Anabelle Melborn

J'la prendrai à point...

Oublie tout ce que tu sais de quelqu'un de classique. Oublie monsieur et madame tout le monde et tout tes préjugés. Oublie ce qu'est la normalité, oublie ce que veut dire faire comme tout le monde. Oublie l'uniformité. Oublie ce qu'est l'être humain.
Imagine l'espace d'un instant, fugacement, l'essence de l'anticonformisme infusé dans toute une personne. L'esprit de rébellion personnifié. Le refus des normes et des cases. Tout cela c'est Anabelle.
Si extrême qu'elle n'est plus une personne mais un personnage, elle devient l'illustration d'un concept, d'une pensée, d'un courant. Elle se sublime dans sa lutte acharnée.

Lutte pour l'individualité, lutte pour la destruction d'un système pyramidal complètement cristallisé, lutte contre la répression. Lutte pour l'expression, lutte pour la liberté qu'elle estime encore bien trop restreinte.
Elle critique la pensé unique, critique l'amour de l'uniformité, critique le manque de sens critique.

Elle a développé un certain dégoût pour cet état d'esprit qui consiste à ne rien remettre en cause. Celui qui t'invite à rester enfermé dans tes propres certitudes sans jamais te poser de questions. Sans jamais tenter de penser à ce qui pourrait se faire de mieux. Celui qui t'incite à l'inertie. Elle crache sur la volonté globale de rentrer dans le moule, la maxime qui dit que "la majorité a toujours raison". Sur l'idée du politiquement correct, s'exprimer sans faire de vagues, pas un mot plus haut que l'autre : ça risquerait de déranger.

Envie maladive de voir le monde tourner rond, de sortir de cette société qu'elle juge "pathologique". Pour cela une seule solution, l'union. Fédérer. Ensemble, mais différents. Ensemble elle pense qu'on peut faire la différence et voir émerger un monde plus juste, débarrassé de ces tyrans qui ne cherchent qu'à s'en mettre plein les poches.
Elle n'arrive pas à comprendre pourquoi les Hommes continuent de se soumettre. Il n'y a rien de logique à ses yeux, rien qui ne justifie cette domination et cet asservissement des populations.
Alors, elle essaye tant bien que mal de soigner tout ça, de mettre de l'ordre.

Mais Anabelle au quotidien c'est plus que son combat. Anabelle c'est une mécanicienne brillante, qui parle aux machines, qui les comprend. Elle a l'instinct. Elle voit dans les mécanismes, les comprend. Elle les entend battre, souffler et elle sait ce qu'il ne va pas. Elle ne se souvient plus vraiment comment tout cela a commencé, ça lui a toujours semblé être une évidence.

Militante et engagée, elle n'en reste pas moins joyeuse et fêtarde. Besoin de se dépenser, d'oublier cette dépression générale. Rien de mieux pour se détendre que d'aller dans un bar, boire un verre en bonne compagnie. Ou seule, et s'amuser avec ce qu'il y a là bas. Très libre et en dehors de toute convention sociale Anabelle aime tout particulièrement aller taquiner la jeune fille de la table d'en face, lui mettre un peu la pression si elle est farouche... Et tant mieux si ça aboutit. Charmeuse, ce serait le mot. Elle aime voir qu'elle plaît, qu'elle fait palpiter le cœur de jeunes timides, qu'elle met le doute à certaines hétéros convaincues. Ca lui plaît de déranger.
Bien entendu, elle prend soin d'elle, de son style, de la tête au pied. Jamais un cheveux qui dépasse, toujours parfaitement fringuée, toujours ses Dr Martens aux pieds.

Anabelle c'est aussi la personne qui va un peu trop loin. Qui ne sait pas s'arrêter. Celle qui pousse la blague jusqu'au moment où ça ne devient plus drôle. Sans limites. Elle n'a pas compris la différence entre la réalité et le monde des idées. Elle est incapable de saisir le fait que tout n'est pas réalisable ni applicable. Que la réalité peut faire des meilleures idées du monde l'arène des plus grands désastres.