ismaïl samara

IT SEEMS LIKE GRAVITY

“ comme une placide fatalité. ”

calquant la netjeret amorphe, tu aspirais sombrer dans le nil
tu ne te révélais pas plus cristallisé, juste un prince futile
un parmi tant d'autres
futur souverain qui ne sera jamais le votre
mais peut-être celui d'une autre vie
et c'est bien l'unique propension t'ayant jamais servi
ton existence a été érigé dans un règne songé
règne dont tu t'es vu éloigné
subsistance // a n n i h i l é e
et l'isolement, en exil inéluctable corroboré
il s'est attisé dans l'effervescence de ta répulsion
déprends-toi de ces liens prosélytes de submersion

“ brise la métonymie fastueuse. ”

tu braves indéfiniment les déserts arides
où les ergs suffocants, imprégnés de vide
te remémorent, chaque instant, que tu es esseulé
et tu vrombis, et tes cordes vocales par des ruptures, lacérées
se décèlent, elles aussi, ignominieusement fléchir
comme un périple sempiternel que tu ne peux anéantir
comme nout, engouffrant l'hélianthe pour l'engendrer chaque nouveau jour
symétrie de rê, renaissant sans cesse, mais éternellement dénué d'amour
tu ne sais comment t'y affairer
comment devenir autre que souveraineté
tu désires ardemment t'en affranchir
et à travers ce regard allusif que l'on mire
délectable magma de teintes divergentes
on pourra découvrir la réverbération de ton essence décadente
ce jour-là, le prince déclinera, il ne sera plus
ce jour-là, le toi véritable sourdra, l'ère d'inexistence sera révolue
vie // i n s u f f l é e

“ envole-toi pour de nouveaux horizons. ”

tu as pénétré une contrée inconnue
tu présumais avoir tout perdu
et cette pensée de reviviscence émergea en ton esprit
seconde chance de subsister en mortel accompli
mais conçois-tu ce que tu ambitionnes, réellement ?
distingues-tu les désirs infligés de ceux qui s'avèrent tiens, finalement ?
un unique éclat qui t'anime, une seule vocation dialectique
être // m o n o c h r o m a t i q u e
et peut-être as-tu emprunté une sente contraire
mais quand tu t'élèves vers l'éther
tu te noies un peu plus
alors tu continues de filer, de guide dépourvu

“ le présent d'hathor. ”

la merveilleuse déesse t'a sacré
de ses dons les plus nobles et ambitionnés
tu t'esquisses comme le successeur d'orphée
et pas seulement un épigone condamné
la parole se révèle souvent tienne
et que le silence vienne
tu jouis de cette opulence
qui ne connaît, elle, ni décadence
ni naufrage
mais qui te prend en otage
docilité qui te lasse
docilité immolante que tu effaces


finalement tu aspires à devenir comme ces derniers vers pauvres
brisés par l'absence de noblesse et de signes
pourtant pourvus d'authenticité
aujourd'hui connais t o i
deviens t o i
i s m a ï l.