Hayden continuait à observer la jument, doucement. Ne pas la brusquer, ne pas la brusquer..elle n’avait pas spécialement envie de lui courir après sur elle ne savait pas combien de kilomètres parce qu’elle aurait eu peur. La pauvre fifille. Pas une once de méchanceté, juste une trouillarde..et une sensibilité à fleur de peau. La pauvre, oui.
«Ah. Scuse. J’avais pas compris. Mais même en solo je tente pas le coup comme ça..sinon on me retrouve à l’autre bout de Pallatine d’ici une heure. En admettant que je tienne dessus.»
Oui, en plus, sans rien d’autre que sa casquette gavroche habituelle sur la tête, ça risquait d’être un poil dangereux. En plus, elle ne savait pas comment ça se montait, un machin comme ça. Un poney calme, plus ou moins, un cheval de course, euh.. c’était autre chose.
«TJ’y comptais pas, Camelote. Ca la rendrait malade.» Bim. «Comme d’hab, c’est à moi de faire tout le boulot. Feignasse.» Petite vengeance, parce que c’est quand même à cause de lui qu’ils étaient là..
Bon avec ça, cela ne résolvait pas cette affaire. Lentement, très lentement, Hayden s’approcha de la jument. La longe traînait sur le sol, aussi l’attrapa-t-elle, pour remonter avec beaucoup de calme la longueur de la corde.
«Du calme, fifille. Personne ne te veut de mal. Hein? On est tous tes amis..»
Elle gagatisait complètement, Hayden, et elle assumait. C’était qu’elle était plutôt jolie, la jument, avec sa robe baie, ses balzanes qui lui faisaient comme des chaussettes et son allure de danseuse de claquettes.
«TMais voui que t’es belle, ma grande. Tiens. Prends ça, c'est pour toi.»
Elle tendit la carotte vers la belle, qui s’empressa de la croquer pendant qu’elle attrapait la longe plus près de la tête de la jument. Règle presque universelle numéro 1 : l’affection d’un cheval se gagne grâce à son estomac.
Et enfin - elle tourna la tête vers Cameron, et lui adressa un sourire triomphant.