace capricieuse, presque orgueilleuse propre à son jeune âge.
Elle était comme un ciel plein d’étoiles où l’on pouvait dessiner du bout des doigts des constellations inconnues sur ses joues parsemées d’éphélides. Elle avait les yeux d’un autre monde et une infinité de trésors cachés dans les plis de ses sourires adolescents ; les épaules si frêles et pourtant le dos si droit, si fier. Elle semblait venir d’ailleurs, comme si Eugénie n'était pas d'ici, comme si Eugénie -étrangère- échouait des cendres d'une comète, d'une bribe d'astéroïde ou bien d'une pluie de météorites...
Elle sonnait à votre porte sans s’annoncer à minuit ou à midi, tombait du ciel au coin de la rue tel un ouragan, une espèce de raz-de-marée incontrôlable qui renversait les immeubles et refaisait les couleurs. Eugénie emportait tout, absolument tout et le rendait grandiose, fantasque, cyclopéen. Jamais rien n’était en demi-ton, tout se devait d’être extraordinaire parce qu’Eugénie rêvait d’éternité, parce qu’Eugénie réinventait hier et aujourd’hui selon ses envies. Elle dessinait le possible à l’infini de ses mains d’enfant sales de terre, s’élançait avec témérité et courrait pieds nus après une ribambelle de jolies histoires, peut-être un peu trop naïves, un peu trop simples, peut-être d’une poussière de magie.
Mais, surtout, plus que tout Eugénie poursuivait le bonheur.
Parce que demain n’existait pas, parce que vivre en était devenu insupportablement absurde. Elle l’avait appelé, allô oui je recherche monsieur bonheur ; elle l’avait cherché cet étrange hurluberlu entre les murs des immeubles, aux terrasses des cafés, au milieu des ruelles nébuleuses, entre les vers de poèmes d’une autre temps ou dans les photographies prises à l’emporte-pièce, le tintement de la pluie contre la fenêtre, le bruissement des pages d’un livre jaunis froissées par des doigts impatients, les bibelots entassés sur l’étagère, le balancement régulier du pendule dans le salon, l’odeur salé du bitume au goût des sorbets pêche-abricot des après-midis d’été... Elle avait fouillé chaque recoin, chaque dessous de paillasson pour peu qu’il se soit oublié sur le pas de la porte en voulant sonner et refait le tour du quartier de ses mains pointes et de ses jambes tremblantes, avec la fébrilité d'une noyée, l'effervescence d'une condamnée.
Mais, Eugénie ne l'avait pas trouvé, le bonheur.
Tout semblait aussi inconsistant qu’Eugénie et la vérité, c’était probablement que derrière tous ses éclats, elle s’ennuyait terriblement depuis que le son du piano était parti avec les couleurs de la ville sous une averse de printemps. Elle était aussi vaporeuse qu’une brume matinale, s’effilait entre les doigts et si l’on y regardait attentivement, elle faisait beaucoup de bruit pour rien, ne donnait jamais trop de mots sérieux, évasait les babillages trop pesants, ne s’attachait jamais vraiment assez comme si elle ne disait jamais tout à fait tout, qu’Eugénie n’était que des lumières tapes à l’œil et des tours de passe-passe, qui la rendait en apparence fort charismatique mais, affreusement vide, éthérée.
Peut-être que c'était vrai qu'elle ne venait pas d'ici parce qu'Eugénie portait aux commissures de ses lèvres la mélancolie des jours d'été.
Âge: 19 ans
Naissance: 21/10/1996
Départ: mi 2015
Présence en ville: dix mois
Nationalité: française
Métier: guichetière au kingslaugh, ça permet de voir des films gratuitement en fin de soirée et quand ça ne suffit pas, ce qu'on lui propose.
Statut civil: célibataire
Groupe: Indépendants
Section: écrire ici
Rang: écrire ici
Nom de code: écrire ici
Taille: 1.63
Corpulence: brindille
Cheveux: longs, noirs et très lisse
Yeux: bruns tirant sur le vert
Autres: un visage encore juvéniles, des joues rebondies, des sourcils marqués, un peu épais, une constellation de tâches de rousseurs et puis un petit quelque chose de différent, d'extra-terrestre.
Histoire
Il existait une douleur perpétuelle dans la banalité, une certaine tragédie dans l’insoutenable réalité de n’être qu’Eugénie ; seulement Eugénie. Elle aurait voulu être plus bien qu’un simple numéro, que juste un nom, qu’un « bonjour, au revoir madame » alignée dans une file d’attente, qu’un énième destin anonyme. Elle aurait rêvé d’une vie extraordinaire mais, ne connaissait que des trivialités et des normalités accrochées au-dessus de son lit.
Et elle se demandait quand est-ce que le monde s’était mis à marcher à reculons, à l’envers des saisons, quand est-ce que l’été était parti ? Sûrement depuis qu’Eugénie avait jeté aux caniveaux ses rêves d’enfant à l’ombre des arbres morts du conservatoire, depuis que Léo –si familier- était devenu un étranger.
Bien sûr, il n’avait pas su, n’avait pas compris, Léo, car il se suffisait à exister, il était là sans efforts, sans heurs et sans poings ; et pourtant il étincelait. Il y avait la douceur dans ses yeux d’un ciel d’été, cette nonchalance dans ses boucles blondes qu’elle lui avait toujours connue et ce sourire timide, sans ambitions comme s’il ne souciait pas de grand-chose. Mais, juste comme ça, Léo avait toujours été exceptionnel.
Eugénie avait alors réalisé qu’elle n’était qu’Eugénie, qu’il lui manquait un peu de poudre perlimpinpin pour être ébouriffante, qu’il lui manquait le génie, le talent, l’étincelle ; peu importait puisqu’il n’était pas là. Rien ne comptait s’il ne substituait des « à quoi bon ? » sans réponses. C’était comme si Eugénie jouait à un jeu où elle était de toutes façons condamnée à perdre. C’était insupportable; c’était une agonie si vivre se résumait à l’amertume d’être tristement usuel, oubliable, insuffisant. Si son destin était inéluctable.
Et cela la rendait malade, lui retournait l’estomac, toute cette -sa- médiocrité, ça lui donnait un goût amer dans la bouche d’être un hiver plutôt qu’un été. Alors, elle avait sa colère qui tambourinait contre ses os, Eugénie, et le dos cassé d’être restée penchée des heures sur le clavier, les doigts esquintés d’avoir joués jusqu’au petit jour, encore et encore jusqu’à s'asphyxier entre les lignes des partitions.
Dès lors, Eugénie avait oublié le son de l’été et celui du piano. Ils l’écœuraient. Mais, si plus rien n’avait de sens, si plus rien n’allumait les étoiles dans le ciel, si rien n’existait plus, pas même demain ou aujourd’hui, si on devait se contenter d’échouer, si c’était comme ça, il fallait faire avec; alors Eugénie voulait savoir pourquoi, pourquoi on continuait d’exister.
Le bonheur. C’était un drôle de mot dis donc que le bonheur mais, si c’était ça la bouée des gens ordinaires alors Eugénie aussi voulait être heureuse. Si tout le monde lui courrait après, c’était que ça devait être quelque chose de bien merveilleux le bonheur et elle voulait trouver si ça donnait le goût de vivre. Alors elle s’était mise à sa recherche pour remplir le silence –insupportable- dans sa tête, pour éteindre les flammes dans son cœur. Et quand elle était tombée sur les hommes en noir, elle avait dit oui, oui au bonheur au coin de la rue, à trois pas de chez elle. Elle était partie en voyage puis-qu’ici le bonheur semblait avoir déjà pris ses valises.
cocou coucou c'est toujours moi marguerite je me sentais totalement dépassée avec maggy même si je l'aime bien du coup j'ai décidé de reboot avec eugénie, j'espère qu'elle vous plaira aussi
(alors rip originellement, ça devait être un original avec pleins de tâches de rousseurs sur les joues mais, j'ai perdu la main de fou et je suis tombée amoureuse du dessin de Jaeliu. donc je laisse votre imagination l'en couvrir quand même parce que ça lui colle beaucoup trop bien à la peau :shine:)
(et je la mets en indépendante parce que je sais pas où la mettre mais, elle peut potentiellement se faire influencer partout juste en arrivant, elle a pas les moyens ou les idéaux encore pour se rallier à une cause bref slt trainez-la dans les abysses ) (et je m'excuse en avance de l'histoire, jsp si elle est claire -genre hésitez pas à le dire- parce que je passe mon temps à la changer rip)