Romeo Michelucci
Caractère
Histoire
Parce que les gens sont des putes.
Ca faisait longtemps que l'espoir ne guidait plus tes pas, que les cauchemars te faisaient crier la nuit.
Et t'étais seul. Et t'avais peur. Parce que t'étais encore un gosse, parce que papa n'était pas là. Parce que maman se jetait dans les bras des autres messieurs.
Parce que de toute manière, papa tu ne le connais pas.
Tu détestais ça. Voir maman ruminer sur le passé, sur l'unique nuit qu'ils ont passé ensemble. La voir rentrer exténuée à cause de son boulot de serveuse dans cette boîte branchée, et elle te jetait un regard coupable. Elle aimerait tellement t'offrir mieux, mais elle ne pouvait pas. Alors tu acquiesçais, tu te faisais petit. Tu tentais d'aider les voisins pour avoir une petite pièce. Tu nourrissais ta haine envers cet homme que les autres enfants appellent "papa" alors que tu n'avais à cette époque qu'une dizaine d'années. C'est triste, désolant.
Il était absent. Ce n'était pas ton père, tu ne pouvais pas. Et tu le voyais dans son regard qu'il aurait préféré que tu n'existes pas. C'est l'âge des "pourquoi" et des "comment". En italien, en espagnol.
"Pourquoi j'existe ?"
"Pourquoi maman ne m'a pas retiré de son ventre avant que je devienne un gros bébé ?"
Parce qu'elle t'aime. C'est ce qu'elle te disait, mais toi tu pensais que c'était pour ravoir papa. Elle espérait qu'il reviendrait si tu étais là.
Mais il n'est pas revenu. Alors tu as grandi, tes notes étaient de plus en plus mauvaises car tu ne faisais plus l'effort de bosser. La déception et le dégoût s'accumulaient dans le regard de ton géniteur, ta mère culpabilisait. Grosse joie.
C'est à cet instant-ci, autour de 15 ans, que tu as commencé à fréquenter la "société" de ton père. Putain, qu'est-ce que ça te faisait du bien ; tu ne te battais pas, mais tu frappais dans les sacs. C'était soulageant, ça extériorisait ta haine. Ca t'aidait à te reprendre en mains comme un grand, même si tu avais arrêté tes études. Tu faisais des petits boulots, tu enfilais des costumes, des tabliers et des masques. Ta vie, c'était ça. Un éternel changement, des moments éphémères, une stabilité inexistante aussi.
Et ça te faisait tellement plaisir de voir ton père te regarder comme si tu n'étais qu'un moins de rien. Le décevoir, c'était ton but. Etait-ce pour attraper un maigre morceau de ton attention ? Tu ne sais pas, mais en tout cas tu faisais tout pour être le contraire de ce qu'il voulait.
Très vite, tu as commencé à t'intéresser aux ordinateurs, à ce qui se cachaient derrière le visuel du site. Si tu ne maniais pas les maths comme un excellent élève, les langages informatiques devenaient de plus en plus familières. Tes heures dans ces salons virtuels s'accumulaient lentement et ça devenait une partie de toi, si on voulait te faire mal il faudrait t'empêcher à toucher à un clavier. C'était horrible, mais à la fois apaisant. Tu pouvais parler à ces gens sans complexes parce qu'ils ne savaient pas qui tu étais, que ton visage aux traits agressifs étaient derrière un écran.
Premier compte, toussa. Appelez-moi Romeo, ça me convient très bien. J'ai 17 balais sinon, comme mon perso ouioui. Sinon j'aime ce forum, je vous ai connu grâce à un partenariat bg.
Bsx.