loreleil oppenheimer
Caractère
Histoire
La justice est un concept bien abstrait.
La justice est un concept bien abstrait qui n'existe pas sur Pallatine, dit ton frère.
Peut être que sa conception à lui de cette justice rejoint celle de ton père. Peut être que c'est ça, la justice.
La seule qui existe ici bas du moins.
Toi, ce que tu sais avec certitude, c'est ce que tu vois. Ou ce que tu crois voir. Toi, tu croyais en ta famille, ton père, ta mère, ton frère, ta sœur. Tu croyais que ça, c'était plus fort que tout. Tu croyais que tu serais protégée de tout, là, dans ce cocon protecteur. Oh ce que tu te trompais. Rien n'est plus traître que l'illusion de sécurité éphémère.
Votre famille n'a jamais été une de ces puissances, mais jamais celle que l'on écrase non plus ; vous étiez dans la moyenne, disons. Depuis toujours te semble-t-il, vous appartenez à la diaspora de l'Institut. Ton père travaillait pour le secteur des arrivées et de l'éducation quand ta mère était une femme au foyer. Elle s'est bien occupée de vous, Maximilian, Annabell et toi. T'es la petite dernière de la fratrie, celle qui n'était pas attendue du tout – ce qui ne veut nullement dire que tu fus moins aimée, loin de là. Tu étais la princesse de ta grande sœur, et Annabell te chérissait presque autant – voire plus – que tes propres parents. Ils s'en amusaient, souvent, de voir cette complicité entre vous. Avec ton frère, c'était légèrement différent ; il t'adorait mais t'envoyait bouler si souvent que tu te demandais vraiment s'il t'aimait, dans ton esprit d'enfant. Une vie banale en somme, une petite vie tranquille et heureuse dans une petite famille classique, banale, sympathique.
Vous auriez pu vivre heureux ainsi longtemps, vos parents auraient pu vieillir paisiblement et couver du regard leurs petits enfants ; ton frère le premier est devenu père, puis Annabell a eu des jumeaux quelques années plus tard. Ayant huit ans d'écart avec tes aînés, tu étais pour ta part bien loin de ces préoccupations, la tête dans tes bouquins et, de temps à temps, à garder les gosses qui aimaient particulièrement te péter un tympan. Tu adores les enfants, mais t'es la maladresse incarnée, que ce soit physiquement ou verbalement, et tu te débrouilles vraiment pas bien, ma pauvre. La première fois que ton neveu t'a vue, il a eu si peur qu'il a hurlé plus fort même qu'à sa naissance, en plaisante encore ta mère. Alors même si tu adores tes neveux et nièces, les garder, c'était un vrai calvaire. C'était sans doute là le truc le plus pénible qui fut, et tu songeais sincèrement que c'est ce qu'il y aurait de plus ennuyeux, de plus négatif, dans ta petite vie bien rangée. Aussi ridicule que cela fut, d'ailleurs. Mais rien ne pouvait vous arriver, pas vrai ? T'es naïve ma pauvre.
On dit toujours « ça n'arrive qu'aux autres », mais non, ça n'arrive pas qu'aux autres. Ça n'arrive pas qu'aux autres, de croiser un tordu un beau jour, ça n'arrive pas qu'aux autres, de recevoir cet appel qui détruit votre vie à jamais. Ça n'arrive pas qu'aux autres, d'entendre sa mère pleurer comme si une partie d'elle venait de lui être arrachée, ça n'arrive pas qu'aux autres de sentir son monde basculer. Non, ça n'arrive pas qu'aux autres, ces choses là. Annabell, c'était ta sœur, c'était pas quelqu'un d'autre. C'est elle qui s'est faite violer, c'est elle qu'on a retrouvée criblée de balle, entre la vie et la mort. C'est elle qui n'y a pas survécu. C'était ta sœur, c'était pas « les autres ».
La justice sur Pallatine est une chose bien étrange. Une enquête – quelque peu bâclée – a été réalisée, mais rien de plus. C'est la loi du Talion, ici. C'est à la vengeance d'exercer tous ses droits ; et ton père, lui, ne s'est pas gêné. Un indépendantiste a été désigné coupable, et sans aucune autre forme de procès, s'est fait cribler de balle. Comme elle. C'est ça, la justice ? Es-tu stupide, gamine, idéaliste ? Est-ce normal si cela n'a fait que plus mal encore ?
Il ne pouvait laisser le crime de ta sœur impunie, alors il s'est sali les mains. C'est l'acte qu'il méprisait, ou la personne ? Parce qu'il ne méprisait visiblement pas assez l'acte pour ne pas l'imiter à son tour. Il s'est souillé, souillé d'amour pour cette poupée brisée qu'il avait jadis porté, et tu n'as jamais réussi à l'accepter. Alors tu es stupide, naïve et ridicule, il ne peut en être autrement, pas vrai ? Pourtant, tu n'es pas prête à pardonner. Le tuer, ça l'a aidé à faire son deuil, lui ? Pas toi. Toi, ça ne t'a fait que plus mal encore. Et Annabell alors, personne ne s'est demandé si c'est ce qu'elle aurait voulu ? Tous t'ont pointé du doigt, tous t'ont accusée de moins l'aimer, tous t'en ont voulu de ne point vouloir la venger. Pourtant, qui pense à elle, dans cette histoire ? Et bien tu vas le dire : personne. C'est à sa peine, à ses souvenirs, à son nombril qu'on pense. C'est pas à la personne qui est partie, c'est pas à celle qui riait avec nous qu'on pense. C'est pas à ces gosses laissés orphelins de mère, ces gosses qui pleurent dans les bras d'un père qui n'a plus qu'eux au monde. Et lui alors, a-t-il l'impression de le faire, son deuil ? Tu es sans doute naïve, idéaliste, utopiste, oh oui. Mais que l'on ne te demande pas de pardonner. Car toi, c'est l'acte que tu méprises, et pas la personne.
Alors tu t'es fermée, isolée. T'es figée, l'aiguille de ton temps s'est cassée, elle ne veut plus avancer. Quelque chose s'est cassé chez toi, quelque chose s'est brisé, encore et encore, et ne cherche même plus à cicatriser. Tu n'as pas coupé les ponts avec les tiens, mais tu as commencé à t'enfermer dans tes bouquins, dans ton travail ; tu as commencé à t'oublier dans tes études, dans tes livres, jusqu'à ce que ton boulot ne soit plus que ta seule bouée de sauvetage. Tu t'es installée dans ton propre appartement, un petit studio dans lequel tu pourrais plus facilement te terrer, échapper aux regards. T'es figée et tu sais plus comment avancer. T'es entrée dans la section des archives et de l'administration, tu t'es fermées entre quelques cartons et terrée dans ces tonnes de feuilles. Dissimulée là, tu continues de t'oublier, de laisser le monde évoluer. Tu es une des meilleures du services tant tu es passionnée, tant tu n'as plus que ça à quoi te raccrocher. Et dans toute cette histoire, toi aussi, tu l'oublies, ce tendre spectre qui te poursuit. Toi aussi, tu la fuis. Toi non plus, tu sais pas le faire, ton deuil.
plop, moi c'est kingyo ! vous avez demandé un parto avec Astro eeeet depuis je me retiens de venir. puis j'ai dit "à la fin de mes partiels" et est arrivée la fin de mes partiels. donc. je suis là. amour. c:
++ désolée pour ce... truc en plus, peut être que c'est juste la prévisualisation qui bug mais les couleurs s'affichent pas soo ;w; #boulet #metuezpassvp (si c'est la prévisu' bah j'enlèverais ça)(sinon je plore)(et je rampe en m'excusant)
++ NAGA EPOUSE MOI (comme ça c'est dit)(mais ça sera répété)(lov)(et non j'enlève même pas ce...truc)(merciiiii)