Caïn Heloïz Ström

Caractère

C’est qu’il voudrait qu’on le prenne pour une grande personne. Caïn, il en a marre. Marre d’être le second choix, celui sur lequel on n’aurait jamais parié, celui qu’on laisse toujours sur le banc de touche, parce qu’à quoi bon. Qui voudrait d’un bâtard déscolarisé, incapable de lire deux phrases sans buter sur douze mots et aussi musclé qu’un enfant de primaire.
Wow, violent.
Pas d’panique, il a l’habitude de s’en prendre plein la face. Et des fois, il a envie de dire merci. Parce que ça l’a aidé à grandir un peu plus vite.

Sa dégaine suggère un être effacé alors que son caractère hurle pour être sûr de se faire entendre.
Alors vous écoutez bien ?
Caïn il veut pas qu’on l’aide, qu’on se fasse du soucis pour lui, qu’on l’approche de trop, qu’on tente d’être affectueux, généreux, bienveillant. Farouche, il déteste qu’on le touche. Vulgaire, il en décourage plus d’un avec ces mots qu’il déballe sans honte aucune. C’est sale ce qu’il dit, Caïn, c’est pas joli, dans sa bouche, mais tant mieux si ça vous interpelle. C’est sa manière d’impressionner, il profite de l’effet de surprise pour avoir rien qu’un peu l’avantage. Essentiel à sa survie.  

Poussé par une ambition folle qui le dépasse parfois, une envie de vivre comme un roi, il a besoin de jouer des coudes et des poings, Caïn, il a pas le choix. Question de vie ou de mort, pour garder la tête hors de l’eau. Sinon il va se faire bouffer, forcément.
Alors. Sourcils légèrement froncés, moue boudeuse, en toutes circonstances, les yeux revolvers vous fusillent du regard.

Mais c’est compliqué de porter un costume d’adulte au quotidien, et y a bien des moments où il laisse entrapercevoir ce qui se cache derrière ces masques impassibles. Il a ces airs crédules parfois,  son coté naïf qui se manifeste dès que quelque chose l’intrigue. Curiosité maladive. Il est du genre à poser tout un tas des questions, quitte à devenir agaçant. Affamé de savoir, il veut être au courant, Caïn, bien conscient que l’information est une force à part entière et qu’il ne connait rien encore. Alors il ment, écoute, observe, tout ce qui lui passe sous les yeux, quitte à se mettre en danger, il aime en apprendre toujours plus sur quelque chose, quelqu’un. Rêveur.

C’est rien qu’un gamin encore.

Et il a ces réactions très immatures, se laisse complètement dépasser par ses émotions, s’emporte, passe de l’éclat de rire au regard noir en un claquement de doigt. Il peine à mettre des mots sur ce qui lui passe par la tête mais c’est si simple de déchiffrer à sa place, si simple de lire tout ça sur son visage beaucoup trop expressif à son goût.
Au fond il a pas envie qu’on le laisse seul. C’est pourtant pas compliqué à comprendre qu’il a beau faire le gros dos, montrer les crocs, il reste malheureux dans son coin.

Caïn il a beau être méfiant il s'attache bien trop vite,
il joue le vieux con mais il est plein d'illusions,
il affirme qu'il veut pas alors que ses yeux vous disent "oui",
il sait faire preuve de self-control mais il a le rire facile,
il joue l'indifférent sauf que l'injustice le rend dingue,
il parle aux animaux et aux objets inanimés.
Et il a peur de l'orage.

Caïn quand on le fréquente on a vite l’impression qu’il a tous les âges.


parle mal ·· aucun respect ·· agile comme tout et souvent sollicité pour effectuer toutes sortes de courses pour diverses diasporas, bien qu’il en méprise la plupart ·· fait une fixette sur les plantes, il en a pleins chez lui ·· ça rend son appart’ miteux un peu plus accueillant, il trouve ·· nourrit tous les chats errants de son quartier ·· passe ses journées dehors, adore se balader quand il ne bosse pas ·· apprend à lire dans des vieux bouquins qu’il trouve ·· kiffe les comics ·· fasciné par la vie sur Terre, il se documente vachement à ce propos ·· persuadé qu’il a des chances de grandir encore, alors qu’il faut pas se voiler la face ·· rêve de faire des études, un jour ·· légèrement klepto sur les bords ·· on lui dit des jolies choses comme "raté" "gamin" "débile" "weirdo" ·· ça lui fait un peu de peine

Âge: 17 ans
Naissance: 21/11/1998
Départ: natif
Présence en ville: 17
Nationalité: franco-allemand
Métier: coursier (entre autre)
Statut civil: all alone

Groupe: Indépendants (pour le moment)
Section: nope
Rang: citoyen lambda (enfin, ça dépend des jours)
Nom de code: mäuschen (lil' mouse hehe)

Taille: 1m71
Corpulence: fin voire maigre, sous-alimenté, et pourtant il a toujours de l'énergie à revendre
Cheveux: couleur soleil d'hiver, un blond un peu délavé
Yeux: de l'ambre dans les iris, des yeux félins, le regard creusé mais perçant
Autres: oreilles percées, deux fois de chaque coté — des pansements partout — des sourcils trop souvent froncés

Histoire

Patchwork de souvenirs plus ou moins factices. Caïn. Ton père, c’était un type bien, tu sais. Suivant les ordres d’une diaspora malhonnête certes, mais avec un bon fond. Les épaules larges et la mine grave, et pourtant, le sourire facile. Un gentil gangster qui se faisait toujours pardonner avec des fleurs.
Ça oui, c’était peut-être vrai.
Il croit se souvenir des bouquets dans la cuisine.
Mais peut-être qu’il invente.
Peut-être que sa mère se trompe. Après tout, elle dit le contraire parfois, affirme qu’elle n’a connu son père qu’un soir. Ou bien qu’elle s’est enfuit parce qu’il était violent. Selon le jour, il est le fils d’un homme influent, d’un moins que rien, d’un malade, d’un inconnu. Le fils de tout, le fils de rien.

Mum, elle réécrit l’histoire tout le temps.
C’est qu’elle n’a plus toute sa tête.

Elle est jeune pourtant. Et belle encore. Avec de longs cheveux blonds comme les siens, et une risette douce esquissée sur sa jolie bouche en toute circonstance. Mais il y a un léger problème, un minuscule engrenage rien qu’un peu défectueux qui enraye la machine parfois.
Y a tout qui déraille de temps à autre.
Alors Mum elle crie, elle dit des horreurs, ou bien elle voit tout en noir, s’isole dans un coin, se tait des heures, des jours, elle a ce regard effrayant et vide, elle est plus vraiment elle-même.
Et puis elle redevient normale. Elle est douce, et bienveillante, et drôle, parfaite, pendant quelques jours dans le pire des cas, plusieurs semaines dans le meilleur.

Aussi loin qu’il s’en souvienne, elle a toujours été comme ça, et il a toujours su vivre avec. Depuis le début, c’est elle et lui, et personne d’autre. Et ça ne le dérange pas d’avoir arrêté l’école si c’est pour leur offrir quelque chose de meilleur.

Des fois, il se demande s’il n’est pas aussi fou qu’elle. À mélanger les récits des souvenirs, à ne plus savoir où ils habitaient quand il était petit, à ne pas se rappeler de telle ou telle habitude qu’ils avaient. Quand on l’interroge sur ce qui lui est arrivé avant ses treize ans, il invente. Comme sa mère. Elle lui a narré bien trop de versions différentes pour être sûr de piocher la bonne, alors il ment.
Tout ce dont il est sûr, c’est que ça fait bientôt deux ans qu’il vit tout seul, dans un appartement aussi minuscule que miteux à Sharsfort dans l’arrondissement des bars, que les nuisances sonores la nuit ne le dérangent plus, qu’il n’aura jamais assez de plantes chez lui, qu’il regrette de ne pas aller en cours mais qu’il aime son boulot de coursier et qu’il est prêt à tout pour avoir ce qu’il veut. Le reste, ça n’a pas énormément d’importance.