Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

acrylic acoustic | Blanche

Ven 3 Aoû 2018 - 23:34
Elle n'a pas l'habitude d'être en retard. Ou même, d'être là après moi. Alors, immédiatement, je m'inquiète un peu. Heureusement, avant que ça puisse continuer, je reçois un message texte et je devine que c'est elle. J'ai raison. Mes yeux parcourent l'écran. « ? » Et pourtant j'ai un grand sourire qui m'illumine soudain. Est-ce que j'ai bien compris ce qui se passe? Peu importe! Dans tous les cas, c'est un développement qui me fait affreusement plaisir. Alors je me contente de répondre à son message: « !!!! prends ton temps :D », puis je commence à marcher pour retourner chez moi.
Je m'inquiète souvent pour Blanche. Elle n'a pas eu une vie facile, et je ne veux pas la perdre à nouveau. Je ne sais pas ce que je ferai sans elle - ce n'est pas une question que je me permets de me poser très souvent. On s'est connus quand on était tout petits, à l'école, et qu'elle pouvait encore voir. Je suis allé vers elle parce qu'elle était toute seule, et même si on ne parlait pas la même langue on a fini par se comprendre. Il y a beaucoup de relations que je chéris dans ma vie, mais je crois que notre amitié est une des plus importantes pour moi. S'il y a bien quelqu'un qui me connaît comme le fond de sa poche (et vice-versa), c'est elle. C'est réconfortant, de savoir ça. Que je pourrais me retourner vers elle, et qu'elle pourrait presque deviner les mots que je m'apprête à dire. On a traversé beaucoup de choses ensemble - pas assez, à mon goût, mais quand même.
J'aurais voulu être là, l'année où on a été séparés. À ses côtés. Pour la soutenir, pour l'aider de n'importe quel moyen. Plutôt, on a été isolés - je comprends pourquoi, je comprends ce qui s'est passé - mais il y a quand même quelque chose en moi qui se sent... pas trahi. Non, ce n'est pas le bon mot. Mais j'aurais voulu pouvoir faire quelque chose, et on ne m'en a jamais laissé l'occasion.

J'essaie de compenser, un peu. De lui donner tout ce que je peux donner, pour essayer de m'excuser de ne pas avoir pu faire mieux. Je sais qu'elle ne le voit pas comme ça, on en a souvent parlé, mais c'était affreux de me sentir si impuissant. Parfois, ça me colle à la peau.
Je pousse la porte de ma maison puis la referme derrière moi. Je retire mes chaussures, et j'entends mon père qui travaille sur une autre de ses sculptures dans son atelier. Je crois que ma mère n'est pas encore rentrée, parce que ses chaussures ne sont pas là. Je traverse le couloir jusqu'à la cuisine, je me prends un verre d'eau et je m'assois à la table pour le boire. Je me demande bien comment Blanche s'est ramassée dans cette situation. J'ai hâte qu'elle me raconte exactement ce qui s'est passé, et puis j'aimerais bien rencontrer la personne dont elle m'a parlé. Tout est tellement si soudain et inattendu, mais je suis content.

Soudain, quelqu'un sonne à la porte. « J'y vais! » Je le dis pour mon père, qu'il ne se dérange pas pour rien. Je jogge jusqu'à la porte, et je l'ouvre pour révéler mon amie. « Oh! Blanche! » Un grand sourire fend mon visage en deux. « Entre, entre! » Je ne peux pas contenir mon enthousiasme, et pendant que je referme la porte derrière elle je lui demande: « Dis moi tout! Je veux tout savoir! »
if you must know, you are my heart and soul
Ven 10 Aoû 2018 - 0:49


Lorelei a dû partir, depuis. Arrivée à la porte de la résidence, elle cherche ses clefs au fond de son sac mais s’arrête. Même si c’était pour une très, très bonne raison d’avoir annulé son entrevue habituelle et qu’elle connaît son devoir d’appeler Clarence au plus tôt pour non seulement s’excuser mais raconter en détails la journée, elle préfère très largement lui parler en face. A chaud. Et puis, il doit quand même s’inquiéter de ne pas l’avoir vue, à tous les coups. L’hésitation ne dure qu’un quart de seconde, et elle se penche pour caresser Leroy. « On ne s’est pas vraiment baladés, du coup. Allez ! » avant de tourner les talons, en direction du foyer le plus accueillant de la terre après celui de ses parents. Le chemin est connu par cœur, en partie dévié la courte distance entre la maison de ses parents adoptifs et son appartement de transition, mais elle a parcouru la plus large portion plus de fois qu’elle ne pourrait le dire en plus de dix ans. Que sa mère ou le père de Clarence les ramènent de l’école, ou qu’elle s’échappe pour aller le rejoindre chez eux, c’est autant de souvenirs précieux qu’elle chérit comme ses trésors. Clare en es l’un d’entre eux, et le plus précieux. La personne qui la connaît le mieux et sans qui elle n’imagine pas sa vie. Leur relation est gravée dans le marbre, du premier jour à lui avoir tendu la main après son arrivée chaotique,  sans qu’il ne l’ai jamais vraiment lâchée en quinze ans. Il la connaît comme le dos de sa main, et la réciproque est plus que vraie quand leur communication peut presque se passer de mots, et le souvenir de son sourire chaleureux suffit à faire refleurir le sien à chaque entrevue. La seule année loin de lui a été la pire, et elle traîne une culpabilité propre à cet abandon, cette faiblesse d’avoir refusé qu’il la fréquente dans la rude épreuve et qu’il puisse être témoin de sa déchéance. La culpabilité d’avoir été la cause de sa tristesse, qui la pousse à vouloir se racheter sans relâche il compte pour elle.

Elle sonne, et la voix la plus familière de son monde l’accueille avec le plus grand des sourires à l’entendre. « Clare ! » avant de passer devant lui, en suivant Ler, et quand il referme la porte elle attends avant de le serrer dans ses bras, en riant devant son empressement (toujours aussi abruptement dans sa visée, malgré les années d’entraînement). L'accolade dure un peu, comme à chaque fois qu'elle ne l'a pas vu depuis un certain temps; c'est bien le seul, en dehors de ses parents, autorisé dans cette proximité. « J’ai plein de choses à te raconter, oui ! » Blanche le suit alors qu’il l’entraîne dans la cuisine, après avoir retiré le harnais de Leroy pour le laisser vagabonder en paix ; elle enlève ses chaussures par la force de l’habitude sans buter contre la marche qui mène au reste de la maison, avant de poser son manteau.   « Il faudra que j’aille saluer tes parents, aussi. » Chaque recoin de leurs maison, chaque piège comme chaque détail en est connu depuis sa plus tendre enfance. « Désolée de ne pas être venue, déjà. Mais ça nous ai littéralement « tombé » dessus avec Leroy si je puis dire en fait. » Mimant les guillemets, elle s’installe en face de lui avec la même aisance, avant de lui raconter juste le la première surprise.



+5
Ven 10 Aoû 2018 - 3:01
J'enfouis mon nez dans l'étreinte et je serre fort Blanche contre moi. Quand on se sépare, je sais que je n'ai pas besoin de l'aider à se diriger dans cette maison - j'ai vécu ici toute ma vie et, par extension, elle y a passé beaucoup de la sienne. Je connais ses limites aussi bien qu'elle - je sais quand je dois m'avancer, et quand ce n'est pas nécessaire. Je caresse le haut de la tête de Leroy quand elle le libère, et je sais déjà que mon père a dû l'entendre entrer et se prépare à saluer son chien préféré. Il a un amour presque infini pour Leroy, et il garde même un sac de friandises pour chien dans un des placards de la cuisine, juste au cas où le samoyède viendrait le visiter. « N'oublie pas un seul détail! » Je la dépasse et la guide vers la cuisine. « Mon père est dans son atelier, je crois, et ma mère n'est pas encore rentrée. » Blanche sait où l'atelier est (c'est une petite pièce, un peu plus loin dans la maison), mais je la suis tout de même jusque là. Mon père se retourne vers nous en nous entendant s'approcher, et avec un grand sourire il signe « bonjour, petit oiseau » (c'est le nom qu'il lui assigne en langage des signes, parce que c'est plus personnel que de juste l'épeler - par exemple, il signe 'aube' quand il parle de ma mère, et 'amour' quand il parle de moi). « Il dit bonjour. » Il faut que je traduise, considérant leur handicap respectif. Chaque fois, mon coeur se serre, parce qu'il n'y a rien de plus triste que de voir deux personnes qui ne peuvent pas communiquer l'une avec l'autre. Oui, elle peut parler, et il l'entendra, mais jamais mon père ne pourra s'adresser à Blanche seul avec quelque précision que ce soit.

Et pourtant, il sourit. Comme si tout allait bien, comme si ce n'était pas le cas. C'est sa force, je crois - de toujours sourire face à l'adversité. J'essaie d'être comme lui, pour cet aspect-là. Je signe « si tu nous cherche, on sera à la cuisine », et mon père hoche la tête, puis nous y retournons. Je m'assois face à Blanche, mon sourire revenu illuminer mon visage. « Ne t'inquiète pas. Tu avais une excellente raison de repousser notre rendez-vous. » L'histoire se déroule sous mes yeux, tissée par les mots de Blanche, et je ne peux m'empêcher de rire doucement. Comment on peut perdre le contrôle de son chien comme ça? « On dirait que Troy est un chien plein de détermination! » Quel étrange moyen de rencontrer quelqu'un, quand même - on dirait un scénario de film. Mais approprié, je crois, considérant que Blanche n'est pas exactement le genre de personne à aller vers le gens d'une façon si directe. Parfois, les choses nous tombent dessus sans que l'on s'y attende. Quand Blanche me raconte la proposition de café, je hausse les sourcils et mon sourire s'étire. « Wow! Smooth! » Cette personne ne perd pas une seule seconde! Ce n'est pas plus mal, quand même, d'être honnête avec les gens de cette façon là. Et puis si Blanche l'apprécie, ça ne peut qu'être quelqu'un de bien. « Tu as accepté sa proposition, donc? » Sinon, on ne serait pas ici.
if you must know, you are my heart and soul
Lun 13 Aoû 2018 - 17:09


Blanche suit son ami, parfaitement habituée au chemin de ce foyer si hospitalier pour elle dans ses jeunes années. Quand il s’arrête après l’embrasure de l’atelier, sa main tâtonne pour se poser sur son bras afin de le repérer dans l’espace, et à son silence elle comprend qu’il y a une troisième personne dans la pièce. Au silence qui règne, et sans explication de Clarence, elle comprendrait tout aussi vite l’identité de la personne et signe par la force de l’habitude un « bonjour » dans la direction qu’elle pense appropriée pour répondre à celui traduit par son ami. L’odeur de l’endroit est familière, rassurante, et charrie pourtant un lot de tristesse hérité de sa cécité progressive : la communication avec Hugh est devenue impossible sans une aide tierce, et le voir signer à propos de sa passion créative lui manque beaucoup. Elle qui pouvait échanger avec lui, apprenant avec son aide et celle de son meilleur ami la langue pour mieux l’atteindre, elle ne peut que rester impuissante et imaginer ses réactions par le biais des descriptions orales autour d’elle. Leroy finit par les rejoindre, sûrement après avoir inspecté tout l’étage comme à son habitude, pour les dépasser et sûrement aller quémander les faveurs de celui qui le pourvoie en friandises à l’insu de sa propriétaire. « Il faudra que tu me dises ce qu’il est en train de fabriquer. » Ils s’en retournent à la cuisine, et elle adresse un dernier petit geste avec un sourire pour la seule personne devenue hors de sa portée.

Avant de s’asseoir, Blanche fait le tour de la pièce pour trouver le bon placard, tâtonnant avec d’infinies précautions pour attraper un verre et se servir au robinet avec une aisance nonchalante, tout en finissant de raconter la rencontre. « Maintenant que j’y pense, ça ressemble beaucoup à ce film qu’on a vu quand on était petits. Tu sais, celui avec la quantité irresponsable de chiens… impossible de me souvenir du nom. » La jeune femme finit par tirer une chaise en riant, consciente de la situation plus adaptée à une comédie à l’eau de rose qu’à la vraie vie, surtout après le passage embarrassant où Lorelei a failli lui tomber dessus. « Je crois que ça m’a tellement surprise que j’ai du accepter… nonobstant le smooth de la situation ! Et encore, c’était pas fini. » Elle enchaîne sur l’attente avec le téléphone d’une inconnue dans la main, la situation rocambolesque et surtout. Surtout. Le moment improbable, la chose qui a instantanément fait baisser son inquiétude de suivre une inconnue après une démonstration pareille, pour faire bourgeonner un espoir timide. Sans omettre son bégaiement ridicule et son embarras. Ses échanges avec Clarence sont à mille lieues de ceux de son date, et lui seul est témoin de sa personnalité plus enjouée et décousue que celle arborée en permanence pour le monde. « Elle m’a juste… tendu le bras. En attendant. » Son discours est toujours égaillé de mille gestes, et elle mime la scène. Sans avoir besoin d’expliquer au brun la portée du geste, parce qu’il sait ce que cela signifie pour elle. Le sourire de Blanche est teintée d’une lumière différente, une joie mutine assez rare sur ses traits.




+2
Ven 30 Nov 2018 - 5:13
Sans aller dans les détails, je réponds à la question sous-jacente par rapport à ce que mon père fabrique: « Deux ours: un gros, debout, et un petit assis juste à côté. Du moins, c'est le plan. Mais tu le connais, il ne reste pas toujours fidèle au plan. » Je ris un peu, gentiment. Comme dirait ma mère, mon père n'est pas exactement de ces gens qui sont comme une tornade. Peu importe où il passe, quelque chose change. Mais on sait tous les deux que c'est très souvent un changement pour le mieux.
Le film... je crois que je sais de quoi elle parle. « Ah, oui, euh... les?? je sais plus combien. Les cent dalmatiens. Enfin - oui, je sais de quoi tu parles! Je pensais la même chose. » Et au début, les deux humains sont poussés ensemble par leurs chiens - exactement la même situation. Enfin, pas exactement, mais assez proche quand même. Je suis content qu'elle aie accepté. Je suis content que Blanche aie trouvé cette personne, et que cette personne soit aussi merveilleuse (puisqu'elle l'est, si j'en crois le ton de Blanche et son sourire). Je ne sais pas si je crois vraiment au destin, mais ce genre de rencontres me fait toujours un peu y penser, au fond. Je ne dois pas m'emporter trop vite, je sais, parce que tout pourrait arriver, mais ça me fait tellement plaisir que je ne peux pas vraiment m'en empêcher - et puis, je fais confiance à Blanche et à ses capacité de juger les intentions des gens. Elle a dû apprendre la méfiance, et même si ça m'attriste il y a une partie de moi qui se sent un peu mieux de le savoir - même si tout le reste est triste.

Elle lui a juste... tendu le bras? Je ne sais pas si cette personne inconnue a fait ça en connaissance de cause, ou si c'était simplement un oubli - je sais que ce serait normal d'assumer l'oubli, parce que personne n'a ce niveau d'empathie. Même moi, je ne m'offre pas pour l'aider que parce que je connais exactement les limites de Blanche. Et pourtant, ce geste - conscient ou pas - monte immédiatement l'inconnue dans mon estime. Surtout quand je vois le grand sourire de Blanche, et que je sais ce que ça signifie pour elle. Un grand sourire éclate sur mon visage, une chaleur qui se répand à l'intérieur de mes côtes. « Je suis tellement content! » Je ne peux pas m'empêcher d'éclater. « Cette Lorelei m'a vraiment l'air d'une personne formidable! » Je sais, je sais qu'on ne peut pas juger une personne comme ça dès la première rencontre. Mais je vois bien l'effet que cette femme a eu sur Blanche, et ça c'est concret, je peux le voir, le connaître, alors c'est ça que je vais croire - plutôt que des pensées pessimistes.
if you must know, you are my heart and soul
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum