Histoire

Élisa est née d'un père et d'une mère.
C'est ce qu'on lui racontait à l'école. Mais sa mère lui disait que non, que tous ces petits camarades ne lui contaient que des mensonges et qu'il ne fallait alors pas les croire. Alors, la petite l'écouta. Ne voulant pas la décevoir.
Pourtant, elle aurait bien voulu en avoir un. Il parait que c'est chouette d'avoir un père.

Élisa vivait avec sa mère.
Néanmoins, elle ne la voyait pas toujours. Toujours occupée, coincée dans son bureau, paraît-il. Elle voudrait bien la voir. Elle voudrait jouer avec elle. Lui dire ses secrets. Mais cela en était fréquement impossible.
Sa mère était une sorte de source. Elle l'admirait de par sa puissance et sa beauté. Or, Élisa la voyait souvent pleurer. Le pourquoi, elle ne l'avait jamais. La jeune Duval n'aimait pas la voir comme cela, la voir perdre tous ses moyens. Elle se disait, souvent, que si sa maternelle était comme ceci, le monde allait s'écrouler.

Élisa aimait bien l'école.
Toutefois, certaines personnes ne l'aimaient pas. Son caractère ne collait pas avec celui des autres. Il n'y avait pas cette alchimie qui faisait qu'elle trouva une meilleure amie. Elle en a eut, des dizaines, mais elle les perdues aussi vite qu'elle les avait trouvées.
Les garçons, elle ne s'en approche pas. Une fois taquin, une fois pleurnichard. Elle ne les comprend pas. Pour elle, leur but est de voir tous les sous-vêtements des filles. La petite pleurait souvent quand il y en a un qui arrivait à regarder ce tissu. Elle était souvent leur cible. Élisa était la plus facile à voir énervée et pleurnichée.

Élisa se révolta.
Et elle est en tapa un, un garçon. Cela n'était pas du tout attendu par ce dernier, qui larmoyait sur le coup. Une dent tomba. C'était celle du pleurnicheur. Sur un coup de tête, pour se montrer encore plus cruelle, elle la lui vola. C'était comme ça et Élisa regrette à ce jour. Par sa faute, à cette dent qui ne lui appartenait pas, elle découvrit un mensonge. Cette énorme blague que sa mère lui avait, gamine, racontée. La petite sourit n'existait pas, et elle pleura toute une journée à cette mauvaise surprise.

Élisa se trouvait souvent avec lui.
Tahir.
Au début, elle était plutôt méfiante. La fillette l'observa un moment et pensa innocemment que s'était lui son père. Elle c'était trompée, quelque peu déçue. La demoiselle l'aimait bien. Avec lui, elle pouvait tout faire. S'amuser et avoir enfin un vrai ami.


Ce qu’Élisa ne savait pas,
c'est qu'elle a effectivement bien un père. Un infidèle qui avait trompé, à plusieurs reprises sa tendre femme.
Que sa mère n'avait pas le choix, qu'elle était dans l'obligation de rester au travail, jours et nuits. Que cette belle femme n'en pouvait plus et craquait sous la cause de la pression sociale.
Ainsi, que ce garçon qui l'avait embêté ce jour-là, l'aimait plutôt bien. Et que son seul moyen de l'approcher, de communiquer avec elle, était de d'importuner.


Élisa était malheureusement dans son petit monde rose. Elle ne saisissait pas grand chose, cependant elle essayait avec tant bien que mal de comprendre cet univers étrange à ses yeux.