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Chère amie, cher ami... [Lupe V.et Tom K.]

Ven 9 Déc 2016 - 17:55
Chère Lupe,

Que le temps passe vite, cela me surprendra toujours. Parfois nous restons planté là, au beau milieu de rien, sans savoir quoi faire d'autre que le nécessaire. Et pendant que l’ennui nous divertit, le temps lui, s'enfuit.
Finalement cela fait combien de temps ? Plusieurs semaines ? Combien ? Suffisamment pour que mon existence ai presque changé du tout au tout.
En effet j'ai enfin quitté le taudis dans lequel je logeai ! J'ai finit par me faire expulser, c'est un peu de ma faute d'ailleurs... De toute manière je n'aurai pas tenu plus longtemps dans cet enfer, oppressant et humide. Au début j'ai eu beaucoup de mal à trouver un logement. Puis, je suis tombé sur un appartement à Ocane et maintenant j'y vit en collocation avec une personne que j'ai rencontré par hasard dans une exposition d'art. Il s'appelle Tobias Ghering, c'est un artiste exceptionnel, il vient d'Autriche à l'époque la seconde guerre mondiale. Sa technique est presque parfaite, il maîtrise la peinture avec une facilité déconcertante, il faut le voir, plongé dans ses dessins !
Sinon l’appartement est vraiment bien situé et beaucoup plus grand que ce que j'avais avant. L'air de la mer est agréable et lorsque le soleil se couche, les nuages éclatent le ciel d'orange de pourpre et de lumière. Un jour je prendrais le temps de m'entraîner à le dessiner, ça fait longtemps que j'aurai dû le faire d'ailleurs.

Sinon j'ai pensé à toi avec les récents conflits en ville : l'assaut des Iwasaki, le contre-attaque des gangsters. Depuis Ocane tout paraît si calme, ton quartier n'a pas été touché au moins ?
Pour être honnête, j'y ai participé, aux côtés d'Iwasaki. Je n'en suis pas fier du tout, je me suis battu pour une diaspora que je n'apprécie absolument pas. Mais c'était la seule solution que j'avais afin de pouvoir vérifier mes doutes. Les indépendants sont les premiers touchés par les disparitions, nous ne pouvons pas laisser cela durer. Alors nous avons prit d'assaut le musé opportuniste de Saint-Juré. Cela n'a pas été facile ; il y a eu de nombreux blessé mais sommes parvenus à pénétrer à l'intérieur. Nous somme tombé sur un membre de leur diaspora qui avait disparu quelques temps plus tôt. Dieu sait ce qui a pu arriver aux autres... Quoi qu'il en soit cela confirme bien mes soupçons, ces bourgeois sont impliqués dans les disparitions à Pallatine. Soit prudente à leur égard, quoi qu'ils préparent, c'est inquiétant.

J'espère que tu vas bien. Donne moi vite de tes nouvelles.



Amicalement,

Tom Khortwood

Le 22/07/2015
quartier d'Ocane, Pallatine
Sam 10 Déc 2016 - 13:47
Bonjour Tom,
Le 25/07/2015


Je suis très heureuse d’avoir de tes nouvelles. Il est vrai que cela fait maintenant un long moment que nous ne nous sommes pas vu. J’en suis en partie triste mais je comprends que nous n’avons pas forcément le temps de nous voir souvent.
Je suis très contente que tu es trouvé un nouveau chez toi. Dommage que cela ait été aussi violent.
Il parait que le quartier du port est particulièrement beau. Je n’y suis malheureusement jamais allé mais ce sera peut-être une occasion. Enfin si tu es d’accord pour que je vienne bien sûr.
Pourquoi est-ce que cela ne me surprend pas que tu aies rencontré un artiste ? En même temps, vous avez de la chance vous être trouvé. Vous allez pouvoir partager votre passion ensemble. En plus, vivre en collocation, c’est mieux que vivre tout seul. Cela permet de garder le contact humain. Bon, je sais que je dis ça alors que je vis seule mais c’est pour éviter de déranger quelqu’un avec mon capharnaüm.
Ta description de ton nouveau logement. Je savais que tu avais un talent pour le dessin mais tu as aussi une manière d’écrire que je n’avais jamais vu. On dirait un poète.

À vrai dire, les combats ne nous ont pas touchés physiquement mais le moral n’est plus là. Toutes les personnes que je croise dans mon quartier sont particulièrement sur leur garde. Les habitants ne sortent de chez eux qu’à partir du moment où c’est nécessaire comme pour faire les courses ou aller au travail. Il devient presque impossible de parler avec les gens. En plus, avec mes airs un peu asiatiques, les gens me regardent parfois avec une certaine inimitié. C’est assez gênant mais je ne peux leur en vouloir.
Je ne peux pas t’en vouloir d’avoir choisi un camp, surtout si ton objectif était de trouver des réponses à tous ces enlèvements. Ma propre famille a été touchée, j’aurais peut-être dû participer à tout cela. Mais je n’ai pas eu la force. Il y a une différence entre attaqué un coupable et attaqué quelqu’un avec seulement quelques soupçons.
Ce que tu m’apprends est d’ailleurs très intéressant. Si les Opportunistes sont impliqués alors c’est très grave. L’argent est vraiment un objet de corruption et empli de malfaisance. Si tu as besoin d’aide pour faire des recherches plus importantes, alors n’hésites pas à me contacter. Je suivrais tes conseils.
Mais sinon je vais bien. J’ai revu certains de mes amis après ta visite. Je leur aie parlé de toi, j’espère que cela ne te dérange pas. Je me suis quand même retenu de tout leur dire sur toi.
Je n’ai pas grand-chose à raconter en plus. Tous ces évènements m’ont un peu chamboulé et j’ai aussi pas mal de problème d’ordre privé donc ce n’est pas évident.

À très bientôt j’espère.

Amicalement,

Lupe Verganda
Mar 13 Déc 2016 - 15:24
Lupe,

Comment rebondir sur toutes les choses que tu m'a raconté ? Comment répondre, mot par mot, à chacune de tes phrases ? Alors que la dernière ne laisse rien présager de positif ? Promets-moi de me l'expliquer dans ta prochaine lettre ! En espérant que ce ne soit pas indiscret...


Pour ce qui est de l'appartement, c'est plus ou moins moi qui ai été violent. J'ai envoyé l'une de ces sales horloges se briser sur le mur. Je ne suis pas fier de moi, mais leurs tic tac désynchronisés étaient un véritable enfer lorsque j'avais besoin de calme et de silence pour jouer du piano... Enfin c'est fait maintenant, et je suis beaucoup mieux à Ocane.
D'ailleurs c'est une excellente idée que tu vienne ! Pourquoi ne passerai-tu pas un de ces beaux jours dans la semaine ? Je serai ravis de revoir et peut-être de te présenter Tobias.

Si jamais j'étais un poète. Mais je ne suis même pas sûr d'être un artiste pour le moment.


J'imagine que l'ambiance a réellement du se détériorer dans tous ces quartiers qui on été touchés. À présent, je regrette presque presque d'y avoir participé. Maintenant que je sais que les opportunistes sont dans le coup je n'arrive plus à penser à autre chose. Comme tu dis l'argent est capable des pires horreurs, d'un égoïsme que nous ne parviendrions même pas à concevoir.

Sinon cela ne me dérange absolument pas que tu parles de moi à tes amies, tu es en droit de leur dire tout ce que tu veux. Bien sur j'apprécie que tu ne leur ai pas faire part de ma crise, et d'ailleurs je m'en excuse de nouveau. Le savais-tu ? J'ai passé plusieurs nuits sans cauchemars ces derniers temps.
Enfin jusqu'aux événements avec le gang Iwasaki, toute cette violence à laquelle j'ai participé m'a un peu chamboulé pour être honnête. Pas plus tard qu'aujourd'hui j'ai croisé mon enfance le long des berges embrumées. J'ai longuement regretté de l'avoir fuit, car j'ai compris ensuite qu'une énigme se cache encore à travers mes souvenirs. Pour être honnête cela m'effraie mais je crois que la curiosité prend le dessus pas à pas. Je dois savoir ce qu'il s'est passé, il subsiste un flou en moi que je ne peux plus ignorer. Tôt ou tard il faudra y faire face, je l'ai bien compris à présent, inutile de s'enfuir. Mais qu'est ce que je cherche précisément au final ? Tout ce que je sais c'est que lorsque que j'aurai mis la main sur la question, sa réponse ne sera peut alors plus ma principale préoccupation.

Au final je mène donc une double investigation, l'une dans les profondeurs de mon passé et l'autre dans celles de la ville. Pour chacune je tente de garder mon sang froid, d'être objectif dans mes recherches. Et pour chacune cela ne semble déboucher sur rien pour le moment. Peut être faut-il plus de temps ?


J’attends impatiemment de tes nouvelles, et j'espère que ce n'est rien de bien grave !


Tom Khortwood
Le 27/07/2015
Quartier d'Ocane, Pallatine
Ven 16 Déc 2016 - 9:26
Bonjour Tom,
30/07/2015
Je comprends parfaitement ta réaction face aux horloges. Je déteste moi aussi ce bruit horrible. Quand j’étais petite, je n’arrêtais pas de mettre ma montre au plus profond de mes poches pour ne pas entendre ce son si, il faut bien le dire, chiant. Je ne pourrais pas te juger pour cela. Je préfère de loin les horloges et montres numériques, même si elles font beaucoup trop de lumière la nuit. En disant cela, j’ai l’impression d’être une personne très difficile.
Je me ferais un plaisir de venir te voir. Nous devrons penser à l’organiser. J’ai aussi hâte de rencontrer ton colocataire, surtout s’il est aussi doué que toi. Même si, en venant dans votre forteresse d’art, je passerai pour une barbare inculte. Et oui, tu es un artiste. Tu ne me feras pas dire le contraire. Fais-moi confiance.

Ne t’en fais pas. Ton secret sera très bien gardé avec moi. Je ne me permettrais jamais de parler de ce genre de choses avec des gens à qui tu ne fais pas confiance. Tu as un fardeau très lourd à porter semble-t-il. Je ne veux pas en rajouter. Mais je te rassure, je n’ai parlé de toi qu’à une seule amie et je lui fais une confiance aveugle.
Je suis heureuse que tu ais d’ailleurs pu connaitre un temps d’accalmie. Il est vrai que la tension ambiante n’a pas dû améliorer ton état. L’état de personne d’ailleurs. Seuls les vendeurs d’armes ont dû apprécier ces affrontements. Les plaies de chacun ne pourront être soignées qu’après un long travail sur soi et sur le pardon des autres diasporas.

Tom, tu sais que si tu venais à avoir besoin d’aide pour tes recherches, je suis là, tu peux compter sur moi. Enfin, si tu es prêt à en parler à quelqu’un. Je ne pourrais pas le prendre mal dans le cas contraire. Mais cela me ferait très plaisir que tu saches que je suis là. Ce n’est pas forcément pour une aide physique. Elle ne peut être que moral.

Concernant mes problèmes. Il m’est difficile d’en parler par lettre. Je te fais confiance, tu ne dois avoir aucun doute sur ce point. Et je suis prête à t’en parler. Mais je préfère que nous soyons tous deux face à face pour en parler. Comme tu as tes secrets, j’ai aussi les miens, mais je n’ai pas particulièrement envie de les mettre par écrit. On ne sait jamais qui pourrait lire cette lettre. Cela peut te sembler un petit peu paranoïaque mais je ne peux pas faire autrement. De plus, c’est le genre de secret que je préfère annoncer en chair et en os car cela pourrait modifier nos relations. Tu pourrais vouloir prendre un peu de distance avec moi. Ou même e plus jamais parler. Je respecterai ta décision quoi qu’il arrive mon ami.

En espérant nous revoir bientôt et en te souhaitant bonne chance pour tes recherches.

Amicalement,

Lupe
Ven 30 Déc 2016 - 17:29
Chère amie,

Je me questionne, à quoi pourrait bien ressembler un secret fait de chair et d’os ? Un vestige du passé, clos dans nos souvenirs et absent de l’histoire. Un ami envers qui la confiance serait telle que l’on pourrait même lui montrer ses propres faiblesses et accepter les siennes ? Ou alors juste un rêve d’enfant, une utopie dont on sait qu’elle ne viendra jamais. Un être idéal que l’on ne rencontrera jamais mais que l’on cherche tout de même à approcher ? Si c’est le cas alors ce secret ne serait pas constitué de matière, puisque ce vide, c’est son essence même. Un secret n’existe que parce que c’est un soupçon, parce qu’il est ignoré par tout les autres. Il n’existe donc pas ici sur Terre, ce n’est que l’imagination d’une personne, impossible à transmettre sans déformer ou sans détruire.
Finalement, ce secret, je me demande si ce ne serait pas simplement celui qui se cache derrière notre image dans le miroir. Une créature mystérieuse que l’on peut à la fois voir et comprendre, mais qu’il nous est interdit de toucher. Un spectre instable et mystérieux, dont l’unique lien avec nous est plus insondable encore. Quoi qu’il en soit c’est un ensemble, un mélange de pensées, de mélodie et d’art tentant que combler le creux perpétuel dans notre cœur.

Je sais bien que tu voulais parler de nous en chair et en os, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’y penser. Et comme cette pensée je l’ai eu grâce à toi, je la partage !

Je te remercie encore, c’est agréable de pouvoir te faire confiance. Et ne t’en fais pas pour Tobias et moi, je ne suis pas beaucoup plus cultivé que quiconque à côté de lui !
Tu seras vite surprise, à Ocane c’est comme si rien n’avait jamais eu lieu, comme si ce bloc de la ville restait insensible au temps et aux orages. Mais si mon appartement me semble être un univers hors de tout, je ne dois pas oublier que mes amis dehors, ni qu’il y a eu une tempête. Si ce foyer me semble rassurant il ne doit pas m’isoler ou encore moins m’éloigner des autres. Aussi j’ai pris une décision, peut-être un peu égoïste, qui quoi qu’il en soit te surprendra avant même que tu n’aies le temps de t’y préparer.

Aha ! Enfin, quelqu’un qui partage ma vision des horloge, quelle tyrannie ! Le temps est suffisamment ennuyeux et tout régler à l’avance est exaspérant, cela gâche les imprévus.
D’ailleurs à propos d’imprévus, en voilà un : je suis en ce moment même quelque part dans ta rue, probablement adossé à un lampadaire avec mon casque sur la tête, en attendant que tu lises cette lettre. Si tu es occupée alors prends ton temps, je me suis armé d’un carnet, d’un crayon et de dizaines d’heures de musique.

Alors à tout de suite sûrement ?

Tom Khortwood

Le 01/08/2016, il y a quelques heures maintenant.
Dim 1 Jan 2017 - 19:45
Deux semaines. Lupe était restée près de deux semaines dans sa chambre d’hôpital. Elle avait partagé son temps entre lire et regarder les murs blancs de sa chambre. Heureusement, dans les derniers jours, les séances de rééducation avaient changé sa routine. Les nouvelles étaient bonnes. On lui avait ôté l’espèce de truc en plastique qu’on lui avait mis autour du cou au profit d’une simple minerve. C’était beaucoup agréable à porter, même si elle ne pouvait toujours pas trop tourner la tête. Elle avait toujours des bandages autour du torse mais, d’après le médecin, elle n’en aurait besoin que pendant une autre semaine. De même, la jeune femme n’avait plus besoin des antidouleurs, ce qui était une avancée majeure dans sa remise en état. Au moins, elle ne ferait plus de malaise comme lors de sa première nuit. L’équipe médicale lui avait proposé de la ramener chez elle, ce qu’elle avait accepté. L’une des infirmières de nuit l’avait donc accompagné jusqu’à chez elle, lui laissant le plus d’autonomie possible. Lupe lui en fut gré. Elle n’aimait pas dépendre de quelqu’un bien que la situation actuelle l’exigeait.

Une fois rentrée chez elle, Lupe alluma son ordinateur. Elle devait avoir un paquet de mail de retard qui demandait son attention en tant qu’administratrice. Et en effet, sa boite était blindée. Elle jeta un rapide coup d’œil à l’ensemble et les tria du plus important au moins important. Elle répondit aux plus urgents dans l’instant. Heureusement qu’elle n’allait pas à l’hôpital tous les jours. Elle profita également de son retour pour jeter un œil à l’activité des geeks « dissidents ». Bon, il n’y avait pas grand-chose de nouveau à son plus grand soulagement. C’était tout de même une sacrée épine dans le pied.
Autre élément qui l’avait dérangé. Elle mentait de façon éhontée à Tom. Enfin, elle mentait par omission. Cela faisait plusieurs jours que son ami lui écrivait des lettres notamment pour lui parler de leur futur rendez-vous et de tous les évènements qui avaient touchés la ville. Mais jamais elle n’avait mentionné qu’elle s’était retrouvé à l’hôpital. Elle ne voulait pas trop l’inquiéter. Il avait déjà des problèmes personnels, inutile de lui en rajouter en plus.  

Enfin, ce jour-là, Lupe était allé à nouveau au centre de soin pour une inspection de routine et montrer les progrès qu’elle avait fait chez elle. Les résultats de ses radios étaient plutôt encourageants mais elle devrait encore garder sa minerve. Mais, de toute façon, elle s’y était habituée, un peu comme son sabre. Comme son rendez-vous avait eu lieu le matin, elle rentrait chez elle dès le début de l’après-midi. Elle s’était pris un sandwich pour la route, histoire de ne pas avoir à cuisiner en rentrant et aussi parce qu’elle avait fin. Personne ne venait l’embêter et personne ne la dévisageait bizarrement. Quelques personnes étaient même venues lui proposer de l’aide mais elle avait refusé poliment. Elle était très contente de ce début de journée. Ce qu’elle vit devant chez elle faillit la faire bondir de joie. Mais elle se retint. Il ne servait à rien de gâcher tous les efforts qu’elle avait fait jusqu’à maintenant.

La jeune femme se rapprocha de Tom aussi discrètement que possible. Elle voulait le surprendre mais pas trop. Il était visiblement en train de dessiner donc elle ne voulait pas tout gâcher. Elle se fondit dans la foule et marcha comme si de rien été jusqu’à arriver devant Tom. Là, elle s’arrêta et se pencha en avant pour attirer l’attention de l’artiste et lui sourit.
Lun 9 Jan 2017 - 18:28
À vrai dire Tom était plutôt stressé. Quand Lupe allait-elle lui ouvrir sa fenêtre ? Car elle le ferait surement, pour chercher du regard le jeune français et peut-être le trouver ici même sur ce banc en face de chez elle. Allait-elle au moins venir ? S'était-elle rendu compte de sa lettre ? Avait-elle trouvé cela intrusif de la part de son ami de lui faire cette surprise ? Toutes ces questions l'empêchait de dessiner correctement, et la musique envahissait ses oreilles. Ce n'est pourtant pas compliquer d'attendre. Pas encore une nouvelle fois avec ce vieux syndrome de la page blanche.. Mais pourquoi la poésie se cache-t-elle ? Je n'ai rien fait pour qu'elle décide de ne plus se montrer à moi. Puis ces images c'est quoi encore ? L'incendie ? Les battements beaucoup trop violents, la musique beaucoup trop frappante et si peu mélodieuse lui faisait surchauffer le crâne.
Finalement il en eu marre, il ôta son casque, ferma les yeux et profita du vent sur son visage. Il savoura ainsi le calme durant de longue minutes avant de se redresser pour soulager son dos et faire craquer sa nuque. Tout va bien se passer ne t'en fais pas, elle n'est pas du genre à se vexer. Puis elle a l'habitude avec moi remarque...


Archive. Pas besoin de chercher ailleurs, rien d'autre n'ira : Archive bien entendu. C'était tellement évident, il avait simplement besoin d'écouter les phrases envoutantes et relaxantes de ce vieux groupe électro, progressive rock de son enfance. Alors il s’exécuta. L'effet fut immédiat, il plongea naturellement sa mine dans le grain du papier et se mit a griffonner. Il n'en avait même plus conscience. Dessiner quoi au juste ? Esquisser les paroles, the bullets, les battements rythmés et intransigeant. Ou simplement noircir un peu la page vierge, lui donner de l'élégance. De toute manière son stylo dansait de lui même, alors pourquoi de pas simplement profiter du spectacle sans se prendre la tête ? Car l'artiste lui, ne regarde pas son spectacle, il le créer et invite le décors à y participer. Les erreurs ne le frustraient plus et l'inspiration ne manquait pas pendant que les vagues sonores marchait autour de lui. Around you, around you..

Et quand Tom fut entièrement plongé dans son monde mystérieux, Lupe fit son apparition. Elle juste en face de lui, penchée en lui souriant aimablement. Tom sursauta et la regarda étrangement. Il fallait qu'il se réveille à présent, mais sa musique ne le laissait pas partir. Telle des lianes oscillatoires, les notes le retenaient jusqu'à la fin de la piste. Difficile de lutter contre sa propre drogue. Il parvint tout de même à s'en défaire après quelques secondes d'hésitation, les mains sur le casque. C'est alors qu'il pu entièrement se consacrer à son ami qui..


"Mais que t'es-t-il arrivé ?! " s'écria-il dans un mélange de surprise et d'inquiétude.
Se rendant compte de son oublie de, ne serai-ce que saluer Lupe, il se reprit :

"Pardon, bonjour ! Je ne t'ai pas forcé à sortir au moins ? Tu n'étais pas occupé ? Comment vas-tu ? Ton cou et tes.. Que t'est-il arrivé ? " Reprit-il d'un ton cette fois plus sérieux.
Ven 13 Jan 2017 - 11:15
La réaction de Tom amusa Lupe même si elle n’en laissa rien paraitre pour éviter qu’il ne le prenne mal. De plus, son allure avait fait son petit effet. Il semblait se mélanger les pinceaux pour lui poser toutes sortes de questions sur son état. Tout en se redressant, la jeune femme lui posa une main sur l’épaule pour le rassurer. Elle ressentit un peu de douleur dans son cou. Peut-être n’aurait-elle pas dû rester dans cette position. Mais elle ne le regrettait pas.

« Du calme Tom, répondit-elle d’une voix douce. Tout va bien. »

La jeune femme se surprenait elle-même à utiliser un tel ton. Ce n’était vraiment pas son genre. Cependant, avec le dessinateur, elle se sentait différemment qu’avec les autres habitants de Pallatine. Cela ne faisait pas si longtemps qu’ils se connaissaient mais elle lui faisait déjà confiance. Elle le considérait un peu comme son frère. Lupe savait aussi, grâce aux lettres du jeune homme, qu’il était assez sensible. Elle avait donc changé sa manière de faire pour ne pas trop le brusquer. Pour lui montrer que des gens pouvaient s’intéresser à lui sans mauvaises pensées.

« Oh ça. C’est pas grand-chose. Ce sont les petits « problèmes d’ordre privé » dont je te parlais dans ma lettre. Je n’ai pas voulu t’en parler pour éviter que tu ne t’inquiètes. Je ne voulais t’embêter avec tout ce qui était arrivée en ville. Enfin, je précise tout de même que ce n’est pas arrivé pendant les affrontements. C’est arrivé un peu après. Je me suis trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. »

La geek n’alla pas plus loin dans son histoire. Elle ne voulait pas lui dire qu’elle avait été mise hors-jeu sans avoir rien pu faire. Elle ne voulait pas donner l’impression à Tom qu’elle était trop faible pour se débrouiller seule. De plus, Lupe avait toujours un peu honte d’avoir été aussi inutile. Elle ne voulait pas voir de la pitié dans les yeux de son ami. Elle voulait se montrer forte.

« Mais comme tu peux voir, ajouta-t-elle en souriant comme une gamine, je vais beaucoup mieux. Le médecin a dit que je pourrai bientôt enlever ma minerve. Donc c’est cool. »

Elle ne dit plus un mot pendant quelques instants, le temps que son ami assimile toutes ces informations. D’ailleurs, elle se rendit compte qu’elle n’avait toujours pas enlevé la main de l’épaule de Tom. Elle laissa donc retomber sa main le long de son corps. Elle le regratta bien sûr et cela se vit sûrement sur son visage. Le contact avec Tom semblait lui donner plus d’assurance et plus de chaleur humaine. C’était différent de ce qu’elle ressentait avec Victorine. Lupe connaissait la geek depuis longtemps et sa présence lui faisait beaucoup de bien. Mais sa relation avec le dessinateur était très différente. Elle n’aurait su mettre un mot sur ça. Là où Victorine lui donnait envie de sauter dans tous les sens, Tom avait l’effet contraire. Il la calmait. La rassurait.

« Ça te dit de monter chez moi. Pour boire un coup voire grignoter un petit quelque chose. On sera plus au calme aussi. »
Lun 23 Jan 2017 - 17:19
Lupe se montra immédiatement rassurante, comme si elle craignait de le heurter ou de le bousculer. Cette réaction à la fois proche et protectrice était surement le résultat de l'expérience qu'elle avait vécu avec lui. Elle l'avait vu perdre pied avec la réalité en quelques secondes à peine et craignait peut-être que cela ne se reproduise. Qu'est ce qui avait provoqué la pseudo-crise de Tom ? Il ne s'en souvenait même plus, probablement des vestiges de son passé qui avait alors resurgi. Au final cette attention surprenante était presque vexante car Tom ne pensait pas sembler si fragil. Mais venant de Lupe, c'était simplement de la gentillesse profonde, une bonne attention donc que Tom ne pouvait pas mal prendre. Tout comme le fait qu'elle lui mente sur ces blessures, à la suite de "petits problèmes d'ordre privé". Cela n'avait de rassurant que la confirmation pour Tom que la personne qui se trouvait devant lui était bien Lupe Verganda, se faisant toujours passer après les autres. Comment lui dire qu'il préfèrerai qu'elle lui explique plutôt que lui cacher ? Ou alors elle n'avait simplement pas envie d'en parler avec lui. Quoi qu'il en soit, par politesse et pour ne pas la mettre mal à l'aise, il n'insista pas. Il reviendrait sur le sujet plus tard ou alors découvrirai tout seul ce qu'il s'était réelement passé. Il lui répondit alors modestement, et en voilant son inquiétude d'un léger sourir :

" C'est bien si tu vas mieux alors, vivement que tu en sois débarrassée ! "


Le genre de phrase sincère mais tellement évidente que l'artiste n'en voyait pas du tout l'utilité. Toutefois en société ce genre de réplique est monaie courante et il avait appris à les utiliser comme tout le monde.
Tom prit conscience que Lupe avait posé sa main sur son épaule au moment ou il la retira, et le fait qu'elle semble gênée perturba un petit peu le jeune homme. N'étant absolument pas habitué au contact humain, il se rendit compte que très peu de personne n'entrait en contact direct avec lui. Il se dit alors que c'était surement gage de proximité, un bon point en soi. Puis il se rendit compte que l'on pouvait percevoir ce geste comme quelque chose de relativement intime et se mit quelque peu à rougir.



Assez rapidement, Lupe lui proposa de monter boire un coup, ce que le français approuva immédiatement, confus par la situation. Quelque chose clochait, un détail n'allait pas, pourquoi retourner immédiatement chez elle ? Pourquoi s'être habillée pour sortir si ce n'est que pour aller le chercher en bas de sa rue ? Ce n'est que dans la cage d'escalier qu'il percuta. Mais oui ! Elle n'avait même pas mentionné la lettre, elle devait alors être de sortie et ne l'a même pas lu ! Dans ce cas cela risquait d'être extrêment gênant pour tout les deux deux. Au fur et à mesure qu'il gravissait les quelques marches son teint s'empourprait. A présent il ne pouvait plus proposer autre chose comme sortir boire un coup avant d'être pasé par l'appartement. Une boule se noua dans son ventre. Il allait encore se ridiculiser une nouvelle fois...
Au moment ou la jeune femme commença à ouvrir la porte, il lui adresse la parole afin de faire diversion. Mais que lui dire ?

" Sinon à part cela, comment vas-tu depuis la dernière fois ? "


Il priait pour que cette diversion suffise, même si elle appartenais plus à la catégorie de celles que l'on pose lors des retrouvailles.
Mer 25 Jan 2017 - 19:17
La phrase de Tom aurait pu passer pour être du remplissage. Mais Lupe ne le prenait pas ainsi. Elle pouvait comprendre qu’il ne sache pas quoi répondre à son état. Elle était donc très touchée. De même elle le remercia intérieurement de ne pas essayer d’en savoir plus. Ce n’était pas le bon moment pour en discuter. Pas ici, pas au milieu de temps de personnes. Elle ne remarqua cependant pas le changement de couleur de Tom, son regard se portait dans la rue, alerte à tout danger qui pouvait surgir. Parce que oui, depuis son agression, elle avait peur. Avant, elle ne sortait pas parce qu’elle avait envie de passer ses journées à jouer de façon tranquille. Mais maintenant, elle était terrorisée. Cette peur qu’elle ressentait, elle ne pouvait pas l’expliquer. Mais elle la ressentait dans ses entrailles. C’est pourquoi elle avait proposé à Tom de monter. Elle fut d’ailleurs extrêmement soulagée quand il accepta de monter.

Elle mena donc la marche, tenant tout de même la porte à son invité. Mais, dans sa précipitation pour rentrer chez elle, elle ne pensa pas à prendre son courrier. Cela ne lui passa même pas par la tête. Elle monta donc les marches de l’escalier mais n’osa pas tourner la tête vers Tom. Son visage devait exprimer la peur qu’elle tenait tant à cacher à son ami. Il avait des problèmes et elle ne voulait pas lui en ajouter un de plus. Il semblait d’ailleurs le comprendre puisqu’il ne lui adressa pas la parole pendant l’ascension. Et, au moment où elle introduisit la clé dans la serrure de son appartement, Tom la surprit par sa question. Elle se tourna vers lui. Il semblait un peu bizarre. Rien ne transparaissait vraiment à travers son expression. La jeune femme n’aurait su dire quoi mais il y avait quelque chose dans sa question qui l’intriguait. Mais cela ne l’empêcha pas de répondre. Enfin, de lui mentir encore une fois.

« Mais oui ça va. Je n’ai pas grand-chose à raconter depuis notre dernière rencontre. Je t’ai tout dit dans mes lettres. Je ne saurais pas quoi ajouter. »

Elle le fixa un instant, essayant de déceler quelque chose de particulier. Elle ne comprenait vraiment pas la situation et elle n’appréciait pas cela. Elle allait donc devoir jouer au méchant flic. Elle posa ses mains sur ses hanches, durcit les traits de son visage et dit :

« Toi tu me caches quelque chose. Et n’essaye pas de me mentir, je le sens. »

Elle commença à tourner lentement autour de Tom, ne le quittant pas du regard. Bien sûr, c’était un jeu pour elle, mais Tom allait peut-être y croire. Au moins, grâce à cela, Tom avait réussi à lui faire oublier la peur et la honte qu’elle ressentait il y a encore quelques secondes. Ca reviendrait, mais pour l’instant, l’inquisitrice Lupe menait l’enquête. La jeune femme était heureuse de le revoir et elle allait en profiter. Leur rencontre était trop peu nombreuse à son goût même si elle ne le mentionnait pas pour ne pas brusquer les choses. Elle en avait oublié ses clés sur la porte aussi.
Mer 1 Fév 2017 - 21:19
En art, improviser c'est le sot-l'y-laisse, le meilleur morceau caché à la vue des artistes pressé et des préoccupés. Improviser c'est danser, et danser c'est s'envoler dans un lâcher prise à travers les nuages et par-dessus toute la grisaille qui vous agrippe dans le monde réel. S'il y a une chose que le jeune poète aimait plus que tout c'était donc ça, laisser place à l'imprévu pour guider ses journées. Rien de plus beau qu'un spectacle éphémère ni qu'un rire que l'on ne peu pas contrôler et que l'on laisse alors simplement s'exprimer.
Seulement si improviser était quotidien pour l'artiste, discuter ou juste entretenir la moindre relation social l'était beaucoup moins. Sans comprendre pourquoi, il avait peur d'être différent à la vue des autres. Comme si l'image d'un inconnu venait mouler son visage, déformant ses traits. Puis Tom Khortwood avait surtout du mal à comprendre le fonctionnement des gens, si lui était parfois absurde, eux étaient souvent totalement irrationnels. Comment savoir s'il faut utiliser tel ton ou tel non ? Comment savoir s'il faut feindre d'être joyeux lorsque l'autre se satisfait d'un événement qui ne concerne que lui ? De toute évidence ceci ne s'acquière que par la répétition et l'habitude, que Tom n'avait pas pour le moment.
Il en conclu donc que soit sa question était vraiment décalée, soit Lupe le cernait avec une facilité surprenante. Son intonation l'aurait trahis ? Quoi qu'il en soit son amie semblait avoir compris qu'il lui cachait quelque chose et le petite sourire et le haussement de sourcil qui lui avait servit à gagner un peu de temps ne serait rapidement plus efficace. Sans plus attendre il prit alors une légère inspiration et décida de continuer à improviser :

" Je ne pensais pas avoir l'air si suspicieux en posant cette question ! Ce n'est pas le genre de question que l'on pose à une personne que l'on a pas vu depuis longtemps ? "

De toute évidence le sourire qu'il affichait indiquait qu'il ne cachait rien de très sérieux. Il avançait d'un pas comme pour indiquer de reprendre le mouvement et permettre à Lupe de partir devant. La phrase de Lupe lui rappela que justement elle ne lui avait pas tout dit. Compte-t-elle m'expliquer réellement ce qu'il s'est passé ? En effet depuis leur rencontre elle semblait mal-à-l'aise, Tom avait sentit comme un mauvais souvenir que la jeune femme ne voulait qu'oublier. Seulement il devait mettre ce point au clair avec elle.
Il reprit alors d'un ton légèrement plus sérieux :

" Lupe, dans ta lettre tu m'annonçait un sérieux problème dont tu ne pouvais pas me parler par lettre. Tu m'as parlé de secret que tu pouvais me dire qu'en face à face et tu as même remis en question l'amitié que je pourrai avoir pour toi, chose qui ne changera pas dans tout les cas. Alors je voudrais juste que l'on soit clair sur ce sujet : Comptes-tu m'en parler ? Si tu as changé d'avis et que tu préfère ne pas partager tes "petits problèmes d'ordre privée" alors je ne m'en offusquerai pas, mais saches que tu peux tout me dire. "


Finalement il lui avait tout dit sans détour, car c'était bien plus simple et il s'inquiétait pour son amie. Il n'était pas spécialement pressé d'en savoir plus sur cette histoire et il n'y avait aucun danger pour le moment, mais il voulait l'aider. Tom avait vu la lettre de Lupe comme un appel au secours et il ne pouvait pas l'ignorer.
Finalement, le sujet avait totalement changé, passant du secret futile et léger de l'un à celui de l'autre, sans doute plus lourd et difficile à porter. A travers son calme et son assurance presque rassurante Tom ne voulait tout de même pas l'oppresser, il ne lui faisait aucuns reproches. D'ailleurs il était tellement focalisé sur elle qu'il en oublia sa lettre par terre.
Ven 10 Fév 2017 - 13:40
« Mouais, peut-être. En tout cas je te tiens à l’œil quand même » rigola-t-elle.

Elle suivit le mouvement impulsé par son ami et retourna ouvrir la porte. Une fois que le petit loquet sauta, elle ouvrit la porte mais s’arrêta dans son mouvement suite à la ce que lui dit Tom. Ses paroles provoquèrent un pincement au cœur à la jeune femme. A aucun moment elle n’avait voulu sous-entendre qu’elle ne lui faisait pas confiance. Il était l’un des seuls avec qui elle pouvait s’exprimer sans cacher ses réelles pensées. Lupe se retourna donc vers l’artiste. Elle scruta son visage quelques instants pour essayer de voir… en fait elle ne savait pas quoi y chercher. Tom lui tendait la main pour qu’elle puisse exprimer tout ce qu’elle avait sur le cœur. Elle n’aurait peut-être pas d’autres chances de ce genre.

« Tom c’est…un peu compliqué et cela doit rester secret. Je…Je ne veux pas en parler ici. Rentrons d’abord. »

La jeune femme finit d’ouvrir la porte et invita Tom a passé le premier. Une fois qu’ils furent tous les deux dans son appartement, elle s’empressa verrouiller la porte derrière elle. C’était une habitude qu’elle avait prise depuis quelques temps. Comme à son habitude elle invita son ami à s’asseoir là où il y avait de la place. Elle n’avait pas vraiment pris le temps de faire du rangement depuis ce fameux jour. Elle prit bien le temps d’ôter son sabre qu’elle portait au côté pour le placer sur son piédestal. Elle en profita également pour enlever la veste qu’elle portait. Elle rejoint ensuite Tom dans le salon.

« Tout ce que je te dirais ne dois jamais sortir d’ici d’accord ? supplia Lupe. Cela me concerne mais touche aussi d’autres personnes. Je ne veux pas que tout cela s’ébruite. »

Elle plongea son regard à nouveau dans celui de Tom, histoire de bien s’assurer qu’il comprenait l’importance de ce qu’elle allait lui raconter. En même temps, elle se demandait par quoi commencer. Son agression ou la situation des geeks. Peut-être valait-il mieux le rassurer en évoquant l’altercation d’abord.

« Je vais commencer par ce qui m’est arrivé. Peu après les affrontements entre les diasporas, j’étais sorti pour aller faire un peu de shopping avec une amie. Et, sur le chemin, j’ai rencontré une personne que je connaissais depuis peu et qui avait réparé mon ordinateur. Nous avons un peu parlé mais, au bout d’un moment, nous avons été agressés. Je ne sais pas vraiment ce que c’était. Cela pouvait être un cyborg ou une machine. En tout cas, notre agresseur n’a eu aucune pitié. J’ai essayé de me défendre mais en vain. Il m’a mis sur la touche en quelques secondes, me cassant le nez, le cou et quelques côtes. »

En même temps qu’elle parlait, Lupe veillait à bien montrer les différentes parties touchées pour être le plus clair possible.

« Je ne sais pas trop ce qui s’est passé ensuite. Je me suis réveillé à l’hôpital et j’ai suivi de la rééducation. J’en revenais d’ailleurs quand je t’ai aperçu. »

Il avait sûrement deviné ce dernier point mais elle l’avait tout de même mentionné.

« Mais, depuis ce jour, je ne me sens plus trop en sécurité. Je ne sais pas pourquoi j’ai été agressé. Je ne comprends rien à ce qui se passe en ce moment. Pallatine devient comme fou. »

La voix de la jeune femme déraillait légèrement mais elle savait pertinemment que cela allait empirer. Cependant, elle ne pouvait pas se permettre de s’arrêter maintenant dans son récit. Enfin, avait-elle vraiment possibilité de s’arrêter ? Les mots sortaient de sa bouche tous seuls. Elle n’y pensait presque pas.

« Je n’ai pas su me défendre toute seule, asséna-t-elle violemment à la fois par haine et par tristesse. Je croyais que j’étais forte. Je croyais pouvoir me débrouiller seule. Je me suis surestimé tu COMPRENDS ? »

Elle avait crié sans le vouloir. Les larmes commençaient à perler sur ses joues.

« J’ai voulu jouer ma maline. Je me suis dis « Tu crains rien c’est toi la meilleure ! » et maintenant j’en suis là. Blessé. Apeuré comme une bête qui attend sa mort sans savoir d’où elle va venir. Je suis terrorisé à l’idée de sortir de chez moi. Je tremble rien que d’y penser. Je suis…Je suis…je suis fragile. »

Elle avait eu beaucoup de mal à prononcer ses mots tellement elle sanglotait. La jeune femme s’abandonna aux larmes et à la douleur d’être un échec. Ses dernières paroles l’écœuraient elle-même mais elle devait reconnaitre qu’elle n’était rien. Elle qui avait pourtant toujours voulu ressembler aux chevaliers en armure, elle n’était en fait qu’une vulgaire contrefaçon. Elle n’avait pas l’étoffe pour ça. Lupe se demandait à quoi elle pouvait bien servir après tout.

HRP:
Lun 6 Mar 2017 - 21:27
Lupe se décomposa devant le jeune homme, l'armure était tombé, laissant place à la jeune femme tendre et attentionnée. Seulement une émotion s'était rajoutée à l'équation, la jeune femme était fébrile et mal-assurée plus que jamais. Comme elle l'en invita d'une voix légère, l'artiste entra donc dans la terrier de l'animal apeuré. Et dès que l'entrée fut dégagée la chevalière referma la porte derrière Tom, ce qui dans un premier temps l'amusa un peu. Toutefois ce genre de situation cocasse n'avait rien de si drôle au contraire, et il le réalisa vite. C'était un indicateur, un mauvais présage de ce qu'elle avait a lui dire.
Le temps qu'elle revienne une ambiance lourde et silencieuse s'installa dans l'appartement, où était dont passé cet atmosphère si subtile, mélange de confort et de féminité qui régnait d'habitude ? Les objets mal-rangés pavant la pièce ne témoignaient plus de maladresse ou d'étourderie mais de flegme et de désintérêt. Tom avait vu juste, son amie souffrait plus qu'elle ne l'avait laissé penser dans ses lettres. C'est alors qu'elle le rejoignit dans le salon et lui fit jurer de ne jamais parler à quiconque d'autre de ce qu'elle allait lui raconter. Du moins elle lui supplia de le faire et lui se contenta d'un hochement de tête et d'un regard qui témoignait l'évidence : elle pouvait se fier à lui. Elle débuta alors son récit et au fur et à mesure que les mots s'enchaînaient le jeune homme lui faisait de son mieux pour garder son sang-froid. Impuissant devant la douleur qu'avait vécu Lupe, il se sentait prit aux tripes. Comment pouvait-on faire cela a une si belle personne ? Plus le récit avançait plus son interlocutrice semblait perdre ses forces et ses dernières défenses. Prononcer des fait c'est en quelque sorte les revivre, et avouer cet événement c'était l'accepter, ce qui est plus difficile encore. Alors évidemment elle n'était pas immortelle, mais qu'elle être intouchable se munirait d'une armure ? Quel monstre ne présenterai aucune faiblesse ? Le remord avait surpassé le doute, puis il avait succombé au dégoût. Il voyait le monde de son amie s'écrouler, on l'avait frappé au cœur et on avait remis en cause ses certitudes.
Lorsqu'il vit des larmes couler le long du visage de son amie Tom eu envie de la rassurer, de faire disparaître tous ses soucis d'un seul coup. Il voulait la prendre dans ses bras, la rassurer, lui montrer que tout était finit à présent. Seulement Tom Khortwood était fidèle à lui même et n'avait jamais eu ce genre de contact avec personne, aussi il ne savait absolument pas comment s'y prendre. Il comprit alors que c'est une chose qui n'est pas utile qu'à soi mais aussi aux autres. Lui avait toujours fuit le rapprochement et il s'en mordait les doigts.
Lupe avait maintenant finit de parler, elle ressemblait à une enfant perdue dans un monde totalement hors de sa portée. Tom ne savait pas quoi dire tellement c'était ridicule, il aurait aimé la bousculer un peu, la réveiller, lui dire de ne pas penser à de telles absurdités. Mais bousculer une personne qui se trouve au bord du précipice peut s'avérer dangereux... Son amie continuait de sangloter et lui restait là, figé en face d'elle, incapable de réagir de quelque manière que ce soit. Elle souffre, elle est terrorisée et moi je ne sais même pas quoi faire pour l'aider. Son premier réflexe fut de se lever, de faire quelques pas en direction de la cuisine. Il avait soif, terriblement soif, mais ne pouvait fuir le signal de détresse que lui envoyait sa si chère amie. Il se retourna alors et parla comme on parle à un tableau, balbutiant le temps que les sentiments lui parviennent et fassent leur boulot :

"Tu... n... Ne penses pas une seconde que tu es... T.. Tu n'est pas faible Lupe ! C..Comment peux-tu t'imaginer cela une seconde ? Ce que tu as rencontré n'est pas humain. Même ta puissance n'a rien pu faire face a une telle violence. S'il te plait garde à l'esprit que chacun a le droit à l'erreur ! La tienne n'est pas d'avoir baissé ta garde, ni de ne pas avoir pu te défendre. C'est d'avoir pensé que ta seule force résidait dans ton armure. Tu possèdes bien plus, tu as de l'amour, de l'intelligence, de l'attention, de la compassion.. Tu ES bien plus que ça ! Crois moi s'il te plaît, crois moi. Tu n'es fragile que parce que tu es humaine Lupe, et tu dois en être fier."

Il marqua une pause, constatant que ses mots n'étaient pas les plus pertinents, souffla puis repris :

"C'est pourtant tellement évident, bien sûr que tu n'es pas invincible, mais personne ne les. Quel serait l’intérêt de vivre sinon ? Au lieu de voir ce qui ne t'appartiens pas, vois tout ce que tu fais autour de toi, tes amis, moi. Je pense que cela vaut aussi pour tous tes proches, mais pour ma part tu m'offre une protection par tes mots et par ta présence, maintenant mon tour de te protéger. Ne crains plus rien c'est fini à présent, nous aurons tout le temps de reparler de ce démon plus tard, je vais rester avec toi pour le moment, je ne te laisse pas toute seule. "
Mer 8 Mar 2017 - 17:09
Lupe ne voyait plus Tom. Les larmes étaient tellement abondantes qu’elle ne pouvait décelait que de vagues contours très flous. Elle avait encore plus l’impression d’être seule dans son appartement. Mais elle le savait non loin d’elle. Il ne disait mots. Peut-être ne trouvait-il rien à dire ? Peut-être qu’il la regardait d’un regard empli de jugement sur sa réaction d’ado complètement superflu ? Il la voyait sûrement comme quelqu’un de faible maintenant. Une incapable qui ne méritait pas qu’on la rassure et qu’on lui parle. Mais, au fond d’elle, la geek savait que ce n’était pas cela. Tom était quelqu’un qui semblait assez renfermé sur lui-même. Il n’avait sans doute pas l’habitude de réconforter les autres. Elle ne pouvait pas lui en valoir. De plus, il devait être en train de reprendre tout ce qu’elle lui avait dit pour trouver les bons mots. La jeune femme aurait aimé qu’il la prenne dans ses bras. Elle aurait peut-être dû se blottir contre lui. Mais elle n’avait pas osé de peur de le mettre dans une situation très embarrassante. Alors elle attend que quelque chose arrive.

Puis, elle l’entend bouger. A travers ses mains et ses mains, elle peut voir Tom passait à côté d’elle, prenant le chemin de la cuisine. Il ne duit toujours rien. Lupe se sent particulièrement gêné. Elle vient sûrement de mettre mal à l’aise la seule personne qui était avec elle dans ce moment douloureux. Mais il se met à lui parler. Elle lui tourne toujours le dos et continue de pleurer mais elle l’écoute. Les mots de Tom traversent tous ce qui entoure Lupe. Elle capte cette voie qui l’a poussé à se dévoiler et qui tente maintenant de la rassurer. Elle se calme peu à peu. Elle déglutit encore beaucoup mais les larmes s’estompent. Elle recouvre la vue et se retourne vers Tom.

« Tom…je…Ce n’est pas… Tu dis que j’apporte du bien autour de moi. Mais j’en suis bien incapable en réalité. Tu…Tu me surestime beaucoup trop. Depuis quelques temps, j’ai l’impression que tout ce que je touche rate. Et en plus, je me sens coupable de t’imposer mes soucis. Tu as tes propres problèmes à t’occuper et moi j’en rajoute une couche. »

La souffrance que ressentais Lupe au fond d’elle était indescriptible. Que devait-elle faire pour se débarrasser de son état ? Elle sait aussi que Tom ne lui dira pas qu’elle abusait de son temps. Il était trop gentil pour cela. Et c’est ce qui mettait la jeune geek encore plus mal à l’aise. Elle sent ses mains trembler. Elle voudrait les cacher mes ses vêtements ne sont pas assez ample pour ça. Il faut qu’elle trouve quelque chose à faire.

« Merci de… merci de rester Tom , réussit-elle à dire avec une grande difficulté. Tu veux peut-être quelque chose à boire ? Grignoter quelque chose ? »

Elle le dépasse et se rend dans la cuisine. Elle attend sa réponse mais sait ce qu’elle veut pour elle. Quelque chose qui détend. Quelque chose d’un peu fort. Elle commence à remplir une théière et la place sur le feu. Elle ajoutera les feuilles un peu plus tard. Elle se dirige vers un de ses placards. Toujours fébrile, elle récupère deux tasses. Mais un mauvais. Un simple mauvais geste et l’une des tasses lui tombent des mains. Elle tente de rattraper l’objet en céramique mais une vive douleur traverse son cou. Elle arrête son geste, presque paralysé, et regarde impuissante la tasse exploser sur le sol. Le sentiment d’échec qu’elle avait ressenti plus tôt ne tarde pas à revenir. Tout comme les larmes.
Jeu 1 Juin 2017 - 13:37
Quoi de plus beau ? Se faire face d'abord, puis se retrouver côte à côte ensuite. Contempler ensemble le même paysage. En occurrence la scène qui se trouvait face à eux était tout à fait modeste. L'appartement de Lupe, baigné d'une lumière fraîche et tendre. Une ambiance si spécial, comme si chaque élément étaient façonnée par le temps, la patience et la solitude. Les mots ne guérissaient plus, il étaient presque devenus obscènes, honteux. Alors Tom avait choisi de se taire.
Chaque secret étaient maintenant étalés au sol, tout avait été dit. Étrangement cela sonnait comme une fin et il n'y avait plus rien à faire. Comment prouver à l'autre qu'on a tout son temps ? En lui donnant tout simplement, ce que Tom venait de faire. Tout deux était adossés contre le mur de la cuisine, patientant encore un peu. Tout deux assis dos à la tempête, l'un spectateur, l'autre victime. Les fracas des sanglots et le bruit de la céramique qui tombent s'étaient tus, laissant la parole au calme, au repos, au silence. Rien pour menacer, rien pour compter le temps restant. Plus rien pour morceler la paix à présent.




Lorsque que Lupe avait laissé tombé sa tasse, il avait compris qu'il avait sous-évalué l'état de détresse dans lequel se trouvait son amie. Il s'était précipité vers la jeune femme presque en état de choc. Il avait sentit la vague de larme qui commençait à venir dans ses yeux. C'était inévitable, la souffrance devait s'évacuer, elle allait fondre en larme. Alors Tom pris la décision, puisqu’elle devait pleurer, de ne pas la laisser le faire seule. Il prit Lupe dans ses bras et la serra contre lui, sans un mot, sans une hésitation. Toute cette accumulation de douleur devait sortir et pour cela il n'existait qu'un seul remède, le temps. Toute cette angoisse devait disparaître et pour cela il n'y avait au monde que la tendresse.
Quand il sentit qu'elle pourrait tenir sur ses jambes à nouveau, il la laissa là, un instant. Après avoir ramassé les débris de tasse, il se dirigea vers le frigo pour y prendre deux boissons au hasard. Il s'assit contre le mur et invita Lupe à le rejoindre. Lorsqu'il décapsula sa canette celle-ci fit un bruit de bulle et brisa le silence quasi-cérémonieux installé dans le studio.

« Lupe, il faut que je te parle... »

Comment tourner cela autrement que comme un adieu ? Comme lui dire sans la faire replonger dans sa détresse ? Comment la rassurer tout en lui annonçant la sinistre vérité.

« Lupe, je vais partir. Je l'ai compris lors de mon séjour dans les montagnes, j'ai besoin de m'évader de nouveau. Cette ville m'étouffe. Je vois tant de gens autour de moi se battant corps et âme pour la faire évoluer, pourtant elle ne fait que régresser. Toujours plus de violence, toujours plus de tromperie. Cette ville m’écœure. Si je suis arrivé ici ce n'est pas un hasard, alors si je ressens le besoin de partir ça ne l'est sûrement pas non plus. Je sais que c'est extrêmement égoïste. Je devrai te rassurer, te dire que je serai toujours là pour toi et pour te soutenir. J'aimerai que ce soit le cas, être auprès de toi pour toujours. Mais je me connaît trop bien, si je n'obéit pas à mes instincts, je sombre. Je ne vais pas partir ni ce soir ni demain, mais bientôt. Je crains que cela ne soit inévitable. Un jour je déciderai qu'il est temps et alors je quitterai Pallatine, sans me retourner. »

L'artiste s'affaissa encore un peu plus contre le mur, le regard plongé dans le sol en face de lui. Il bu une gorgé et repris.

« Après tout ce que tu as fait pour moi, je te suis tellement reconnaissant. J'aimerai tellement te donner en échange du réconfort, ou la stabilité que tu m'as fournis ici. Je suis désolé. Je resterai ici le temps que tu ailles mieux, bien sûr. Je serai disponible et t'aiderai à prendre soin de toi le temps qu'il faudra. Je ne partirai pas avant que tu soies totalement guéris. Mais ensuite, ma destinée me conduira plus loin. Il doit bien y avoir quelque chose ailleurs, autre que des montagnes, et l'océan. S'il y a cet ailleurs dont j'ai toujours rêvé alors je le trouverai. Et une fois que j'y serai, je t'écrirais. Je t'enverrai des lettres, je ne t'oublierai pas. Seulement ce lieu je dois le chercher. Et je sais que ce n'est pas ici, à Pallatine, que je le trouverai. Je le sens. Enfin voilà, je voulais te le dire. Pour le moment je ne te laisse pas seule, je reste avec toi, mais ensuite.. Lupe je.. Ensuite je vais partir. »

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