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心拍 | ft. Junji

Mar 19 Déc 2017 - 5:25
La main sur son poignet provoque un frisson qui enserre son cœur. Non, ce n'est pas de l'amour que Junji ressent à ce moment, ni du désir. Il se sent petit, vulnérable, comme un enfant qu'on aurait pris en faute. Mais qu'a-t-il fait de mal ? À sa connaissance, il rendrait un service à Issei en partant ; il l'a dit lui-même ! il est occupé demain, et c'est certainement pas l'insomniaque qu'il est qui va l'aider à trouver sommeil et repos. Mais Junji accepterait-il le compromis, offrirait-il d'aller dormir sur le divan ? Quand même pas ! Le peu de fierté qui lui reste le lui proscrit (et dieu sait qu'il ne parviendrait pas plus à dormir au froid dans le salon ; autant se retrouver seul chez soi). Partir, justement parce qu'il est tard, lui semble l'action la plus censée.

Mais pourquoi est-il pétrifié par l'emprise d'Issei ?

Sa poitrine lui fait mal. Il ferme les yeux et pince ses lèvres. Qu'est-ce qu'il doit faire ? Évidemment que non, il n'a pas réellement envie de le laisser au beau milieu de la nuit, en cultivant une hargne insoupçonnée sur le chemin du retour. Mais il n'arrive pas à chasser non plus cette impression de ne pas être à sa place. Il est un corps étranger que la chambre entière tente d'expulser. Junji a cru se trouver une place, enfin un point d'ancrage dans cette foutue ville, avec Issei. Mais s'il avait eu tort ? S'il n'y avait tout simplement pas de place pour lui à Pallatine ? S'il avait été mieux pour lui de crever dans son appartement trop grand à L.A., d'avaler l'entièreté de sa pharmacie, avant qu'on le transfère contre son gré ?

« Je ne sais pas… »

Quelque chose se brise dans sa voix. Il ne lui aura fallu que ces quelques secondes de silence pour qu'un tsunami d'émotions et de contradictions déferlent sur lui. Toujours dos à Issei, ses épaules s'affaissent, il inspire difficilement. Dans quel était pitoyable il se trouve… Il se sent merdique. Parce qu'il ne manquait plus que son angoisse pour couronner la soirée.

« Pardon, je… »

Pardon pour quoi ? Il ne le sait même pas, ne sait plus rien. Sa tête est vide, un tourbillon a emporté tout ce qui lui restait.

Lentement, il se défait de la main d'Issei. Il regrette qu'il soit là, qu'il ait à le voir comme ça (pourtant, c'est bien lui qui a provoqué son état… ou est-ce Junji le seul coupable, jusqu'au bout de la ligne ?). Il s'assoit sur le bord du lit, encore déchiré par ce qu'il devrait faire. Se cacher et fuir la honte, ou rester et affronter la honte ? Drôle, aucune de ces options lui fait plus envie qu'une autre… Il se force à sourire pour mieux refouler les larmes.

Qu'il se trouve pathétique.
Mar 19 Déc 2017 - 7:23
心拍
ft. Junji
Il est impossible de jouer l'empathie. Peu importe à quel point Issei est perceptif, peu importe à quel point il peut observer, étudier tous les mouvements, toutes les expressions de son collègue, il y a des choses qui lui échappent. Sans doute peu importe ce qui a poussé Junji dans un tel état en fait-il partie. Peut-être est-ce une cascade de petits cailloux qui, doucement, ont poussé jusqu'à l'avalanche. Des moments où il aurait peut-être dû faire autrement, où il aurait dû dire ceci plutôt que cela. Il sait lire les gens, sait deviner leurs désirs, mais Issei n'est pas devin. Il ne sait pas lire les pensées. Et il ne sait ressentir leurs sentiments comme s'ils étaient sien - on ne joue pas l'empathie. C'est tout simplement impossible.
C'est pourquoi l'avalanche est probablement une bonne chose. Pourquoi ce simple acte d'indifférence qui a fait basculer Junji de l'autre côté sera bien plus utile à Issei que si tout était allé parfaitement bien, comme il l'avait planifié. Il suffit parfois d'une erreur pour en découvrir une autre, bien plus grande. Là où Junji se débat, doucement, et où Issei doit resserrer les chaînes - taire ses inquiétudes.

Alors, doucement, il se rapproche. Sans brusquerie, sans sauvagerie, presque avec chaleur, avec une lenteur calculée et sans hésitation, il se glisse aux côtés de son collègue et passe son bras autour de lui pour l'enlacer, restant dans son dos. Se servant de son autre bras pour garder l'équilibre, il pose - sans force, fermement mais attentif à ne pas briser de barrières, sans dépasser une limite qu'il ne devrait pas franchir - son menton au creux de l'épaule de Junji. Sans l'enfermer, sans le suffoquer, simplement en signe de présence, de réconfort. Cherche à se faire une présence rassurante, hors du temps, une étreinte confirmant la sécurité, la protection. Silencieux, ne serait-ce que pour son souffle chaud se perdant un creux de son cou. Il laisse s'écouler quelque seconde, pour tenter de s'assurer qu'on ne le repoussera pas.
« Tu n'as pas à t'excuser. » (d'une voix grave et chaude, à la limite de la douceur.)
Et il le serre, doucement, une seule seconde. (comme un serpent enroulé autour de sa proie)
« Reste avec moi. »
Dans toute autre situation, ça aurait été un ordre. Ici, il module sa voix, change son ton, s'arme d'un masque qu'il ne porte jamais et qui pourtant est dans son répertoire; il requête.
Mer 3 Jan 2018 - 3:19
La chaleur d'Issei est mordante contre le dos de Junji. Une demie seconde, il a l'impression qu'il va brûler, mais ce n'est que l'effet de la surprise. Tellement perdu dans sa bulle de douleur, il ne s'était pas rendu compte qu'on s'approchait de lui. Ne s'attendait plus à sentir la compassion de qui que ce soit. Mais il est là, Issei, et il ne le laissera pas, et pour une fois, il le lui prouve. C'est peut-être ce qui fait frissonner Junji - ça, ou le rappel de sa nudité. Oh non, il ne se sent pas bien pour autant, pas tout à fait encore - c'est trop une sensation étrange que d'être entouré par une présence solide alors qu'on a l'impression qu'on pourrait se casser en deux seulement en étant touché.
Une sorte d'effet vertigo.
Et il voudrait s'oublier dans cette étreinte, disparaître dans ses bras et n'exister, peut-être, que dans son cœur. La misère lui serait moins pénible dans les ténèbres qu'il aurait dit s'il était Aznavour.

Mais rester ? Peut-il vraiment se plier à la demande d'Issei ? Il lui semble que de regarder son visage lui serait trop pénible - ignore si c'est parce qu'il ne veut pas qu'on le voit, ou qu'il ne veut pas le voir. Mais partir, ça aussi, lui demanderait une force qu'il n'a plus. Ce qui reste ? Le choix de ne pas faire de choix, de fermer les yeux, et de respirer, doucement, le plus lentement possible, calmer les battements effrénés de son cœur (il n'a pas apporté ses bêtabloquants ou n'importe quelle autre sorte de calmant auto-prescrit) (comment prévoir un déraillement émotionnel dites-moi, quand on va chez la seule personne qui peut vous remettre sur les rails).

Et devant ce choix impossible qu'il s'est imposé, quand l'orage de sa tête a cessé de gronder, il parvient enfin à formuler une solution :

« Ne me laisse pas. »

Remettre tout sur les épaules de Issei. Lui laisser prendre contrôle de sa vie. Le faire responsable de son destin. Oui, c'est la seule action logique qui vient à Junji, trop fragile en cet instant pour décider pour lui-même. Peut-être regrettera-t-il sa décision plus tard - il était connu, sur Terre, comme quelqu'un d'entêté (mais quand on n'a plus aucun objectif à poursuivre, à quoi sert la volonté ?). Peut-être reprendra-t-il ses esprits tôt ou tard et réalisera qu'il a serré la main du Diable.

Mais pour l'instant, il s'en remet à lui entièrement.

« Ne me laisse pas », murmure-t-il en encore en tournant la tête de façon à l'appuyer contre celle d'Issei.
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