Lun 21 Nov 2016 - 21:21
Il se décida, vers la fin de l’après-midi, à descendre les poubelles. Il avait réussi à se convaincre qu’il ne risquait rien à descendre au bas de son immeuble. Il ramassa les deux gros sacs qu’il avait remplis pendant la journée et se rendit dans le local à poubelle. Il n’y avait personne et ce n’était pas plus mal. Il balança ses sacs dans les containers vident le plus proche et s’apprêtait à remonter à tout allure dans son appartement quand le bruit de quelqu’un frappant à une vitre se fit entendre. Il se dirigea vers la porte d’entrée et, à travers le verre de la porte d’entrée, aperçut un asiatique soutenant une personne qui ne semblait pas très en forme. L’iranien courut jusqu’à la porte et l’ouvrit en grand.
« Attendez, je vais vous aider. Où habite-t-il ? »
Mais sa question ne demanda finalement pas de réponse. En soulevant le blessé, il put voir son visage et le reconnut aussitôt pour l’avoir croisé de temps en temps.
« Tobias ?! Je crois savoir où on va. »
Ensemble, l’asiatique et Hafiz portèrent Tobias jusque chez lui. L’appartement de ce dernier semblait vide. Son colocataire avait dû s’absenter. Ils le déposèrent doucement sur le premier lit qu’ils trouvèrent. Hafiz s’apprêtait à demander à son interlocuteur mais ce dernier lui dit quelque chose dans une langue qu’il ne connaissait pas et sortit en courant. L’iranien regarda un instant le germanique étendu sur le lit. Il semblait vraiment en mauvais état.
Les bandages de fortunes qui avaient été apposé sur son corps n’arrangeaient rien à ce tableau. Il ne pouvait pas le laisser dans cet état.
« Attendez ici monsieur Gehring, je vais chercher des bandages. »
N’attendant pas de réponse, Hafiz courut jusqu’à son appartement qui était juste à côté. Il fonça dans la salle de bain, récupérant toutes les compresses, de l’alcool et surtout des bandages. Puis le revint au chevet de Tobias et étala tout son matériel par terre. Il vérifia l’état du blessé. Il semblait respirer normalement et son pou était normal. Le plus inquiétant était le bandage qu’il avait autour du ventre. Il avait peur de ce qu’il allait trouver mais il prit la décision de passer outre. Il ne savait pas vraiment si Tobias l’entendait mais il lui dit :
« Je suis désolé Monsieur Gehring, je vais devoir vous déshabiller un peu pour vous soigner. »
Il saisit délicatement le blessé et le redressa légèrement, juste assez pour lui permettre d’enlever ce qu’il avait sur le dos. Il s’attaqua ensuite aux bandages. Malheureusement, la personne qui s’était occupé de Tobias avait réalisé ce bandage comme un sagouin. Hafiz dut donc avoir recours à une paire de ciseaux pour l’enlever. Il défie le bandage et poussa un petit cri tout en se couvrant la bouche quand il vit la peau de Tobias. Il n’était pas dégouté de ce qu’il voyait, cela l’avait simplement surpris. Tobias avait deux hématomes assez visibles. L’un au niveau de l’estomac et un autre sur les côtes. Ce dernier avait d’ailleurs une couleur plus sombre que le premier.
Avec hésitation, Hafiz palpa la blessure. Il savait que c’était la chose à faire quand on soupçonnait une fracture ou une côte brisée. Il ne sentit rien d’anormal. Enfin, selon son diagnostic. Peut-être n’appuyait-il pas assez fort pour le sentir mais il n’allait pas tenter le diable. Il appellerait les secours une fois qu’il lui aurait fait un bandage correct. Il déroula une très longue bande qu’il avait rapportée de chez lui et l’enroula soigneusement et proprement autour de Tobias comme on roulait les feuilles de brick. Hafiz chercha ensuite les blessures ouvertes de son voisin mais ne trouva que des plaies superficielles. Heureusement car Hafiz n’aimait pas trop la vue du sang. Il se saisit d’un coton et nettoya les blessures les plus importantes pour ensuite les recouvrir de compresse.
Il ne restait plus qu’à appeler un médecin pour être sûr que tout allait bien.