Lucia Hyfilnor

Caractère

Lucia est une femme aux nombreux visages, tout dépend qui vous en parlera. Les gosses du quartiers la verront toujours comme une gentille dame à la vieille tenue de cowboy, leur demandant comment ils vont et leur offrant toujours des friandises voir même, jouant quelques fois avec eux. Ses employés la voit comme une femme de tête, stricte, exigeante mais capable de pardonner les erreurs et faisant le maximum pour eux. Mais elle reste quand même effrayante pour un bon nombre, surtout quand elle porte ses tenues de travail, allant des robes sulfureuses aux tailleurs les plus droits. Ses ennemis la voit comme un trou noir. Elle aspire peu à peu les possessions, les forces, les envies, elle fait peur, on veut la fuir mais tout ce que nous savons faire est la regarder prendre peu à peu le contrôle.

Lucia est une manipulatrice, une femme qui sait ce qu'elle veut et qui fera tout pour l'obtenir, peut importe qui doit mourir pour cette quête. Elle veut tout ce qu'elle n'a jamais pût avoir dans son ancienne vie, comme elle appelle l'époque avant qu'elle arrive ici. La violence, la séduction, la drogue... Tant qu'un moyen est là pour lui faire atteindre son but, elle l'utilisera. Alors, petit conseil, si vous travaillez pour elle, elle vous aidera, mais il faudra peut être mourir pour elle un jour ou l'autre. Ayant un minimum de respect pour les hommes mort pour son but, elle s'assure de mettre la famille du défunt à l'abris du besoin et en sécurité.

Son casino est tout pour elle. Sa venue en ce monde lui a permit de quitter la misère de l'ancien et elle ne compte pas y retourner. L'argent est le moteur de sa vie et elle fera tout pour lui. Elle ne croit plus en l'amour, un concentré d'hormone et de rêves que sa vie d'avant s'est chargée de réduire lentement en miette.

Elle aime l'argent, l'alcool, le luxe, les armes à feu, le commerce et la négociation.Elle déteste par dessus tout la pauvreté, la saleté, la traîtrise même si elle n'hésite que rarement à l'utiliser. Elle a toujours avec elle des bijoux et un tatouages de scorpion sur le sein symbole de son ancienne famille.

Âge: 30 ans
Naissance: 15/05/1950
Arrivée: au printemps 1975
Présence en ville: 5 ans
Nationalité: Française et Américaine
Métier: Gérante de casino
Statut civil: Veuve

Groupe: Gangsters
Section: Bling Fallen
Rang: Responsable du casino
Nom de code: The French

Taille: 1.70
Corpulence: Moyenne
Cheveux: longs et argentés
Yeux: Rouge rubis
Autres: Une alliance en argent sur laquelle il est gravé "Éternité" et un tatouage de scorpion sur le sein gauche, visible quand elle prte un décolleté.

Histoire

-Fred ?
-Non madame… Encore une minute.
-Mmmh, je déteste cette rigueur que tu as parfois Fred… Elle m’emmerde…. Sinon comment va ton fils et ton petit-fils ?
- Astos se porte à merveille, madame, merci de vous en inquiéter. Quant à Tajic, et bien, il a des soucis de cœur, enfin… C’est de son âge.
-Oui… Il a 12 ans, je crois… C’est l’âge où l’on découvre l’amour.
-Exact, madame
-Tu es efficace Fred, mon meilleur homme et employé.
-C’est bien pour cela… Que tu m’as embauché Lucia.
-Aaaah enfin, aller prend ton verre et trinquons, à ce monde, à cette journée, à la famille… Et aux amis.
-Aux amis et particulièrement à toi Lucia.
-Tu me flattes.

Le dénommé Fred était un homme de deux mètres dix, les cheveux blancs lui effleurant la nuque, un front parfaitement dégagé dominant deux yeux gris cendrés. Il avait 56 ans et la carrure d’un videur de boîte de nuit. Son costume noir et ses gants blancs le désignaient pourtant comme le majordome et le garde du corps de la patronne du Bling Fallen. Cette dernière était dans sa tenue de fin de travail, une tenue de cowboy étrange et plutôt miteuse… La tenue dans laquelle elle était arrivée ici apparemment. Elle buvait son cognac en douceur, tirant quelques lattes sur son fume-cigarette qui lui donnait des airs de lady.

-Et bien Fred ? Pourquoi ce regard sérieux ? Il est deux heures du matin, tu as fini ton service, tu peux laisser tomber cet air effrayant.
-Mmmh ? Ah, désolé The French, je me demandais juste comment tu étais arrivée ici… Et qu’elle était ta vie avant…

La jeune femme se crispa au point de fendiller le verre en cristal qu’elle tenait en main. Elle le but pourtant, tentant de sauver le précieux liquide ou encore de se donner du courage ? Nul ne saurait le dire. Elle reposa le récipient, se relevant avant de se diriger vers son ordinateur, lançant une playlist qu’elle gardait.

-Mmmmh, peut-être qu’il est temps de tout te raconter… La vie de ta patronne va te sembler… Étrange, mais je te fais confiance.

Et elle lui raconta, alors que les notes s’élevaient dans le salon du dernier étage du Bling Fallen.

-Où est Madame Hyfilnor ?
-Monsieur Fred, je l’ai vu à la garderie !
-J’y vais… Et nettoyez mieux que ça ! Nos baleines arrivent dans moins de cinq minutes !!!

Le géant fonça au deuxième étage du casino, arrivant enfin à la garderie mise à disposition des clients pour qu’ils puissent continuer à jouer sans se soucier de leurs enfants. Lucia se tenait au milieu des enfants, dans sa fameuse tenue de cowboy, tenue de spectacle qu’elle l’appelait. Les enfants l’écoutaient, fascinés alors qu’elle leur racontait une histoire. Jugeant le moment important pour sa patronne, le majordome ne dit rien et se contenta d’observer. Il la regardait et se rappela ce qu’elle lui avait dit la veille.

Hier soir

-Je suis né en 1950, à Las Vegas… Mon père était employé dans un des nombreux casinos de l’époque et aussi un des derniers à avoir du sang indien qui traînait dans ses veines. Une tribu qui adorait les scorpions… Très belle bête d’ailleurs. Capable de tuer en un seul coup, mais n’attaquant que pour se défendre, résistant à tout et à n’importe quoi…. Honnêtement, je n’ai rien à dire sur mes dix premières années de vie. Une vie calme, où ma Française de mère me faisait les cours, à moi et à mon petit frère. Deux heures de différences, on était très proches lui et moi. Raphaël qu’il s’appelait… « Dieu guéris » en hébreux, ma mère croyait très fort en Dieu. Enfin…

Lucia esquissa un léger pas de côté, tournant lentement sur les notes de jazz. Elle semblait presque en transe, souriant alors que deux larmes se glissaient un passage derrière ses paupières fermées.

-A mes dix ans, alors que je découvrais mes cadeaux, des hommes sont entrés chez nous et nous ont braqués. Nous avons été, mon frère et moi, enlevés ce jour-là et j’ai appris la vérité. Mes parents avaient trop de dettes et leurs créanciers n'étaient pas patient... Ainsi nous allions servir à rembourser. Nous fûmes vendus séparément et plus jamais je ne vis mon frère. A la place je découvrit ce que l'humanité faisait de pire, dans un casino sordide.

Elle venait de frapper le pas sur le sol, alors que la musique s’arrêtait. Elle était immobile, mais Fred pouvait voir à quel point elle tremblait. Les souvenirs qui l’assaillaient devaient être des plus douloureux.

-J’y ai passé mes cinq années les plus terribles. J’y ai… Tout subi. Toutes les humiliations, toutes les tortures… Parfois, je me demande comment je suis encore en vie… L’esprit qui protégeait mes ancêtres devait me vouloir en vie encore longtemps. À 15 ans, j’étais… « Prête » selon leurs critères… J’ai donc pu être officiellement une serveuse de ce casino. J’ai obéi tout en gardant ma haine au fond de moi, « Resist and Bite », tel est devenu mon credo. J’apprenais, je leur faisais plaisir et je patientais. Qu’est-ce que j’attendais ? Un miracle, quelque chose… Finalement à mes vingt et un an, un début de miracle est apparu.

Elle retira sa bague et la regarda doucement, un sourire aux lèvres. Elle murmura ce qui y était gravé avant de soupirer.

-Alors que je… « M’occupais » d’un client fortuné, la police a débarqué. Le casino a été fermé rapidement et je fus emmené au poste. C’est là que j’ai rencontré le shérif Steve Hyfilnor. L’homme qui m’a sorti de l’enfer et l’homme dont je suis tombée amoureuse. Un être gentil, tendre et étrangement petit. Il ne fallait jamais lui parler de taille d’ailleurs, il mesurait une tête de moins que moi et ça le complexait. Ses yeux brillants d’un éclat bleuté… On pouvait y lire une gentillesse frisant la naïveté et surtout une foi impressionnante en l’être humain. Ses longs cheveux blé étaient la chose que je préférais chez lui. Il m’a offert un logement et de fil en aiguille, on s’est marié un an après. Un mariage simple, un mariage comme je le voulais : moi, lui, nos amis, sa famille qui m’avait adopté et le prêtre. Une robe blanche magnifique et pourtant… Une partie de mon cœur me manquait… Ma famille n'était pas là... Pour moi... Je n'avais que mon mari, mes nouveaux amis et mais nouvelle famille.

Elle remit son alliance avant de retourner danser, un rythme de flamenco… Étrange. Une dance ressemblant plus à un deuil qu’à une célébration de joie.

- CJ’ai fait mon deuil et je pensais vivre heureuse… Jusqu’au printemps 1975… Mon ancien employeur m’avait retrouvé… Et il rentra dans notre maison, tuant mon mari sous mes yeux… Alors qu’il allait m’achever… Je me suis retrouvé ici… La suite… Tu la connais. C'est après être arrivé ici que j'ai rejeté Dieu, un être miséricordieux et gentil qui laisse l'humanité tout m'enlever ? Non, cela ne peux exister. J'ai rejoint les gangster avec une seule idée en tête : "Tout ce dont ma vie d'avant m'avait privé, j'allais le prendre de force à ceux qui s'opposaient à moi. J'allais tout leur prendre et tout leur voler. Le malheur m'avait frappé ? Et bien j'allais l'utiliser pour frapper mes adversaires." J'étais devenue The French, le trou noir aspirant tout le bonheur mais protégeant ceux qui lui sont fidèles. La femme ne répondant à aucun dieux mais à un seul homme, celui qui a décidé de me faire confiance... Al Capone.

The French… La femme qui était rentrée chez les gangsters en tant qu’employée du casino et qui avait gravit peu à peu les échelons. En 4 ans, elle était devenue la rabatteuse de baleine la plus efficace. Mais son coup de maître avait été lors de l’arrivée d’Al Capone dans ce lieu. Elle l’avait convaincu que le responsable actuel ne valait rien et avait pris sa place. Et en un an, Le Bling Fallen était devenu vingt fois plus rentable. Une femme effrayante, efficace, séductrice… Mais celle que Fred tenait dans ses bras était une femme seule qui ne s’était pas délivrée de son passé.

Retour au présent.

-Madame ? Les baleines arrivent.
-Merci Fred, je dois vous laisser les enfants, je reviens ce soir si vous êtes sages.

Elle sortit pour rejoindre ses appartements et se changer, son majordome la suivant.
-Journée chargée ?
-Oui madame. Quatre rendez-vous avec les fournisseurs, repas avec un client et enfin les comptes à revérifier.
-Je vois… Allons-y alors.