Histoire

[02:19:48] –––DELiRiUM a rejoint le chat.–––
[02:23:14] DELiRiUM : Comme quoi, la légende de sa lenteur est en fait une réalité...
[02:24:57] –––AKR0N a rejoint le chat.–––
[02:25:27] AKR0N : Ma lenteur elle t'emmerde, gros naze. C'est bien toi, DELiRiUM, ou c'est un falsificateur ? Dis-moi par exemple quel âge il a...
[02:25:49] DELiRiUM : Pourquoi est-ce que ça devrait être un falsificateur ? Tu sais très bien que c'est F, crétin. On est pas là pour dire ce que je suis, mais on est là pour parler, à ce que je saches.
[02:26:32] AKR0N : Ouais, ouais, je sais. Vu comment que tu m'causes, j'ai plus trop à douter. Enfin, bref. Comment est-ce qu'il va, mon fiston ? Pas trop d'ennuis à S ? Et dis-moi qu'ils t'ont promu, depuis le temps...
[02:27:53] DELiRiUM : Rah, papa, je t'en prie, arrête de m'appeler fiston. On est peut-être sur un salon privé mais c'est pas une raison pour se laisser aller... Mais si tu veux savoir, «oui», j'ai été promu. Je suis chef d'équipe dans la section R&D. Je ne te dirais pas ce que je travaille, c'est confidentiel. Et n'insiste pas non plus en disant que tu es un ancien de l'institut, je m'en fiche. C'est un secret.
[02:28:22] AKR0N : T'es pas obligé d'être aussi méchant avec moi ! C'est quand même grâce à moi si t'es aussi haut placé là-bas !
[02:29:01] DELiRiUM : Comme si toute la gloire te revenait, imbécile ! J'ai quand même dû bosser de toutes mes forces, monter les échelons en les frappant dans les dents et écraser ceux qui essayaient de prendre ma place ! Alors arrête de dire que tout est grâce à toi ! Tu m'agaces !
[02:30:34] AKR0N : Fiston... j'suis désolé, hein... mais ça sort tout seul, comme ça...
[02:30:49] DELiRiUM : Ouais, ouais. C'est ça. Passe le bonjour à maman de ma part.
[02:30:51] –––DELiRiUM a quitté le chat.–––
[02:31:02] AKR0N : Un vrai bougon, celui-là...
[02:31:13] –––AKR0N a quitté le chat.–––

Tu te souviens, ton père a toujours été comme ça. Il a toujours cherché à remettre les exploits de sa famille sur lui. Aujourd'hui, tu es grand, tu ne te laisseras plus faire par ses âneries. Mais tout ça te fait repenser aux années que tu as vécu à ses côtés et aux côtés de ta mère. C'était tout de même les années les plus paisibles de ta vie, celles dont tu te souviendras toujours parce que tu étais tout de même l'enfant prodige, celui qui avait un avenir radieux, un futur plein de potentiel. Celui qu'on devait élever pour assurer la génération suivante. L'un des futurs grands noms de l'institut Svensson.
Tu dois bien avouer que ton père a une grande part de responsabilité dans ta montée en grade. S'il n'avait pas eu une place aussi grande dans l'institut, tu n'aurais jamais pu aller dans la section recherche & développement, et encore moins être chef d'équipe. Lui, il l'était, il y a quelques années. Il a dû quitter son poste à cause de soucis de santé, et tu savais déjà après ça que ta destinée était de lui succéder pour continuer ses recherches. Même si c'est un ancien de l'institut, il n'a pas à savoir la nature des projets actuels, c'était la règle.
Ton père, c'est quand même celui qui t'a donné vie. Celui qui a fait de tes rêves une réalité. Autant se souvenir de tout ça ? De comment tu es parvenu à un tel échelon ?

Dix novembre. Dix, dix... fin de l'automne, presque un hiver. La grand soleil s'était rabattu pour laisser place à des torrents de pluie. Une pluie battante, incessante, un grand coup de tonnerre qui faisait parfois trembler la terre. Et pourtant, t'as voulu pointer ta petite tête à ce moment là. Des cris, des hurlements, et par manque de temps et un temps trop tempétueux pour rouler, tu es arrivé  là, avec eux, dans ce monde si loin d'une réalité normale. Et puis ils t'ont donné un nom. Friedrich, en hommage à un écrivain qu'ils appréciaient tant. Pour Friedrich Nietzche.
Une vie d'enfant pourri gâté, nourrie par la sciences et leurs idéaux, être intégré dans une diaspora dès son plus jeune âge, être endoctriné par toutes les idées révolutionnaires et leurs envies. Tu as vécu dans tout ça, tu étais un enfant qui était devait suivre les voies de ses parents, une carrière pleine d'ambitions et remplie de succès. Aller à l'école pour apprendre, avoir le nez plongé dans ses livres tant qu'il était encore temps, accumuler autant de savoir que possible, tu avais tout le temps la tête plongée dans ce genre de choses plutôt que de passer du temps avec ce qu'on appelle des «amis». D'ailleurs, tu n'en a jamais vraiment eu, sauf quand ils tenaient vraiment à savoir qui tu étais et pourquoi tu faisais ça. Toi, tu en riais, et aujourd'hui, ce sont encore tes amis. Une amitié qui dure.

Et une fois tout un apprentissage accompli, tu es entré pour de bon à l'institut Svensson, en tant que scientifique. On t'a directement affecté sous les ordres de ton père, avec une raison qui paraissait stupide mais qui était réaliste. Apprendre à être comme lui. Puisqu'il commençait à devenir âgé et surtout un peu malade. Et dans un domaine tel que la science, une once de maladie n'était pas acceptée. Maintenant, tu savais ce que tu avais à faire. Agir comme lui. Devenir comme lui. Diriger comme lui. Être un scientifique d'exception tel qu'il l'a toujours été lui.
Suivre ses pas, ne pas tomber de la corde raide. C'est environ sept ans après ton arrivée à l'institut qu'il a dû le quitter. Ta mère a suivi aussi, voulant par dessus tout prendre soin de lui. Mais elle te faisait confiance. Elle était sûre que tu prendrais un jour sa place. Même si ce jour était lointain, tu étais presque à son niveau, tu avais les compétences pour être chef d'équipe.
Et tu l'es devenu.

Aujourd'hui, à te souvenir de tout ça, tu te rends compte à quel point tu as dû te battre pour gravir tous ces échelons. Mais tu es bien heureux du résultat. Tu ne pouvais pas espérer mieux.