niji ishikawa
caractère
avec un nom pareil, on aurait pu s’attendre à ce qu’il brille de mille feux, niji, l’arc-en-ciel. pourtant c’est tout le contraire. fantôme sans consistance, transparent aux regards qui lui passent à travers, exactement comme s'il n'existait pas ; niji est là, pourtant il n'est pas là. il y est habitué, résigné même. il ne fera jamais partie de ceux que l’on remarque, de ceux dont la présence illumine la pièce où ils se trouvent. sa place à lui est près des murs, ou au fond, dans le coin, pas trop près de la fenêtre au cas où il lui viendrait l’idée de l’ouvrir pour s’y jeter.
niji ne s’aime pas. il voudrait être quelqu’un d’autre, n’importe qui ! pourtant, il n’aime pas les autres non plus. il les déteste tous et toutes, il les méprise tout en désirant leur ressembler (c’est un enfant plein de contradictions), et tout cela sans jamais les connaître réellement puisqu’il ne s’abaisse pas à aller vers elles et eux. enfermé dans son rôle de paria, il ne tente rien pour en sortir, se tient volontairement à l’écart et repousse même ceux ou celles qui lui tendent la main (il est persuadé que c’est par pitié). il se noie dans son propre poison, se complaît dans un mal-être existentiel qui ne semble trouver sa source nulle part, ni dans son enfance absolument ordinaire, ni dans une tragédie quelconque.
si au moins son pessimisme s’accompagnait d’un talent hors du commun, peut-être aurait-il pu embrasser l’image du poète maudit, de l’artiste incompris, mais non, niji n’a rien pour le distinguer, à l’exception de sa grande banalité. il faut ajouter à cela une couche de jalousie maladive et un soupçon de méchanceté gratuite, car il ne peut s’empêcher d’en vouloir au reste du monde d’être heureux, alors que lui ne l’est pas.
et si vous pensez être au bout de vos peines, oh ! détrompez-vous, niji a encore un secret à cacher (la seule chose un tant soi peu intéressante à propos de lui, réellement). vous ne le voyez pas, mais il vous voit, lui, caché derrière l’objectif de son appareil photo. ses clichés sont moches, il est évident qu’il ne sait pas s’y prendre. il s’en fiche. ce qui l’intéresse c’est vous, vous qu’il envie de loin sans oser approcher, c’est vous qu’il épie dans l’ombre. dans son carnet il note au crayon toutes les informations dont il dispose à votre sujet, à côté des photos floues d’instants quotidiens volés et collés à la glue. il finit toujours par se lasser, cependant ; personne, jusqu’ici, n’a su retenir son intérêt plus de quelques semaines. et les carnets remplis s’entassent dans sa chambre, quelque part entre les livres de cours et les romans policiers.
à la fin, il est toujours seul.
Âge: 17 ans
Naissance: 18/02/1999
Arrivée: natif
Présence en ville: depuis sa naissance
Nationalité: japonais
Métier: lycéen
Statut civil: pas intéressé
Groupe: iwasaki-rengō
Section: clan iwasaki
Rang occupé: membre
Taille: 1.70
Corpulence: mince
Cheveux: noir de jai, avec des mèches souvent en désordre qui lui tombent devant le visage
Yeux: très foncés, peu expressifs
Autres: un air désabusé, des cernes sous les yeux et des vêtements passe-partout aux couleurs sombres
Histoire
en ville. il pleut. c’est la fin de la journée de cours. un groupe d’amies passe devant l’arrêt de bus. elles s'appellent claire, lola et marisa. elles sont en pleine discussion et ne prêtent pas attention au garçon qui attend à côté. lola, la plus grande, s'arrête.
LOLA
au fait, joyeux anniversaire claire !
CLAIRE
merci !
LOLA
tu as invité toute la classe ?
CLAIRE
oui !
MARISA
quoi, les garçons seront là aussi ? mais ça change tout.
CLAIRE
ça te dérange, marisa ?
MARISA
au contraire, je vais mettre ma plus jolie robe !
elles s’éloignent en riant. le garçon, niji, les suit du regard pendant un moment, puis finit par tourner la tête pour regarder la route. son visage est complètement inexpressif.
plus tard, chez les ishikawa. niji ouvre la porte d'entrée et enlève ses chaussures. une voix féminine s'élève, provenant de la cuisine. c'est celle de sa mère.
MAMAN
niji, c'est toi ?
NIJI
oui.
MAMAN
tu ne vas pas à l'anniversaire de claire ? la maman de luka m'a dit que toute ta classe était invitée.
à ces mots, niji semble se crisper. il commence à monter l'escalier qui mène à l'étage.
NIJI
non, j'y vais pas.
MAMAN
oh ? d'accord, tu vas pouvoir me donner un coup de main alo-
clac ! niji a refermé la porte de sa chambre. il lâche son sac et se laisse tomber sur le lit en soupirant. au bout de quelques secondes, il roule sur le ventre pour enfoncer la tête dans son oreiller. on ne sait pas exactement s'il est en train de pleurer ou de crier de rage.
NARRATEUR
le lendemain, claire a trouvé des insectes dans son casier. son hurlement était audible dans tout l'étage. on n'a jamais trouvé le coupable.
fun fact, au départ niji était pas censé être edgy. jsp où ni quand mais c clair que j'ai merdé quelque part. bref, san, premier compte, jsp quoi dire d'autre, les espaces blancs c'est terrifiant, vous êtes beaux voilà c tout !