Il n'y a pas de bonne cuisine si au départ elle n'est pas faite par amitié pour celui ou celle à qui elle est destinée. [Pv Hafiz]

Hafiz écouta avec attention la réponse d’Elena. Il avait déjà entendu parler du franquisme par divers membres de sa diaspora. Il n’en savait que très peu sur le sujet. Mais une chose était clair, ce Franco avait été un dictateur assez violent qui avait été soutenu par l’Allemagne. Cette seule pensée fit frissonner l’iranien. Il ne pouvait pas imaginer les horreurs qui avaient pu avoir lieu en Espagne à cette époque. Heureusement pour lui, l’Iran n’avait pas vraiment été touché par les évènements de l’Europe. Enfin, pas sur le front en tout cas. L’Iran avait dû soutenir l’effort de guerre britannique et américain en fournissant du pétrole mais sans plus. Finalement, il avait eu beaucoup de chance dans son pays natal.

« Oui je comprends. La guerre provoque des choses horribles et nous touche plus que l’on ne peut se l’imaginer. Et puis, disons que, si j’avais eu le choix, je serais venu ici pour échapper aux affrontements de chez moi. Mais heureusement, les erreurs de l’Institut m’ont permis de survivre. Enfin, passons. »

L’iranien n’avait pas vraiment envie de parler de ce qui était arrivé juste avant son transfert. Il ne voulait plus regarder dans le passé. C’était inutile. Aujourd’hui, il pouvait dire qu’il était heureux de la vie qu’il menait. La guerre et la révolution était loin derrière lui maintenant.

« Oh…serveuse. Mais nous étions voué à nous rencontrer alors, rigola Hafiz. C’est une curieuse coïncidence tout de même. J’espère que votre métier vous plait. Je trouve que ce métier permet de créer des liens avec les gens et de faire de merveilleuses rencontres. Enfin, la plupart du temps. »

Bon, Hafiz n’était pas vraiment serveur de métier. Mais son rôle à la cour du Shah lui avait donné les bases de cette activité professionnelle. Activité qui s’était montré utile finalement pour sa carrière à Pallatine. Comme quoi, même un passé dur n’empêchait pas de s’épanouir pleinement dans ses objectifs futurs. Peut-être était-ce aussi le cas de son interlocutrice mais il ne posa pas la question, souhaitant éviter toutes questions indiscrètes ou rappel de souvenir douloureux.

Le cuisinier balaya rapidement la salle du regard un instant et accrocha celui de son patron. Celui-ci n’exprimait aucune colère particulière à son encontre mais Hafiz se rendit bien compte que son boss voulait le renvoyer au travail. En même temps, le service n’était pas encore totalement terminé. Il se devait se retourner au travail. L’iranien se leva donc de sa chaise lentement.

« Eh bien, Madame. Je me vois dans l’obligation de vous quitter pour retourner à ma tâche. Ce fut un véritable plaisir de discuter avec vous. J’espère que nous aurons l’occasion de nous recroiser. Passez une bonne fin de repas. »

Hafiz salua la jeune femme et retourna au comptoir, tentant de repérer la prochaine tâche qu’il devrait effectuer.

HRP: