juno may mey philadelphia

Caractère

Caractère

Tu marches sur ces dédales de pierres, perdue dans le labyrinthe sans fin de ton âme. Enfin, si on peut encore dire que t'as une âme. Pomme pourrie contaminant les autres. On t'a toujours dit que t'étais une mauvaise fréquentation, le genre de personne que les mères n'aiment jamais trop. Celle qui rentre plus tard le soir que les autres, et celle qui part un peu trop souvent par la porte de derrière pour fuir un cours qu'elle n'aime pas. Et pourtant, beaucoup de gens t'aimaient bien, même si tu restais avec personne, que tu broyais du noir et que t'allongeais sur les bancs dans la rue, on t'aimait bien. Un peu comme cette grande sœur paumée dans sa vie et dans sa tête, qui cherche une main pour la relever. Les gens ont toujours voulu prendre soin de toi, t'aider à te relever et te réconforter, comme on donne une pièce à un clochard pour avoir bonne conscience. Mais au final, peu t'ont réellement suivi, comme des lâches sont partis ceux que tu portais dans ton cœur une fois que tout leur fut donné. T'as toujours été comme ça, penser à tes amis avant toi-même, bien que tu restes quelqu'un d'égoïste, tu savais que tu pouvais te tailler les veines pour eux. Mais ces fumiers là, non, un peu de ton temps, deux trois billets vert et une boisson. Voilà ce qu'il voulait, purement et simplement.

T'as jamais été quelqu'un de naïve, t'avais juste besoin d'attention et d'épaules sur qui compter. Plus de famille, plus d'appart, plus de boulot. Rien à part deux feuilles avec quelques gribouillis de vers en alexandrins. Toujours à grogner, à râler, et à rester un mur de pierre. Tu voulais personne, à part le vent et quelques comptines de jeunesse, et encore aujourd'hui c'est le cas. T'es juste paumée, égocentrique et t'as pas la langue dans ta poche. Toujours à dire que t'es la plus intelligente, la meilleure partout. Une fierté en béton armée, que même des bombes syriennes ne pourraient pas briser. uc