Delilah Cassandra Moore
Caractère
Elle danse l'aveugle, l'excentrique. Quand elle chante ses mensonges,le monde l'écoute, et le monde la croit. Dans son regard plein de nuages passe une parade de rêves et d'illusions: personne ne peut voir son propre reflet dans ce regard si lointain.
Delilah est une personne assez déphasée, voire indolente. Un paresseux sourire traîne toujours sur ses lèvres alors que sa voix flûtée tisse quelque sortilège. Elle est charmante, Delilah, elle est drôle, inoffensive... Comment une aveugle pourrait-elle faire du mal à ce qu'elle ne voit pas?
Elle se connaît un charme magnétique : elle sait lever les marée autour d'elle et utiliser son réseau à son avantage. Elle cultive son mystère: il est son plus grand atout, celui qui enjoint le monde de s'approcher, de chercher plus loin. Elle n'a aucun mal à attirer à elle le monde, à se rendre indispensable dans la vie d'autrui; mais rares sont ceux qui sont indispensables dans la sienne. Derrière sa gentillesse et ses manières affectées de l'insolence d'une actrice de film noir, Delilah est vastement désintéressée par le reste du monde, et peine à ressentir ses semblables. Elle vit selon ses propres règles, dans un monde qui n'est que le sien et où chaque personne n'est qu'une ombre éphémère et floue. Son attachement et sa loyauté peuvent être remis en question à tout moment: son jugement n'inclue pas le reste du monde, rendant ses décisions imprévisibles. Elle est versatile, influençable, mais jamais captive de qui que ce soit.
Les autres êtres humains sont pour elle avant tout des corps. Elle-même se perçoit comme un corps, se désintéressant complètement de sa propre psyché. Elle est avant tout un astre dans le monde, un corps céleste s'entrechoquant parfois avec d'autres comètes, un être d'eau et de gaz, un être régi par des champs magnétiques. Elle est en cela superficielle, seulement guidée par sa curiosité, ne voyant que les corps alors qu'elle chante pour les âmes. Seul le talent d'un individu ou quelque hubris peut lui donner à ressentir l'autre dans toute son intégrité. Au fond, elle recherche désespérément les connexions pleines de sens, celles qui cristallisent ce que c'est qu'être humain. Mais elle est encore bien loin de s'en rendre compte. Elle est perçue comme une femme très sensuelle, à l'aise dans son corps et jouant du corps des autres - mais ne restant jamais dans la vie de qui que ce soit.
Elle parle peu et surtout pas d'elle-même, mais quand elle parle, c'est avec subtilité. Elle sait utiliser les mots à son avantage, faire l'innocente avec la langue d'une criminelle. Il paraît évident que sa logique soit très éloignée du monde réel, déformée par ses psychoses ce qui est très drôle voire attendrissant pour certain, agaçant pour d'autres, mais qui devrait être inquiétant pour tout le monde. C'est une grande nostalgique, Delilah, mais nostalgique d'un temps qu'elle n'a pas connu et qu'elle ne connaîtra jamais, un temps qui n'a jamais existé que dans ses rêves. Ce monde "réel" peine à l'intéresser, elle vit ballottée par les marées de la vie, apathique poupée à la merci des vagues. Ses yeux aveugles refusent de voir le monde - elle oublie volontairement ses lunettes. Qu'est-ce qui est réel après tout, si elle ne peut rien ressentir? Elle vit comme dans un rêve. Elle ne s'intéresse qu'à l'art: seul lui sait lui faire ressentir le monde, seul lui sait-il lui arracher des larmes. Elle est ainsi extrêmement cultivée, mais cache très bien son jeu. Il y a très peu de gens dont elle estime assez le jugement pour vouloir entendre leur expérience avec l'art, de peur de réduire la grandeur de la sienne.
Il y a cependant quelque chose de grandiose chez elle, un sublime paradoxe qui la fait sortir du commun des mortels. Elle est une artiste virtuose, qui bien qu'apathique, parvient par son art à toucher le coeur de quiconque veut bien l'entendre. Ce talent lui servira peut-être à faire bien d'autres choses que simplement distraire. Le futur le lui dira.
Âge: 23 ans
Naissance: 25/02/1994
Arrivée: Native
Présence en ville: 23
Nationalité: Anglaise par papa, italienne par maman
Métier: Manager du Cabaret La Luna
Statut civil: Célibataire
Groupe: Gangsters
Section:
Rang occupé: Simple membre
Nom de code: Rusalka
Taille: 1m63
Corpulence: Plutôt ronde
Cheveux: Anthracite, courts, épais ondulés
Yeux: Mauves
Autres: Tatouage sur la nuque, tâches de rousseurs. Très malvoyante. (Référence complète ici)
Histoire
(TW : mention de suicide)
Le temps n’a aucun sens sur Pallatine. Delilah le sait et abuse de cette conception, s’imagine que son passé est sans importance. Des blessures reviennent pourtant, comme les racines du vide qui résonne en elle.
i. Papa avait connu la Terre. Il était pianiste parait-il, dans les années 30. Elle imagine ce monde plein de fumée, de chapeaux mous et de buildings cachant les étoiles. Maman était le rossignol de Capone, le joyau des gangsters qui mettait le feu dans les cabarets et dans les cœurs avec sa voix. Elle apprit tout d’eux : Ils firent de leur fille un pinson dont les ailes volaient sur le clavier noir et blanc avec légèreté et dont la voix résonnait comme un carillon dans les cœurs. Ils ne restèrent pas longtemps pour l’entendre chanter cependant. Elle avait huit ans quand ils disparurent – la Famille accusa l’Iwasaki-Rengô. Delilah ne chercha pas plus loin.
ii. La petite chantait sur commande pour cette Famille qui la protégeait du crime. Il fut clair très vite que l’école n’était pas pour elle, son cerveau refusant de se plier à toute logique académique. Elle apprit donc au Conservatoire et brilla dans le monde de la musique. Son entourage prenait soin de la garder innocente – elle était aveugle au sang qui tâchait leurs mains. Elle passa sa vie de chorale en leçon de solfège, passant ses nuits en récitals de piano. Elle était seule dans son monde en noir et blanc – elle peinait à entendre sa propre musique.
iii. Delilah était toujours restée seule, se désintéressant autant des autres enfants que de son entourage. Si cela blessait le cœur de sa grand-mère, personne ne s’inquiéta vraiment pour la petite. Elle avait toujours été à l’ouest, ce n’était pas bien grave. Elle ne resta pas seule éternellement cependant. Un jour elle rencontra un garçon dont elle ne put jamais voir le visage, mais dont elle connu si bien la voix. Derrière ses percussions, il lui donna des ailes : la musique à ses côtés était une épiphanie, et elle se sentie brûler d’un feu nouveau. Quand elle jouait avec lui, tout prenait du sens : la musique serait sa vie, c’était une évidence. Elle quitte la Famille pendant un moment, avec une promesse de retour. Elle devait apprendre, et elle le ferait auprès des Opportunistes.
iv. Les années passèrent, elle n’avait que lui au monde. Bien supérieur aux filles et aux garçons qui se succédaient dans son lit, il était un ami, un mentor. Il était ce dont elle avait besoin, il était celui qui lui donnait non seulement le pouvoir de voir, mais aussi celui de ressentir. Elle vibrait à ses côtés, il était envoûté par sa voix. Quiconque voyait le visage du garçon cependant savait d’où il venait : mais elle ne pouvait voir ni son visage, ni ses tatouages. Ignorait-elle vraiment qui il était ? Au fond, elle l’avait toujours su. C’était sans importance : le monde n’était réel que par lui. C’était tout ce qu’elle voulait, se sentir vivre. Sentir le monde palpiter autour d’elle. Elle était possédée par son rythme quand elle chantait : rien ne pouvait les arrêter. Mais il y avait une urgence chez Cassius, une urgence qui eut raison de lui.
v. Il aurait dû venir la voir ce soir-là. Elle avait travaillé des mois – des années ! – afin d’en arriver là. Elle avait été enrôlée dans une troupe de jeunes chanteurs et allait incarner Rusalka – c’était l’éclatant début de sa carrière. Ces années passées à plier son corps à sa volonté, à faire de sa voix un fouet souple et précis, infligeant une cicatrice dans tous les cœurs. Toute cette solitude, ces soirs à affronter son propre corps dans d’innombrables joutes de vocalises avaient mené jusque-là. Mais Cassius ne vint jamais.
vi. C’est elle qui fit la sordide découverte ce soir là en sortant des coulisses. Elle fut la dernière personne à l’avoir vu, mort comme vif. Il attendait, immobile, sur un fauteuil dans son appartement. Sans un mot pour elle, il était parti. Le monde de Delilah s’effondra ce jour-là. Elle ne voulu plus chanter. Il n’y aurait plus jamais de moment de grâce sans lui à ses côtés. Abandonnant tous ses rêves, elle quitta l’opéra où sa carrière débutait à peine et retourna dans le sein de la Famille.
vii. Le gang lui donna l’ancien cabaret de sa mère en cadeau. Un lieu oublié, discret, dont beaucoup ignoraient l’affiliation avec Capone. Delilah en fit l’échappatoire des insomniaques, le refuge des incompris et y donna une voix à quiconque avait besoin d’être entendu. La Luna couvre certains business de son gang en toute discrétion, mais il est avant tout un projet de passion pour la jeune femme et son dernier refuge. Elle choisit ses artistes avec soin, mais ne monte que très rarement sur scène, pour jouer du piano, accompagner un chanteur. Elle reste ici, bercée dans le rhum et ses illusions. Tout le monde peut venir en ces lieux – elle a peut-être quelques amis qu’elle ne devrait pas avoir. Mais elle ne voit pas, comment pourrait-elle alors savoir ?
Coucou, moi c'est Lune! J'ai 20 ans et j'étudie l'histoire de l'art. Je RP depuis bien 5-6 ans et Delilah est l'un de mes plus anciens personnages que j'ai hâte de vous présenter <3 J'aime beaucoup dessiner, mes avatars seront toujours de moi si j'ai pas la flemme, et j'espère que ce forum me donnera de la matière pour dessiner davantage ( ͡° ͜ʖ ͡°)