L'annonce ne surprit personne. Quand le vice-directeur de l'Institut Svensson invita toute la population de Pallatine à une conférence serait tenue le samedi suivant à quatorze heures dans le hall de l'institut, tout le monde devina quel en était le motif. Les disparitions en série, bien sûr. L'Institut commençait à se sentir en danger à cause de ces rumeurs qui révélaient tout de leurs activités illicites aux yeux du monde. L'heure de la justification était arrivée. Ce samedi-là, une demi-heure avant le début de la conférence, nombreux furent les habitants à se presser dans le hall spécialement aménagé pour l'occasion. Le mobilier avait été ôté afin de laisser de l'espace pour le public, et une scène avait été installée juste devant le bureau d'accueil. Pour le moment, nul ne se tenait sur le pupitre - le discours ne devait commencer que dans trente minutes. Quelles étaient les motivations de ceux qui venaient assister à la conférence ? Qui pouvait bien avoir envie d'écouter les mensonges de l'Institut ? Peut-être ceux qui avaient l'espoir insensé de savoir ce qu'étaient devenus leurs proches. Peut-être ceux qui souhaitaient se réjouir de voir l'Institut sommé de donner des explications. Peut-être ceux qui n'avaient rien de mieux à faire. Ils étaient nombreux dans cette foule, obligés de se tenir debout les uns contre les autres pour pouvoir tous entrer dans le hall. Cette assemblée était bruyante. Les rumeurs allaient bon train ; on s'interrogeait sur le contenu du discours, notamment, ainsi que sur l'identité de la personne qui allait le prononcer. Serait-ce vraiment le vice-directeur ? Ou alors une autre personnalité plus obscure - peut-être même le directeur de l'institut lui-même... Ce fut dans ce fracas que tout commença. Durant cette période de calme avant la tempête.
Nul besoin de vous inscrire pour participer à ce sujet commun : il suffit de poster à la suite. Le PNJ interviendra à plusieurs intervalles pour faire avancer le sujet. Pour le moment, vous pouvez poster pour mettre en scène l'arrivée de votre personnage à la conférence, expliquer ses motivations et interagir avec les autres joueurs. Vous pouvez poster autant de fois que vous le désirez mais attention à laisser le temps aux autres de répondre également au sujet. Si vous mentionnez un autre personnage présent dans ce sujet, nous vous demanderons d'indiquer son prénom en gras (ou toute autre façon de distinguer qui vous plaira) afin que l'on puisse plus facilement repérer si le personnage a été sollicité ou non. Aucun minimum ni maximum de lignes n'est posé, mais évitez de faire trop long s'il vous plaît.
Hafiz avait été très surpris d’apprendre que des enlèvements avaient eu lieu. En effet, il ne se tenait pas vraiment au courant de ce qui se passait à Pallatine et c’est un de ses collègues cuisiniers qui lui en avait parlé. Des enlèvements ! Comment quelqu’un en était-il arrivé là ? Heureusement pour lui, l’Iranien ne connaissait personnellement aucun des disparus. L’affaire semblait d’ailleurs d’une très grande importance puisque l’Institut organisait une conférence, premier évènement de ce genre auquel Hafiz participait. Au restaurant, dès la connaissance de cette conférence, l’ambiance était devenue assez tendue. Cela amena le patron à donner sa journée à toute l’équipe. Mais, au final, tous les employés décidèrent de s’y rendre ensemble pour connaitre le fin mot de cette histoire.
C’était la première fois que Hafiz revenait dans l’Institut depuis son transfert et il trouva le bâtiment assez menaçant étrangement, même s’il ne comprenait pas pourquoi. Le petit groupe entra sans difficulté dans le bâtiment et se fit guider par un membre de l’Institut jusqu’à la salle de conférence. Des personnes étaient déjà là et les collègues de l’Iranien rejoignirent leur camarade de la diaspora altermondialiste. Cependant, Hafiz n’était pas certain que le fait de garder les clivages entre les différents groupes dans cette situation était la meilleure des choses. Il se mit donc à fureter entre les différents packs de personne et écoutait d’une oreille discrète ce qui se disait. Il avait encore le temps avant que la conférence ne commence. Et qui sait, peut-être apprendrait-il quelque chose d’intéressant.
Sara était inquiète. De ce genre d'inquiétude qui rend les mains moites et qui empêche de dormir sereinement, de celles qui dilatent les pupilles en permanence et oh. Tout le monde était si occupé, dans le hall de l'Institut. Elle avait attendu, Sara. Personne n'osait lui dire d'aller voir ailleurs ; elle pouvait bien profiter de cet avantage pour être au premier rang -même si finalement, on lui avait laissé un petit carré délimité par ces rubans aux couleurs de l'Institut pour qu'on n'abîme pas la petite princesse. Mais elle avait tout de même peur, Sara. Pas des gens, mais de ses gens. Oh, elle savait -elle était peut-être naïve mais pas à ce point ; elle savait aussi que leurs machinations s'étaient arrêtés il y a bien des années et que ça ne pouvait pas être l'Institut, celui derrière tous ces drames. Ce n'était juste pas possible -et elle ne pouvait pas s'empêcher de penser mais si c'était le cas mais Sara Sara Sara ne veut pas savoir pas y croire. Alors elle nie de toute son âme, Sara, elle ne veut pas que sa famille, sa maison soit la victime de telles accusations de tels litiges et elle est prête à en découdre avec le premier qui doute de son intégrité -elle serait presque agressivement féroce, c'est dire. Mais personne ne vient -ils discutent tous entre eux ; de toutes manières, quel intérêt de partager ses idées avec quelqu'un qui est déjà acheté. Alors elle attend, comme tout le monde dans cette immense salle si familière mais pourtant si froide.
Ce genre d'évènements attire toujours les gens comme toi, ceux qui fouillent dans les secrets pour les dénoncer, ceux qui recherchent les indices pour incriminer les mauvais, ceux qui ne supportent pas ces situations où l'irrespect le plus total menace de submerger le monde. Tu te dois d'assister à toute tentative de manipulation du discours ; muni d'un magnétophone, tu t'apprêtes à tout enregistrer, pour ensuite décortiquer le discours qui vous sera servi, et bien sûr, l'analyser sur ton blog. Et tant pis, d'ailleurs, si tu t'attires les foudres de l'Institut : tu es intimement persuadé qu'ils ne te feront rien, car si tu disparaissais, cela ne ferait que prouver que tu as raison. Cela fait partie de tes raisons de sortir, après tout. Te voilà donc dans le hall de l'Institut à treize heures trente, dans ton accoutrement habituel. Tu t'es rapproché au maximum de l'estrade pour deux raisons : de dos, on peut plus facilement te zapper ; et ainsi, tu enregistreras mieux. Enfin, le son sera quand même pourri, mais peu importe. En attendant, tu observes un peu les environs. Tu repères des têtes familières, et en particulier la forme reconnaissable d'une jeune fille sur un fauteuil. Avec un sourire, tu salues Sara de la main. Bien sûr, elle se devait d'être là, la jolie ambassadrice qui a l'habitude d'être sur l'estrade, à abreuver le monde de fausses vérités. C'est curieux que, malgré toutes les critiques virulentes que tu as pu lui adresser, tu l'aimes bien, la demoiselle.
Ah, les conférences ! La frontière entre les enterrements et les annonces officielles était, à mes yeux, bien mince. Dans les deux cas, on retrouvait les sincèrement peinés, les charognards, les opportunistes frémissant d'espoir et les curieux. Et ceux qui s’interrogeaient probablement sur leurs propres motivations. J’avais décidé d’y assister pour ça. Pour les gens et les expressions qui risquaient involontairement de se révéler. Car l’Institut en soi ne m’avait laissé qu’un chapelet de souvenirs aussi désagréables les uns que les autres. Aussi avais-je décidé de porter une tenue fade pour un événement assommant dans un endroit ennuyeux : un simple costume gris perle, une chemise blanche et une cravate noire.
Cigarette entre les lèvres, je fumais sans quitter des yeux, la foule qui affluait lentement à l’intérieur. Être aux premières loges ne me semblait pas nécessaire. Je n’étais même pas certain de tenir jusqu’à la fin de ce qui m’évoquait un petit tour de passe-passe. Mais pour que l’Institut décide de le mettre au point… Pendant quelques secondes, je contemplai les volutes de fumée se tordre paresseusement dans le vide. Seul un bout de mon bâton de nicotine demeurait entre mes doigts. Je l’écrasai dans mon cendrier de poche. L’objet retrouva sa place dans une des poches de ma veste. Un bref coup d’œil à ma montre, et je me dirigerai vers le hall, les mains dans les poches.
Il me fallut quelques minutes pour trouver une place convenable - ou plus exactement, celle qui correspondait à ma raison de venir. Maintenant, il n’y avait plus qu’à observer et attendre.
Ce qu'il y avait de plus beau avec la hiérarchie était que vous pouviez obtenir des avantages lorsque cela arrangeait vos supérieurs. Par exemple, terminer la journée de travail en avance pour permettre à votre patron de se rendre à la conférence. La plupart des collègues de Naga n'envisageaient pas de se rendre sur place, estimant que le trajet était trop long pour en valoir la peine. Ils ne le disaient pas non plus, mais ils n'avaient goût pour la politique ou ce genre de chose, qui leur paraissaient trop alambiquées : mieux valait attendre un compte-rendu fait par des journalistes, qui auraient pris la peine de décortiquer tout le superflu pour n'en retenir que l'essentiel. Naga était plutôt d'accord avec ce point de vue. Son intention à lui était de profiter de son temps libre pour s'amuser à Pallatine, mais le regard de son patron lorsque celui-ci avait remarqué que Naga prenait la même direction que lui l'avait dissuadé de se rendre là où il comptait aller. Il avait donc été obligé de se rendre jusqu'à l'Institut. À présent que son patron l'avait laissé seul, Naga observa la foule afin de repérer les têtes connues... et fit quelques pas en arrière lorsqu'il vit qu'Hafiz était présent. Si son colocataire le remarquait, il risquait de venir lui parler, ce qui n'aurait pas dérangé Naga s'il n'avait pas prétendu le matin-même qu'il ne viendrait pour rien au monde. Il s'en voulait presque en cet instant d'être si reconnaissable. Il y avait peut-être d'autres personnes connues dans la foule, mais il n'avait pas envie de chercher à le savoir : Naga parcourut des yeux la salle pour trouver une place tranquille. Le devant était occupé par les personnes qui cherchaient à se faire voir ou entendre et par les fans de la princesse Améthyste, cette jolie demoiselle en fauteuil que l'on retrouvait à tous les événements officiels ; à l'arrière s'amassaient les personnes trop timides pour s'avancer ou désireuses de mener une conversation en parallèle du discours ; entre les deux se trouvaient ceux qui ne savaient pas bien où se placer. C'est donc tout naturellement que Naga se fondit parmi cette troisième catégorie, en vérifiant qu'Hafiz ne pourrait pas le voir. Bien, parfait. Il était tranquille. Sérieusement, il ne manquerait plus que Naga soit pris en flagrant délit d'assistance à une conférence sérieuse pour que son image en prenne un coup.
Lorsqu'il poussa la porte, Ozo sentit un poids tomber sur ses poumons. L'atmosphère du hall était irrespirable.
Peur, haine, curiosité. C'étaient des sentiments que l'Institut avait très bien su provoquer, il le savait. Mais leur sombre époque était révolue maintenant. Et pourtant. En balayant la foule du regard, il aperçut une myriade de lueurs accusatrices. Bon nombre d'habitants s'acharnaient à penser qu'ils étaient en faute. Que les disparitions récentes servaient un de leurs plans machiavéliques. Le jeune homme ne doutait pas que parmi ces gens-là, beaucoup avaient perdu un proche. Mais plus que le manque ou l'absence, c'est l'inconnu qui les rongeait. Ils voulaient savoir comment et pourquoi. Avaient besoin de faire porter le blâme à quelqu'un, qu'il s'agisse d'une personne physique ou morale. Sinon, ils n'auraient pas l'esprit tranquille. Et il ne niait pas que l'Institut était un coupable tout trouvé, non seulement à cause de son passé peu glorieux, mais aussi parce qu'à ce jour, personne d'autre ne possédait leur technologie. Du moins, à priori.
Personne n'oserait remettre en cause leur réseau d'information. Ils avaient des yeux et des oreilles partout. Alors comment était-ce possible ? Qui avait les moyens de les maintenir dans l'ignorance ? Mieux encore, de manipuler la ville entière en les plaçant comme appât ? Par leur faute, l'Institut ne s'était jamais senti aussi menacé qu'aujourd'hui. Ozo avait le sentiment que l'ennemi les acculait. Cela ne lui plaisait pas du tout : en tant que fils du directeur, il tenait à ce la structure ne s'effondre pas. Sinon, il se retrouverait lui-même en position de faiblesse. Mais surtout, pour une fois, Ozo n'en savait pas plus qu'un autre. Et ça, ça l'insupportait. Il avait oublié à quel point on pouvait se sentir vulnérable, lorsqu'on ignorait tout de l'autre. Que le danger nous guettait dans l'ombre. Pour la première fois depuis son arrivée à Pallatine, il sentait son sang bouillir.
En se rapprochant de l'estrade, il trouva rapidement Sara. En prenant place à ses côtés le nigérian lui adressa un sourire qui se voulait rassurant. Il pouvait voir dans ses yeux qu'elle n'était pas plus sereine que lui. Elle n'avait ni plus, ni moins à perdre que lui dans l'affaire : l'Institut lui avait offert une place où vivre. En la regardant, il repensa à tout ce qu'ils avaient vécu ensemble entre ces mêmes murs, à ce qu'ils représentaient pour lui, à elle qui était si forte. Sa volonté s'en trouva raffermie. Il reporta son attention vers l'estrade. Tout allait bien se passer. Ozo y croyait, tout simplement parce qu'ils n'avaient pas d'autre choix – et qu'ils n'en n'auraient pas d'autre, tant qu'ils seraient en vie. Ce monde ne leur pardonnerait aucun échec. La conférence ne débutait que dans une demi-heure ; l'attente promettait d'être longue.
Tu n'étais pas réellement le genre de personne à être informée de tout ce qui se passait dans cette ville immense. Pas parce que tu ne voulais pas, seulement parce que tu étais en mauvaise position pour le savoir. Si tu arrivais à apprendre quelques choses sur la ville, c'est grâce à tes nombreux déplacements et que parfois, tu entends des conversations que tu n'aurais pas dû entendre. La majorité du temps, ce n'est pas trop des trucs qui piquent ta curiosité. Souvent, ce sont des conflits de diaspora qui ne te concerne aucunement et que tu évites de t'en mêler, pour éviter les ennuis. Cependant, parfois, certaines informations piquent ta curiosité et tu ne peux t'empêcher d'en savoir davantage. C'était le cas pour aujourd'hui.
Tu avais entendu qu'il y aura une conférence plutôt importante non loin d'où tu étais présentement. Conférence, de quoi ? C'était un sujet qui avait immédiatement piqué ta curiosité et tu voulais en savoir plus. Une conférence, mais sur quoi ? Peut-être un autre conflit entre diasporas, peut-être un message général qui pourrait t'avantager. Tu en avais aucune idée, mais tu avais cette envie de le savoir. Tu avais donc suivi cette vague de gens qui se dirigeaient vers l'endroit de la conférence. C'était mieux ainsi, tu ne voulais pas te perdre en y allant toute seule.
Tu étais enfin dans le hall et tu pouvais immédiatement sentir le stresse monter en toi. Beaucoup de monde, trop de monde. Tu n'étais pas le genre à t'énerver pour ce genre de truc, mais il y avait tellement de gens différent qui te faisait peur, qui était effrayant que tu regrettais immédiatement d'être venu ici. Tu voulais partir, mais la foule te bloquait le chemin. Tu avais beau être petite, impossible de se faire un chemin sans passer à deux doigts de te faire écraser comme une mouche. Tu restas donc en place en observant les alentours, attendant sagement que tout se finisse.
Tu te fiches bien de savoir si des gens disparaissent ou non. Tu te fiches de voir la souffrance sur le visage des autres. Tu ne crois plus qu'aux sourires déformés de douleur et aux yeux que l'on ne peut déchiffrer. Ces sourires que Fox et toi, vous arborez par dessus vos lèvres - votre masque, au sens littéral comme figuré. Tout se détraque à Pallatine. Le monde ne tourne pas rond ; tu ne sais pas depuis quand, sans doute depuis avant ton temps. Tu es né à l'ère de la bombe atomique. De ce temps où la fin du monde semblait imminente, et tu t'étonnes presque de voir que le futur existe. Tout ce que tu sais, c'est que l'on ne peut survivre que si on devient le plus fort. Tu es persuadé que c'est en temps que Trauma que tu as enfin raison. Tu te contrefiches bien de savoir ce que les Svensson auront à dire. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent. Tu ne pleureras pas les victimes. Surtout si certaines, dans le lot, sont japonaises : ce serait au contraire une bonne action. Mais tu as envie de voir ces gens qui forment ton public, en espérant que Fox sera la. Si vous pouviez foutre le bordel, ce serait encore mieux. Pour le moment, tu te tiens adossé à une vitre, les bras croisés, le visage recouvert de ton voile de violence. Non loin de la port d'entrée. On ne sait jamais, avec l'Institut. Ces gens sont fourbes. Et si tu t'en fous que d'autres disparaissent, tu n'as pas envie de te faire enlever. Ça t'ennuierait tout autant que la disparition de Fox. Allez, sois honnête, tu t'inquiètes un peu pour lui. Tu veux qu'il reste indemme. Tu l'aimes bien, Fox. Tu t'en voudrais si quelqu'un d'autre lui faisait du mal.
Vasile s'était adossé contre un mur, les sens en éveil. D'ici, on pouvait entendre ce qui allait se dire sur la scène sans pour autant entrer dans la foule. Il n'avait jamais vu une assemblée aussi cosmopolite depuis... Un bout de temps, à vrai dire, mais c'était toujours bon à prendre. Il allait repartir de ce hall avec des informations précieuses, il en était convaincu. Vasile, en tant que natif, était complètement étranger aux préoccupations de la plupart des personnes massées dans ce hall. Pallatine était sa maison et peu lui importaient toutes ces personnes désireuses de repartir dans leurs époques bizarres. Le jeune homme jetait fréquemment des regards aux alentours histoire de détecter des têtes connues, des membres de sa diaspora, ou au contraire des gens qu'il n'avait pas du tout envie de croiser - auquel cas, il lui suffirait simplement de se fondre dans la foule.
L'allure gringalet, les pas légers et le regard discret. Dans la foule tu immerges, pas trop frais. Quelques pas te perdent et t'aimerais roupiller un coup pourtant le regard se lève et la curiosité s'éveille. Tu t'abstins de brailler sur les passants, tu prends un peu de recul, la masse est presque démiurge. Lâchant un soupir, t'essaies de t'éloigner, voilà ce qui arrive quand on sait plus comment combler le vide de ses journées.
Trop de monde, la cacophonie règne et t'as mal à la tête. Quelques passants te dévisagent et t'aimerais leur répondre avec honneur. Trop de gens, trop de gens, t'as besoin d'air. Tu captes pas l'ambiance, ni les visages, ni les allures. L’égocentrisme roi et toi qui se dégage un peu plus. Quelques endroits isolés se présentent alors tu te rues dessus.
Essoufflé, tu respires, les yeux s'ouvrent et t'observes de nouveau la foule. T'as envie de dire starfoullah qu'est-ce que tu fous là mais la situation est pas assez comique. Tu sens pas le feeling, le temps presse, tu te sens impatient tout en ignorant pourquoi.
Enfin, du changement. Ou encore on commençait à s’ennuyer. Des pensées futiles qui devaient traverser l’esprit des plus insensés. Il aura beau affirmer le contraire. Fox en faisait partie. Un insensé qui ne voyait en la situation qu’un autre événement inévitable de l’histoire de la ville. Sa présence en ces lieux, quant à elle, était son moyen de se moquer ouvertement de ceux qui se tenaient haut ; Il ne voyait en l’institut que l’image de L’idiot qui prenait les autres pour des possédés. Il n’avait rien contre les idiots mais il aimait moins quand ils plaçaient leur nom au sommet. Mais qu’en savait-il. Il avait plus important qu’à crier au livre du peuple. Non. Il avait ses propres pages à gérer et une silhouette familière lui rappela qu’une en particulier réclamait son attention.
» Tu me suis jusqu’au bout. Je me sens harcelé, Seung Joo. On l’aurait cru invoqué. Peut-être, finalement. Un sourire pas tant discret que le norvégien finit par arborer. Son renard de compagnie se chargea des salutations, frottant son museau contre la joue de l’Ace. Ces deux là s’entendaient bien. Une évidence pour Fox. Ils se ressemblaient. Son regard traîna sur les silhouettes qui se bousculaient, la masse humaine qui ne cessait de grandir en somme, et jugea que rester auprès du Hwang était la meilleure idée. Il retint même un rire en voyant une blondie écrasée entre deux gentils hommes. Quelqu’un devait vraiment aller la sauver.
» Plus de disparus, moins de victimes sur le tableau de chasse. Quoique. Je ne suis pas contre ce genre de conférence. Plus de chance de foutre la merde, tu ne penses pas ? Un regard sous-entendu. Il n’avait pas besoin de réponse pour savoir qu’ils étaient sur la même longueur d’onde.
Je ne vais pas dans cet endroit par plaisir ni par envie mais, plutôt à titre informatif. Ce samedi s'annonçait long et chiant. Je déteste le remue-ménage néanmoins, il était de mon devoir de concitoyen d'aller assister à cette conférence. Je me faufile, tel un chat, dans ce bâtiment rempli de personnes agglutinées les unes contre les autres. J'ai eu vent de ces enlèvements il y a quelque temps par Al'Capone. Personnellement, je redoutais que les gangsters soient mêlés dans cette affaire due aux nombreuses histoires et aux méthodes drastiques pratiquées. Néanmoins, étant au courant de ce qu'il se tramait dans notre diaspora et les personnes à sa tête, je devais rester vigilant et très à l'écoute sur ce qui allait s'ensuivre avec ce discours. Mon regard ne cessait de dévisager toutes ces personnes, des femmes et des hommes, regroupés dans un seul et même endroit devant cette estrade. Beaucoup de monde était présent et chacun semblait particulièrement tendu.
Emmitouflé dans mon manteau gris avec ce foulard blanc, je baisse la tête et avance jusqu'à un coin de la pièce. Je me place de façon à avoir vue sur l'estrade sans être non plus dans la ligne de mire. Tout ce brouhaha incessant me perturbe. Ces gens manquent cruellement de discipline et mériterait une bonne leçon en apprenant que le silence est d'or. Les bras croisés, je soupire et attends impatiemment la venue de cet orateur. De plus, qui pouvait se soucier de ces gens disparus ? Je redoutais l'Institut de pratiquer ce genre « d'affaire » mais, mieux vaut ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Ils sont doués pour dissimuler les problèmes et embobiner ces gens. Je reste sur mes arrières mais, je dois avouer que cette histoire va troubler les diasporas pendant un temps.
Les conférences...Je n'en était pas fan mais ça me changerait les idées. Il y avait déjà pas mal de mondes. Il n'y avait pas que des gangsters mais aussi des autres diaspora. J'observais les gens avec mon œil rouge. Je vis Adrien fumer sa cigarette. Je fronçais les sourcils et me dirigeais vers lui. Il était plus grand que moi. Je lui pris la cigarette de la bouche et lui dit - Ce n'est pas bien de fumer ! Une fois ceci fait, je me dirigeais à l'intérieur. Je remarquais qu'il y avait plus de personnes qu'à l'extérieur. Je vis Vasile, un membre des gangsters. Je me dirigeais vers lui. - Salut Vasile comment vas-tu ? Tu es venu te changer les idées toi aussi ?
Vasile s'était marré quand il avait vu une gamine avec un pansement arracher sa cigarette de la bouche d'un homme presque deux fois plus grand qu'elle, puis haussa un sourcil lorsqu'il la vit s'adresser à lui.
- On se connaît, peti... Ah.
Il avait mis un peu de temps à la reconnaître, mais il s'en souvint finalement. C'était Alessia Cassaro, la gamine un peu flippante qui servait de bourreau à Al Capone. Il avait entendu dire que le chef la considérait comme son trésor et la surprotégeait. Le jeune homme esquissa un sourire amical et répondit en se penchant légèrement :
- Me changer les idées... pas vraiment, c'est pas un de mes endroits favoris, ici. C'est plus par curiosité. Et toi ?