Bae Ming Liao
Caractère
Histoire
« et si t'allais plutôt te carrer des poignées de porte dans le cul pour voir ? »
je sais pas trop par où commencer
faut dire que c'est la première fois que j'dois me confier
je suis pas totalement à l'aise j'avoue
j'ai pas l'habitude de tout cracher d'un coup
né dans un milieu populaire, le genre bien foutu en l'air ; des maisons bancales, des familles classées anormales et partout la même odeur de pisse, de merde et d'acide
né pour naître et pas pour exister, il servait qu'à rapporter un peu plus de blé – mais ça le dérangeait pas parce que putain il était là pour ça
parce que ça a toujours été de cette façon
alors pourquoi il se prendrait la tête, au fond
la mère était parfois un peu sévère
avec moi mais surtout l'frère
c'était le type qui s'pose trop de question
qui en avait marre d'être pris pour un con
et ming il s'est jamais dit « bordel mais qu'est-ce que j'fous ici » parce que ming est venu ainsi et que dans tous les cas c'était sa vie
avant même d'avoir commencé il était classé chez les non scolarisés et ça le faisait même pas chier
mais s'il avait vécu dans la merde jusqu'à aujourd'hui y aurait pas d'histoire – ça s'rait déjà fini
alors ça commence quand il a quinze ans, quand c'est encore qu'un enfant et qu'il sait pas trop dire nan
j'pense que j'étais prédestiné à me rétamer
que dans mon code y avait quelque chose de pété
qui attendait qu'une erreur de ma part
pour me chopper à la gorge et m'entraîner dans l'noir
ça peut paraître débile comme ça je sais docteur
mais j'l'ai pas ressenti autrement, ça m'a fait peur
& j'pouvais pas le laisser tout seul, le frangin
il criait il gueulait « ouais mon pote, c'est not' destin »
non content d'être un mouton, le frère il cherchait l'étincelle de rébellion ; celle qu'il aurait pu manier pour entraîner ming dans son sillage, pour l'empêcher d'être un putain de robot sage
et ming est devenu l'icare inconsciemment prêt à se perdre dans le soleil à faire brûler un bon paquet d'oseille
et ming
ming
ming est devenu l'icare
on a pas cherché très loin, dans le quartier
des vendeurs de daube y en avait des milliers
on s'est posés quelque part entre ici et ailleurs
on a commencé à enquiller comme pour étouffer notre terreur
j'me sentais bizarre, aussi bien que mal
et dans ma tête j'lavais renommé dédale
leurs soirées se résumaient à s'entre-dévorer, à se pousser l'un l'autre sur des limites qu'ils n'avaient même pas soupçonnées ; ils sont devenus des loques à peine effrayé à l'idée d'en foutre une en cloque
emménageant dans un van pour compléter des clichés qui volent pas haut, ils sont devenus les « frères Liao »
les junkies paranoïaques qui oubliaient de dormir
qui préféraient vomir
qu'avaient pas peur de mourir
c'était la première fois que ming se sentait vivre
on était deux gosses complètements perdus
quand j'y repense j'me dis que j'étais un beau glandu
et on s'amusait à péter la rondelle
de la plus offrante, à défaut de la plus belle
c'était pas quelque chose de vraiment beau, de voir deux sans-abris dégobiller tripes et boyaux
et pourtant ça a été les cinq années les plus exaltantes de sa triste vie, parce qu'elles ont fait de lui ce qu'il est aujourd'hui
mais pour qu'un souvenir en soit un, il faut se résoudre à affronter le lendemain
peut-être que c'était un mauvais délire
peut-être que j'dis ça pour pas le haïr
mais c'était un soir pas super agréable
j'me suis pété la gueule, j'ai entravé que dalle
et j'me suis retrouvé de l'autre côté
mais pas celui où on peut s'poser
c'était plus l'autre côté saveur cellule de taule
où tu penses être parce que t'as sifflé un peu trop de gnôle
quatre ans avant le présent, celui qui s'trouve hors du temps – un ming emmené dans la jolie cité de pallatine, parce qu'il a eu le malheur d'abuser sur l'amphétamine
un ming qui maintenant vit de tout ce qui autrefois l'a pourri.
je sais pas quoi dire comme c'est le dc de siobhan mais euh
mon pseudo c'est zelda et mon surnom c'est ced
et puis j'aime g dragon
bisous