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La Gazette de Pallatine - Novembre 2019

Ven 1 Nov 2019 - 0:30

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1er novembre 2019 ▬ Flwurylooh & sulvh g’rwdjhv

Aujourd’hui, la parole revient à notre grouxpe pour vous jouer un vilain tour. Vous tous qui trouxvez drôle de vous moquer de nous. Craignez notre revanche, car nous avons décidé de voir rouxge. Ne vous inquiétez pas pour vos chers Gazetteux, ils meurent simplement de trouxillent en écrivant ses lignes tandis que nous mettons le barouxf. Peut-être que notre acte vous paraîtra brouxillon, mais c’est vous qui avez cherché les embrouxilles. Pour ce numéro, préparez-vous à dérouxiller. Ceci est notre message à tous les lecteurs. Ceci est notre barouxd d’honneur.
Alors rendez-roux tous et il ne vous sera fait aucun mal ! Ou si peu.



LE SPLEEN DE PALLATINE - Karl Broiedufer


Quand le loot bas et sourd pèse comme un cercueil
Sur les Geeks gémissants en proie aux lourds circuits,
Et que depuis Unacer électrisant toute l’île
Ils nous livrent un tour brun plus sombre qu’Iwasaki ;

Quand la terre est labourée en un champ putride,
Où les Alters dansent, comme de pauvres radis,
Entrechoquant leurs feuilles de choux humides
Contre les bêches des Gangsters étourdis ;

Quand l’Oppo exhibant ses énormes budgets
D'une vaste rançon fait miroiter la négo,
Et qu'un Institut muet d'ignobles transférés
Vient pendre ses ratés au mât de ses drapeaux,

Le temps tout à coup tressaute avec furie
Et lacère Pallatine d’un silence aveuglant,
Ainsi qu’un immeuble entier figé dans la nuit
Qui se met à plaindre ses occupants.

– Et des roux vicelards, dans une entrée dramatique,
Déboulent brusquement dans l’office ; la Gazette,
Battue, prend peur et l'Adversaire orangé, tyrannique,
Sur l’édition d’Halloween jette son joug direct.



(Qryv vrpphv uhwhqyv sulvrqqlhuv sdu ghv edqglwv uryb.)

Intrigue VII

Franchement, on aurait presque honte pour le trio de fumistes qui vous sert de pigistes, quand on voit qu’on glisse de l’intrigue IV à l’intrigue VII, on se dit qu’ils n’ont pas révisé leur algèbre gréco-romanesque ou bien qu’ils vous ont bien entubés – vous les braves lecteurs qui financez ce torchon électronique – à se tourner les petits orteils d’une année sur l’autre. Par chance qu’on ait rappliqué dare-dare pour les fouettez un peu du bout de la carotte, sinon vous auriez eu droit dans une décennie à la version 5.2. En plus, vous avez l’honneur que ce soit Arnolddu126 (on n’allait pas vous livrer nos vrais noms, quand même, après les flics nous auraient retrouvés dans les fichiers du mini-banditisme) qui se soit rendu sur les lieux pour enquêter. Il a fait ça bien, lui :

• Nous sommes en janvier 2017. Toute Pallatine est annexée par les diasporas… Toute ? Non ! Un petit groupuscule résiste encore et toujours au système socio-gouvernemental. Son objectif : renverser les castes qui oppriment depuis trop longtemps les individus. Un slogan : « L’indépendance ou la mort ! » (note griffonnée : à vérifier avant le « bon à tirer »). Une méthode : l’ultimatum. Ainsi, chaque diaspora a-t-elle été sommée de livrer sa tête à ces terroristes qui se réunissent sous le nom de Diaspora Zéro (que d'ironie, n'est-il pas, que d'user d'une appellation que l'on rejette) dans les plus brefs délais, sous peine de représailles. Mortelles, les représailles, puisque le chef récalcitrant serait dès lors la cible d’un assassinat.
Pour l’heure, les membres des clans s’organisent. On connaît déjà la réponse de certains d’entre eux. D’autres se font plus discrets. Les révélations sont à venir très prochainement.

• Durant le réveillon de la Saint-Sylvestre, alors que vous festoyez avec plus ou moins de gaieté, un incident temporel s’est produit, visant un immeuble localisé dans le quartier de Sharsford. Au prix de la tranquillité retrouvée pour l’ensemble des habitants de Pallatine, ceux qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment ont été condamnés à la nuit éternelle : le temps pour eux s’est gelé. Le site, devenu rapidement attraction touristique, cultive le malaise et la fascination. Vous pouvez le visiter n’importe quand par ici : https://chronosrep.forumactif.org/f21-immeuble-sharsfort ou bien suivre les guides par là : https://chronosrep.forumactif.org/t2068-intrigue-7-soiree-a-l-immeuble-sharsfort. L’entrée est gratuite et les boissons sont à votre charge.

• Pour davantage d'informations ou simplement pour vous rafraîchir la mémoire, vous pouvez jeter vos yeux ici : https://chronosrep.forumactif.org/t2065-la-situation-en-ville-en-janvier-2017 ou là https://chronosrep.forumactif.org/t2066-intrigue-7-un-nouveau-peril.

Pdlv lov vrqw wurs ehwhv sryu ghfkliiuhu qrv phvvdjhv frghv.

RECETTE D’HALLOWEEN

C’est bien beau de braquer d’honnêtes journalistes, mais avant de ce faire, il a fallu boustifailler un grain à la cantine du Spencer’s, et nous avons filé une telle flippe au restaurateur – pensez-vous, ça en impose, une bande de roux prêts à en découdre avec le patriarcat chevelu – qu’il nous a offert le menu avec la recette comprise. Le résultat est tellement orange qu’on le croirait oublié dans une cabine à UV, cependant c’est goûteux à souhait.

Il vous faudra pour la réaliser (pour 20 samoussas environ) :
• 1 grosse patate douce
• 2 oignons jaunes ou blancs
• 300 g. d’épinards
• Quelques feuilles de menthe
• Des épices selon les goûts : gingembre, coriandre, massalé, curry, chili… à adapter.
• Des feuilles de brick : comptez deux samoussas par feuille.
• De l’huile pour la cuisson

#1 : Équeutez les épinards et faites-les bouillir dans un grand volume d’eau salée.
#2 : Épluchez puis découpez en morceaux grossiers la patate douce afin de la cuire dans un grand volume d’eau salée.
#3 : Émincez les oignons que vous ferez revenir dans une poêle avec un fond d’huile, jusqu’à ce qu’ils caramélisent.
#4 : Une fois que les épinards sont cuits, découpez-les en petits bouts sans vous brûler (il est conseillé de les laisser tiédir avant de les manipuler).
#5 : Écrasez la patate douce en une purée facile à travailler. Ce n’est pas grave s’il reste des grumeaux.
#6 : Mélangez la purée de patate douce avec les épinards et les oignons rissolés. Épicez et salez selon vos papilles. Rajoutez des graines de sésame si vous le souhaitez.
#7 : Coupez en deux les feuilles de brick et pliez chaque moitié en deux. Avec une cuillère, placez un peu de pâte à l’extrémité de votre bandeau de feuille de brick, et pliez l’ensemble en triangle (généralement, les instructions sont affichées sur l’emballage).
#8 : Faites chauffer l’huile dans une poêle, à feu fort. Y placer les triangles de brick et faites-les cuire deux à trois minutes de chaque côté.

À consommer aussitôt – sans vous brûler ! – ou bien froid. Se conserve quelques jours au réfrigérateur.

Bon appétit !!

LA BOUM DU CIMETIÈRE

Qu’on s’le dise, si on a perquisitionné la Gazette en tant que rouxblards de premier ordre, c’est parce qu’on adore faire parler de nous. Les histoires de vengeance, c’est bien beau, mais à force de se faire traiter de sans-âme à longueur de journée, on a juste envie de crier au monde qu’on existe autrement que parce que Dame Nature a décidé un jour de créer la couleur orange. Et quoi de mieux que de le faire dans un journal aussi réputé que votre chère Gazette ? (Que ce soit le seul papelard à la ronde ne nous concerne pas : vous cultivez vos médias traditionnels comme vous le souhaitez.) En tout cas, nous, on en a une belle à vous raconter. Du journalisme SEN-SA-TION-NEL.
Oui, les roux sont ainsi.



(Rq qh xuyw sdv flqlu gdqu od uyeultyh qhfurmrjltyh : sloh a od wryvvdlqw, fh vhudlw oh frpeoh.)

Pour la nuit d’Halloween, les Opportunistes décidèrent de construire un cimetière factice au cœur d’une de leurs parcelles isolées et de réaliser une soirée privée. Et pour cela, ils mirent les petits plats dans les grands. Les plus grands chefs gastronomiques furent conviés. Les meilleurs décorateurs se présentèrent. Et surtout, ils obtinrent la venue du fameux groupe horrifique Pumpkin Suicide. Tout aurait pu se dérouler à merveille et dans le plus grand calme, mais ce n’est jamais le cas lors des nuits d’Halloween. Encore plus lorsque celles-ci ont lieu à Pallatine.
À l’entrée, les invités étaient accueillis par une haie de sinistres épouvantails au regard vide, éclairant le chemin à l’aide de leur torche. Au bout de celle-ci, un mystérieux individu muni d’une faux et d’un registre en peau craquelé vérifiait le nom des visiteurs. Pour cela, il était secondé par une foule de goules et autres morts-vivants, plus ou moins décomposés. De part et d’autre du champ, de grandes tables étaient dressées, supportant cervelles artificielles à base de gelée, doigts-saucisses cocktail, sirupeux à la couleur sanguine et autres joyeusetés frugalement succulentes pour une bande de monstres. Le fond du champ était occupé par une immense scène lugubre en bois pourri sur laquelle trônaient fièrement enceintes et câbles couverts de toiles d’araignée. De petites lanternes de tous coloris illuminaient tout l’espace d’une façon cauchemardesque, rendant les costumes des personnes présentes plus vrais que nature. La musique des Pumpkin Suicide enflammait déjà les cœurs, amenant les monstres à se dandiner sauvagement sur la piste au rythme des accords et des sons squelettiques.
L’ambiance était à son paroxysme. Les visiteurs alternaient entre danse épuisante et pause régénératrice. Tout allait pour le mieux. Enfin, jusqu’à ce que le leader du groupe enfile, avec ses deux comparses, une tête de citrouille. Les corps cessèrent leurs mouvements et les esprits se suspendirent dans ce silence pesant. Les lanternes semblèrent perdre de leur éclat. Certains crurent à une farce ou en firent quelques-unes, les autres pensèrent avoir à faire à un problème technique. Pourtant, le silence persistait.
Un silence qui fut brisé par une note. Une seule et unique note. Lourd. Lugubre pour certains. Une faible litanie émergea des enceintes. Frissonnant, les visiteurs ne bougèrent pas. Puis les lanternes de la scène se rallumèrent faiblement, laissant voir trois corps surmontés d’une tête de citrouille. Derrière eux, un tas informe de corps d’où suintait un liquide sombre était apparu. Une légère panique s’empara de la foule. Vint enfin l’impensable. Un cri déchira la foule. Un cri de pure terreur. Un cri à réveiller les morts. Et ce n’était pas peu dire. Des grognements se firent entendre sous les tables richement garnies. Beaucoup pensèrent à des chiens sauvages. Enfin, jusqu’à ce qu’une main décharnée attrape la cheville d’un invité. Celui-ci hurla à son tour et, se libérant de l’étau, fuit courageusement vers la sortie.  
Il n’en fallut pas plus aux autres convives pour se bousculer et suivre le même chemin, s’éloignant le plus rapidement possible des bruits bestiaux. Les organisateurs tentèrent de faire intervenir la sécurité contre ce qu’ils pensaient être de mauvais farceurs, mais la foule les empêcha d’intervenir. Cela aurait pu s’arrêter là, mais les épouvantails décidèrent de prendre vie à leur tour. La dizaine d’êtres de paille entamèrent un ballet effrayant à la lueur des torches qu’ils s’envoyaient. Les invités, n’arrivant à rassembler leurs esprits, se dispersèrent aux quatre vents, hurlant et tombant face à ce spectacle incompréhensible. Même la sécurité suivit le mouvement lorsque la scène fut éventrée dans un bruit tonitruant et laissa entrapercevoir une forme tentaculaire.
Il n’y eu aucun blessé ou disparu cette nuit-là, à l’exception des Pumpkin Suicide dont on entendit plus parler. Aucun des Opportunistes présents ce soir-là ne sut ce qui était arrivé. Avaient-ils vraiment aperçu les horreurs qu’ils pensaient avoir vues ? Était-ce l’œuvre d’une autre diaspora visant à leur jouer un mauvais tour ? Les Pumpkin Suicide avaient-ils décidé de prendre leur retraite après un dernier coup d’éclat comme ils l’avaient annoncé ? Ou bien un mélange de ses trois possibilités ? En tout cas, lorsque les organisateurs revinrent le lendemain, il n’y avait aucune trace de l’expérience horrifique de la veille. Les tables étaient toujours aussi bien garnies et la scène avait toujours son apparence de bois pourri. Tous jurèrent de ne pas retenter l’expérience, encore moins au prochain Halloween.



DES HISTOIRES À MOURIR DEBOUT


« Vous vous souvenez de ces moments où le temps semblait s'arrêter ?
— C'était vraiment quelque chose. Pendant longtemps je pensais halluciner, j'osais pas aller chez un médecin de peur qu'on me prenne pour un fou à lier. Hé doc, parfois le temps déconne, je me retrouve à quelques centimètres de l'endroit où j'étais, sans avoir bougé, vous pourriez remettre l'espace-temps en ordre s'il-vous-plaît ? Nan, la blague. T'imagines.
— J'ai aussi cru que mes dernières synapses avaient lâché. Et au final, y a toujours aucun moyen de les éviter.
— Ça me foutait les jetons. J'avais l'impression étrange d'être observée. Suivie par une ombre, tu vois le délire.
— Raconte pas de trucs comme ça, vous vous souvenez des morts non expliquées qui ont eu lieu au même moment ? Dans les bas-fonds, on racontait qu'un tueur des triades avait certainement trouvé le moyen de s'immiscer dans ces non-moments, de profiter de ces zones d'ombre complètes pour occire en pleine rue, sans jamais être vu.
— Pardon ?!
— Saïn, range tes histoires de péquenaud craintif, quand bien même c'eût été le cas, c'est certainement juste leurs cœurs qui ont lâché... »
Les bribes de paroles colorées de l'assemblée emplissent tout l'espace du cabanon, mais la chaleur humaine peine à faire de même, et je ramène mes genoux contre moi, affalé sur mon banc de fortune comme un éternel adolescent mal à l'aise dans ses membres trop grands. Ernst tarde à revenir, et je ne suis pas fait pour le temps un peu trop automnal de la soirée. Peu convaincu, je frotte mes mains l'une contre l'autre.
Soudain, la porte s'ouvre sur un grincement d'outre-tombe très à-propos, et c'est bien le dernier de notre bande hétéroclite qui s'engouffre dans l'espace trop petit de notre squat d'un soir, s'accaparant tant bien que mal un semblant de mètre-carré syndical d'espace vital.
« Pas trop tôt ! Tu branlais quoi ?
— Les étoiles sont magnifiques d'ici, rien à voir avec le ciel de Serrbelt...
— Vieux, tu sais quand même qu'on est pas venus faire une session poésie, hein ?
— Quoi, tu ne penses pas être à la hauteur pour parler du charme fou des loup-garous ? »
La dernière remarque pique droit dans le lard de l'égo d'Ivan, et est donc forcément l'oeuvre d'Aïssatou, qui considère sa victime d'un air satisfait depuis sa perche habituelle, lovée contre l'épaule de Giada. Renfrogné, le Geek de notre bande se détourne et s'adresse à l'assemblée.
« Plus sérieusement, maintenant qu'on est au complet, qui commence ? »
Une voix basse et douce s'élève. Une fois n'est pas coutume, Mông, agente de son état, ouvre les hostilités.
« Je pense que tu as justement de quoi nous faire peur, Ivan. »
Un soupir, et le russe prend à nouveau place dans le cercle.
« Je sais pas comment l'info est remontée à toi, mais il s'est passé des choses étranges récemment...
Ça a commencé par des signaux binaires un peu partout. Mais aucun de nous n'y a trop prêté d'importance : c'était très aléatoire, on pensait tous qu'un imbécile s'amusait à faire l'intéressant sur les serveurs. Et puis c'est devenu de plus en plus insistant. C'est passé par d'autres réseaux. Et c'est là qu'on s'est vraiment inquiétés. »
Au fur et à mesure que son récit se tisse et nous captive, la voix de notre ami change ; c'est là que ressort son talent de conteur.
« Certains ont commencé à chercher à trouver un sens aux messages et aux inconvénients qu'on avait pu rencontrer. C'était simplement du morse. Des choses très courtes, parfois avec des erreurs. Des appels à l'aide. SOS Des demandes d'information. Qui êtes-vous ? Vous me recevez ? Et ça ressemblait juste au traquenard d'un petit imbécile voulant se tester, on est d'accord. Mais ça commençait vraiment à nous faire peur. Parce qu'on avait beau recevoir ces messages, on n'arrivait pas à trouver leur trace. C'est comme s'ils s'évanouissaient quelque part dans l'éther du réseau. Et pourtant, c'est pas immense, ici, on aurait dû facilement pouvoir le pister, parce que ce n'était pas comme si le ou les auteurs cherchaient à se cacher par des moyens habituels. Et puis petit à petit, les messages se sont espacés. Une de mes amies était vraiment prise par les évènements, et quand la fréquence de postage a ralenti considérablement, elle passait son temps à tenter de traquer la moindre possibilité de remonter la trace. Elle était persuadée que ce n'était pas un simple jeu, mais un véritable appel à l'aide. Quand la dernière tentative d'établir une communication s'est éteinte, elle était devant ses écrans, le regard vide, la larme aux cernes. On ne comprend toujours pas ce qui s'est passé, ni même si cette amie a eu raison ou tort d'autant se laisser emporter. Ç'a été... ç'a été dur pour elle de s'en remettre. »
Lorsqu'il finit, son regard se tourne à nouveau vers Mông, et regard jusqu-là baissé sur sa thermos, elle relève les yeux vers nous, et, dans un souffle, reprend la parole.
« On a retrouvé un de nos gars très mal en point il y a quelques temps. On ne sait pas comment elle est revenue. On l'a retrouvée prostrée, perdue en balbutiements, sans même avoir été notifiés de son transfert. »
J'ai tout tenté pour réussir à appeler à l'aide et mes messages n'atteignaient personne personne personne et j'étais déchiquetée dans le réseau sans réussir à trouver d'issue à l'espace ou au temps aidez-moi où êtes-vous répondez-moi dites-moi que je suis enfin rentrée.
Alors que son regard balaie l'assistance, l'air toujours plus grave, elle reprend.
« Mais ce n'est pas la seule chose étrange qui soit arrivée récemment... »
Et ayant ménagé son suspens, elle nous entraîne à voix basse dans une autre histoire d'agent bloqué entre les dimensions, cette fois-ci figé comme un CD rayé dans la même séquence d'évènement. Un cinéma de quartier, à l'époque des bobines, et les personnes riches et influentes qui y font leurs messes basses. Et puis, toujours, ce moment où l'écran flambe, les coups de feu retentissent, et l'agent voit arriver sur lui la balle qui sonnera son glas, trop rapide pour rêver de l'éviter, trop puissante pour ne pas perforer son crâne de part en part et en éclabousser les murs — et la scène recommence.
D'un bref éclat de rire, je brise impunément le silence qui brise son récit.
« L'Institut, faut vraiment que vous arrêtiez avec ça. Quoi, encore, le même type qui se refait transférer toutes les paires d'années et connaît invariablement la mort dans la décennie parce qu'il est incapable de ne pas finir emmêlé entre gangsters et l'Iwasaki, c'est une de vos blagues estudiantines ? »
Je n'ai pour réponse que son regard impénétrable, et je ne peux empêcher un frisson de parcourir ma colonne vertébrale. C'est au tour de Giada de se moquer de moi.
« Et c'est quoi ta prochaine théorie, l'un d'entre nous est une espèce de monstre horrible ? Regarde-toi, t'as pâli sous ton bronzage ! »
Sous les éclats de rire généraux, je me replie sur moi-même, l'air maussade. Aïssatou est prise d'une crise d'hilarité et s'effondre sur les genoux de Giada.

Au fond du cabanon, Ernst non plus n'est pas capable de s'arrêter, et commence à hoqueter, puis à tousser, de plus en plus incontrôlable. Une main sur son épaule, Ivan s'enquiert.
« Ça va aller ? »
Les yeux de notre ami sont opaques et blancs, sa sclère a noirci et envahi le reste de son visage, et de ses lèvres, le cosmos beau et pur tel que vu depuis les cimes se répand en flots sur le sol de terre battue.




(Hw wryw fd, hq xudl, sdufh tyh fdphurq d uhiyvh gh vh whlqguh ohv fkhvhyb sryu od eodjyh.)

LE COURRIER DES LECTEURS



Un projet à dépoussiérer ?
Un événement à sortir du cercueil ?
Une annonce à veiller funèbrement ?
C'est ici que ça trépasse !

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• BLOODY CANDIES – Drakul Militrov vous accueille dans sa crypte ancestrale et sucrée, le Bloody Candies, où vous pourrez vous faire dépouiller de vos âmes... de vos sous pour vous régaler de confiseries en tout genre. N'hésitez surtout pas à essayer le tout nouveau bonbons, le « Crimson's Kiss », qui vous fera vous sentir comme un vampire au moins une fois dans votre vie mortelle et sentir le sang délicieux de votre victime couler dans votre bouche. Il y en a de tous les goûts : bœuf, poulet, porc et même vegan. Notre cher Igor vous aidera à découvrir l’arôme qu'il vous faut.
/!\ Évitez cependant de l'utiliser en maquillage. Notre testeur l'a fait pour vous et il était tout collant et ce, même après trois douches. Faites bien attention. /!\
(Attention, n'oubliez pas de manger 5 fruits et légumes par jour. Évitez les aliments trop gras, trop sucrés, trop salé. N'oubliez pas de vous brosser les dents trois fois par jour. L'alcool c'est dangereux pour la santé.)


• THE FILM OF THE MONTH – Nous l'attendions depuis longtemps, le nouveau film de David Stephen Romero Carpenter : Panique du futur. Un film où une société surévoluée perd toute sa technologie de divertissement du jour au lendemain. Plus de télévision. Plus d'ordinateur. Plus de chronosrep.net. Le néant absolu.
Menée par la fabuleuse Oumou Siské dans le rôle d'une mère accro aux jeux en ligne et accompagnée par Célestin Herkeimer, campant son fils totalement adepte des réseaux sociaux et en proie à la corvée des tâches ménagères.
Un film qui vous prendra aux tripes et qui dépeindra l'horreur des relations humaines et de la vie réelle.
« Vous êtes sûrs que ça ne nous arrivera pas ? » – Frisson Magazine
« À ne pas mettre entre toutes les mains. » – Les Parapets de l'horreur
Et si ce cauchemar nous arrivait demain... (Un film sponsorisé par les Opportunistes, sans les remerciements des Geeks.)


• ESCAPE GAME – Cette année, la Maison de l'Épouvante revient, mais avec un nouveau patron, Ignace Carpone, suite au départ précipité de son ancien propriétaire. Située cette année dans les montagnes, la bâtisse a été rendue des plus lugubres par une équipe aussi servile qu'hideuse. Les monstres sont campés par de sacrés gros bras et la terreur est omniprésente d’un bout à l’autre du parcours. Mais le plus de cette édition, c'est la recherche d'objets tout au long de l'aventure. Réussirez-vous à trouver et marchander tous les objets, ou vous ferez-vous plumer comme beaucoup d'autres avant vous ? (Toute accusation de casino caché sera sévèrement réprimandée par l'équipe de Monsieur Carpone.)
Voici d'ailleurs le commentaire de notre envoyé spécial : « La maison est vraiment terrifiante, mais certains acteurs tapent un peu fort et... ATTENDEZ ! Où est passé mon portefeuille ? »
Cela donne vraiment envie d'y aller n'est-ce pas ?



exemplaire gratuit – ne pas jeter sur la voie numérique

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