Lun 18 Avr 2016 - 0:00
((i'm a little bit lost without you)) Parfois je marche sans m'arrêter j'avale les kilomètres et même si je m'étais promis d'arrêter de compter je n'arrive pas à cesser J'ai pris l'habitude de claquer des canines sur les pas pairs et de relever la tête sur les impairs quand j'étais dans une certaine boîte blanche mais ici -j'ai le nez en l'air mais j'ai toujours mes dents qui se touchent au rythme de mes pas et je ne sais pas si c'est problématique Alors je marche je marche je préfère nager mais -il n'y a pas d'eau, ici A vrai dire il n'y a pas grand chose -du sable, du sable et des morceaux des déchets et je n'ai pas la notion de sale ou de pollution juste un certain sentiment de malaise quand je vois ces cadavres qui n'ont pas lieu d'être. Je crois que je vois du morbide partout. ((Oh -tant que ce n'est pas en moi)) Et je m'extasie quand même du vide qu'il y a dans des endroits si occupés, des retours de la nature même quand il n'y a que du sable et du vent et des grillages -enfermons-là, pour ce qu'il en reste. Pour ce qui peut être encore sauvage. ((sauvagement barricadé)) ((si je rentre, suis-je tout aussi conservé ?)) ((espèce en danger -petit requin au cheveux qui ont l'air teint mais qui ne peuvent juste pas se ranger du côté du mondain)) Qu'importe -j'avance dans ces terrains vagues et je m'assoies dans le sable ; il y a un criquet qui me rend visite et j'essaie de le remercier mais je ne sais pas comment dire ça Est-ce stupide ? Je ne sais pas. Je crois qu'il y a bien des choses que je ne sais pas, malgré ces longs mois à l'Institut -passés à apprendre apprendre apprendre absorber et s'incliner. J'ai bien aimé, je crois, ça avait quelque chose de rassurant, mais maintenant. Il était temps pour d'autres types de printemps. De ceux qui laissent des grains collés aux lèvres qui font ressentir la soif les phalanges du vent l'envie des conquérants et les pièges des vivants -je crois que c'est sensé être une saison douce, mais rien n'est vraiment trop conciliant ici, il me semble, et les fleurs sont de ces soldats qu'on n'apprécie que trop peu. On ne se méfie pas des pluies des orages abrités à l'ombre de toits de tôle mais on oublie que ce qui se construit peut retourner à l'état de morceaux et oh -peut-être que c'est ce qui s'est passé ici. Il n'y a plus qu'un désert et un journal Vieux, sûrement. Je le prends entre mes doigts -il est un peu rugueux et, oh Une publicité. Un numéro. Et des pizzas. Je n'ai jamais mangé de pizza -on m'a dit que c'était trop gras mais je vais en commander. Et je ne savais pas que c'était si compliqué, alors j'ai juste demandé les six premières du menu et je crois que ce n'était pas une bonne idée mais je suis là pour découvrir alors j'expérimente et j'attends et je leur ai dis que j'étais au terrain vague dans Serrbelt, que j'avais des cheveux rouges et que le criquet ne voulait pas s'en aller Je crois qu'ils ne m'ont pas pris très au sérieux -qu'importe Et en attendant, je trace dans le sable des lettres et des coeurs ; pizza my heart |