Georgia (Mississippi) Washington
Caractère
Histoire
T'es pas jolie Georgie, et pis t'as un vrai nom de merde. Mais faut dire que tes parents avaient des goûts de chiotte, du genre à faire des collections de chérubins en plâtre et à porter des ceintures à clous. Quand t'étais petite, ils t'habillaient chaque jour comme pour le carnaval, t'avais des airs de kaléidoscope mais tout le monde voyait que tu faisais la gueule sous tes fanfreluches. Tout le monde sauf eux, faut croire. Ils ont jamais su lire entre tes lignes, jamais su te décrypter, t'as toujours été comme ce micro-onde neuf qu'ils avaient acheté au rabais et dont ils n'ont jamais compris que deux fonctions, les fonctions minimales, juste ce qu'il faut pour le truc soit opérationnel.
Mais si ça marche pour un micro-ondes, ça marche pas pour toi. T'es pas opérationnelle Candy, il suffit de voir l'état de ton appart. T'es pas opérationnelle, et tes parents sont même plus là pour réparer leurs conneries, ils se sont cassés en amoureux il y a cinq ans et ils ne reviendront plus. Tu crois pas au paradis, Candy, mais si tu devais y croire, tu leur souhaiterais pas. Ils valaient pas grand-chose, faut dire. T'imagines que c'étaient pas les pires, mais tu ne vois pas trop en quoi c'est une putain d'excuse. T'aurais préféré qu'ils te fassent pas, parce qu'ils étaient pas faits pour ça, ils arrivaient pas à avoir quelqu'un entre eux. T'étais pas le fruit de leur amour, Candy, t'en étais juste un dommage collatéral ; t'as toujours eu l'impression d'être l'intrus, et t'as grandi sans savoir où était ta place, sans savoir si t'en avais même une.
Et c'est pas le destin qui t'a aidée, t'avais perdu toutes tes chances d'être une princesse avec un nom aussi foireux. T'aurais pu être chirurgienne, mais tes parents avaient pas le fric, alors t'as fait véto. C'était déjà assez inespéré, venant de la fille de deux malfrats ordinaires, mais t'avais la tête bien faite, à défaut d'avoir le cœur irrigué. Tu pensais que ça rendrait tes parents fiers, et ça l'a fait, ça les a rendus fiers d'eux-mêmes. Ils en parlaient à chaque repas auquel ils étaient conviés, ils criaient comme des enfants. Ils étaient nés sans rien tes parents, sans rien d'autre que l'étiquette rebut épinglée sur le front, et ils avaient passé leur vie à imiter celle dont ils auraient voulu. La maison en banlieue, la voiture individuelle, la télévision écran plat, le frigo distributeur de glaçons. Ils ont gaspillé tout leur fric à acheter leur fantasme, toute leur énergie à le mimer, ils t'ont gaspillée toi mais ça ils ne l'ont jamais réalisé. C'étaient des voisins adorables, des membres exemplaires de la communauté. C'étaient des acteurs.
Et toi tu n'as jamais été qu'un accessoire, l'enfant unique d'un couple sans histoire. Tu faisais partie du décor au même titre que le frigo. J'imagine que c'est ça qui t'a détraquée.
Parce que si ça marche pour un frigo, ça marche pas pour toi.
Ça marche pas pour toi, Candy.
Et maintenant t'es pas opérationnelle. T'es pas opérationnelle mais t'es une bonne actrice, parce que c'est un rôle que tu travailles depuis 33 ans. Tu le connais sur le bout des doigts, tu le connais mieux que tu ne te connais toi.
Tu ne te connais pas.
Tu sais pas qui t'es, Candy. Tu sais pas ce qu'il y a à aimer chez toi, t'es pas sûre qu'il y ait quelque chose. T'as peur de laisser quelqu'un s'approcher et qu'il te confirme que non, décidément, y'a rien du tout, alors tu t'isoles le mieux possible. Tu dresses des barrières entre toi et le monde, des montagnes de déchets, que personne n'ose pénétrer et au cœur desquelles, tu en es persuadée, personne ne te reconnaîtra.
T'es plus l'enfant unique de personne, Candy. T'es plus rien et t'attends juste la panne.
Cette vérité-là, tu l'as inscrite dans le corps, tu l'as tatouée dans le dos. La baleine c'est pas ton animal préféré, Candy, c'est l'animal que tu détestes le plus parce que c'est la peluche de ton enfance, qu'ils t'avaient offerte au hasard et qui puait la pisse, c'est le lambeau auquel tu t'es accrochée toute ta jeunesse, en te disant qu'un jour tu comprendrais, tu comprendrais pourquoi une baleine, mais y avait rien à comprendre, rien du tout, et quand toi t'as compris qu'y avait rien, t'as aussi commencé à douter qu'il y ait quelque chose à aimer.
Peut-être qu'il n'y a rien.
Mais peut-être qu'il y a quelque chose.
Ce peut-être-là, Candy, c'est la seule chose qui te maintient en vie.
Premier compte sur ce forum, j'atteins bientôt la vingtaine, je suis une femme, pas de pseudo donc appelez-moi comme vous le pouvez, j'aime bien les choses un peu tordues et les personnages un peu looser, stalker les rps des autres, stalker tout court et j'aimerais beaucoup prendre le temps de développer Candy comme il faut, parce que euh je l'aime bien. Et j'ai compris ce qu'est le sous-groupe mais je ne sais pas quoi mettre.