SETH HOOKS
Caractère
Histoire
Cette réminiscence reparaît sans cesse en ton esprit, de plus en plus nébuleuse.
Aujourd'hui, elle se révèle meurtrissure.
Ses traits harmonieux ne s'avèrent plus qu'esquisses évasives en ta mémoire.
La saveur de l'oubli est amer.
Tu l'aimais.
Ou plutôt, l'aimais-tu ?
Tu ne t'en rappelles plus.
Tu as subsisté dix années, pourtant démuni de sa présence.
Elle t'a animé, t'a dirigé, t'as imprégné son talent, et s'est dissipée.
Aujourd'hui, tu persistes à la façonner dans la pierre, et son image, demeure éternellement absente.
Personne ne l'a jamais assimilée comme l'illustre statuaire qu'elle s'avérait.
Elle ne l'a, en réalité, jamais aspiré.
Alors, tu as émergé de l'obscurité et t'es réfugié dans la lumière ; tu as vu ta notoriété croître sans bouleversement.
Tu t'es fait reconnaître, c'était comme honorer sa mémoire.
Frustration et affliction s'emmêlaient pour mieux te submerger ; pour rien en ce monde elle n'aurait pu s'éterniser dans l'ombre. Alors, tu as entrepris d'étinceler pour elle.
Était-ce finalement ton ultime révérence à son égard ?
Dix années plus tard, tu n'es plus celui-là.
Tu as prêché un adieu à cet être fébrile cloîtré dans un mutisme hermétique ; adieu à cette éclipse de flamme en ton sein.
Ton âme d'artiste a finalement suscité un esprit destructeur et chaotique, c'est inexplicable ; tu te noies dans une félicité singulière, et c'est comme si rien ne pourra jamais plus te léser.
Tu te reposes sur cette opulence qui s'offre à toi, tu baignes dans une sphère bien distincte maintenant, dénué de ton entourage ; mais que t'apportait-il réellement, à part un abandon constant ?
Ceux que l'on nomme « famille », ont-ils jamais été présents ?
Et même quand ils se tenaient face à toi, ils étaient insignifiants ; viciés par l'avidité, les mœurs, … et toi, tu étais là, désintéressé, insipide, et amorphe.
Aucune similitude.
Aucune affection.
Le vide.
Finalement, on t'a soutiré à ce cosmos qui t'a démuni de ton unique astre.
Est-ce une résurrection ? …
Tu as affleuré ici, le public te semble plus diversifié ; ta diaspora s'harmonise avec ta psychologie malléable.
Et pourtant.
Tu te surprends encore, quelques fois, lorsque l'aurore est encore émergente, à te traîner sur la voie de sa dernière demeure.
Et là, tu te rappelles.
Elle n'est plus là.
Et tu n'appartiens plus à son monde.
Tu t'interroges alors :
« Aujourd'hui, quelle est ma raison de subsister ?
Je ne le sais pas, ou peut-être pas encore.
Mais, je désire, sempiternellement, effleurer la douceur du marbre sous mes doigts.
Un jour, peut-être, te trouverai-je une substitue ?
Une âme que j'affectionnerai à nouveau, et façonnerai somptueusement.
Une nouvelle muse.
Et je n'oublierai jamais son visage.
Ce jour-là, je te dirai adieu.
Ce sera un nouveau jour. »
Tu t'abstiens de conter cette bribe de ton existence, personne ne décèle véritablement ton cœur meurtri.
Peut-être un jour.
Quand tu te seras échoué ; quand la maîtrise succombera à son tour.
Encore une fois, tes phalanges saignent.
Tu continues de les briser contre la pierre, car tu ne parviens à rien.
Cesse de t'efforcer.
L'espérance est trahissante, elle aussi.
Byal, premier compte sur chronosrep. Je n'ai ni âge, ni sexe.
pour le moment.
en théorie, j'suis assez avenant, mais j'vais faire genre j'suis so dark parce qu'askip c'est cool.
la bise.