Thomas a écrit:Le desert eagle chanta dans la brume nocturne. Ni plus ni moins. Pan.

Sa voix cesserait enfin de lui écorcher les oreilles, comme ces ongles sadiques au tableau ou cette fourchette sournoise sur le rebord de l'assiette. James Parker n'aura plus de cœur à pulser ni de conscience à faire exister. Il est là, le front sanglant, une balle fichée dans son cerveau, étendu sur le caniveau. Il est là, la bouche ouverte en de paroles muettes et Jack range son arme, extirpe de sa poche quelque chose qu'il place auprès du corps avant de se redresser, jaugeant d'un regard hautain la carcasse encore chaude des dernières secondes de la vie de James Parker. Ce con savait qu'il allait se faire descendre. Il connaissait le merdier dans lequel il s'était fourré, mais certainement pas le chien qui allait l'abattre. Et Jack s'est fait chier à se faire prendre une balle nerveuse dans le bras gauche. Il était prêt, le salaud. Putain.

La nuit file et Jack, sans plus d'intérêt, étouffant difficilement l'irritation qui enflamme son esprit, emprunte les ruelles, le sang suintant le long de sa manche, glissant sur le noir de son pantalon et salissant les pavés de gouttes fraîches. Disparaître. Il est plus que temps de s'en retourner pioncer. Jack sent l'énervement l'emporter et il aura encore quelques instants de la nuit à accorder pour se raccommoder un temps soit peu. Enculé. Il n'aura qu'à aller se plaindre auprès d'un médecin plus tard. La souffrance n'est pas importante, quoique stridente.