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SŪN LONG – AND THEY SAID LIVING IS EASY WITH EYES CLOSED 放屁

Dim 24 Avr 2016 - 23:13
Long
feat CHOE GU SUNG | PSYCHO-PASS

Caractère

Tu es à la fois compliqué, et terriblement simple. Attendu, et imprévisible. Tu arrives encore à te surprendre ... tu te connais si mal ; ou peut-être te connais-tu trop bien ? Tu n'as que du mépris pour toi-même. Tu te trouves laid à l'intérieur, une créature hideuse et sans valeur, et ça te ronge les entrailles. La solitude, aussi. Elle te bouffe. Ce sentiment d'être seul et invisible au centre de la foule ... ce besoin de reconnaissance qui t'obsède, de rappeler au monde que tu existes, alors qu'au fond, ne préférerais-tu pas qu'on oublie jusqu'à ton existence ? Tu es contradictoire. Tu prétends ne rien attendre des autres et pourtant, trop souvent, tu te laisses influencer par des avis extérieurs. Trop souvent, tu te donnes l'image d'un homme fort alors que tu n'es, en vérité, qu'un jouet brisé. Tout ça, tu le sais. Tu sais que tu fonctionnes mal. C'est peut être ça, le pire ? Avoir conscience de tes faiblesses. Te savoir incapable de rectifier le tir. Être trop fier pour dévoiler cette facette de ta personnalité ; et merde, tu sais pas trop d'où elle sort, cette fierté, toi qui n'a aucun respect pour ta personne.
Puisque tu te considères comme une sous-merde, tu es naturellement moins exigeant envers les hommes et les femmes à ta charge, à savoir, les prostitué(e)s du Báiyún. S'il t'arrive de sévir en cas de fautes et d'abus, tu n'es pas un despote pour autant ; tes reproches sont toujours justifiés, c'est pourquoi tu restes apprécié de tes employé(e)s. Tu es aussi là pour les écouter et tu sais te montrer compréhensif. Après tout, tu es bien placé pour savoir à quel point leur job est merdique. Plutôt que de profiter de ta position pour t'élever et t'enrichir sur le dos des autres, tu préfères te mettre à leur niveau, et patauger tous ensemble dans la boue. T'es un peu communiste dans l'âme, ça doit être tes origines chinoises. En parlant d'origines, justement ... il faut noter que tu n'as jamais maîtrisé d'autre dialecte que ta langue natale. Ton anglais parlé est très approximatif et, évidemment, tu ne sais lire que le braille chinois. Donc côté dialogues, tu restes assez limité. Et si tu y mets du tien pour échanger avec tes clients et les autres membres de ta diaspora, tu ne fourniras pas les mêmes efforts pour des étrangers / inconnus, que tu te contenteras, le plus souvent, d'insulter copieusement en chinois.

Long

Âge: 29 ans
Naissance: 06/06/1971.
Arrivée: 12/08/1989.
Présence en ville: 11 ans.
Nationalité: chinoise.
Métier: Il est le gérant du báiyún (白云 - nuage blanc), un établissement convivial et chaleureux offrant gite et couvert aux femmes de petite vertu (ndlr ; oui on parle d'un bar à putes).
Statut civil: Veuf.

Groupe: Iwasaki-rengō.
Section: Lotus rouge.
Rang: 49.
Nom de code: LÓNGMǍ.

Taille: 1.72.
Corpulence: Maigre comme un clou, osseux; il a moins d'épaisseur que la dernière feuille d'un rouleau de pq économique.
Cheveux: Bruns, mi-longs.
Yeux: Chocolats.
Autres: Il a : - un dragon oriental indigo tatoué sur le bras gauche - un phœnix rouge&or dans le dos - une cécité visuelle qu'il traîne depuis la naissance.

Histoire

Chine, 1971
Tes yeux s'ouvrent pour la toute première fois. Dans cette chambre sombre et exiguë, une bougie brasille. C'est la seule source de lumière. Dehors, la tempête fait rage. La branche d'un arbre tambourine contre la fenêtre, pliée en deux. Un sifflement strident fait vibrer la porte et gronde comme le souffle d'un dragon ancestral. C'est le vent mais ça, tu n'en sais rien ; tu n'es encore qu'un nourrisson, et tu as tant à apprendre. En dépit du bruit, tu ne pleures pas. Les brindilles fragiles qui te servent de bras frétillent dans la pénombre pendant que tu t'adaptes à ton nouvel environnement. Ta perception évolue et des sensations étranges te submergent, des émotions que tu ne saurais nommer. Les fourmillements dans tes jambes. Le bourdonnement au creux de ton oreille. C'est la vie qui t'anime. Une femme s'agite autour du lit aux draps souillés, elle est prise de panique.
il est arrivé trop tôt. regardez comme il est minuscule ! dit-elle en te prenant dans ses bras. Ses mains froides te font frissonner. Quelqu'un saisit le bougeoir et le rapproche de ton visage pour mieux le contempler. Tu sens la chaleur de la flamme ardente contre ta peau mais tu ne la vois pas. Pour toi, la pièce reste éteinte, plongée dans la pénombre.
quelle idée de naître en plein orage ... il nous aura donné du fil à retordre jusqu'au bout, celui-là, ajoute une voix rauque. mais ta sœur avait raison. c'est un garçon.
Une main robuste caresse ton menton, et ce contact inattendu te dérange. Tu serres tes petits doigts contre le pouce de ton père en gazouillant comme un oiseau. Tu secoues tes gambettes avec énergie, martelant son bras de légers coups de pieds. Il attrape un peton en riant. Tu veux protester, proclamer ton indépendance, mais l'écume se forme aux coins de tes lèvres. Les sons qui sortent de ta bouche sont étouffés par des bulles de bave.
donne-le moi, s'il te plaît. je veux le prendre dans mes bras, murmure faiblement ta mère, épuisée par l'accouchement. Coincé entre deux paumes caleuses, tu es soulevé dans les airs, avant d’atterrir sur le ventre dans lequel tu gesticulais quinze heures plus tôt.
bienvenue sūn long, souffle-t-elle. Sa voix est calme et apaisante. Ces mots, prononcés avec bienveillance, sonnent comme une promesse à tes oreilles ; tu y vois un serment de protection, scellé par ton prénom. À l'extérieur, la pluie tombe avec force et intensité. Une porte se referme. Les sages femmes ont quitté la pièce pour vous laisser un peu d'intimité. Ta mère chatouille doucement la plante de tes pieds. Tu gigotes contre sa poitrine mais déjà, la fatigue te gagne. Tu bailles, la tête logée entre ses seins. Tes paupières, devenues lourdes, se ferment paisiblement. Bercé par le rythme de sa respiration, tu t'endors.

Chine, 1979
C'est ton anniversaire et tu as déjà huit ans, mon bonhomme. Le temps file à une de ces vitesses ... c'est fou ! Pour célébrer cette occasion un peu spéciale, tes parents décident d'organiser un voyage en ville. Le trajet est long. Très long. Toi qui n'as jamais quitté la campagne de Shanxi, tu te dis qu'à cette allure, vous atteindrez bientôt le bout du bout du monde. Tu es fatigué et tu as les jambes en coton. Un caillou est coincé dans ta semelle mais tu n'oses pas t'en plaindre, à cause de ton père, qui tire la gueule depuis le début de l'excursion. Tu n'as pas besoin de toucher son visage pour le deviner : ses pas traînent lourdement sur le chemin, et quand les deux adultes chuchotent entre eux, ses réponses te semblent plus courtes et plus sèches que d'ordinaire. Tu te demandes s'il est en colère contre toi ... à ton âge, le fils du voisin aidait régulièrement aux champs mais toi, non. Toi, tu ne sers à rien. Ton handicap te rend inutile et envahissant. Même à la maison, tu représentes une gêne pour ta famille. Tu en es conscient et – surtout – tu en as honte. Parfois, tu aimerais simplement disparaître. Parfois, tu souhaiterais n'être jamais né.
sūn long, tu veux bien patienter ici pendant que ton père et moi allons faire quelques courses ? on n'en aura pas pour très longtemps, dit ta mère. Tu hésites. Elle n'est pourtant pas sans savoir que la solitude t'effraie. Que tu es incapable de t'orienter dans un lieu inconnu. Tu préférerais les accompagner, porter leurs sacs ... mais tu ne veux pas la déranger, alors ta tête balance de haut en bas en signe d'approbation.
d'accord, réponds-tu, toujours aussi docile. à tout à l'heure.
Et tu attends, dans cette allée mystérieuse, les doigts cramponnés aux bretelles de ton sac à dos bleu. Tu n'oses pas t'asseoir sur le sol. Il est sûrement très sale et si tu devais souiller (ou pire encore, déchirer) ton pantalon, ça causerait du tort à ta mère. Les bras tendus, tu tournes sur place – à la recherche d'un mur où t'appuyer – mais tes mains happent le vide. Tu te baisses et dénoues le lacet de ta chaussure pour ôter la pierre qui lacère encore tes orteils. Le soulier t'échappe. Tu reposes le pied à terre, en chaussette ... dans une flaque d'eau. Une vague de désespoir submerge ton petit cœur fragile, et ton menton est agité de secousses. Tu es à deux doigts de fondre en larmes. Les bruits et les odeurs du marché diminuent jusqu'à disparaître intégralement. Il est tard. Les minutes passent et se transforment en heures. Le temps file à une de ces vitesses ... c'est fou ! C'est ton anniversaire et tu es seul. Tétanisé, tu n'entends même pas la grand-mère qui approche en boitant. Lorsqu'elle tapote sa grosse main potelée contre ton épaule, un cri de stupeur t'échappe. Tu tires sur ta manche pour essuyer discrètement tes yeux humides.
ça fait trois fois que je passe et t'es toujours planté là, grogne la vieille. qu'est-ce que tu attends, mon garçon ? c'est dangereux de traîner dehors en pleine nuit.
j'attends mes parents, réponds-tu, la voix chevrotante. Elle te jette un regard circonspect que tu ne peux voir, avant de lever sa canne en bois pour l'agiter sous ton nez.
depuis tout ce temps ? Silence. Tu ne sais que répondre. tu habites où, gamin ?
je ... je sais pas. j'ai beaucoup marché. loin de la ville, c'est sûr. et on a pris le bus. je sais pas lequel ... je ... je saurais pas le décrire. mon père travaille à la rizière.
pourquoi tu ne viendrais pas attendre chez moi, hein ? tu es tout grelottant. j'habite juste en face. ne t'inquiète pas, tu verras bien la rue de ma fenêtre, et tu seras au chaud.
Elle t'attrape par le coude pour te guider jusqu'à sa demeure. Elle semble comprendre la situation mieux que toi, cette vieille pie. Tes parents ne reviendront pas. Elle sait que tu es un fardeau pour eux. Qu'avec la politique de l'enfant unique, il serait malvenu pour le couple d'élever un deuxième enfant tant que le petit aveugle traînait dans leurs pattes. Tu n'es pas le premier gosse abandonné à son sort. Tu ne seras pas le dernier. La vie est injuste, certes, mais elle est ainsi faite. Et une mauvaise vie vaut mieux qu'une belle mort.

Chine, 1984
Assis sur un trottoir bosselé, tu fais la manche. Un chapeau retourné est posé à tes pieds. Les passants se pressent et se bousculent dans les rues bondées de Taiyuan, ils font de leur mieux pour t'ignorer, pour ne pas croiser ton regard vide ; c'est à se demander quel est l'aveugle et le voyant. Ceux qui perdent à ce jeu glissent un billet dans ta misérable cagnotte, et tu les en remercies avec un air faussement reconnaissant. La faim te ronge les entrailles depuis la veille. Comme un volcan, ton ventre est secoué de grondements inquiétants. Tu portes une longue écharpe beige, un manteau trop ample et une paire de gants dépareillée ; ces vêtements, ça fait six mois que tu les as sur le dos. Depuis la mort de Ma'. C'était une vieille peau, Ma'. Elle ne respectait rien ni personne. Elle passait ses journées à crier sur ses voisins, quand elle n'était pas occupée à distribuer des coups de canne aux chats errants qui squattaient sa cuisine. Parfois, elle se baladait en slip au beau milieu du salon (et dans ces moments là, t'étais bien content d'être aveugle). Elle cuisinait toujours le même plat : un ragoût si infect qu'à force d'en avaler, tu craignais de perdre le goût en plus de la vue. À présent, tu vis à la rue. Tu sais qu'il existe des choses bien pires à se mettre sous la dent. Lorsqu'on meurt de faim, la question "c'est comestible ?" devient secondaire, loin, très loin derrière : "si j'en meurs pas, c'est que ça se mange, pas vrai ?"
Malgré tous ses défauts, tu adorais Ma'. Son absence te contrariait plus que tu n'osais l'avouer. Rien ne l'obligeait à te prendre en charge et pourtant, cette petite vieille avait fait de toi sa responsabilité. Elle t'avait appris à lire le braille. À jouer de la musique. À t'orienter avec une canne. À fonctionner en autonomie, sans dépendre d'un entourage. Tu lui en seras éternellement reconnaiss – AÏE. Tu te masses la joue. Un objet non identifié vient de s'y écraser. Tu parcours le sol à tâtons, pour y trouver ... une chaussure à talon ?
滚开 ! c'est mon trottoir morveux, dégage de là ! crie une femme sur ta gauche. Tu te redresses, surpris. Ah ... c'est une biǎo zi. Tu laisses tomber sa pompe dans le caniveau. La prostituée approche en claudicant, furieuse, avant de se baisser pour la ramasser. Elle se relève en agitant une main devant tes yeux. Si elle s'imagine discrète, c'est raté. Tu ne dis rien. Son parfum est suffocant. Les effluves sucrées te donnent des haut-le-cœur. Tu voudrais qu'elle parte, mais au lieu de s'éloigner, elle vient se coller tout près de toi.
pffffff, t'as de la chance d'être aveugle mon mignon, sinon je t'aurais botté l'cul comme jamais. Elle s'assied à tes côtés et s'allume une saloperie de cigarette mentholée.
t'en veux une ? une clope, j'veux dire ? ajoute-t-elle en crachant sa fumée sous ton nez. Tu refuses. Elle renfile son escarpin et hausse les épaules ; du moins, c'est ce que tu imagines. à part mendier pour des clopinettes, tu sais faire ... des trucs ? te rendre utile ?
je suis aveugle, pas débile. pourquoi, réponds-tu avec une méfiance justifiée. Pourquoi ... pourquoi ? Question stupide. Pour te mettre le grappin dessus, bien sûr. Sūn Long, quand cesseras-tu d'être aussi naïf ? Quand comprendras-tu ? Ce monde est une épave, un nid de vipères où les hommes exploitent leurs prochains sans remords pour atteindre leurs objectifs. Tu es en bas de l'échelle. Tu seras utilisé jusqu'au bout, sacrifié pour l'ascension sociale d'un autre. Alors quand la femme t'invite à "travailler" dans son bordel, en échange d'un abri (ton rôle se bornera à tenir l'accueil, jouer de l'èrhú dans un coin, aider ... guère plus, précise-t-elle) es-tu crédule au point de gober ce mensonge ? Crois-tu t'en tirer à si bon compte ? Ou est-ce le désir de te rendre utile qui te pousse à accepter son offre ?

Chine, 1985 - 1987
sūn, sais-tu pourquoi nos clients viennent au mányú ? dit Huā en glissant un peigne en bois dans tes cheveux bruns. Tu fronces les sourcils, dubitatif et légèrement embarrassé par cette question. Tu n'es plus un enfant. La réponse, tu la connais bien ... voilà près d'un an que tu vis dans la maison close. Les murs ne sont pas épais et tu as l'ouïe fine. Les filles parlent entre elles, partagent avec toi des anecdotes pour le moins explicites. Certaines choses se passent d'explications. Les activités du mányú en faisaient parties.
tu vois, là où les hommes ont une anguille, les femmes ont une grotte. et l'anguille cherche toujours à se faufiler dans la grotte. c'est ainsi que vont les choses, poursuit-elle avec une assurance déconcertante. Tu t'enfonces dans le matelas, mal à l'aise, en te dandinant d'une fesse sur l'autre. Elle semble prête à t'expliquer les "bases" du coït. Un éclaircissement dont tu préférerais t'abstenir. Tu voudrais te noyer dans les draps en satin bleu et vert, mordre dans un coussin pour t'étouffer ... tout pour ne pas entendre la suite.
euh, oui. je sais tout ça. tu n'as pas besoin de me faire un cours, répliques-tu en vitesse, désireux de mettre un terme à cet échange avant qu'elle n'aborde le vif du sujet.
mais certaines anguilles ne veulent pas aller dans la grotte. elles préfèrent la compagnie des autres anguilles. elles les aiment tant que ... eh bien ... elles choisissent de se réfugier dans un terrier moins confortable ... dans un trou plus étroit, reprend-elle, imperturbable. ça n'a rien de honteux. malheureusement, le mányú n'a pas de quoi satisfaire cette clientèle un peu particulière. pas depuis le départ de bái yáng ... tu comprends ?
Perplexe, tu écoutes sa métaphore sans en comprendre la signification. Donc l'anguille c'est ... et la grotte c'est ... mais le terrier ? Soudain, le voile se lève sur ces paroles pleines de sous-entendus. Tes joues s'empourprent. Tes mains se lèvent pour couvrir ta bouche ouverte, béate. Huā ne semble pas remarquer ta réaction de pucelle effarouchée (ou alors, elle s'en moque). Ses longs doigts nacrés effleurent doucement ta chevelure, qu'elle finit par nouer à l'aide d'un ruban turquoise. Elle pose la brosse sur le bord du lit.
tu nous rendrais un immense service si tu pouvais le remplacer, à l'avenir.
Tu aimerais feindre l'incompréhension, prétendre ne rien connaître du rôle tenu jusque là par bái yáng. Ce serait un mensonge, évidemment. Tes bras retombent lâchement contre le matelas ; tu es comme brisé, à bout de forces. Tu sens ton poing se crisper contre ta cuisse. Ta gorge est serrée, et une boule se forme dans ton ventre. Tu n'es pourtant pas stupide. Tu savais que le jour viendrait où l'on exigerait de toi certaines compensations.
Plaqué contre le meuble, tu attends que "cela" cesse. Tes doigts, cramponnés aux bordures métalliques, subissent les morsures de l'acier au rythme des va-et-vient qui te ramènent inéluctablement contre la commode. La poignée d'un tiroir heurte ton flanc à chaque secousse. Tu crains qu'un hématome n'apparaisse avant la fin de la journée. Toutefois, adopter une position plus confortable semble compromis à cause des mains qui, serrées contre tes épaules comme deux étaux, te maintiennent fermement en place.
concentre-toi sur le décor, t'avaient suggéré les filles. fixe un point dans la pièce. essaie de ne pas y penser, ça passera vite. Naturellement, tu avais ri au nez de ces conseillères maladroites. Elles oubliaient un détail ... ta vue. Elles ne connaissaient rien de l'obscurité qui t'enveloppe en permanence. Heureusement, il existait d'autres moyens pour t'occuper l'esprit. Tu fouilles dans ta mémoire, à la recherche d'un poème, que tu récites en silence.
tu as laissé tomber dans la poussière la tulipe rouge que je t’avais donnée. je l’ai ramassée. elle était devenue blanche. Tu as oublié la suite. Les mots tournent en boucle dans ta tête comme un disque rayé. Tu serres les dents, maudissant ta mémoire défaillante ... il faudra que tu apprennes les vers suivants. Tu demanderas à Bō Tāo lors sa prochaine visite. Il doit connaître un tas de poèmes ... il est si cultivé ! C'est un client, certes, mais ... différent des habitués du mányú. Il est gentil avec toi. Doux. Il apprécie ta compagnie. Il n'est pas comme ces hommes corrompus et dépravés qui t'abandonnent au pied du lit, humilié, une fois leur petite affaire conclue. Bō Tāo prend toujours le temps de discuter avec toi. D'ailleurs, il est tellement charismatique ... tu pourrais l'écouter pendant des heures. Les compliments qu'il murmure à ton oreille t'arrachent des frissons de plaisir. En y repensant, tu souris. Les grognements dans ton dos n'ont plus d'importance, car tes pensées sont toutes tournées vers Tāo. Tu songes à sa voix satinée, à sa peau, épaisse comme du cuir ... et merde, Sūn. Tomber amoureux d'un client, c'est mal. Très mal.

Chine, 1989 - Pallatine, 2004
Le cendrier tombe à terre et rebondit une fois, puis deux, avant de rouler sous le lit. Tes jambes chancelantes n'arrivent plus à supporter ton poids. Ta tête tourne. L'odeur du sang te rend malade, nauséeux ... les mains plaquées contre ta bouche pour réprimer cette brusque envie de vomir, tu finis par perdre l'équilibre. Tu t'écrases au sol, à proximité de Bo Tāo dont le corps gît, sans vie, au milieu d'une flaque sombre et poisseuse. Bien que tes membres soient encore paralysés par la peur, tu parviens à ramper jusqu'à lui.
tāo ... tāo ? dis-tu en effleurant son épaule. Si tu pouvais voir son visage, tu ne te donnerais pas cette peine. Il était méconnaissable. Avec son nez fêlé, ses orbites explosées et les dents partiellement arrachées qui sectionnaient ses lèvres ... il ne restait de son joli minois qu'une bouillie rouge et spongieuse. Ce sont des choses qui arrivent, surtout lorsqu'on vient de vous défoncer la mâchoire à grands coups de cendrier.
Tu reprends tes esprits. Il te faut quitter cet endroit, vite. Retrouvant peu à peu l'usage de tes jambes, elles te guident jusqu'à une porte face à laquelle tu restes en suspens, les doigts serrés autour de la poignée. Des souvenirs fragmentés se bousculent dans ta tête. Des émotions floues et étrangement lointaines. Tu es coupable. C'est toi ... toi. Tu l'as tué. Pourquoi ? Tu n'en sais rien. Dans ta poitrine, ton cœur bat à toute allure. Tu as mal. Tu as du mal. Du mal à réfléchir, à organiser tes pensées ; à respirer, aussi. Dans cette mer d'émotions, tu perds pieds, tu te noies ; la réalité t'échappe. Des fragments de mémoire te reviennent progressivement. Tu te souviens ; de la douleur d'abord, vive, insupportable. Des mots, ensuite. D'un rire cruel. De l'humiliation, surtout. L'homme de ta vie ne t'aimait plus. Il t'avait remplacé par un autre. Rejeté. Abandonné. Tu avais offert ton cœur à Bo Tāo, et il l'avait serré entre ses doigts crochus jusqu'à implosion, avant de le jeter aux ordures tel un ... tel un fruit pourri. Pour la première fois de ta vie, tu te sentais souillé. Tu étais devenu inconsolable. Incontrôlable. Et puis les choses avaient ... dérapé.
tu as laissé tomber dans la poussière la tulipe rouge que je t'avais donnée. je l'ai ramassée. elle était devenue blanche. en ce bref instant, il avait neigé sur notre amour.
Tes paupières s'ouvrent. En dépit du voile noir qui éclipse ta vue, tu sens que quelque chose cloche. Le lit étroit dans lequel tu viens de te réveiller ne correspond pas vraiment au mobilier du mányú. Ton nez se fronce. Il flotte dans l'air une odeur de désinfectant. Rien à voir avec les parfums capiteux qui embaument la maison close, dans le vain espoir de camoufler l'odeur de sexe, encore plus forte. Tu te lèves et avances à tâtons dans cette pièce obscure. Elle n'est pas spacieuse. Tu trouves vite la porte, mais pas sa poignée. Bien que la chambre te paraisse trop confortable pour une cellule, l'enfermement, couplé à tes derniers souvenirs, t'insuffle un sentiment de panique. Tu frappes contre le mur pour attirer l'attention de spectateurs invisibles. Au bout de vingts longues minutes – une éternité, pour toi – la porte coulisse et des inconnus t'entraînent dans un couloir sans fin. Des consignes te sont transmises dans un dialecte étranger, une langue que tu ne parles pas. Tu les suis sans protester jusqu'à ... une salle d'examen ?
euh ... 对不起 ? marmonnes-tu à l'intention d'une femme, occupée à bidouiller un truc sur ton bras. Tu fais de ton mieux pour garder ton calme. Tu aimerais bien savoir ce qu'elle fout, malheureusement, aucun des scientifiques présents ne semble te comprendre.
sfdsloodsfea dsfmgky dgaopsdfoo azosfkpkp ! répond cette dernière. Plus ou moins.
chinois ? vous parlez chinois ? 有人 ... quelqu'un ? s'il vous plaît ?
azosfkpkp ! Okay, okay ... tu soupires. Zen. Il te faut rester zen. Ne pas céder à la panique. Et arrêter de te faire des films, aussi. Cette situation n'est absolument pas délirante. Il doit exister une explication logique au chaos qui t'entoure. Oui, voilà. Avec de la patience, l'énigme se résoudra d'elle même. Tu te tords les doigts, nerveux. Pourvu que tu n'aies pas atterri au milieu d'un trafic d'organes. Tu aimerais bien garder tes deux reins.

Pallatine, 2005 - 2015
Pallatine, une seconde chance ? Peut-être ... peut-être est-ce l'occasion de mettre de l'ordre dans ta vie ! De laisser cette existence derrière toi et d'oublier toutes les choses dégradantes que tu as subies au cours de ces dernières années. Peut-être qu'un travail honnête se présentera à toi, que tu y puiseras de la force, celle qui te manquait pour quitter cette spirale indécente, aller au bout de tes rêves, t'épanouir et ... non, je plaisante.
Tu as quitté l'institut. Tu t'es alors tourné vers les diasporas asiatiques, naturellement, pour faire ce que tu connais le mieux : tapiner. Tu as rejoint le Báiyún, une maison close appartenant au lotus rouge. Parce que la stabilité n'a pas de prix (mais ton boule, oui).
Grâce à ton handicap – car il faut bien y trouver un avantage – tu es devenu le favori d'une clientèle fortunée, souhaitant consommer discrètement, sans exposer leurs visages. Je n'irais pas jusqu'à qualifier ta position de confortable mais elle n'en était pas moins avantageuse. Les faveurs et les contacts que tu as raflés par ce biais, t'ont permis de reprendre la position de gérant, six ans plus tard, lorsque le propriétaire du bordel tira sa révérence. Et quand pour des raisons politiques, l'établissement devint une possession commune des différents groupes de l'Iwasaki-Rengō, c'est à toi que revint la charge de l'administrer. Ton arrivée entraîna de nombreuses améliorations dans l'organisation et dans la ligne de conduite du Báiyún. D'abord contestés, ces changements augmentèrent considérablement sa rentabilité. Et puisqu'il n'y a rien de plus parlant qu'une nouvelle rentrée d'argent, tout le monde s'accorda très vite à dire que, finalement, ce poste te convenait bien. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jusqu'à ce que tu rencontres Duccio Livieri. Si vous sentez venir le drama, vous avez plus de flair qu'un labrador. Comme le suggère son nom, Duccio était un gangster italien et, en tant que tel, tu n'aurais du éprouver pour cet homme rien d'autre que du mépris et de l'animosité. À la limite, une rivalité amicale eut été tolérée ... mais pas de l'attirance, et surtout pas de la romance, et surtout, bon sang, pas un mariage en secret. Qu'est-ce qui t'es passé par la tête, franchement ? C'est pas le genre de bricoles qui peut passer sur un malentendu. Bref. Tu l'aimais, il t'aimait ; on ne rentrera pas dans les détails de votre histoire fleur bleue. Mais comme on pouvait s'y attendre, l'une des diasporas eut vent de cette relation et, de vous deux, c'est Duccio passa l'arme à gauche. Tu ne connais pas le responsable. Une chose est sûre ; tu vas tout mettre en oeuvre pour le découvrir. Et lorsque tu auras identifié le coupable, tu lui feras sauter les dents une à une avec une pince ...


dsfsdfdsffs

Dim 24 Avr 2016 - 23:20
OH. MON. DIEU.
Cette histoire.
Ce personnage.
Pauvre gamin.

(je ne te souhaite plus la bienvenue, tu connais la maison Cœur )
Dim 24 Avr 2016 - 23:22
Des trois, c'est déjà mon préféré. Et pas parce qu'il est de l'Iwasaki hein, non non. Malicieux J'ai l'impression qu'on ne va pas me croire.
Dépêche de finir tout ça, je veux avoir l'honneur de valider au moins un de tes personnages, moi, marre que ça tombe toujours sur Naga. Ö

(moi non plus, t'es comme les meubles, on te remarque plus mais quand on a besoin de toi on est contents que tu sois là Mwahaha ) ( Cœur )
Lun 25 Avr 2016 - 18:15
g o d l'avatar est trop cool
disons que ce personnage est assez aux antipodes d'alois m d r
rerebienvenue ♥
Mar 26 Avr 2016 - 12:01
bon choix d'avatar et l'histoire donne trop envie de lire la suite omg Quoi ?!
bref rebienvenue le meuble Cœur j'ai bien hâte de voir la suite !
Mar 26 Avr 2016 - 18:53
Naga Umiaktorvik a écrit:Pauvre gamin.

la suite va être tellement pire, il va en chier Malicieux

Seung Joo Hwang a écrit:(moi non plus, t'es comme les meubles, on te remarque plus mais quand on a besoin de toi on est contents que tu sois là Mwahaha ) ( Cœur )

c'est vrai que je suis pas commode Malicieux

merci sara & cass ♥️
Mar 26 Avr 2016 - 21:13
Sūn. Je suis en amour avec lui. En amour avec sa vie. J'aime les histoires lourdes et tristes. Ou les histoires dures. En plus, l'histoire de la Chine en cette période est riche. La politique de l'enfant unique. (Perso, ouep, c'est pour ça qu'on m'a balancé) Je t'adore.

Bienvenue. :3
Ven 29 Avr 2016 - 23:57
gngngn.
Moi en retard ? Pas du tout SŪN LONG – AND THEY SAID LIVING IS EASY WITH EYES CLOSED 放屁 1495490161

REBIENVENUE CHUALACREME ♥️
Sam 30 Avr 2016 - 11:49
Thomas Åkerman a écrit:Sūn. Je suis en amour avec lui. En amour avec sa vie. J'aime les histoires lourdes et tristes. Ou les histoires dures. En plus, l'histoire de la Chine en cette période est riche. La politique de l'enfant unique. (Perso, ouep, c'est pour ça qu'on m'a balancé) Je t'adore.3

ARRÊTE tu me fous la pression là, j'y connais rien à la chine j'ai juste lu toutes les pages wikipédia que je pouvais trouver ... mais je veux pas me planter

SŪN LONG – AND THEY SAID LIVING IS EASY WITH EYES CLOSED 放屁 3006545716

merci zozo Malicieux
Sam 30 Avr 2016 - 14:48
Re-bienvenue parmi nous. Je sans qu'on va avoir plein de nouveau compte double, vous aller me perdre !
Mer 25 Mai 2016 - 21:53
L'attente en valait le coup. De tes trois personnages, Sun est sans doute mon préféré, et pas uniquement à cause du groupe. Malicieux J'aime beaucoup ta façon d'écrire avec lui, c'est travaillé, on sent aussi toutes les recherches que tu as faites et c'est payant, tu m'as vraiment transporté dans ta fiche. En revanche le coup du gangster italien, alors là. Je ne m'y attendais pas du tout. Je suis triste qu'il soit mort, ça fait beaucoup trop de drama dans sa vie, là. Pleure

Sūn Long

a reçu son permis de séjour à Pallatine

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Ce permis de séjour vous donne le droit de résider à Pallatine, de trouver un emploi et d'appartenir à une diaspora. Il atteste que vous êtes apte à vivre par vos propres moyens en ville. Nous vous rappelons que ce permis est obligatoire pour toutes vos démarches administratives auprès de l'Institut.

Si vous trouvez cette carte, merci de la déposer à l'Institut.

Informations à fournir dans les plus brefs délais.

- Votre adresse
- Votre nom de code
- Votre profil chronosrep.net
Facultatifs :
- Vos textes libres
- Vos recherches de rp

Sachez que :
- Votre avatar est automatiquement ajouté au bottin lorsque vous êtes validé(e), mais pensez à vérifier tout de même que l'ajout a bien été réalisé.
- Vous devez en revanche recenser votre nom de code dans le sujet adéquat.
- Vous n'avez pas de fiche de lien à proprement parler : vous pouvez ajouter tous vos liens dans votre profil, champ relations. Pour faire une demande, c'est par MP, dans les petites annonces ou via les réseaux sociaux.


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