Le rire grince contre tes tympans, fait écho dans ton crâne, cogne contre toutes les parois de ta santé mentale en échos discordants que tu serres les dents pour garder à l'intérieur. Tu relâches le doigt de ton frère, le repousse, comme si le contact allait faire s'effacer cette désagréable sensation.
Il ne comprend pas. Décidément, il ne comprend pas, alors que tu t'égorges et te vide de ton sang devant lui, alors que tu tentes désespérément de t'accrocher à tes derniers lambeaux de droiture, il s'acharne (comme toujours, comme toujours) à faire exactement le contraire que ce que tu veux pour lui. D'avoir des réactions que tu ne comprends pas, des pensées impossibles, des idées farfelues, des blessures étranges, et toujours, toujours une lame dans la gorge. Lentement, tendrement, il alimente le bûcher où tu brûles. Tu ne sais trop si tu t'en réjouis, puisque tu dois souffrir, ou si tu lui en veux, puisqu'il serait plus simple, tellement plus simple, que tu souffres seul - que ton bûcher ne brûle que des tes propres erreurs, dévoré par des flammes qui ne s'éteindront jamais, de toute façon. Une à une, il rajoute des bûches dont tu n'as pas besoin pour cautériser ton âme, te purifier avant d'atterrir en enfer, que tu ne souilles pas les autres damnés de ton impardonnable.
Et puis tu enrages. Tu exploses, juste comme ça, silencieusement. Quelque chose en toi se brise. Ta dernière barrière tombe. Tous tes murs s'écrasent et s'écroulent autour de toi, toutes les chaînes que tu as attachées à tes membres pour les retenir se cassent, et tu te fracasses.
Tu lui sautes à la gorge, comme tu ne l'as jamais fais. (Comme tu aurais peut-être dû le faire, il y a si longtemps, pour lui épargner ce que tu lui as ultimement fais subir.) Tu agrippes le col de ton frère, brusquement, le tire vers toi, puis le repousse sans jamais le relâcher. Tes jointures blanchissent, tes souvenirs se fracassent, et tu ne vois plus qu'en teintes de rouge.
ОСТАНОВИТЕСЬ ИЗБЕЖАТЬ ДЛЯ СЕБЯ! (CESSE DE T'APITOYER!)
Avec toutes tes dernières onces de retenues, tous les morceaux brisés de chaînes, tous ce qui fais encore de toi, si faiblement, l'ombre de toi-même, avec une retenue qui fend tes os et lacère tes muscles, tu t'empêches de le jeter à terre. Plutôt, tu resserres ta prise - le tire vers toi, que ton poing ne s'élance pas (tu ne saurais jamais te le pardonner) à travers les éclats de verre dans ta bouche et sous tes côtes
ПОДНЯТЬ ГОЛОВУ; НЕНАВИСТЬ, КОТОРАЯ ДОЛЖНА БЫТЬ ПОЛУЧЕНА - ЧТО ЧТО ВЫ ИМЕЛИСЬ! (LÈVE LA TÊTE; DÉTESTE QUI DOIT ÊTRE DÉTESTÉ - AIE L'HONNEUR QUE L'ON T'A INCULQUÉ!)
tu hurles à t'en casser la voix
ЕСЛИ ВЫ ЗАПРЕЩЕНЫ, МЫ ОТПРАВИЛИ ВСЕМ, ЧТО МЫ МОЖЕМ СДЕЛАТЬ ОТ ВАС! ЕСЛИ ВЫ ВЕРИТЕ КАК СУЩЕСТВУЮЩЕЕ, ЭТО ВЫ ВЕРИТЕ, ЧТО ТАКОЕ МЫ ИМЕЛИ ИЗ ВАС! (SI TU ES SOUILLÉ, C'EST QUE NOUS AVONS ÉCHOUÉ À TOUT CE QUE NOUS DEVIONS FAIRE DE TOI! SI TU CROIS ÊTRE UN SOUS-ÊTRE, C'EST QUE TU CROIS QUE C'EST CE QUE NOUS AVONS FAIS DE TOI!)
comme une bête, comme un monstre, comme un meurtrier, tu hurles et tu rugis et tu te fracasses, encore, encore, encore, mais ici il n'y a pas de vase que tu puisses casser, pas de bibliothèque que tu puisses renverser, pas d'encre que tu puisses répandre - seulement ton frère, comme une poupée de porcelaine que tout ce que tu es refuses à briser (que tout ce qu'il reste de toi sous la rage et la colère, sous le monstre qui a pris tes os)
ВАША ЧЕСТЬ НЕ ТОЛЬКО ВАМ! Я БРОШЮ ВАМ, НО Я НЕ БУДУ БОЛЬШЕ! (TON HONNEUR N'EST PAS QUE TIENS! JE T'AI BRISÉ, MAIS JE NE TE BRISERAI PAS ENCORE!)
tu n'en peux plus. tes os vont exploser, tes muscles se fendre et tes dents se fracasser les unes contre les autres - ta mâchoire s'oblitérer contre elle-même, tes côtes transpercer tes poumons et tout ton sang se répandre devant Димитрий alors que tes veines s'ouvriront en des milliers de kilomètres de routes sanglantes où des millions de petits soldats russes marcherons jusqu'à leur mort et au bout desquelles tu le transperceras de nouveau de ta lame ou de tes ongles
СЛУШАЙТЕ МЕНЯ, ОДИН РАЗ В ВАШЕЙ ЖИЗНИ! (ÉCOUTE-MOI, POUR UNE FOIS DANS TA VIE!)
ВСТАНЬТЕ ПРЯМО! (TIENS-TOI DROIT!)
НЕ ПРИНИМАЙТЕ, ЧТО ВЫ НЕ ДЕЛАЕТЕ! (N'ACCEPTE PAS CE QUE TU NE MÉRITES PAS!)
НЕНАВИЖИТЕ МЕНЯ: Я УБИЛ ВАС! (DÉTESTE-MOI: JE T'AI TUÉ!)
(tu regrettas ce fratricide plus que tu regrettes la lame dans sa gorge)
- Spoiler:
- oups