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Le silence entre nous - [Naga/Hafiz] [Terminé]

Jeu 28 Déc 2017 - 21:23
Sans grande surprise, la dernière demande de Naga passa à la trappe et ne fut pas relevée par l'Iranien, prouvant par cette désinvolture qu'il ne parvenait pas à se sentir concerné par cette remarque. Probablement pensait-il que le fait d'avoir pu ouvrir les yeux sur les défaillances de Naga contredisait le constat que son cadet faisait sur lui. Mais c'était justement l'aveuglement qui avait précédé cette lumière contre lequel l'Inuit tentait de le mettre en garde. Il savait qu'il n'avait pas beaucoup de crédibilité et qu'il était probablement bien mal placé pour donner des conseils à quiconque, mais la déficience du jeune homme en règle générale ne devrait pas l'empêcher de formuler une critique lorsqu'il remarquait lui aussi un défaut chez un autre ? Mais qui écoutait le menteur lorsque celui-ci criait au feu ? Naga supposait qu'on le traitait avec une méfiance toute compréhensible, compte tenu son caractère - et finalement, il le supportait très bien. Preuve en était qu'il résista à l'envie très forte de pousser un soupir agacé à l'idée de voir ce qui lui tenait le plus à cœur être négligemment mis de côté par son colocataire.
Prouve-lui que tu es meilleur que lui. Le désir impérieux de devancer son colocataire lui serrait le cœur de bien cruelle façon. Naga en cherchait l'origine mais n'aurait su dire s'il s'agissait d'une sorte de jalousie qui prenait naissance à un moment qui ne s'y prêtait pas du tout, ou si son amour-propre avait été blessé d'une façon ou d'une autre dans le processus. Il ne doutait pas un seul instant que les raisons qui le poussaient à vouloir s'améliorer étaient fondamentalement mauvaises, il l'avait toujours quelque peu pressenti au fond de son cœur. À partir du moment où les résultats qu'il attendait étaient positifs pour les autres, il ne voyait pas ce qu'on pouvait reprocher à cet égoïsme si utile. Mais avec Hafiz, les choses étaient sensiblement différentes. Son colocataire lui avait toujours paru un peu défaillant, dépourvu d'une part d'humanité dont tous les autres étaient pourtant généreusement pourvus. L'idée de le voir acquérir ce qui lui manquait ne le dérangeait pas en soi, du moment où Naga ne se faisait pas écraser dans le processus. Mais si Hafiz devenait capable de lui tenir tête et de l'ignorer à l'envi, il deviendrait source de conflits, et cela dérangeait Naga. L'Inuit ne voulait personne qui puisse lui apporter une quelconque contrariété dans son entourage immédiat.
Il ne voulait pas cuisiner ce soir. Il n'avait aucun goût pour l'art culinaire, y compris quand il s'agissait de déguster : il appréciait comme tout à chacun un bon petit plat, mais n'y trouvait guère d'extase comparable à ce qu'une bonne séance de shopping pouvait lui procurer. À ses yeux, il s'agissait là d'une raison suffisante pour se dispenser de cette activité. Mais la menace d'Hafiz planait lourdement au dessus de lui, et l'idée de se retrouver seul sans pouvoir se débrouiller était préoccupante. Naga faisait attention à sa ligne, et pour cela, manger équilibré était particulièrement important.

« Ok, je veux bien t'aider. » trancha Naga en toute amabilité.

Rien dans son ton ne laissait présager l'orage intérieur qui s'était levé à la perspective des difficiles mois que la vie domestique lui promettait. Il se montrait ainsi fidèle au crédo quasi enfantin qu'il venait d'adopter suite à la vexation anodine qu'il venait de subir - être meilleur que les autres, quoi que ces mots n'eussent pour lui par d'autre sens, sur le moment, que de refuser de se laisser dominer par un homme comme Hafiz.
Alors il lançait ses piques à sa manière, parce que toute cette histoire avait fait monté en lui un venin particulièrement toxique qui ne demandait qu'à s'échapper, s'il ne désirait s'empoisonner lui-même. Il ne désirait pas forcément blesser Hafiz - juste se libérer de lui-même, et pour cela, il cherchait à reprendre l'initiative de la plus insignifiante des manières. Naga ne promettait qu'une aide, qu'il jugerait si elle devait être infime ou plus fournie au moment précis où il devrait la proposer.

hrp:
Dim 14 Jan 2018 - 11:21
Hafiz ne fut pas vraiment convaincu par le ton de Naga. Il était évident qu’il n’avait pas eu envie de faire à manger ce soir. Ou bien était-ce autre chose. Un manque de confiance envers son interlocuteur. Peut-être aurait-il dû lui laisser cette soirée-là pour lui laisser un peu de temps. Rien ne pressait puisqu’il s’était engagé auprès de son colocataire. Mais il n’allait pas maintenant revenir sur sa demande sinon, il perdrait un peu plus de crédibilité. D’ailleurs, Naga n’avait pas dit qu’il ferait le repas. Il avait bien utilisé le mot « aider » pour répondre à la demande de l’iranien. Le cuisinier baissa les armes. Il ne voulait pas relancer le débat pour éviter plus de problème et parce que Naga avait accepté de prendre les choses en main.

Malgré cette victoire en demi-teinte, le cœur de l’iranien était bien plus léger. Il avait le sentiment d’être débarrassé d’un poids et d’avoir réussi à avancer, même s’il ne saurait pas vraiment dire comment. Ce n’était pas totalement fini pour autant. Chacun d’eux avait des efforts à faire et Hafiz le premier pour que les choses s’arrangent définitivement. Et puis, il n’avait pas l’intention de rester auprès de Naga pour toujours. Encore moins maintenant avec celle qui prenait une place de plus en plus grandissante dans sa vie. Une personne en qui il avait une confiance sans borne, un peu comme avec Naga, mais dont les sentiments de fond étaient bien différents. Une personne avec qui il avait envie de construire quelque chose d’important. Cependant, il ne pourrait pas sacrifier son colocataire pour son propre bonheur car cela lui resterait au fond de la gorge. Il devait donc s’en détacher petit à petit, sans brusquer les choses. C’est ce qu’il avait compris de leur discussion.

« Eh bien très bien. Allons-y alors. »

Hafiz se dirigea dans la cuisine, enfilant rapidement son tablier tout en tendant un second à son colocataire. Il savait déjà comment il allait procéder. Il allait commencer par lui montrer comment faire tout en le laissant un peu manipuler et faire les découpes avant de prendre en main la partie la plus compliqué, à savoir la cuisson. A cette étape, il le laisserait sûrement partir s’il paraissait ennuyer. Après tout, ce n’était que le premier soir. D’autres suivraient à des intervalles de plus en plus réduit, permettant à Naga de prendre son indépendance vis-à-vis de la cuisine de l’iranien et de se débrouiller, jusqu’à ce qu’il n’est plus besoin de lui…et que chacun vive sa vie comme il l’entend
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