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Règle numéro 1 du Leviathan : il est interdit de parler du Leviathan... ah non, ça, c'est celle du Fight Club. (Santiago)

Lun 21 Mar 2016 - 18:52
Santiago

Santiago Kovac

feat Steven Starphase | Kekkai Sensen

Caractère

L'adaptabilité est et a toujours été la qualité principale de Santiago. Celui-ci ne serait certainement pas parvenu là où il est aujourd'hui s'il n'avait pas été doté de cette formidable capacité à dire ce que les autres veulent entendre et faire ce qui doit être fait. Les contraintes ne sont pour lui pas des chaînes, rien que des règles du jeu avec lesquelles il compose à l'envi. Là où d'autres voient des problèmes, lui envisage déjà les solutions. Cette souplesse d'esprit est remarquable et assure à Santiago une position privilégiée au sein des gangsters tout comme de bonnes relations avec les personnes n'appartenant à sa diaspora. En effet, s'il y a une leçon qu'il a bien retenue, c'est qu'il vaut mieux faire passer le profit avant les opinions.
Discret et effacé, Santiago n'est pas souvent celui qu'on voit, mais on retient son nom. Il n'est pas toujours nécessaire de se mettre en avant : Santiago considère que ce comportement correspond à deux types de personnes, les leaders nés et les imbéciles. N'étant ni l'un ni l'autre, Santiago préfère rester dans une demi-obscurité protectrice. Il n'a de toute façon plus rien à prouver, sa réussite parle d'elle-même. Le taxer de manipulateur serait tout de même exagéré : les intrigues et les mensonges ne font pas partie des occupations de Santiago. Il laisse ces bassesses à des personnes plus compétentes que lui. Lui se contente de fournir le cadre des négociations, rien de plus.
Beaucoup de personnes voient en Santiago un homme d'affaires qui construit sa fortune sur les pulsions destructrices des hommes. Cette vision n'est pas inexacte : Santiago a parfaitement conscience qu'il répond à un besoin humain de déchaîner sa violence dans un cadre contrôlé. Habité par le sentiment d'être utile à la société, il ne voit pas de raison de ressentir de la honte pour ce qu'il fait, ou ce que d'autres font à la place. Il prône au contraire une totale décomplexion en la matière. Là où les gens se trompent, c'est que Santiago n'est pas né avec le sens des affaires : il l'a progressivement acquis avec les années en écoutant les conseils avisés d'Al Capone, à tel point que Santiago considère le parrain comme un modèle qu'il s'efforce de reproduire à son niveau.
Santiago a un don pour juger les gens. Cela ne s'arrête pas uniquement aux qualités guerrières : si Santiago est capable de dire en un coup d'œil si vous êtes ou non un bon combattant, il devine beaucoup de votre personnalité et de votre histoire personnelle rien qu'en vous voyant. Cela lui arrive de se tromper, mais la plupart du temps, ses déductions sont justes. Ce n'est cependant pas une raison pour se servir de ces informations contre vous : Santiago passe sous silence. La connaissance est en effet un pouvoir dont il faut user avec parcimonie, et Santiago a bien compris que se taire ce qu'il sait était la meilleure façon de gagner la confiance des autres. Et de se préserver par la même occasion.

Bien qu'il soit très abordable, mieux vaut éviter de considérer Santiago comme une personne gentille : le Chilien ne rentre décidément pas dans cette case. Son plus gros défaut serait sans doute l'extrême possessivité dont il fait preuve pour ses domaines réservés. Touchez à l'un d'entre eux, et vous ferez de lui votre ennemi mortel. Rancunier, Santagio a la mémoire longue, et il vous tiendra rigueur de vos torts toute votre vie : il est donc très facile de briser définitivement des liens que vous avez mis des années à construire. Songez également que si Santiago ne pénètre pas lui-même dans son arène souterraine, cela ne signifie pas qu'il n'a jamais cassé une gueule ou deux. Il n'est peut-être pas le plus fort, mais il sait se débrouiller. Il faut bien avoir une certaine autorité pour séparer deux adversaires un peu trop enflammés, après tout.
Il est en tout cas évident que Santiago est le genre de personne à avoir un côté sombre, camouflé sous une épaisse couche de bonhomie. On ne sait pas vraiment ce dont Santiago est vraiment capable, mais il est sûr que ce n'est pas très joli. La façon dont il se mêle de la vie des personnes auxquelles il tient en donne cependant un aperçu. Santiago prétend diriger leur vie dans les moindres détails, être au courant de tout ce qui leur arrive, et n'accepte pas qu'on lui résiste. Il le fait par gentillesse, parce qu'il veut aider, mais ses méthodes sont mauvaises, presque malsaines, et sont à l'origine de nombreuses tensions et conflits.
Mais avec un peu de chance, vous n'aurez jamais affaire à ce côté de lui.

Santiago

Âge: 41 ans
Naissance: 15/12/1957
Arrivée: 26/06/1978
Présence en ville: Vingt-et-un ans.
Nationalité: Chilien.
Métier: Propriétaire du Leviathan, club huppé organisant des combats souterrains.
Statut civil: Libre comme l'air.

Groupe: Gangsters
Section: Leviathan.
Rang: Membre, ancien chef de gang.
Nom de code: Dr. Leviathan.

Taille: 1.95
Corpulence: Très mince. Peut-être trop.
Cheveux: Bruns.
Yeux: Marrons.
Autres: Plusieurs tatouages sur le corps, parce qu'il a la classe.

Histoire

Pallatine, de nos jours
Le garçon entra d'un air hésitant dans le Leviathan. C'était la première fois qu'il osait se rendre dans ce lieu, et il ne pouvait s'empêcher d'éprouver de l'émerveillement face à la richesse du décort, constitué de sculptures de bois noble et à coup sûr coûteux et de tapisseries de tissus soyeux et veloutés. Le garçon se sentait déplacé dans cet environnement, comme si la modestie de sa tenue et ses manières populaires étaient une injure au luxe du club. Les regards des clients sur sa nuque lui semblaient lourds ; il devait pourtant parvenir à les supporter, et oublier que ses pas raisonnaient sur le parquet parfaitement ciré. Sans la discrète musique d'ambiance, il aurait eu l'impression d'être seul au milieu d'une meute de loups affamés. Au prix d'un effort surhumain, le garçon atteignit finalement le bar, mais le moment de se relâcher n'était pas encore venu : le plus dur restait à accomplir :

« Le Dr. Leviathan ? Il est juste là. » fit l'employé en désignant une table isolée sur la gauche.

Le garçon déglutit. Il ne savait pas pourquoi ce grand homme mince à l'allure soignée installé à l'écart des autres l'effrayait un peu. Il avait pourtant l'air gentil, ce Dr. Leviathan, mais savoir que des types s'étripaient en sous-sol par sa faute parvenait à jeter une ombre sur lui. Le garçon sursauta lorsque le Dr. Leviathan lui fit signe de s'approcher, un grand sourire aux lèvres. Il avait vraiment l'air sympathique.

« Bienvenue au Leviathan, mon garçon. Je suppose que tu es là sur recommandation d'Al ?
- O-oui... bredouilla l'intéressé.
- Bien. As-tu déjà eu l'occasion de te battre ? Rien qu'une rixe de rue par exemple. »

Le garçon prit son inspiration. L'heure était venue de prouver ce qu'il valait, et il était hors de question de se ridiculiser au moment fatidique. Il ne voulait pas passer pour un privilégié n'ayant jamais eu à faire le moindre effort de sa vie, et c'est avec anxiété qu'il répondit :

« Oui, monsieur, souvent. »

Ce que le garçon ne savait pas, c'était que le regard du Dr. Leviathan l'avait déjà percé et à jour, et il savait qu'il mentait. Il n'avait aucune expérience : cela se sentait à sa façon timide de se tenir, à la pureté de son corps qui n'avait jamais eu l'occasion de se prendre un coup. Il faudrait se montrer clément avec lui pour sa première fois : un adversaire trop fort aurait tôt fait de l'envoyer mordre la poussière en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Tout cela, le Dr. Leviathan l'avait enregistré, sans rien dire, pour ne pas gâcher les efforts du garçon. Ce dernier pensait avoir réussi à le tromper.

« Alors suis-moi. Il est temps que je t'explique les règles. »

Le Dr. Leviathan l'amena vers l'arrière, où se trouvait la porte vers l'arène. Le propriétaire la déverrouilla et lui fit signe de passer devant lui. Le garçon s'engagea dans les ténèbres – puis le Dr. Leviathan alluma la lampe, et ils descendirent les escaliers. Ce fut le moment que choisit le Dr. Leviathan pour expliquer les règles :

« Au Leviathan, tu as la possibilité de combattre des adversaires de ton niveau. Tu commences avec une étoile, et au fur et à mesure que tu progresses, tu en gagnes de nouvelles. Il y en a dix en tout à gagner, et crois-moi, ceux qui atteignent ce niveau sont des bêtes de guerre. Tu as le droit d'utiliser tous les arts martiaux de ton choix, et même inviter une nouvelle technique si tu es ce genre de génie, mais l'usage de toute arme est formellement interdit. Et bien sûr, tu n'as pas le droit de tuer tes adversaires, ce serait très mal vu. »

Ils arrivèrent alors dans l'arène, une immense salle souterraine composée de plusieurs espaces de combats. Autour d'eux, des hommes en costume s'assemblaient pour discuter à voix basse. Juste avant que le Dr. Leviathan n'entre dans la salle, il eut le temps de préciser :

« Ne t'étonne pas de la présence des spectateurs : si tu n'es pas combattant, tu as également la possibilité de prendre des paris sur les combats. Mais mieux vaut avoir de quoi parier, ça monte haut chez nous. »

Le Dr. Leviathan partit d'un rire léger qui montrait à quel point tout cela l'amusait. Il désigna l'organisateur des combats, que le garçon devait aller voir pour entrer dans l'arène, puis il poussa le jeune de l'épaule. Celui-ci se retourna par réflexe et fut surpris de constater l'air très paternel du Dr.

« Permets-moi de te souhaiter une nouvelle fois la bienvenue au Leviathan. Bon séjour parmi nous. »

Chili, Terre
Enfant, il s'était perdu dans la montagne. Les recommandations de ses parents de ne pas s'éloigner du village lorsqu'il partait jouer dehors lui étaient alors revenues en tête, mais il était trop tard, le mal était fait. Santiago ne reconnaissait plus le chemin qu'il avait emprunté pour venir jusqu'à la corniche en forme de dent de renard : en revenant sur ses pas, il s'était rendu compte que le sentier s'étrécissait pour s'achever sur une impasse. Un peu plus haut, il se divisait plusieurs fois en divers embranchements, ce qu'il n'avait pas remarqué de prime abord, et la végétation, plutôt abondante à cette altitude d'étage montagnard, n'était à ses yeux qu'un entrelacs de branches vertes et brunes. Le Nord et le Sud n'étaient plus que des points cardinaux qu'il était incapable de repérer : sa maison pouvait être aussi bien à gauche qu'à droite. Son seul point de repère avait été la corniche, et cela ne l'avait pas beaucoup aidé, puisqu'il désirait s'en éloigner. Et même celle-ci avait fini par disparaître, après avoir tenté de nombreux chemins au hasard. Santiago avait faim, il avait froid, mais ce qu'il craignait par dessus tout était de faire la rencontre d'un puma. Ses parents lui avaient dit qu'il en rôdait parfois autour du village, et à présent qu'il était seul et perdu, Santiago redoutait de croiser la route de l'un d'eux. Il savait qu'un félin se ferait un plaisir de planter ses crocs dans sa tendre chair d'enfant.
La nuit tombait, couvrant la Terre d'un voile ténébreux. L'obscurité grandissante avait pour effet de rendre Santiago plus sensible aux sons de la nature, puisque quasiment aveuglé par le noir environnant. Le contact du bois dans son dos était en revanche rassurant : il avait trouvé une vieille souche contre laquelle s'appuyer lors des dernières heures du jour et n'était pas décidé à en bouger pour l'instant. Il avait l'illusion que le bois était gorgé d'une chaleur qu'il lui restituerait petit à petit au cours de la nuit, peut-être même qu'il pourrait le protéger si quelque chose de dangereux s'approchait de lui. Mais ce n'était pas le cas, et les grondements nocturnes avaient fini par l'inquiéter. Santiago était persuadé qu'il finirait dévoré avant le petit matin.
Puis il avait vu la lumière. Une lumière chaude et douce dans le lointain, comme celle des habitations. Santiago s'était d'abord dit qu'il était en train de rêver, qu'il désirait tellement trouver un refuge civilisé qu'il s'en imaginait un. Mais lorsqu'il fermait les yeux, la lumière disparaissait, et lorsqu'il les rouvrait, elle revenait. Il se convainquait peu à peu qu'elle était réelle, qu'il y avait bien quelqu'un à quelques mètres de lui, et qu'il devait parvenir à rencontrer cette personne. Cette pensée tout autant que la peur lui donna la force nécessaire de s'arracher à sa souche et à s'avancer vers la lumière.
Marcher sans voir devant soi était une expérience troublante : à chaque pas qu'il faisait, Santiago n'était pas certain que son pied atterrirait sur la terre ferme. Un filet d'eau, un animal endormi, et d'autres monstruosités sans nom peuplaient sans doute le sol. Il marchait parfois sur quelque chose de bourbeux qui lui retournait l'estomac. Il se prenait quelquefois une branche trop basse ou tombante qu'il n'avait pu voir dans l'obscurité. Mais tous ces obstacles n'étaient rien : Santiago n'avait pas aussi peur qu'il aurait dû. Il ne se sentait évidemment pas rassuré, mais plein de courage. Rien ne pourrait l'arrêter.
La lumière provenait d'une bâtisse si petite que l'on peinait à croire qu'une personne puisse y vivre. Et pourtant, c'était le cas : lorsque Santiago frappa à la porte en bois solide, un homme vient lui ouvrir. L'ermite. L'homme qui avait quitté le village vingt ans plus tôt pour entamer une retraite spirituelle au pied de la montagne. L'enfant avait toujours cru que les ermites étaient des vieillards barbus aux cheveux blancs, mais celui-là ne correspondait pas vraiment à cette description. Il était beaucoup plus jeune, la quarantaine peut-être, cinquante ans au plus. Il n'était pas barbu, mais portait une moustache bien taillée. De petits yeux porcins le regardaient derrière des lunettes à écailles, lui donnant l'air d'être resté étudiant malgré les années. Sa tenue était plus originale : ni jean, ni chemise, mais un pantalon en toile et un pull  fabriqué artisanalement. Il ne s'habillait pas comme le papa de Santiago, mais n'avait pas l'air étrange pour autant. Ce qui l'était en revanche, fut l'absence de surprise dans ses yeux lorsqu'il vit un petit garçon frapper à sa porte en pleine nuit. Santiago n'était pas le premier visiteur égaré qu'il accueillait sous son toit, comme lui expliqua l'ermite en lui servant un peu de lait chaud. Souvent, les villageois venaient se perdre près de chez lui et le repéraient grâce à la lumière diffusée par son logis. Tout y paraissait d'ailleurs si artisanal, même pour les années 1960 : l'ermite n'avait même pas l'électricité. Les produits manufacturés étaient rares : un chaudron, un couteau, et son réchaud. Tout le reste semblait avoir été fait de ses mains. Santiago trouvait cela fascinant. Cela faisait passer l'angoisse qu'il avait ressentie lorsque l'ermite lui avait expliqué qu'il n'avait pas le téléphone, mais qu'il le ramènerait chez lui lorsque le jour serait venu. En attendant, il envoya Santiago au lit, non sans lui avoir au préalable fourni une collation légère pour calmer sa faim.
Le trajet de retour s'était fait sous la chaleur du soleil, dans le silence le plus complet. Les tentatives de Santiago pour lancer la conversation avaient été des échecs. L'ermite désirait profiter du silence de la forêt broussailleuse et ne tolérait aucun dérangement. Santiago s'était donc contenté d'observer le paysage sans y trouver la moindre familiarité. Jusqu'au moment où il se rendit compte qu'il se souvenait de la route qu'il empruntait, et que l'ermite ne l'avait pas trompé. Le village, bientôt, fut en vue, et l'ermite préféra arrêter là, expliquant qu'il avait beaucoup de route à faire avant de retourner chez lui.
Il l'abandonna sur ces paroles énigmatiques :

« Quand j'étais plus jeune, on m'a proposé de partir vers un monde meilleur, et j'ai refusé, car c'était un voyage sans retour. Je ne pouvais pas partir sans laisser derrière moi tout ce que j'avais fait ici. À présent, je le regrette, et il est trop tard, car on ne me refera plus la même proposition. » Une pause. « Si un jour, quelqu'un te propose de partir à ton tour, accepte. Il n'y a rien de bon en ce monde qui ne gâte avec le temps. »

Santiago avait cru à l'époque que l'ermite parlait de mourir et avait accueilli ses paroles avec malaise.
En retrouvant ses parents, Santiago avait compris que la peur qu'il avait ressentie était infime en comparaison de l'angoisse qui s'était emparée de son père et de sa mère. Eux étaient terrifiés à l'idée que leur bambin puisse s'être retrouvé dans l'estomac d'un puma enragé. Derrière les larmes, la colère contre sa témérité s'était faite toute petite, si insignifiante en comparaison de la joie de l'avoir retrouvé.
C'est peut-être à ce moment-là que Santiago a également compris qu'il était différent des autres.

Pallatine, 1994
C'était un piège.
Sinon, pourquoi l'enfermerait-on à peine arrivé à Pallatine ?
Santiago avait cru qu'il trouverait un travail honnête en se fondant dans cette nouvelle ville. Mais à peine arrivé, on l'avait mis au rebut, en attendant de voir s'il était apte à la cité, sans un mot d'explication. Santiago n'avait jamais vécu situation pareille : il la vivait donc comme une injustice qui n'attendait que d'être réparée. C'était la toute première fois qu'il était privé de sa liberté, sans aucune possibilité d'agir sur son destin, et il avait trouvé l'expérience particulièrement éprouvante. Il espérait bien ne plus jamais la revivre.
Mais non, ce n'était pas un piège, on l'entraînait simplement à la vie à Pallatine... car il y fallait un entraînement. On y apprenait une nouvelle langue qui n'avait rien de chantant, des règles qui n'avaient rien de logique, et on lui faisait découvrir une technologie qu'il avait du mal à accepter, alors qu'il avait la preuve qu'elle était réelle. Santiago ne pouvait pas vraiment se plaindre de la situation : certains venaient d'époques plus anciennes que la sienne et avaient encore plus de mal à s'habituer à ces innovations. D'autres venaient d'époques beaucoup plus récentes et leur accordaient parfois un regard de mépris, considérant ces objets magiques comme des items archaïques. Santiago doutait du bien-fondé de sa décision : l'ermite ignorait tout de l'entraînement que la nouvelle vie imposait, sans quoi, il n'aurait jamais regretté d'être resté sur Terre.
Et plus le temps passait, plus Santiago détestait la ville.
Relâché quelques huit mois plus tard avec un permis de séjour, Santiago avait l'impression d'être un criminel retrouvant sa liberté, alors qu'il n'avait jamais commis aucun crime. Ce traitement lui parut d'autant plus injuste lorsqu'il eut l'occasion de voir qu'à Pallatine, la loi ne régnait pas en maître, et que l'on pouvait être de la pire espèce possible sans jamais être inquiété. L'Institut et les Altermondialistes, concept que Santiago ne connaissait pas, et qui aurait pu lui plaire si ces gens n'avaient été si hypocrites, se disputaient un contrôle partiel de la ville tandis que des gangs criminels essayaient de tirer leur épingle du jeu chacun à leur manière. Pallatine était une anarchie, un chaos bouillonnant qui ne ressemblait en rien à la vie idéale qu'on lui avait promis. N'eût été le travail administratif que l'Institut avait bien voulu lui fournir, Santiago aurait pensé qu'il avait été trompé. Mais on lui avait promis un travail, et au moins cette promesse-là avait été remplie. Cela voulait bien dire quelque chose.
Il avait donc décidé de laisser sa chance à Pallatine, mais également de jouer selon les nouvelles règles du jeu qui s'offraient à lui. Changer radicalement de style de vie n'était pas chose aisée, mais depuis son arrivée, Santiago ne se sentait plus le même : on l'avait dépossédé d'une partie de sa personnalité et il avait désormais la lourde tâche de s'assurer que cela ne se reproduirait plus jamais. Armé de sa prudence et de son intelligence, Santiago avait commencé à se tracer sa voie. Et c'était presque par hasard qu'il avait fondé le Leviathan un an après son arrivée.
Le Leviathan. Il avait été tout et rien à la fois avant de devenir le club que les gangsters possédaient. C'était devenu un gang, mais à l'origine, c'était bien plus que cela. Un refuge pour les personnes brisées par la vie. Comme Santiago, les hommes et les quelques femmes qui avaient rejoint le Leviathan étaient habités par le dégoût de Pallatine et l'envie de se venger, d'une façon ou d'une autre. Rassemblés pour apprendre à se battre ou à se défendre, le profil de ses membres était varié, allant des petites crapules sans emploi aux jeunes commerçants désirant protéger leur boutique. Du haut de son trône, Santiago observait ces petites vies prendre le contrôle de leur destin avec suffisance. Il se sentait comme un dieu à qui on avait donné un pouvoir unique. Il avait relâché le contrôle pour voir ce que cela donnait. Les choses avaient dégénéré, et c'est ainsi que son organisation était devenue criminelle. Et pourtant, cela ne dérangeait pas vraiment Santiago. Pallatine méritait bien le désordre qu'il infligeait.
Le Leviathan lui avait redonné goût à la vie. La nostalgie de son Chili était moins forte, à présent qu'il avait un toit pour vivre et des amis. Il manquait encore un peu de fonds, mais était-ce vraiment important ? Santiago avait d'autres besoins, celui de voir les autres s'activer autour de lui et de pouvoir les observer en secret, par exemple. Il développait son propre style pour diriger un groupe : un peu en retrait, mais toujours présent, ouvert à la discussion, mais capable de clore la question à coup de poings s'il estimait qu'il avait raison, préférant attendre plutôt que de prendre des décisions à la légère.

L'arrivée d'Al Capone à Pallatine allait cependant changer la donne : bien décidé à reproduire son empire, le plus célèbre gangster au monde s'était mis en tête de s'accaparer tous les petits groupes criminels non-asiatiques pour s'éviter de devoir repartir de zéro. Une très bonne idée du point de vue de Santiago, mais qui ne l'arrangeait guère : le Leviathan avait été l'un des tout premiers groupements visés par le nouveau venu, au grand désarroi de son chef qui ignorait comment gérer la situation.
Il y avait eu du sang. Beaucoup de sang versé pour rien. Le Leviathan voulait se battre : Santiago était incapable de les en empêcher. Sombre période où Santiago avait perdu quelques uns de ses meilleurs alliés. Le Chilien n'aimait pas la violence inutile, et dès qu'il avait senti que son groupe, sévèrement touché par les combats de rue, était prêt à céder, il avait engagé, à contre-cœur il est vrai, des pourparlers avec le mafieux italien, lesquels s'étaient achevés par une perte d'indépendance de Santiago, et l'intégration du Leviathan au gang nouvellement constitué.
Santiago n'allait pas regretter son engagement : Al avait le sens des affaires et beaucoup d'idées pour améliorer la petite structure du Leviathan. Il avait ainsi proposé de revoir le mode de fonctionnement du groupe, en le transformant en bar couvrant les activités délictueuses du sous-sol. Il avait même offert un établissement qu'il avait obtenu d'une façon ou d'une autre, pour démarrer son activité. Ce qui était bien pensé, car Santiago était parfaitement taillé pour ce rôle. Et c'est ainsi que le nouveau Leviathan était né.
Dirigé par le discret Dr. Leviathan, le bar était ouvert à tous, car on ne refusait jamais une source d'argent extérieure. L'arène souterraine cependant était réservée à une poignée de privilégiés. On y entrait sur recommandation, ou sur invitation du Dr. Leviathan lui-même. Santiago prenait en effet la peine d'inviter quelques uns des combattants les plus illustres de la ville pour assurer son succès. Et cela fonctionnait. En 2005, Santiago avait fait évolué le bar en club huppé. Les tarifs augmentaient, mais les gangsters y étaient toujours accueillis généreusement par Santiago. Tel était après tout la nature de l'accord qu'il avait passé avec Al Capone, et en quinze ans, il n'avait jamais eu à s'en plaindre.

Chili, Terre
Quelle petite vie tranquille menée sous la direction d'une dictature érigée en 1973. Haut perché dans la cordillère, le village de Santiago était autrement plus calme que la capitale du même nom. La présence militaire s'y faisait beaucoup plus légère, et même si le chômage faisait des ravages à cause de la nouvelle politique économique, il restait toujours des travaux à faire pour survivre. L'agriculture vivrière n'avait pas encore dit ses derniers mots et apportait au village les ressources nécessaires pour vivre.
Santiago s'était rendu à Santiago pour ses études – son prénom n'avait pas manqué d'attirer l'intérêt de certains- à dix-sept ans à peine. Il avait découvert une ville très militarisée, entièrement sous le contrôle de la junte, où la vie culturelle avait déserté et où il valait mieux ne pas clamer haut et fort des opinions controversées. Ce n'était pas vraiment un problème pour Santiago, qui n'était pas le genre de personne à s'attirer des ennuis. Doté d'une prudence à toute épreuve, le jeune homme entretenait même des relations très cordiales avec les militaires. Il comprenait que la pauvreté qui frappait le pays et la privation de liberté poussaient les esprits à vif, mais Santiago n'était pas partisan d'une révolte – il était d'ailleurs trop tôt pour y songer. Le pays se relevait à peine du coup d'État de Pinochet et pleurait les nombreuses victimes de sa folie meurtrière. Santiago ne se sentait quant à lui pas du tout concerné : tout ce qui l'intéressait était de mener la vie qu'il désirait, et il était prêt à faire beaucoup de concession pour atteindre son but.
Car que Santiago voulait faire de sa vie était simple : travailler sur les codex incas que le pays avait pu conserver. Bon nombre d'entre eux avaient été perdus lorsque les colons espagnols avaient mené une politique de table rase des culture amérindiennes pour imposer leur religion, mais il en restait encore quelques uns dignes d'intérêt. Santiago le savait, ils avaient déjà fait l'objet d'études nombreuses, à tel point que l'on aurait pu croire que le sujet était clos, mais il ne désespérait pas et entendait poursuivre dans cette voie. Il hésitait entre une approche linguistique, qui aurait pu lui permettre d'étudier la façon dont les Incas représentaient leurs pensées par le biais de ces symboles, ou une approche archéologique, avec l'espoir de découvrir un nouveau haut-lieu de cette culture perdue.
Il connut donc une belle désillusion à la capitale, où il apprit que personne ne s'intéressait à son projet, et qu'il y avait franchement plus utile que de travailler sur une civilisation éteinte. Santiago avait de beaux rêves, mais il valait mieux commencer plus humblement par étudier ce qui était proche de lui. Et comme tout le monde le sait, les dictatures n'étaient pas les régimes les plus favorables à l'étude de l'histoire, sauf à s'en servir pour glorifier le régime. En tout cas, Santiago n'apprécia pas ses études, qui ne correspondaient pas à ses attentes. Il n'avait pas la patience d'attendre d'être reconnu pour pouvoir décider tout seul de ses sujets de recherche.
Il lui fallait donc chercher une autre voie qui collerait mieux à ses envies. Mais en période de fort chômage, la reconversion était difficile. Santiago pouvait se lancer dans une formation pour un emploi qui recrutait à ce moment-là, mais comment être certain que ce serait encore le cas dans un an ou deux ? Les économistes du gouvernement semblaient incapables de gérer la situation, et pour Santiago, le pays allait droit dans le mur. Cela n'aurait eu aucune importance pour lui s'il n'avait pas été certain que l'impact aurait des conséquences sur sa petite existence.
Et puis était venu le jour où la solution s'était présentée à lui. Pendant longtemps, Santiago s'était remémoré les dernières paroles de l'ermite, qu'il avait toujours trouvées gênantes. Bien qu'incapable d'en comprendre le sens, il n'avait pu se départir de l'étrange impression qu'un jour, elles trouveraient des échos. Il était persuadé que rien ne pourrait l'inciter à quitter son pays natal. Pourtant, il y venait petit à petit.
Alors, quand la proposition était venue, Santiago était fin prêt. Plutôt que de vivre sans le sou au Chili, ne valait-il pas mieux partir dans cet autre monde, où des possibilités infinies s'offraient à lui ? Sans un regard en arrière, ni d'adieux formulés à sa famille, Santiago était parti.
Et il ne l'avait jamais regretté.

DC Naga. Les altermondialistes n'étaient pas assez populaires, donc j'ai décidé de faire un tour chez les gangsters. Oui, ce personnage n'est pas original pour un sou, et je me sens presque ridicule d'arriver après deux DC geeks géniaux, mais je survivrai. Vous avez vu, il y a toute une partie de ma fiche qui ne sert à rien, mais j'avais envie de l'écrire. Sinon, je devais raconter comment j'ai vu Fight Club, eh bien c'est simple, une soirée seule avec mon père tandis que la mère et la sœur étaient en sortie, jusque là tout va bien... sauf que je jouais aux Sims en même temps. Oui, je fais souvent quelque chose d'autre quand je regarde un film, maintenant Shusei peut me tuer pour ce manque de respect considérable à ce chef d'œuvre.

Lun 21 Mar 2016 - 18:54
mdrrr FIGHTCLUB ce sale film
je t'aime toujours autant mon prince
j'ai pas lu mais je voulais être #1
oui je sais je suis une grosse gamine
i love yuuuuuuuuuuuuuuuuuu ♥♥♥♥
Lun 21 Mar 2016 - 18:58
Je lirai tout quand j'm'occuperai de toi mais.
STEVEN. J'AIME TROP CE PERSONNAGE et ses tatouages/cicatrice. Tombe J'approuve totalement ce merveilleux choix d'avatar.
Il est trop classe, arrête de te dénigrer. Ö
Maintenant, faut que Jia fasse sa fiche. Malicieux
Lun 21 Mar 2016 - 19:02
Bon je peux pas vraiment lire non plus pour le moment mais BIENVENUE SUR TON PROPRE FORUM 8DD /sepend/
Plein de coeurs et d'arc-en-ciel sur toi ♥
Lun 21 Mar 2016 - 19:04
LES GANGSTERS LES MEILLEURS DKKLXCUSIFUSFUDS CE DC EST TROP CLASSE B Y E ceci est une réponse constructive
Lun 21 Mar 2016 - 19:10
La même chose que pour Zach, je suis ici pour envoyer de l'amour sur ta fiche alors voilà.

TON VAVA : MAGNIFIQUE. Cœur Cœur
Le caractère est aussi cool Cœur
Ton histoire. Mamma Mia, c'est un sacré pavé que tu nous as fait là, mais c'était cool, et j'ai beaucoup aimé la narration Cœur Cœur

Rebienvenue à toi aussi Cœur
Lun 21 Mar 2016 - 19:23
Merci, vous êtes choux. I love you
Vous méritez bien des remerciements individuels.
Chanel, ma princesse, merci de ton amour. ♥️
Seung, va l'harceler toi-même si tu veux, bon, ben bonne chance avec ma fiche.
Ozo, merci pour les arcs-en-ciel et les cœurs. ♥️
Vasile, je vous rejoins. Héros mais c'était très très constructif
Wilhelm, tant d'amour, je pleure, merci. Pleure
Lun 21 Mar 2016 - 19:32
Ose encore te plaindre de ton personnage. Ö  Mais je le trouve vraiment bien construit, avec un caractère complexe et une histoire non linéaire (enfin Tombe ). L'idée du fight club Léviathan est excellente et tout le passage sur le Chili a fait palpiter mon cœur d'historien. Agonise

Santiago Kovac

a reçu son permis de séjour à Pallatine

icon 100*100

Ce permis de séjour vous donne le droit de résider à Pallatine, de trouver un emploi et d'appartenir à une diaspora. Il atteste que vous êtes apte à vivre par vos propres moyens en ville. Nous vous rappelons que ce permis est obligatoire pour toutes vos démarches administratives auprès de l'Institut.

Si vous trouvez cette carte, merci de la déposer à l'Institut.

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Lun 21 Mar 2016 - 20:52
(bjr c'est moi la fille qui poste qu'après les validations oklm)
(et j'ai capté que Santiago c'est la capitale du Chili ; est-ce que je suis stupide de m'être dit que c'était bizarre si on a une française qui s'appelle Paris ? /fuit)
EN TOUT CAS LE CHILI C'EST COOL et toute son entreprise aussi, que d'animation ehhh. Rebienvenue, donc ♥
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