Juniper Bishop

Caractère

musique
Juniper erre et s'égard, aux sons des rires, au rythme de la citée bizarre. Elle regarde les silhouettes qui défilent sans les comprendre, avec cette difficulté à saisir les distorsions des faciès et les sonorités qui l'oppressent. Pourquoi un rire ? pourquoi un sourire ? pourquoi s'offusquer quand elle ne fait que dire la vérité ? pourquoi prendre de travers tout ce qu'elle déblatère ? Elle ne comprend pas pourquoi on a tendance à l'écarter (ça a toujours été le cas) sans jamais pour autant l'attrister. Ou peut-être que ça la rend triste, au fond elle ne sait pas trop - les émotions ça n'a jamais été son fort, c'est trop subtil pour qu'elle en comprenne toutes les nuances ou qu'elle arrive à poser dessus des noms. Ou même des expressions - trop souvent de marbre plus que de coton, ses traits poupons ont du mal à se décrisper, à laisser transparaître la lumière. On pourrait la penser froide et c'est vrai qu'elle a du mal avec ce qu'on appelle l'empathie et la compassion mais elle n'est reste pas moins une tornade de sensations. Elle est juste maladroite, elle trébuche sans cesse sur les mots qu'elle voudrait faire couler de ses lippes silencieuses - elle a dans sa tête de très savantes explications qu'elle n'est pas capable de retranscrire, non pas sans de longs moments d'absence.

Et des absences, Juniper en a ;
Quand elle marche,
Quand elle court,
Quand elle boit,
Quand elle lit,
Quand elle regarde fixement cet endroit lointain que personne ne semble pouvoir atteindre - Juniper est déjà partie, depuis longtemps. Elle se perd, souvent. Elle a dans sa tête de nombreuses histoires, de nombreux contes, des fabulations sans fin qu'elle garde précieusement derrière ses paupières ; c'est une doucereuse addiction. Elle les laisse l'emporter - c'est si vivide, si réel, qu'elle entendrait presque les mésanges chanter, toucherait presque les champs de blé. Des fois ce n'est qu'une minute, souvent ça dure des heures à en oublier de manger ou de dormir, de parler ou de courir ; mais rêver c'est mieux que s'énerver,


et c'est un si bon moyen de fuir.

Âge: 16 ans
Naissance: 19 août
Arrivée: 13/02/2147
Présence en ville: 2 ans
Nationalité: Anglaise
Métier: Vendeuse de ballons // coureuse de parkour.
Statut civil: Célibataire

Groupe: Indépendants
Nom de code: //

Taille: 1.61
Corpulence: On pourrait la penser frêle par le manque de nourriture et il est vrai que la graisse n'a pas vraiment élu domicile sur ses os, mais sa silhouette n'en reste pas moins dessinée avec tout le sport qu'elle fait.
Cheveux: Longs, souvent retenus par une casquette amochée ou en queue de cheval, ils rebiquent dans tous les sens et sont abîmés à n'en plus finir. Ils ont un peu perdu leur éclat d'antan mais sont toujours d'un blond chatoyant au coeur de l'été.
Yeux: D'un bleu captivant dont il est assez dur de se détourner, on lui a déjà fait la remarque qu'ils étaient bizarres - tant pour leur manque d'émotion que pour leur profondeur presque anormale.
Autres: Quelques cicatrices ici et là gagnées durant des courses (et surtout des chutes) dans les rues de la ville.

Histoire

Quand elle ferme les yeux pour s'adonner à Morphée, Juniper ne rêve que de se réveiller loin du chant des cigales dans les parks en été. Elle rêve de retrouver son matelas, le parquet sous ses pieds. De descendre les marches qui craquent doucement sous l'âge, attirée par l'odeur du petit déjeuner, pour être accueillie par un visage chaleureux et souriant. Elle rêve de pouvoir se jeter dans ses bras, d'entendre les éclats de son rire - elle ne l'a pas entendu depuis si longtemps, elle a peur de l'avoir oublié.

Elle a un peu de mal à se souvenir exactement de ses risettes, des petits craquements dans sa voix et de la droiture qu'elle admirait tant - Juniper ferait tout, oui, pour retourner auprès de son seul parent.

C'est un peu triste à dire, on pourrait presque en rire ;
Il n'y a bien rien à dire si ce n'est qu'elle a vécu heureuse,
Jusqu'à être emmenée ici par erreur -
C'est depuis ce moment seul qu'elle a la poitrine creuse.

Elle se souvient juste de rentrer des courses, liste encore en main et d'avoir renversé le sac - elle ne sait plus vraiment pourquoi. Elle se souvient de s'être réveillée en ayant l'impression de toujours sommeiller. Elle se souvient d'avoir été terrifiée, de ne plus vraiment supporter les endroits fermés. Beaucoup de lecture, beaucoup de questions, des explications sans véritable raison car elle se fiche bien des règles de ce monde quand tout ce qui lui importe c'est de retourner dans le sien. Mais elle sait aussi, a bien vite compris, qu'il ne sert à rien de faire du remous ou d'apporter les vagues alors elle s'est contentée de se faire oublier (aussi vite qu'elle le pouvait). Elle ne fait plus qu'errer, ici et là, sans réel rire ou fracas. Un ballon à portée de mains quand elle ne bat pas l'asphalte de ses pieds pour épancher sa soif de liberté et assourdir le tambour dans sa poitrine qu'elle se plaît tant à piétiner. Elle ne compte plus les chutes et les réveils en sursaut, les mauvais jours et les souliers remplis d'eau. Elle n'a pas de jolis mots à dire, alors souvent elle laisse le silence parler. Parce qu'il n'y a pas de jolis mots pour dire qu'on aimerait voir le monde brûler.

Tout ce que Juniper veut,
C'est dormir et
Se réveiller,
Dans un endroit plus beau.