Lewis Carroll
Caractère
Je me trouve aux fracas d'une craquelure effacée par le visage onirique de ton illusion. Étranglé d'un océan rouge et prisonnier d'une bulle qui tourne à l'envers, mes barreaux sont impalpables et mon rêve invisible se prononce en silence. Mes pieds nagent dans le vent et mon esprit s'invente une raison, vomissant le recueil lucide d'un mot interdit, et pourtant un maux constant. Réalité. Je t'ai perdu, éclipsée d'entre mes doigts au profit d'un astre lunaire me projetant à l'ombre du noir incomplet. Tu t'es perdue, conjuguée au traumatisme poétique de mes regards larmoyants, tu es la reine et je suis le fou. Et c'est d'ailleurs au détriment de tes ordres absolus que je ne vise ton sens que d'un pas diagonal. Je refuse tes airs tacites d'obligation, ton goût souillé d'utopie funeste et tes virgules inachevées. Je choisis l'absence, l'avant-première opinion, l'avis qui ne compte pas, la troisième roue du carrosse et même les yeux qui touchent plus qu'ils ne voient. Je mords l'envie et meurs de vie, je soustrais l'addition et empoche l'impossible fantasme de ce qui n'existe pas. Car tu es la reine et je suis le fou. Paria de ton invention, créateur de ton isolement. Comme un paradoxe, comme le chiffre sept sur un dé à six faces, trônant sur la fissure de tes limites. Tu es mon dedans et je suis ton au-delà, pourtant, cruelle maîtresse, tu es les cauchemars de l'apprentissage de mon vécu et du cours de mon temps perdu.
Mon monde est une catharsis, un cataclysme capillotracté dans le chaos d'une cadence cacophonique. Une perpétuelle destruction créatrice, l'innovation de l'absurde dans la vivacité de l'esprit béni d'insouciance. Un jeu de carte fantasmé ad vitam æternam à l'antipode cartésien. Un requiem pour la naissance d'un monde aux intrigues farfelues et aux douceurs grisantes. Il est à l'échappé de la logique, ancré dans le creux d'une crevasse crânienne et armé d'une voix sifflante. Un « je » répétitif qui bâtie une mélodie rhétorique à la question d'existence. Mon rêve regorge d'une beauté plus sublime que l'éclat de son obscurité. Mon cauchemar absorbe plus de clarté que les sombres évidences de l'ennui. Sur les ruines de tes lois tacites, je fascine ton immuable et façonne une bulle taciturne à ta dépendance. Je m'isole et m'éloigne de ton écoulement, effrayé comme l'enfant endormi dans l'espace vide du sablier percé. Solitude, tu as dévoré mes jours, ogre gourmand de ma patience, consumant chaque lassitude de ma nervosité. Et alors victime de tes murs aux courbes parfaites, la confusion a rongé mes mots.
Réflexion à l'ampoule miroitante d'un gamin aveugle devant le reflet du miroir, qui suis-je si ce n'est l'instant qui évolue ? Si ce n'est le mouvement imperturbable de mes traits, si ce n'est l'incontrôlable effervescence du courant. Alors qui es-tu ? Toi qui dicte, toi qui ordonne. Qui es-tu si ce n'est l'instant figé de ton existence ? Si ce n'est cette preuve capturée par l'immobile, par ce désir effrayé de l'abandon. Logique, je t'ai laissé tomber dans les abysses des vestiges de tes édifices. Tu es le néant, béat devant l'immense musée de la dénature. J'ai contredis ton implacable autorité, révolté par tes excès barbants et tes sourires nus. Tu as disparu, prisonnière de ton échec sur l'aube de ton tombeau et à l'aurore de tes frayeurs. Probablement assaillit par les fantasques délurés de ma banalité inexistante, épouvantée par les traumatismes d'une normalité incomprise. C'est avec aisance que je te méprise car tu possèdes l'emprise sur mon âme noyée dans les vagues pourpres de ta violence. Tu as tout ce que je n'ai pas, égaré dans tes troubles, j'ai trouvé la route trop longue et depuis je marche à reculons pour ne voir que ce j'ai.
Je me confonds par la surprise d'un éclat déconcentré, chutant loin de l'objectif à l'image d'une errance ciblée. Faible devant la tentation, cherchant le trépas de mes migraines migratoires, je me sens absent, incorporant le décor d'une idylle étiolée dans le fond des étoiles. Débauche du mensonge et de la désillusion, j'entame l'ébauche obscure et malsaine de l'espoir décadent. J'avale le rêve d'un coup sec, crachant le râle inaudible d'un hurlement narcissique. Souffrance, penses-tu à me panser ? Aux jolies tortures de ton onirisme, aux plaies imaginaires du temps, à tes gesticulations rudes et brusquées, penses-tu à m'oublier? Moi, mes aigreurs misanthropiques et mes passions libertines ? Moi, mes philosophies juvéniles et mes cauchemars de grands ? J'ai capitulé à la mélancolie de mes folles manies, alors férocement docile à la mégalomanie. Me voilà paralysé dans mon entre-deux, bloqué dans une joute dépressive qui ne se montre que derrière mes sourires les plus sincères. Je hurle, c'est incessant. Un indécent silence sans plus de valeur que les espoirs déchus et les regards déçus.
Je trouve ma place dans ce que cache le coin de votre regard. Animé par l'inattendu et dessiné sur des couleurs qui n'existent pas, mes mots se posent sur un labyrinthe et mon sens dévie. Je cache dans la maladresse de mon être l'existence d'un sublime inaudible. Un secret lancinant sur une vérité qui semble éternelle, comme un sirop de jouvence ou le trop de l'abondance. Quelque chose d'incroyable, une merveille effrayée d'inconnu et d'incongru. Je suis un mythe chuchoté par les baisers innocents des écorchés, une torture des conventions inventées et les blessures déplacées de l'arrogance. J'incarne le maître de mon propre « je », et le bruit de mes fourberies résonnent dans l'écho des pluies diluviennes. Liberté, tu sautes dans les flaques de mon insolence. Méandres et chapardages de mes désirs, tu es l'envie de mes ardeurs, la conception de mon tribu. Je te masque sur mon visage éclaté de vie, recollant les morceaux de mon esprit dispersé. Liberté, tu es le seul choix conscient de mon inconscience, tu es l'évidence de mes énigmes et la réponse de mes crises. L'opposition de mon clair-obscur.
Je suis un enfant aux illusions plus fortes que la réalité. Je suis la violence du rêve, l'impact de l'angoisse sur la raison. Je suis la victime du temps et j'ai fui l'oppression pour les limbes de mes propres démons. Teintées d'incompréhension, futilement poétiques et tout aussi chaotiques que l'absurde description d'un rêve peint de lucidité, j'ai suivi les directions perdues. Cédant à l'ineffaçable absence de la contradiction, comme si j'étais de l'autre côté du miroir, comme si j'étais condamné, comme si je devais lutter, comme si je m'obligeais à résister, comme si j'étais essoufflé à force d'essayer de grandir, comme si mon monde était destiné à être autre, comme si j'étais paralysé, comme si je bégayais mes écrits, comme si je me répétais sans cesse.
Comme si j'étais fou.
Âge: 44 ans
Naissance: 27/01/1832
Départ: 21/07/1871
Présence en ville: 5 ans.
Nationalité: Anglaise.
Métier: Faussaire.
Statut civil: Célibataire.
Groupe: Gangsters.
Section: Aucune en particulier, il aide quand on lui demande.
Rang: Membre.
Nom de code: Dodo.
Taille: 1.83.
Corpulence: Élancée, fine, droite et éduquée.
Cheveux: Châtain foncé, bouclés et éparses.
Yeux: Bleu grisonnant, comme un ciel éteint mais terriblement familier.
Autres: Bégaiement, accoutrement fantasque et toujours un air lunaire sur le nez.
Histoire
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Je suis Zadig, jeune égaré et passionné des flagrances lucides de l'écriture. J'aime la folie, l'inattendu, les premiers jets et je déteste le congru, le justifié, le sens. Ici par la force du hasard, c'est mon premier compte mais certeinement pas ma dernière idée.