Mar 11 Oct 2016 - 21:50
La vielle chaine Hi-Fi grésilla le temps de passer à la piste suivante. Non loin un album de Pink Floyd gisait, ouvert en deux. A cet instant précis, juste avant que la musique ne reprenne, il y eu un silence. Un silence aussi beau que la fin du monde.
Cet appartement c'était l'Île au coquelicot, Laputa, ou encore le château dans le ciel. Une arche qui se laissait lentement dériver dans le temps, en attendant la suite. Elle abritait le stade de la vie où l'on ferme les yeux et où l'on parvient à ne plus être hanté par le passé. Le moment précis et trainant lorsque l'on a finit d'expirer, que l'on se débarrasse de la fumée, et lève les yeux plafond. Un réceptacle dans lequel une envoutante mélodie s'écoulait sans cesse, et caressait tendrement les lames du plancher. Le temple que chacun cherche afin de pouvoir s'y perdre, frissonner, danser, hurler, exploser, puis retomber et enfin se calmer. De temps en temps, les regards se perdait le long des vieilles plaintes en bois, salées par l’atmosphère, ne cherchant rien d'autre que ce qui y était déjà.
Fermer la porte de ce havre hors de l'histoire, c'était comme fermer le passage vers un autre monde. Car si là bas, la vie était agressif et bruyante, colorée et menaçante, ici le calme régnait de quintes en tierces, d'aquarelle en huile de lin. Bien sur il y avait des moments difficiles, quand le doux halo du satellite laissait place à la rage. Mais entre ces murs épais, nous trouvions ce que beaucoup recherchent en vain. Pourtant alors simple esquisse, mais déjà une belle ébauche : cet appartement, c'était comme un foyer.
En attenant le retour de Tobias, assit contre le mur de la cuisine entre les herbes et les épices, Tom posa sa tête contre le crépi froid afin de mieux se plonger dans les étoiles. Voilà exactement le sentiment qui l'animait lorsqu'il laissait les ondes glacées de cette musique le porter. Marooned, cet univers qui était le sien, la gare par laquelle il devait passer entre chaque voyages, la destination finale. Les notes, devenues brûlantes de froid, firent exploser les soleils sous ses yeux. La fin de tout, le zéro absolue, le calme, enfin. Abrité dans son paradis musical, il ne pensait plus, il se contentait de ressentir toute la puissance qui se dégageait et faisait vibrer son corps. Ici, il était en sécurité, loin de l'incendie, loin de l'avenir. Des vagues de frissons le parcourait, le plaisir de la fin, le plaisir de la solitude. La même qui avait si souvent noircit ses pensée, qui l'avait rendu amorphe et trainé dans la boue. Elle qui l'accompagnait depuis toujours, son ennemie, sa sœur, son ange gardien.
Soudain les lumières s'allumèrent pour laisser entrer le bruit, un claquement, des pas... Tom n'avait pas envie de parler, il voulait rester ainsi pour toujours. Parfois les mots ne suffisent pas à exprimer ses pensées, parfois un regard suffit à transmettre tellement. Aurait-il alors besoin de bouger ses lèvres ? Car à présent la chanson touchait à sa fin et il devait quitter le lit tiède sa bulle.
Tobias rentrait, Tobias arrive.
Il devait être dans une passe totalement différente, stressé par l'agitation extérieur. Il a surement vécu diverses expériences au cours de la journée. Il a ressentit de la frustration, de la joie, de la colère, de l'euphorie, de la déception, de l’excitation... Tout un panel d'émotions si lointaines de l'état dans lequel le jeune rêveur se trouvait alors.
Il devait être dans une passe totalement différente, stressé par l'agitation extérieur. Il a surement vécu diverses expériences au cours de la journée. Il a ressentit de la frustration, de la joie, de la colère, de l'euphorie, de la déception, de l’excitation... Tout un panel d'émotions si lointaines de l'état dans lequel le jeune rêveur se trouvait alors.