La mâchoire serrée, la bête écouta la demoiselle répondre. En décortiquant la question, il comprenait rapidement que cette hypothèse pourrait se montrer véridique. Son regard se tourna vers les représentants des Opportunistes avant de se détourner vers la Greek aux phrases philosophiques. Earl ne disait pas un mot, pensant qu’il avait dit assez sur le sujet. Sauf s’il sentait qu’il pourrait surenchérir. C’était sans compter l’intervention du membre de sécurité de l’Institut, afin de soutenir sa collègue. L’américain ne pouvait pas nier la dangerosité de ces voyages sauvages. La seule fois auquel il avait été transféré à Pallatine lui suffisait amplement et un second le rebuterait fortement. Imaginer le désordre engendré par la venue d’habitants terriens envenimerait la situation. Il fusilla Toshizō du regard, sentant le mépris dans ses paroles, pourtant calme et serein.
Rapidement, d’autres prirent la parole sur le sujet. Le vieux attira l’attention de la bête, qui se calma lentement.
Selon sa mémoire, mais aussi par rapport à leur position, il se souvint que cette personne âgée appartenait à la Diaspora opposée à la sienne. En lui, il voyait tous ses vieux maîtres d’art martial que l’on pouvait voir en film. Un parfait cliché.
Toujours est-il qu’Earl se garda d’intervenir, jouant pour une fois, la carte de la surveillance. Il remarqua la situation tendue, dont il avait lui-même participé. Quand soudain, un homme intervient, tout en cherchant à calmer lui aussi l’atmosphère.
Dans un coin de la tête, le gangster chercha son nom avant de se souvenir qu’il avait un nom féminin. Fanny.
— Je dois te rejoindre sur ces points, Fanny. Si c’est bien ça, ton nom ? Questionna-t-il plus calmement. Si je ne m’abuse, nous n’avions pas été menacés pour venir ici. Dans mon cas, ce n’était pas imposé. Je pouvais rester sur Terre, à mon époque. Si comme tu le dis, il en a qui ont été déçu du voyage, je comprendrais qu’ils veulent repartir. Soit ! Qu’il le fasse. Je ne les retiendrais pas.
Le brun marqua un temps d’arrêt en repensant à la situation de la ville. Pour Earl, Pallatine a toujours été une extension de Chigago. Les conflits entre les clans d’Al Capone contre les Chinois. Et depuis quelques temps, son groupe s’était retrouvé confronté à un nouvel ennemi qui gardait un semblant de calme dans cette salle.
— Je ne sais pas à quelle époque d’où tu viens, mais l’anarchie a toujours fait partie de ce monde. J’avoue que la colère engendrée par certaines découvertes a provoqué de sérieux dégâts. Des membres des gangsters ont été victimes des récentes disparitions. J’ai même perdu une amie chère dans ces conflits. Et je pense que nombreux sont dans cette situation, tout en demandant justice ou la vérité. Moi, tout ce que j’attends, c’est la vérité.