Histoire

« Maman, où vas-tu avec papa? »

« Cela ne sera pas long mon chéri, nous reviendrons d’ici quelques heures et tu n’auras rien remarqué. »

« Tu dis toujours ça! Dans combien de temps? »

La maman de Maxence enleva la montre noire qu’elle avait autour du poignet, pour le déposer sur sa table de chevet, juste à côté de sa lampe à bulles.

« Regarde bien Max, tu vois la petite aiguille? Dès qu’elle et que la grande soit sur le chiffre douze, ton père et moi seront de retour à la maison. »

Maxence, éblouit par la montre la garda précieusement entre ses petites mains, avant de plonger sous ses draps blancs. Sa mère lui offrit un dernier baiser sur le front et quitta sa chambre en s’assurant de bien fermer la porte.

« Dépêchons-nous Lisa, le reste du gang doit nous attendre. »

Lisa, sa mère et Léo son père. Tous les deux font partie du gang de Pallatine depuis leur naissance. Ils ont d’ailleurs commencés à se fréquenter à cet endroit, natifs de parents ayant servi ce gang. Pour eux, l’idée de se soumettre à l’État était inconcevable. Ils souhaitaient la liberté à tout prix et également la liberté de leurs actes. Jeunes, ils considéraient ça formidable, et excitant. Ce sentiment de toujours pouvoir flâner et de toujours fuir l’autorité. Mais maintenant, à la venue de Maxence tout cela changea. Cette idée préconçue à partir de la liberté s’effondra, le regard porté sur leur enfant. Ils désiraient cette liberté, mais également la sécurité de leur bambin.

Cette soirée-là, tous les membres devaient se réunir pour faire un « recensement ». Ils avaient 24h pour confirmer si oui ou non ils allaient continuer les activités. Dans les moindres soupçons de trahison, ils risquaient leur vie et celle de leurs proches. Tous, le savaient pertinemment. Léo ne souhaitait pas reculer devant cela, malgré la naissance de son fils. Lisa quant à elle, hésitait énormément. Elle adorait son mari, l’idéologie du gang, mais ne pouvait se permettre de ne pas revenir comme promis ou encore de revenir tout court pour Max. Une fois la déclaration du recensement lancée, le temps s’écoulait et ils devaient remettre leur réponse le lendemain au plus tard. En attendant, une mission les attendait.

Quelques heures s’écoulèrent alors que Maxence se réveilla, par envie. Il se dirigea doucement dans le salon et vit sa grand-mère la tête penchée vers l’arrière dans la chaise berçante. Il retenu un fou rire et se dirigea par la suite vers le réfrigérateur. Avant de l’ouvrir pour se prendre un petit quelque chose à manger, il prit cette photo avec lui, sa mère et son père. Il sourit et sentit une chaleur lui envahir le cœur. Oubliant sa faim, il prit la photo avec lui et la déposa sous la montre que sa mère lui avait remise. En regardant attentivement les aiguilles, il réalisa qu’il ne restait que dix petites barres avant que sa mère dépasse le délai. À force, il s’endormit profondément, rêvant de ces moments passés avec son père et sa mère.
Au levé du soleil, il se dirigea vers la chambre de ses parents et ne vit personne. La salle de bain vide, il se dirigea vers la cuisine où sa mamie avait préparé le petit déjeuner.

« Bien dormi mon petit Maxence? »

« Oui mamie! Où est maman et papa? »

Sa mamie ne répondit pas immédiatement.

« Ne t’en fais pas mon petit, ils devraient revenir bientôt! »

Son sourire s’évapora au fil des jours. Ses parents n’étaient pas revenus après trois jours. Trois longues journées pour Maxence. La nuit il n’arrivait pas à dormir et le jour il sentait la tristesse l’envahir.

Puis, le soir, alors qu’il s’attendait à voir sa mamie entrée dans chambre, il reconnut le parfum de sa mère, qui vint déposer un baiser sur le front de son enfant. Maxence ne réagit pas. Il se leva et pleura à chaude larmes, versant la tristesse et le vide qui l’avait emplie durant ses trois dernières journées, mais également ce cri du cœur qui donnait envie de le serrer dans nos bras. Sa mère le fit. Elle laissa couler les larmes sur les cheveux de son garçon qu’elle chérissait tant. En le regardant dans les yeux, elle colla doucement son front contre le sien.

« Plus jamais mon loup je ne te laisserai solitaire. Plus jamais. »

Une étreinte qui valait milles mots, milles émotions. Le père après avoir remercié sa propre mère rejoint le câlin collectif et tous s’endormirent ensemble.
À partir de ce jour, Lisa tenue sa promesse, Léo également. Ils donnèrent leur réponse, décidant de consacrer leur temps à Maxence. À son tour, il intégra ce gang, par propre intérêt. Il ne vivait plus chez ses parents, ayant décidé de subvenir à ses propres besoins. Cela ne lui empêchait pourtant pas de les revoir, de les resserrer dans ses bras et de les remercier pour tout.