Mar 29 Mar 2016 - 23:12
conf-érence
sujet comm-un #1
alois vs les adultes
La petite sauterie qui se tramait à l’institut, alois était pas du tout au courant. Tssss. Les adultes, ils l’incluaient jamais dans leurs délires, et ils complotaient toujours dans son dos comme les vils comploteurs qu’ils étaient. Il avait pas prévu de venir (prévoir des trucs c’est pas son style tu vois) mais comme il passait dans le coin et que la lumière du hall l’intriguait, et qu’alois c’est un peu un gitan dans l’âme, il avait pris ça pour une invitation et il était rentré. Tellement de monde dans cette pièce wallah. On se serait cru à la messe, mais sans le vin et les chips. Les gens debout qui chuchotaient entre eux, l’atmosphère pesante, tout ça… on aurait dit qu’ils attendaient quelque chose, le petit jésus, la parole divine, je sais pas quoi, mais un truc de ouf c’est sûr. Alois se glissa dans le hall telle une anguille. Il tenait, coincé sous son bras, un manuel de mathématiques oublié la veille dans une salle de classe. Parce qu’on s’en doute, la racaille de saint-juré ne se promenait pas là par hasard, hein, il allait pas se bouger le cul jusqu’à l’institut par pur plaisir. Une heure plus tôt, oublier ses affaires, ça le bidonnait. Il trouvait ça drôle, ah ah, les manuels scolaires, quelle blague ! Les livres ça servait à rien, il en avait pas besoin, des livres. C’est à ce moment précis que tante madeline lui flanqua un gros coup de pied au cul en hurlant quelque chose comme « ET TES DEVOIRS ALORS, TU VAS LES FAIRE COMMENT TES DEVOIRS, VA CHERCHER TES AFFAIRES PETITE MERDE » et alois courut à toute allure jusqu’aux portes de la svensson academy, parce qu’attention, elle était très, très sérieuse la madeline, et elle pratiquait le kick boxing. Tout ça pour dire qu’il tenait ce foutu bouquin sous ses aisselles, jusqu’à ce qu'il lui échappe et tombe sur le sol. Il se baissa pour le ramasser mais déjà quelqu’un posait sa sale pompe dégueulasse dessus, vas-y, le respect c'est tellement mort, alors il tira de toutes ses forces sur la couverture pour l'en déloger, sans se préoccuper de l'individu à qui appartenait la chaussure (et de sa probable chute).