Alois se gratta le bout du nez, réfléchissant aux réponses de Victorine. Il ne voyait pas en quoi la réaction de l'institut était logique. Bah ouais, quand on est innocent et qu'on a rien à se reprocher, alors par définition, on a rien à prouver à qui que ce soit ! non ? peut-être était-il trop jeune (ou naïf, ou ignorant, ou stupide, ndlr ; rayez la mention inutile si vous en trouvez une) pour comprendre le mode de fonctionnement des adultes et de la société dans laquelle il vivait ; encore moins le poids de cette image publique évoquée par la trembleuse. Il faudrait que le blondinet étudie tout ça en détails. Mais au risque de se répéter, les études, c'était pas sa tasse de thé, et il avait pas tellement envie de cogiter là-dessus aujourd'hui, ni même demain, ni dans les douze ou vingts-trois prochains mois selon toute vraisemblance. À cause de ces réflexions inattendues, alois, trop occupé à se triturer le cerveau dans tous les sens – un exercice épuisant auquel il se prêtait rarement – n'eut pas le temps de réagir à la remarque de Victorine. Lorsqu'il voulut y répondre, c'était trop tard : elle avait déjà déguerpi le plancher. Zut. Comme quoi, réfléchir, ça ne lui réussissait pas trop ...
Heureusement, il n'était pas du genre à se laisser déstabiliser par les répliques d'une grosse dinde. Surtout que, bon ... alois n'en avait pas compris tous les sous-entendus. Il fallait l'insulter de façon claire pour le vexer, en s'exprimant sans ambiguïté. Sinon, bah ... il pigeait rien.
Ç'aurait été dommage de rentrer chez lui maintenant, alors le petit blond décida de s'incruster un peu plus longtemps pour voir comment se déroulerait cette fameuse conférence. Il se glissa discrètement sur une chaise en dernière ligne. Le discours de madame Campbell débuta, et il fit de son mieux pour écouter avec attention la vice directrice, bien que les chuchotements des sièges voisins mirent à rude épreuve ses faibles capacités de concentration. S'en suivirent diverses réactions du public, plus ou moins hostiles. « euh, je suis d'accord avec la dame là, celle qui a fait une blague à chier sur un sérum de vérité. » dit alois, qui voulait participer à son tour à la conversion, pour faire comme les grands. « vous faites quoi au juste, comme expériences ?? ça m'inquiète un peu ces histoires de cobayes, volontaires ou pas. » alors oui, cette question avait déjà reçu une réponse, mais voilà, il ne fallait pas en attendre plus de la part de ce déchet public. Il enchaîna avec une deuxième remarque, légèrement plus pertinente. « et aussi vous allez faire quoi concrètement pour protéger les gens ??? »