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i have love for everyone but myself, ft. clarence

Lun 24 Juin 2019 - 15:04
i'll be there
il y a des choses qui ne m'étonnent pas mais auxquelles je n'arrive pas à me faire
voyez, par exemple:

  • les gens qui ne mélangent pas leurs chaussettes
  • le vent qui hurle souvent
  • ceux qui ne savent pas chanter mais continuent avec confiance
  • le lait dans les céréales
  • la beauté des étoiles
  • le rouge et le blanc
  • le changement des saisons
  • mon buste qui se lève et qui redescend sans même que j'y pense

il y a beaucoup d'autres choses. et parmi elles, il y a surtout

  • le temps

le temps, c'est de la physique. certains diront peut-être de la philosophie, mais moi je vous assure : c'est le césium, pas la pensée. (c'est une chose que j'ai su presque avant d'être né)
et j'oublie toujours de demander vous venez de quand ? plutôt que vous venez d'où ? parce qu'un planisphère c'est bien plus simple à comprendre que
les picosecondes
les méga années
le monde
la relativité
et toutes ces choses vagabondes
à pallatine ont trouvé leurs libertés
je ne suis pas physicien (pas plus que l'est un biologiste)
mais il faut peu de science pour réveiller mon insouciance
alors : je suis entré dans cet immeuble hors du temps
sans futur
sans même d'instant présent
et sans passé pour s'y opposer
à vrai dire, plus de temps du tout
un monde en trois dimensions (x, y, z)
et pourtant pas d'inertie forcée en ligne droite
et pourtant pas de repos sans énergie
toujours des frottements
même en absence
(du chaos)
(l'entropie)
(la fin des galaxie)
(et toute la vie qui vient avant)
tout est remis en question:
a = dv/dt = d²x/dt² en m/s²
v = dx/dt en m/s
x = x(t + 1) - x(t) en m
les secondes
n'existent
plus
mais eux oui
(sont-ils devenus des dieux ?)
et quand j'entre
(j'en vois peut-être l'équivalent)
je rigole, un peu
(la nervosité, probablement)
je me reprends, un peu
(ma sensibilité, sûrement)
je m'avance, un peu
(ma réalité, timidement)
et j'explose comme toujours
(sincérité, évidemment)
clarence ! mais c'est génial de se croiser ici ! tu es venu voir ce qu'il se passe ici, toi aussi ? franchement, c'est quelque chose de -de jamais vu ! je veux dire, les transferts en soi, c'est déjà incroyable, mais ? toute la science ne vaut plus rien. plus r i e n. parce que tu vois -normalement, s'il n'y a plus de temps, il n'y a plus d'entropie, donc ça veut dire que tout reste en l'état. logique. ça veut dire soit qu'il n'y a plus de mouvement, soit qu'il y a un mouvement infiniment égal à lui-même, mais regarde ! ils peuvent bouger. c'est fascinant. woah. j'ai hâte de parler aux gens. tu viens avec moi ? et je sais
au fond
que j'ai hâte de regarder des insectes sous verre
que j'ai l'impression de taper contre la vitre des reptiles pour avoir une réaction
que j'ai envie de les pousser pour voir la mécanique qui ne devrait pas exister
(des temps qui se mélangent, mais quelle idée)
et je ne me doute pas d'à quel point je peux te déshumaniser.
Jeu 4 Juil 2019 - 8:26
Ça ne fait pas très longtemps que je suis ici, mais j'ai quand même fouillé tous les coins de l'endroit. Tous les endroits où je peux me perdre, j'y suis allé fixer les murs - peut-être pour essayer de trouver une faille. Peut-être juste parce que je n'arrive pas à regarder les gens. Parce que les yeux dans les yeux, ça me donne l'impression que tout le monde peut voir tout le rien qu'il y a en moi. Je ne veux pas qu'on regarde mon âme par la fenêtre, parce que c'est la mienne et que si moi-même j'y comprends rien, alors c'est un inachevé que je veux garder secret.
Je ne sais pas mentir, alors je n'ai pas essayé. C'est drôle à quel point j'ai pu laisser tomber le poids du monde de mes épaules, mais je ne me sens absolument pas plus léger.
Je n'arrête pas de me demander pourquoi ça m'est arrivé. Je sais que c'est égoïste, parce que tout le monde qui est coincé ici ne le mérite pas, mais j'ai passé ma vie à éviter de m'apitoyer alors je crois que j'ai le droit, un peu. Je n'ai pas envie de sourire. Je n'ai pas envie de faire semblant que je n'ai pas mal, et je n'ai pas envie de soulever le monde, ou de tendre la main.
Je ne sais même pas si je veux sortir. Maintenant que toute la façade que j'ai construite s'est écroulée devant moi, je ne vois pas ce que ça réglèrait, alors rêver qu'on nous libère finalement n'est ni un espoir, ni une pensée que j'entretiens. Ça ne sert à rien. Je suis coincé de bien plus qu'une façon.
Alors j'évite les regards, et surtout j'évite ceux que je connais et que j'aime. Parce que je ne veux pas leur montrer ce que je suis devenu, parce qu'ils seraient déçus, parce que j'ai peur. Je ne veux que personne ne me voie comme ça. Comment je pourrais leur avouer que tout ce qu'il y avait avant n'était qu'un mensonge? Comment je peux me tenir devant eux avec mes pieds ancrés dans le sol quand j'ai toujours promis que je finirais par m'envoler?

Je crois que le destin a une dent contre moi.
Je n'ai même pas le temps de détourner le regard que Hiraeth est devant moi avec les mots qui s'écoulent de sa bouche comme une cascade. Moi je m'écroule sur moi même, comme pour protéger ce qu'il reste de mon coeur en silence. Je ne le regarde même pas - je ne peux pas. Mais une posture un peu plus brisée est un piètre bouclier, et rien ne me protège de ses élucubrations et de sa présence. « ... » J'ai mal.
J'ai peur.
Je réalise que je pleure quand mes larmes s'écoulent de mon menton, et je remonte vite mes mains à mon visage pour les éponger. Je sais que je devrais parler, mais je n'y arrive pas - j'ai un sanglot coincé dans la gorge, et une fierté déplacée de ne pas le laisser éclater.
Qu'est-ce qu'il reste de moi? Qu'est-ce qu'il reste pour moi? « Je suis désolé » c'est plus un réflèxe qu'autre chose.

Dim 21 Juil 2019 - 13:05
when you need me to
quand on vous dit toute votre vie que quelque chose va arriver, vous ne gaspillez pas d'énergie à imaginer des alternatives -ça serait contre-productif, vous voyez ?
à partir d'un certain âge, je n'avais plus besoin qu'on me le dise. la voix dans ma tête le faisait d'elle-même. elle disait, tranquillement, bientôt, quand j'avais besoin de béquilles pour marcher. bientôt, quand même mon dos ne tenait plus droit. bientôt, quand mes poumons étaient trop fatigués pour continuer. bientôt, quand on me nourrissait par les veines. bientôt, juste avant de partir pour pallatine.
parfois j'ai encore l'impression que ce n'est qu'une autre vie.
on m'a raconté des choses sur la religion : je ne sais pas quoi en faire.
on m'a raconté d'autres choses sur pallatine : je ne sais toujours pas quoi en faire.
et on m'a rafistolé, on m'a dit que ça fonctionnerait, que ça sera beaucoup d'efforts mais que ça payera pour quelques temps -et la voix m'a dit pas tout de suite, mais bientôt, et elle n'était pas froide, non. elle était honnête, et elle sous-entendait va voir le monde même s'il se limite à une ville : c'est plus que tout ce que tu as jamais eu.
et toute cette histoire m'a fait oublier que je ne suis pas le seul qui s'éteindra un jour.
je me suis déjà dit mille fois -ce n'est pas grave. je retournerai dans les étoiles, et avant ça je deviendrai d'autres vies, et au milieu peut-être que je serai un arbre, un oiseau, un insecte, un morceau de pierre, et probablement tout à la fois. je l'ai écrit sur un papier, cousu dans toutes mes vestes : retournez-moi à la mer.
je pleure.
je pleure comme on pleure quand personne ne regarde, quand on n'essaie pas de le cacher, quand ça n'a pas d'importance.
je pleure comme on pleure quand on réalise les erreurs du destin, quand du verre se brise sur le sol, quand toute une existence change en un claquement de doigt.
j'ai l'impression de sortir toute les larmes qu'il retient sans force, d'avoir pressé à l'intérieur de sa tête pour le briser encore une fois et je revois tout ce qu'il y a eu entre nous, et je me rends compte que je n'ai fait que le retenir l'attacher au sol, l'empêcher de s'envoler comme une marée de pétrole une maladie hyper-contagieuse un piège à ours et maintenant regarde regarde regarde je sens l'inutilité qui me soulève le cœur j'ai envie de m'effondrer m'écrouler chuter mais ça serait bien trop injuste quand pendant tant de temps, tu as toujours tenu bon pour tous les autres
je peux le faire.
je vais essayer, et je vais réussir du mieux que je peux, et j'aimerais retirer mes mots comme on enlève des épines fraîchement plantées dans de la chaire, et j'aimerais trouver d'autres syllabes pour les remplacer, quelque chose avec du sens et qui permettrait d'enlever un peu de poids à toutes ces choses injustes qui n'ont vraiment vraiment vraiment pas le droit d'exister.
et ma gorge reste sèche.
c'est là que je me rends compte que j'étais tellement prêt à mourir que j'en ai oublié l'humanité des autres, de clarence oh oui surtout toi clarence avec tes yeux pâles et le feu qui danse derrière -on dirait celui de prométhée tu sais, l'original, le vrai, celui qui jamais ne s'éteindra tant qu'il y aura encore de la lumière sur terre. clarence, j'ai le coeur brisé et je n'arrive pas à le dire, et je me demande si j'ai le droit parce que j'essaie d'être empathique mais je n'y arrive pas et tu vois depuis avant je ne parle que de moi et je me déteste pour ça mais je ne sais pas, c'est si soudain si impossible que je crois que je n'ai pas encore compris.
je ne sais même pas si je peux te toucher -j'ai vu combien tes épaules sont repliées, comme tu essaies de prendre moins de place et moi j'aimerais t'enlacer te submerger de ma chaleur des battements de mon cœur pour te dire, regarde, regarde, il y a encore espoir et j'en suis certain et en même temps je sais que c'est trop tôt pour en parler
alors j'ai soudainement des milliards de choses à te dire, mais aucune n'a l'air de valoir la peine
j'ai arrêté de respirer
je crois
(je n'en suis pas certain)
qu'il y a des choses plus
importantes que d'autres
comme dire
je t'aime
quand ça nous vient à l'esprit
et moi, je ne sais même pas ce que ça veut dire, mais je crois que ça ne peut pas rendre les choses pires
je tends le bras vers ton visage, comme si j'essayais d'amadouer un chat sauvage, quelque chose qui pourrait s'envoler à chaque instant.
j'ai peur. je suis terrifié.
mais j'ai bien plus envie de prendre ta main.
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