Kai Warren
Caractère
Tu es une enfant qui n’a jamais grandi, ou peut-être que tu n’as jamais eu le temps d’être une enfant.
Tu aimes les cartes parce qu’elles sont prévisibles, n’est-ce pas ? Il n’y en a que cinquante deux après tout. Pour quelqu’un comme toi qui ne retiens plus les visages et les noms parce qu’ils se succèdent et se ressemblent tous, les cartes te semblent plus fidèles. Elles restent, elles. Mais ça, c’était avant, lorsque tu savais que tout était temporaire, qu’une autre ville viendrait, et que tu pourrais te permettre de te faire oublier ici pour mieux te réinventer là-bas. Ce n’est plus le cas maintenant, le soleil a brûlé la cire sur tes ailes et tu ne peux plus t’envoler, les traits de ton visage s’impriment sur leur rétine tandis que ton nom s’échappe des lèvres d’inconnus et résonne déjà dans les rues. C’était un peu par hasard au début, mais tu as trouvé ta voix, et tu ne peux plus t’arrêter de parler maintenant, tu parles pour ceux qui n’en ont pas. C’est étrange, tu ne l’aimes pas cet endroit, mais pour la première fois tu laisses ton regard s’attarder sur ceux qui t’entourent, et tu ne peux plus te permettre de les ignorer.
Tu fais claquer tes talons sur les pavés, parce que tu sais que tout n’est qu’illusion, il s’agit de leur raconter une histoire, les laisser croire que tes mains ne tremblent jamais sous tes gants. Tu sais qu’il y a un angle et un éclairage propice à toutes les situations, et qu’il n’y a pas de problème s’il n’y a pas de solution. Mais tu as plus de problèmes qu’avant, et ceux-ci ont des noms. Peut-être qu’ils voient en toi un espoir, mais savent-ils seulement que cette dévotion, cette obsession pour la liberté que tu brandis comme un étendard est avant tout une béquille sur laquelle tu viens t’appuyer? J’avais oublié, tu ne leur diras rien, un magicien ne révèle jamais ses secrets. Ils étaient censés êtres les lames à ton fourreau, mais tu ne peux t’empêcher de te demander quand elles seront portées à ton cou pour te forcer à t’incliner. Tu puises ta force de tes faiblesses.
Tu n’aimes pas qu’on accorde à une autre ce qui te revient de droit, c’est pourquoi tu méprises la chance. Lorsqu’on a, comme toi, les mains polies par les cartes, on sait que tout n’est qu’une question de préparation. Tu connais tes tours sur le bout des doigts, et lorsque la roue tourne, tu t’adaptes, tu retrouves ton équilibre comme une acrobate sur un fil. Ce n’est pas l’arrogance qui guide tes pas, tu sais que le jour viendra ou ton corps te trahira, mais tu te mettras à ramper avant de t’en remettre à l’infidèle. La chance, elle ne te sourit pas. C’est peut-être pour ça que tu n’hésites plus à te salir les mains. Tu payes tes dettes, mais pas toujours à ceux à qui tu empruntes en premier lieu. Tu crois à la justice, en théorie, mais en pratique, tu sais qu’il faut l’aider un peu.
Tu es fatiguée de courir, n'est-ce pas? Plus d’une fois tu as fermé les yeux sur la vie que tu aurais pu avoir si tu avais décidé de poser tes valises, mais tu n’as plus à le faire aujourd’hui. Ils t'ont donné une raison de rester, et tu as le temps d'en trouver d'autres. Ne te méprends pas, tu n’as pas le choix, mais c’est peut-être mieux comme ça. Alors ouvre grand les yeux, Peter Pan.
Âge: 20 ans
Naissance: 05/02/1960
Départ: 15/04/1978
Présence en ville: Deux ans.
Nationalité: Américaine
Métier: Deux mains furtives dans des gants de cuir. L'une propre, celle de la Magicienne et de l'Illusionniste. L'autre sale, celle du Croupier, de la Voleuse et de l'Arnaqueuse. Sans allégeance, elles répondent à l'appel de l'argent, elles offrent leurs services à ceux qui payent le mieux.
Statut civil: Célibataire
Groupe: Indépendants
Section: Orphans
Rang: Leader
Nom de code: Peter Pan
Taille: 1.68
Corpulence: Celle d'une acrobate, une flèche qui vient percer une pomme écarlate.
Cheveux: Blancs depuis qu'elle monte sur scène. Cette couleur, comme un lapin sorti d'un chapeau de magicien, n'a rien de naturel.
Yeux: Gris.
Autres: Elle ne retire jamais ses gants.
Histoire
Tu es une fille de forain qui est née sur la route et qui ne l’a jamais quittée. Il m’arrive de croire que c’est elle qui t’a enfantée, car tes parents ont des noms qui n’en sont pas, tu appelles ta mère, absence, et ton père, indifférence, mais tu n’en souffre pas. Tu es de ceux qui ne s’encombrent pas d’amertumes, tu voyages léger.
Tu ne peux pas en vouloir à une vieille femme comme moi de s’en remettre à son tarot lorsqu’elle croise le chemin d’une enfant à l’avenir incertain, et je te tire les cartes chaque année. Tu me laisses sonder les arcanes, et tu m’observes toujours avec détachement, mais cela prend fin le jour ou ton regard se pose sur le Magicien. Il devient pour toi le dieu d’une religion sans nom, tu commences à prier avec tes cartes, et dans tes mains, roi, dame et valet se muent en patrons saints. Tu les manies avec foi, et si l’épée du roi te lacère parfois les paumes lorsqu’il danse entre tes doigts, tu ne lui en veux pas. Tu sais que s’il se montre intransigeant, c’est pour que tu ne laisses pas le hasard s’inviter dans ton jeu. Tu écoutes son sermon avec une dévotion qui n’est pas digne d’une enfant, et les cartes deviennent sacrées à tes yeux.
Tu ne te doutes pas que l’arcane du Magicien a deux visages, et que le pouvoir et la manipulation ne sont que les deux faces d’une même carte, alors tu te jettes dans les bras d’un imposteur, tu renonces à ton jeu, et tu lui prêtes tes mains pour manier le feu. Tu t'abandonnes à ses illusions et, ivre de l’attention qu’il te porte, tu ne vois pas qu’il est de ceux qui s’en remettent au destin. La flamme, farouche dans les mains de l’amateur, se laisse manipuler pendant un temps, mais elle reste indomptée. Tu payes le prix de son orgueil lorsque ta peau prend un goût d'incendie sous la langue du feu, il t'embrasse et tu t'embrases. Les flammes et tes mains ne font qu'un.
Tes doigts bandés finissent par oublier le contact des cartes, et déjà tu confesses tes péchés. Tu demandes l’absolution du roi et tu t’inclines devant lui une nouvelle fois. Les piques et les carreaux continuent de t’écorcher les doigts, mais lorsque tu retires tes bandages, les cartes retrouvent leur place dans tes mains gantées. Tu apprends de tes erreurs, et tu sais le destin trompeur, c’est donc seule que tu remontes sur scène, sans lui à tes cotés. Tu peux exécuter tes tours les yeux fermés alors tu laisses les abîmes t’engouffrer, tu cesses de voir les visages et tu passes des années à tâtonner dans l’obscurité.
Tu n’as jamais oublié l’odeur de la chair brulée et tu t’obstines à refuser la proximité. Je le sais parce que tu te réfugies toujours dans ma caravane mais tes yeux se posent sur les arcanes sans les voir, peut-être parce qu’elles n’ont pas pu sauver tes mains des flammes.
Un jour, la Mort sort dans un tirage et j'accueille avec soulagement cet arcane à l'illustration macabre, un cadavre sur un cheval blanc, parce que je sais qu'elle apporte avec elle le changement. Un mois plus tard, tu te volatilises, comme par magie. Je tente de me persuader que c'est mieux ainsi, et je ne fais pas ton deuil parce que je t'imagines une autre vie.
Je te tire encore les cartes aujourd'hui, et elles me rappellent que où que tu sois, je n'ai pas à m'inquiéter pour toi. Tu es une force de la nature Kai, tu es de ceux qui ne s'abritent pas quand il pleut, et je me dis qu'un jour, tu arriveras peut-être aussi à dompter le feu.
moi c'est rey, et cela va faire un petit moment que je ne RP plus en français donc si il m'arrive de massacrer la langue de mes aïeux, ne me lapidez paaaas (allez, si c'est juste une petite pierre, vous pouvez-- non, non, pas tous en même temps)! sinon, je suis expatriée, donc j'écrirais probablement lorsque que vous dormez (ou pas). ah, aussi, vous m'excuserez, mais c'est moi qui ai ramené aleksei.
voilà, mon coeur bat déjà pour vous. (ba-dum ba-dum)