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upon the tree tops ❀ hafiz at-tabari

Jeu 7 Juil 2016 - 22:06
    Marguerite avait toujours préféré le murmure discret et complexe de la campagne au chahut incessant de la ville. Elle se sentait à la fois noyée et émerveillée par ce formidable récital mécanique, de ronflements de moteur, de crissement de pneus, de voix entrelacées et entrecoupées de morceaux de rire ou de colère, de touches électroniques tapotées frénétiquement, de grésillements d’enseignes fluorescentes…C’était pour elle une mélodie d’un autre temps, différent de celui qu’elle avait connu, d’une autre vie.

    Chaque visite était alors un moment d’ébahissement et de surprises, une succession de découvertes étranges, amusantes, rocambolesques. Elle explorait chaque fois les recoins plus reculés d’une civilisation qui avait évoluée sans elle. Alors, Marguerite se laissait flâner entre les boulevards et les avenues, les ruelles et les promenades comme portée par la brise tiède d’un jour d’été.

    Elle aimait particulièrement le parc.

    Sa longue jupe florale se soulevait doucement au rythme de sa ballade, son sac de courses débordant de ses trouvailles entre les doigts - elle paraissait toujours un peu décalée, Marguerite, avec ses habits de vieille dame et son visage de jeune fille. Le ciel était bleu, parsemé de quelques nuages.

    Et puis, il y avait un miaulement, long et plaintif suivi d’une série de complaintes plus brèves. La jeune femme avait relevé les yeux vers un gros chat moucheté – une espèce de chat de salon paresseux – coincé sur la plus longue branche d’un arbre. Il la fixait de ses grands yeux verts globuleux avec une détresse palpable qui balaya alors toutes les hésitations qu’aurait pu avoir Marguerite.

    Marguerite avait bon cœur comme si elle avait rassemblé toute la douceur et toute la gentillesse du monde dans ses sourires d’enfant. Marguerite était un peu bête aussi. Alors parfois, elle se faisait avoir par sa propre bonne volonté. Mais, ce n’était pas grave parce qu’on aimait bien Marguerite.

    Elle déposa ses affaires au pied de l’arbre, inspira un peu d’air, releva sa jupe au-dessus des genoux et s’agrippa à l’écorce rugueuse des branches les plus basses. Malgré son apparence quelque peu fluette, Marguerite avait plus de forces dans les bras que tous ces hommes assis à leurs bureaux à taper sur leur clavier de huit heures à dix-sept heures. Elle se hissa jusqu’à la hauteur de l’animal sans grand problèmes, surtout gênée dans son entreprise par sa jupe retroussée. La jeune femme s’agenouilla sur la branche puis, tendit sa main vers le félin en l’appelant de la langue.

    C’est alors que Marguerite réalisa à quel point le sol lui semblait soudain hostile et tout son courage s’évapora. Elle se retrouva agrippée à la branche à s’en blanchir les jointures, glapissant de terreur au moindre balancement des feuilles, les fesses en l’air et ayant vraisemblablement perdue toute dignité. Même le chat semblait – elle en était convaincue – la narguer d’un rictus narquois. La hauteur l’empêchait même de frétiller ses doigts de pied, trop crispée qu’elle était à se tenir de toutes ses forces à une branche. Les larmes lui montaient aux yeux alors que Marguerite songeait que tout espoir était perdu et qu’elle passerait la nuit coincée ici…

    « Il y a quelqu’un ? …Hey vous-là-bas ! Oui vous ! Ici ! Eh excusez-moi il y avait un chat là-haut et… » et quoi championne? Elle s’interrompit avant d’ajouter d’une toute petite voix : «…je suis coincée. Est-ce vous pouvez m’aider ? »
Ven 8 Juil 2016 - 18:15
C’était le genre de journée que Hafiz aimait par-dessus tout. Il faisait beau mais pas trop chaud. Il en avait profité pour prendre un peu de repos. Et quel meilleur endroit pour se reposer que le grand parc au centre de Pallatine. À sa grande surprise, il n’avait croisé que très peu de monde. Enfin ce n’était pas plus mal, au moins, il serait tranquille. Il avait cependant bien pensé aux résidents du par cet avaient pris du pain rassis qui restait à l’appartement. Il s’était installé confortablement sur un banc et avait commencé à nourrir les divers volatiles du parc. Une véritable basse-cour s’était formée autour de lui. Il se laissa tellement aller qu’il parla aux oiseaux, sans s’inquiéter de ce que les gens pouvaient bien penser de lui.

Mais il finit par manquer de pain. Il se décida donc à partir et en profita pour se prendre pour un gamin. Il se leva d’un bond en criant et profita du spectacle que lui offrait cette envolée d’oiseaux. Il reprit son chemin mais traina dans les diverses allée du parc. Il rêvait de tout et de rien, oubliant tous les problèmes de son quotidien. Puis, une voix sembla l’interpeller. Il tourna d’abord la tête dans tous les sens mais il n’y avait personne. Il regarda vers les arbres et repéra enfin la provenance du son. Une se trouvait perché sur une branche dans ce qui semblait être un équilibre précaire. Que faisait-elle là ? En plus, il remarqua au pied de l’arbre un sac de course.

« Ne bougez pas mademoiselle. Je vais chercher quelqu’un. »

Il allait partir quand il se rendit compte de l’aberration qu’il venait de dire. Il ne pouvait décemment pas la laisser là car si elle tombait, se serait de sa faute. Il fouilla frénétiquement les environs du regard mais il n’y avait toujours personne. Même pas un seul employé du parc. Que pouvait-il faire ? Il n’allait pas grimper à son tour car il risquerait de faire casser la branche. Il se rapprocha de l’arbre de l’arbre mais ne vit pas la racine qui sortait du sol et s’étala de tout son long. Il poussa un petit cri. Son visage était devenu tout rouge, plus par honte que par douleur. Impossible d’être sérieux dans une situation aussi délicate. Il se releva et fit cette fois plus attention.

« Je ne peux pas vous laissez. Vous risqueriez de tomber. Vous êtes sûr que vous ne pouvait pas redescendre de l’arbre. Je peux vous rattraper si vous tombait. Je suis désolé je n’ai pas d’autre idée. Vous pourriez aussi changer de position peut-être. Vous seriez mieux assise non ? »

L’iranien se maudit intérieurement. Pourquoi sortait-il connerie sur connerie aussi souvent.
Sam 9 Juil 2016 - 15:20
    Bientôt, un homme à la peau mate, dans le milieu de la trentaine, apparut sous l’ombre salvatrice de l’arbre. Marguerite ravala du mieux qu’elle pût ses larmes naissantes – qu’il ne pouvait probablement pas voir de cette hauteur de toute façon. Ses joues la brûlaient de honte, bien sûr, elle se sentait aussi ridicule qu’une enfant mais, son cœur avait bondit de soulagement dans sa poitrine. Elle voulait simplement descendre maintenant, promis juré, elle ne ferait plus de bêtises et plus d’histoires rocambolesques comme ça.

    « Ne bougez pas mademoiselle. Je vais chercher quelqu’un. »

    Marguerite lui adressa un petit sourire, triste sur les commissures et elle s’accrocha davantage à la branche. Les mots restaient emmêlés au fond de sa gorge. Marguerite n’avait pas envie qu’il s’en ailler, Marguerite avait envie de le supplier de rester et sangloter comme un bébé parce qu’elle avait l’estomac tordu de peur. Marguerite n’avait pas envie d’être toute seule, elle ne voulait pas qu’on l’abandonne : il faisait tellement froid en haut de cet arbre, tellement froid malgré le soleil étincelant dans le ciel. Elle voulait le retenir mais, elle ne pouvait pas parce que Marguerite ne voulait pas paraitre immature ou ennuyante, elle avait peur qu’on se lasse de rires d’enfant et de ses robes à fleurs. Marguerite devait se comporter comme une adulte pour ne pas qu’on finisse par l’oublier.

    Cependant, le Ciel sembla entendra ses prières et l’inconnu changea d’avis, après s’être magistralement étalé sur le sol. Peut-être avait-il pris un coup sur la tête en tombant ? Bien qu’elle doutait à présent un peu de la fiabilité de son supposé sauveur, Marguerite était trop pressée quitter son perchoir pour le laisser filer. Quel autre choix avait-elle de toute façon ? Le parc semblait aussi peu rempli qu’un placard d’étudiant.

    « Je ne peux pas vous laissez. Vous risqueriez de tomber. Vous êtes sûr que vous ne pouvez pas redescendre de l’arbre. Je peux vous rattraper si vous tombez. Je suis désolé je n’ai pas d’autre idée. Vous pourriez aussi changer de position peut-être. Vous seriez mieux assise non ? »

    « V-Vous croyez ? »

    Marguerite resta pensive quelques instants puis, hocha docilement la tête. Elle se redressa précautionneusement sur la branche, desserrant à contre cœur son étreinte, puis, faisant glisser ses genoux sous son torse elle s’assit très lentement sur les fesses. Le vide lui semblait plus vertigineux encore alors qu’elle n’arrivait pas à se détacher totalement de la branche. Une légère brise suffit à lui arracher un couinement effrayé et l’espace d’un instant, il lui sembla tomber dans une chute sans fin avant que ses bras s’accrochent au tronc salvateur contre lequel elle enfouît son visage.

    « J-Je suis désolée. Je suis vraiment désolée. Tellement désolée. » Elle ne put que se confondre en excuses pendant une longue minute.

    La situation semblait atteindre le summum du ridicule et Marguerite se noyait dans sa gêne qui pressait sur sa poitrine comme un gros poids en métal. Elle se sentait tellement désolée. Elle aurait voulu pouvoir s’excuser dans toutes les langues et même ça, cela ne lui semblait pas suffisant. Elle aurait voulu pouvoir le supplier, elle aurait voulu faire n’importe quoi mais, s’il-te-plait ne me déteste pas.

    Puis, elle inspira une grande bouffée d’air comme sa maman lui avait appris pour se calmer. Il lui fallait réfléchir mais, elle se sentait si minuscule du haut de son arbre, si risible. Puissant un peu de courage, elle détacha son visage de l’écorce réconfortante qui lui laissa des traces rouges sur le front pour regarder son sauveur –s’il était encore là- dans les yeux et avouer d’une toute petite voix :

    « J’ai peur de descendre. Et puis, il y a le chat. Il est coincé. Je ne peux pas le laisser ici. Vous comprenez ?»
Dim 10 Juil 2016 - 10:35
La jeune femme suivit son conseil et tenta tant bien que mal de s’installer sur la branche. Elle poussa cependant un petit cri et il la vit légèrement commencer à tomber. Il réagit d’instinct, se plaçant en-dessous d’elle, les bras tendu, prêt à la réceptionner. Mais, à son plus grand soulagement, elle se rattrapa au tronc tout en s’excusant plusieurs fois d’affiler.

« Vous allez bien ? Ne vous inquiétez pas, si vous tomber, je vous rattraperai. Soufflez un coup et tentait de vous détendre. »

C’était en partie de sa fate si elle avait failli tomber. Mais il avait cru bien la conseiller en lui demandant de changer de position. Quand elle tourna son visage vers lui, il put voir une grosse marque rouge sur son visage. Elle avait dû serrer le tronc très fort pour en arriver là. Mais il ne sourit pas, l’heure n’était pas à la rigolade. Le chat ? Quel chat ? Hafiz balaya du regard la branche où était perchée la jeune femme et repéra ledit animal. C’était donc ainsi pour cela qu’elle était montée aussi haut. Cette jeune femme devait beaucoup aimé les animaux pour accepter de se mettre en danger. Enfin, il ne pouvait pas la laisser prendre ce risque seul.

« Écoutez. J’aimerai que vous descendiez de cet arbre avant toute chose. Je peux comprendre que vous ayez peur mais essayé de sauter. Fermez les yeux si vous le devez mais dans tous les cas, je serais là pour vous rattraper. Faites-moi confiance. »

Est-ce que Hafiz était conscient de ce qu’il demandait à cette femme ? S’abandonnait à une chute aussi haute à la demande d’un inconnu. Non elle ne semblait pas assez naïve pour s’exécuter. Non, il fallait qu’il trouve autre chose. Il n’y avait cependant pas trente-six solution, si elle ne venait pas à lui, alors c’était à lui d’y aller.

« Bon, écoutez-moi attentivement. Je vais grimper le long du tronc. Cependant, je ne pourrais pas m’installer sur la même branche que vous sinon elle risquerait de cédait. Quand j’arriverai à votre niveau, vous vous attacherez à moi et je vous ferez descendre. »

Et tu n’oublies pas un détail jeune iranien.

« Je vous promet évidemment de venir récupérer le chat dès que vous serez en sécurité. »

Il se rapprocha du tronc et tenta de trouver une prise sûre. Une fois fait, il commença son ascension doucement mais surement. Il progressait lentement mais cela ne servait à rien de ce précipité. Il risquerait de tomber et d’effrayer cette pauvre demoiselle en détresse. L’escalade ne fut pas aisée mais il arriva finalement au niveau de la branche où se trouvait la femme. Il calla ses pieds sur les quelques prises qu’il avait déniché, s’accrocha avec l’une de ses mains à l’arbre et tendit l’autre vers la jeune femme.

« Venez. Faites-moi confiance je vais, vous faire descendre. »

Lui-même n’était pas sûr de pouvoir soutenir leur deux poids mais il fallait vraiment qu’il mette cette femme en sécurité. Il ne laissa rien paraitre de son inquiétude et préféra sourire à la jeune femme pour la réconforter.
Mar 12 Juil 2016 - 19:33
Il y avait le vide terrible, effrayant sous ses pieds et ses jupons. Le vide qui semblait sur le point de l’avaler. Le cœur de Marguerite battait si fort dans sa poitrine, qu’elle craignait qu’il lui brise le sternum. La tête lui tournait et elle avait peur. Marguerite avait peur, bien sûr qu’elle ne voulait pas sauter. Mais, quelle idée stupide elle avait eu de vouloir aider ce chat ! Marguerite était une idiote, coincée dans un arbre avec les cheveux dans tous les sens et les genoux écorchées sur le point de s’effondrer en larmes comme une enfant.

Alors, si sauter était sa seule solution ? Peut-être que c’était ça la réponse. Peut-être qu’elle devait juste faire comme on lui disait et tout irait bien. Elle fixa l’inconnu une nouvelle fois, avec toute la concentration du monde malgré la terreur qui lui tordait les entrailles. Il avait l’air gentil, rassurant comme un adulte devrait l’être et Marguerite avait soudain envie d’être un peu courageuse, pour lui faire plaisir.

Marguerite aurait sauté, en fermant lentement les yeux et en récitant l’alphabet à l’envers jusqu’à ne plus penser à rien, docilement comme une petite fille. Elle était prête cependant l’homme avait changé d’avis.

« Bon, écoutez-moi attentivement. Je vais grimper le long du tronc. Cependant, je ne pourrais pas m’installer sur la même branche que vous sinon elle risquerait de cédait. Quand j’arriverai à votre niveau, vous vous attacherez à moi et je vous ferez descendre…Je vous promet évidemment de venir récupérer le chat dès que vous serez en sécurité. »

La jeune femme hocha simplement la tête à la fois plus soulagée qu’elle ne l’aurait crue et terriblement gênée. Ce n’était pas convenable de déranger les inconnus ainsi, qu’aurait dit sa Mère si elle l’avait vu ? En toute honnêteté, ce n’était probablement pas très conventionnel pour une jeune fille de grimper dans les arbres. Les filles c’était fait pour être jolie et gentille bien au chaud devant leurs fourneaux, pas pour courir la campagne et se mettre en danger. Elle le répétait souvent en lui coiffant les cheveux, juste avant le coucher, du moins, avant la Guerre.

« Venez. Faites-moi confiance je vais, vous faire descendre. »

Marguerite tressaillit – l’espace de quelques instants, elle s’était égarée – et n’avait suivi l’ascension de l’inconnu que du coin de l’œil. A présent, il se tenait face à elle avec un sourire réconfortant. Elle l’aurait probablement suivi jusqu’aux confins de l’Univers ; il avait une sorte de douceur dans ses yeux sombre comme le Père Noël qui distribuait les oranges.

Marguerite retint sa respiration, prit appuie sur la branche et attrapa la main qu’on lui tendait avant de se lancer. Elle s’y accrocha de toutes ses forces et ferma les yeux. C’était difficile de respirer à cause de la peur, à cause du vide, à cause du sol qui semblait s’ouvrir sous son poids mais, elle ne s’écrasa pas. Il ne l’avait pas lâché – elle savait pourtant qu’elle avait fait un pari dangereux. Marguerite aimait vivre de jolies aventures, pas menacer sa propre survie.

Elle ne le lâchât pas jusqu’à qu’elle sente enfin quelque chose de tangible et certain pour la soutenir. Ses jambes tremblaient sous son poids, les muscles crispés, mais, elle parvint rester debout sur la terre ferme durement atteinte. Elle papillonna des yeux de longues minutes, légèrement ébaubie comme si elle n’arrivait pas à tout à fait y croire – c’était une histoire somme toute assez extraordinaire pour quelqu’un comme Marguerite. Puis, reprenant conscience de l’inconnu dont elle s’était timidement détachée, ses yeux s’écarquillèrent tandis qu’elle dessinait un grand sourire sur son visage.

« V-Vous avez réussi ! Vous l’avez fait ! Oh merci merci monsieur ! Merci beaucoup ! Vous êtes venus me chercher tout là-haut et… »

Elle s’interrompit pour lui adresser soudain un sourire d’excuse.

« Oh. Je suis tellement tellement désolée vraiment ! Je vous ai causé tellement de soucis et je vous demande d’aller chercher un chat maintenant ! Quelle petite bête je fais. Ce n’est pas grave, pour le chat je veux dire, vous en avez déjà tellement fait ! »


HRP; j'ai décidé de changer la couleur de Marguerite haha mais, sinon je pense que ça change pas grand chose et que le tp t'ira Oh
Jeu 14 Juil 2016 - 10:19
Quand la jeune femme lui prit la main, il la serra fort, mais avec douceur pour qu’elle sente qu’il la tenait bien. Il banda tous les muscles de son corps quand elle grimpa dans son dos. Il la sentait clairement stressé mais il ne pouvait pas la rassurer dans cette position. Même lui n’était plus si sûr que ce fut une bonne idée. Il replaça ses mains sur les points d’appuis du tronc et commença à redescendre. Cela lui prit plus de temps que de monter car il devait retrouver à l’aveuglette les points d’appui pour ses pieds. Arrivé au sol, il la laissa toucher terre et s’écarta un peu d’elle, tout tremblant de cette action. Il avait la sensation d’être épuisé mais d’avoir perdu un poids sur le dos. Non pas que la jeune ait été lourde mais le stress lié au danger de la situation l’avait vidé de ses forces.

Il ne dit aucuns mots et elle non plus pendant un instant. Il se contenta de la regarder et remarqua qu’elle mettait du temps à se remettre. En même temps, ce n’était pas le genre d’évènement que l’on vivait tous les jours. Du moins, pas dans la conception de la vie qu’avait Hafiz. Il fut cependant soulagé quand elle lui sourit et exprima sa joie avec beaucoup d’entrain. Puis elle se mit à s’excuser. L’iranien se rapprocha d’elle et lui posa la main sur le bras.

« Ne vous inquiétez pas. Vous ne m’avez causé aucuns soucis. Et pour le chat, je suis obligé d’y aller. Je vous ai fait une promesse vous vous souvenez ? Je serais un monstre si je n’y aller pas. »

Ill ne lui laissa pas le temps de répondre et remonta à l’arbre. Pendant l’ascension, il se demanda bien comment il réussirait à récupérer le chat qui n’était pas tout contre le tronc. Hafiz allait devoir faire le singe sur la branche pour l’attraper. Une fois arrivé à ladite branche, il se hissa sur celle-ci et commença à se rapprocher de l’animal tout en gardant ses jambes serrées autour de la branche. Il approcha ainsi, le dos bien droit devant le félin qui lui jetait un regard étrange. Il approcha une main mais l’animal coucha les oreilles et recula un peu. Hafiz changea de technique, il posa sa main sur la branche et fit des petits bruits avec sa bouche. La curiosité du chat finit par vaincre sa peur et il se rapprocha. L’iranien savait qu’il ne fallait pas brusquer les choses. Il laissa donc l’animal le sentir et se rapprocher. Il caressa deux trois fois l’animal et réussit à le prendre dans ses bras.

Avec beaucoup de précaution, Hafiz revint au niveau du tronc. Avec minutie, il réussit à s’accrocher à l’arbre avec un bras en moins (celui portant le chat) et entama ce qu’il espérait être sa dernière descente. Tout se passa bien… du moins au début. À mi-hauteur du sol, le chat commença à se débattre. Hafiz tenta de le rassurer par des mots mais cela ne marcha pas. Le chat finit par lui planter ses griffes un peu partout sur le bras et le visage. Il voulait que le chat arrête de bouger et, d’instinct, il voulut utiliser son bras qui se tenait au tronc. Quand il réalisa son erreur, il était trop tard. L’iranien chuta et tomba sur le dos sur le sol en contrebas. Ses poumons se vidèrent d’un coup et une forte douleur parcourue son système nerveux. Le félin lui était partit ventre à terre sans un remerciement.

Le cuisinier resta là un moment. Mais il devait donner signe de vie. La jeune femme était toujours là et elle allait sûrement s’inquiéter de son état. Il leva un bras en l’air, pouce levé et dit :

« Tout va bien, je n’ai rien. »

C’est tout ce qu’il put dire et faire. Il ne voulait pas bouger le reste de son corps. Il voulait rester un moment comme ça, le temps que la douleur se dissipe.

Lun 18 Juil 2016 - 21:53
Il avait balayé tous ses doutes d’une pression sur le bras et Marguerite avait docilement hoché la tête dans un petit sourire parce qu’il l’avait sauvé. Il l’avait ramené à terre quand elle s’était perdue dans les hauteurs alors, elle avait envie de le croire quand il lui disait que ce n’était pas très grave, de penser que ce n’était rien d’être parfois un peu bête Marguerite, un peu trop naïve Marguerite, un peu trop candide Marguerite. Ce n’était pas important.

De toute façon, l’inconnu ne lui laissa pas plus de temps pour réfléchir et remonta dans l’arbre. Elle ne le quitta pas des yeux une seule seconde, comme si elle craignait qu’il disparaisse dans un coup de vent, les mains jointes contre ses lèvres en une vieille habitude du dimanche matin. Elle s’arrêta de respirer à chaque craquement du bois, à chaque hésitation dans les gestes du grimpeur qui réussit à atteindre puis, récupérer l’animal effrayé. C’était comme si elle y était, les yeux plissés de concentration et les lèvres pincées d’angoisse.

Alors, elle ne put retenir un cri quand l’impensable arriva. Les secondes devinrent des siècles quand l’homme lâcha sa prise et sa chute dura plus d’une vie humaine. Tout son corps se figea, son esprit arrêta de fonctionner. Marguerite ne pouvait que crier, le souffle coupée, clouée sur place comme fauchée au carrefour. Tout était si lent, trop lent, ses gestes à elle alors qu’elle voulait courir le rattraper et lui qui n’en finissait pas de tomber.

Il y eut enfin le choc inévitable, le crash inexorable et le temps s’accéléra. Marguerite courût à son chevet – elle remarqua à peine que le chat venait de filer dans les fourrés- avec un océan au bord des cils. Il ne bougeait pas. Est-ce qu’il allait mourir ? Est-ce qu’elle l’avait tué ? C’était de sa faute, tout était de sa faute et de ses idées idiotes ! Elle avait tellement honte, tellement tellement honte et elle se sentait si désolée. Marguerite voulait disparaitre, devenir si petite que plus personne ne la verrait pas même les souris, elle voulait s’oublier six pieds sous terre. Peut-être que c’était sa place, peut-être même qu’elle irait en Enfers.

« Tout va bien, je n’ai rien. »

Elle attrapa la main de l’homme de toutes ses forces alors que n’y tenant plus de grosses larmes dégoulinèrent sur ses joues de soulagement. Elle se laissa tomber à côté de lui, le visage rougi et bouffi en reniflant piteusement – on aurait presque pu croire que c’était elle qui venait de frôler la mort- puis, fronça les sourcils.

«  Non ! Qu’est-ce que vous racontez ? Vous avez failli MOURIR ! MOURIR! Vous n’allez pas bien ! Ô mon Dieu ! Je sais pas quoi faire ! Qu’est-ce que je dois faire ? Il faut appeler un médecin ! Non ! L’hôpital pour qu’on vienne vous chercher ! Ô mon Dieu ! Mon Dieu ! Surtout vous ne bougez pas hein ! Oh là là là où est mon téléphone ? »

Frénétiquement, Marguerite se mit à fouiller dans les plis de sa robe. Elle finit par se relever précipitamment –manquant de trébucher dans son élan- et se pressa jusqu’à ses sacs de courses où elle plongea les mains. Cependant, elle avait beau retourner les carottes sens dessus dessous et mettre les ampoules la tête à l’envers, impossible de trouver la trace de l’appareil. Bien sûr, elle l’oubliait le jour où elle frôlait de devenir une criminelle notoire !

Marguerite essuya une nouvelle vague de sanglots : cela en était beaucoup trop pour la petite vie paisible qu’elle aspirait à mener. Elle n’était pas faite pour ce genre d’aventures, elle n’aimait que les histoires avec des jolis mots bien comme il faut qui se terminent bien. Prenant toutefois le peu de courage qui lui restait, elle revint auprès du blessé et posa délicatement –elle craignait de le casser d’avantage- sa tête sur sa veste qu’elle avait roulé en boule.

«  Bon ce n’est pas grave ça va aller…N’est-ce pas ? Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Peut-être que ça ira mieux d’ici quelques minutes. Non! Qu’est-ce que j’ai fait ? Tout est encore ma faute ! Je suis tellement désolée, je voulais pas et…et…je dois vous sortir de là. C’est ma responsabilité ! E-Est-ce que je peux emprunter votre téléphone ? Ou alors peut-être que je devrais aller chercher du secours ? Y a peut-être des gens autour et je…est-ce que vous avez besoin de quelque chose ? Est-ce que vous avez mal ? Est-ce que je peux faire quelque chose ? »
Mer 20 Juil 2016 - 17:07
Hafiz fut extrêmement surpris quand la jeune femme lui prit la main. Il l’avait bien évidemment entendu crier quand il était tombé mais il ne s’était pas attendu à une réaction comme celle-là. Il l’entendait sangloter aussi. Cette femme qui ne le connaissait pas il y a encore quelques instants avait eu peur pour lui. C’était la première fois que depuis son arrivée que cela lui arrivait. Enfin, peut-être qu’il n’avait connu aucun autre moment comme celui-ci. Le geste de cette femme lui fit donc chaud au cœur. Il semblait en plus qu’elle paniquait. Ses oreilles lui donnaient l’impression qu’elle criait. Elle s’inquiéter vraiment, elle voulait appeler de l’aide. Hafiz aurait bien eu envie de l’attraper mais il n’avait pas la force. Même le fait de parler lui semblait impensable.

Son interlocutrice courrait dans tous les sens, cherchant frénétiquement son  téléphone. Il ne sembla pas qu’elle l’ait trouvé, au plus grand soulagement d’Hafiz qui ne voulait pas que les secours viennent pour rien. La jeune femme revint cependant et lui glissa un vêtement sous la tête. Cela fit du bien à l’iranien qui eut l’impression qu’un doux nuage c’était glissé entre lui et le sol. Il lança un regard plein de remerciement à cette femme qui prenait soin de lui. Mais elle recommença à se maudire, croyant encore que c’était de sa faute s’i avait fini comme cela. Comment pouvait-elle penser cela alors que c’est lui qui avait pris la décision de monter. Il ne pouvait pas la laisser faire. Il devait la rassurer. Il se recala légèrement et posa la main sur le bras de la jeune femme, malgré la douleur.

« Je vous ai dit de ne pas vous inquiéter. Je vais bien. J’ai juste un peu mal mais je vais m’en remettre. Sinon croyais bien que j’aurais crié à la mort. Je vais vous montrer. »

Il releva le buste en s’aidant de sa main libre et fit en sorte de ne pas laisser transparaitre la douleur qui le tiraillait. Il aurait dû rester allongé mais la voir être triste déplaisait grandement à Hafiz. Il continua à lui sourire et ajouta :

« Vous voyez, je n’ai aucun problème pour bouger. Il ne faut pas vous en faire comme ça. »

L’iranien déployait à son moment là tout son talent pour le théâtre… bien que celui-ci soit dans le négatif. Mais il devait la convaincre qu’elle n’avait rien à voir avec cela.

« Tenez ! Si vous voulez, je peux remonter dans l’arbre, ça ne me fait pas peur. »

Il avait dit cela pour rigoler et se doutait bien que la jeune femme ne le laisserait pas faire. Mais il était heureux de voir que la solidarité existait encore parmi les individus. Surtout que ni l’un ni l’autre ne savait à quelle diaspora ils appartenaient respectivement. Peut-être était-elle membre d’une diaspora ennemi à la sienne. Mais Hafiz n’en avait cure. Il se moquait bien des différences entre les personnes. Aider était dans sa nature et prendre des risques allaient parfois avec.

« Mais en tout cas, merci de vous occuper de moi. »

Il aurait presque failli oublier la politesse. Ce n’était pas parce que l’on était dans un mauvais état qu’il fallait oublier de se tenir en société. Son ancien maitre lui aurait surement dit cela pour le taquiner. Cette pensée fit encore s’étirer le sourire qu’il avait sur le visage.

« Allez. Je vous propose que l’on oublie tout ce qui vient de se passer et que l’on fasse comme si nous venions de nous rencontrer. Je me présente, je m’appelle Hafiz at-Tabarî, je suis cuisinier. Enchanté de vous rencontrer madame. »

Il lui tendit la main et sourit de plus belle. C’était lui qui était dans une position de faiblesse mais il ne voulait pas s’attarder sur ce détail, le plus important était de faire croire à la jeune femme que la douleur s’était estompé.
Dim 31 Juil 2016 - 22:20
Les larmes de Marguerite continuaient à couler sur ses joues en de gros sanglots de petite fille mais, sa voix s’était brisée dans sa gorge alors que l’inconnu déployait tous ses moyens pour la rassurer. Gentiment, elle dodelinait de la tête comme s’il avait raison, oui c’était ça la bonne réponse au problème parce qu’elle n’en savait trop rien. Ses jambes étaient trop lourdes pour bouger, clouées au sol et toutes ses pensées étaient en désordre contre les parois de son crâne.

« Non je vous crois. » souffla-t-elle, en serrant plus fort la main de l’homme quand il proposa de retenter l’expérience.

Elle se sentait un peu coupable de l’inquiéter ainsi alors que c’était lui le blessé, il lui fallait se montrer plus courageuse comme une adulte. Pourtant, elle se sentait si minuscule et si inutile, elle ne savait plus vraiment quoi faire de ses bras et de ses jambes, ni de ses mots ou de ses sourires. Devait-elle rire ou se faire un sang d’encre? Lentement, Marguerite s’essuya les yeux dans son bras sans pour autant lâcher les mains de l’iranien de l’autre.

« Mais en tout cas, merci de vous occuper de moi. »

Elle lui offrit une risette en demi-teinte, un peu forcée mais, avec toute la bonne volonté du monde.

« Allez. Je vous propose que l’on oublie tout ce qui vient de se passer et que l’on fasse comme si nous venions de nous rencontrer. Je me présente, je m’appelle Hafiz at-Tabarî, je suis cuisinier. Enchanté de vous rencontrer madame. »

Marguerite lui serra la main presque mécaniquement. Elle se sentait un peu étrange, mal à l’aise après toutes ces frayeurs alors qu’elle tentait d’étouffer ses derniers larmoiements et probablement un peu inquiète aussi d’avoir importuné l’inconnu. Oh, elle avait enchainé les mauvaises impressions depuis le début, c’était une catastrophe ! Comment trouver les mots pour excuser son comportement désastreux ? Peut-être même qu’il était trop tard, qu’il la détestait déjà et cependant, il y avait une telle gentillesse dans ses gestes, dans ses yeux que Marguerite voulait penser que ce n’était pas grave. Elle ne pouvait pas oublier comme il l’avait aidé, ni ignorer le réconfort de paume – elle lui rappelait celle chaleureuse et bienveillante qui lui avait ébouriffé les cheveux tant de fois de son père.

« Hm…D’accord. Ravie de faire votre connaissance, je suis Marguerite, Marguerite Fleury et je tiens une ferme. Enfin, ce n’est rien d’extraordinaire, c’est même plutôt petit en fait par rapport à d’autres. » Elle marqua une pause, gênée. « Désolée ce n’est pas très intéressant. Où cuisinez-vous ? »

Elle lui fit son sourire le plus doux, pour compenser. Cependant, le rouge lui monta aux joues quand elle prit enfin conscience qu’elle ne lui avait toujours pas lâché la main bien qu’il lui avait assuré aller bien. Elle baissa les yeux en le lâchant précipitamment comme une adolescente timide.

« Oh j-je voulais pas. Enfin j’avais oublié. C’est embarrassant. Mh. Vous êtes sûr que je ne peux rien faire pour vous aider ? Pour le chat disons. Et ça. Je ne suis pas aussi étourdie habituellement…»
Mer 3 Aoû 2016 - 21:28
Hafiz fut encore surpris quand la jeune femme lui serra la main plus fort. Il avait l’impression qu’elle s’attachait à lui comme un nageur le ferait avec une bouée. Il ne savait pas comment réagir et il était un peu mal à l’aise de se contact rapproché. Depuis son arrivée à Pallatine, jamais une personne n’avait été à ce point proche de lui physiquement. Au moins, Elle commença tant bien que mal à arrêter de pleurer. Hafiz en était heureux, non pas parce que cela l’embêtait mais bien parce que sa vis-à-vis se remettait de ses émotions. Au moins en partie.

Marguerite. Elle s’appelait Marguerite. L’iranien savait que c’était une plante qui poussait beaucoup en Europe mais il n’en avait vu que des images depuis son arrivée à Pallatine. Cependant, sans être un passionné des plantes, Hafiz aimait bien les regarder et les trouvait assez jolies la plupart du temps. Cette jeune femme était elle aussi très jolie et il se dit que les parents de son interlocutrice avait dû lui donner ce nom pour cette raison. Hafiz ne fit cependant pas la remarque. Elle aurait été trop déplacée dans cette situation. Et donc, elle était une agricultrice. Peut-être avait-il déjà cuisiné des ingrédients venant de la ferme de cette jeune femme qui sait. Cette idée l’amusa un peu. Il avait voulu répondre à la question de la Marguerite mais celle-ci devint rouge comme une tomate. Elle retira précipitamment sa main de celle de l’Iranien. La perte de contact physique fit une étrange sensation au cuisinier. Ce n’était peut-être pas de la gêne qu’il avait ressenti plus tôt. Bon, il ne pensait pas être tombé littéralement fou amoureux de Marguerite mais la situation qu’ils avaient vécu tous les deux les avaient rapproché quelques instants. La « magie » du moment venait de s’envoler. Par contre, elle était toujours en train de se justifier et il fallait qu’il la rassure.

« Ne dites pas cela, vous n’avez rien à vous reproché. Vous êtes encore un peu en état de choc donc vos réactions sont tout à fait normale à mon avis, dit calmement l’iranien ».

Il se redressa totalement malgré la douleur mais il sentit qu’il n’était toujours pas prêt à se lever.

« D’ailleurs, je ne trouve pas du tout inintéressant d ‘être agricultrice. Vous êtes quelqu’un de très important pour cette ville car vous permettez à votre échelle de faire vivre une partie de la population. C’est très louable de votre part. Plus louable que le simple fait de cuisiner pour certaines personnes les produits que vous produisez. Sinon, pour répondre à votre question, je travaille dans le quartier de Sundlaw, dans le restaurant « Aux saveurs du monde ». Vous y êtes la bienvenue quand vous le voudrez. »

Oui c’est elle qui voulait faire quelque chose pour lui mais ce n’était pas dans mentalité d’accepter cela, surtout qu’elle n’était pas vraiment responsable de ce qui était arrivé.

« Franchement mademoiselle, vous ne me devez rien. Si à chaque fois qu’une personne comme vous, avec le cœur sur la main au point de se mettre en danger pour sauver un pauvre petit animal devait s’excuser, il faudrait se demander où va le monde. En plus, ce n’est pas comme si vous m’aviez abandonné. Vous êtes restée là, pour voir si je n’avais rien. Ce n’est pas tout le monde qui ferait ça. Je vous en remercie d’ailleurs. »

Il accompagna le geste à la parole en faisant une très légère révérence à la jeune femme tout en plaçant la main sur son cœur. C’était comme cela que sa famille lui avait appris à saluer les gens que l’on trouvait important ou tout simplement les amis.

« Par contre oui, j’aurais bien besoin de votre aide. Pourriez-vous m’aider à me relever. Je ne pense pas pouvoir le faire tout seul pour l’instant. »

Sa propre demande gêna Hafiz car il avait le sentiment de profiter de Marguerite puisqu’elle n’allait sûrement pas refuser de pouvoir l’aider. Il ne pouvait pas ne pas mettre de contrepartie. Il osa donc demander :

« Que diriez-vous de m’accompagner un moment sur le chemin ? Je pourrai vous offrir une boisson, une glace, ou n’importe quoi qui vous ferez plaisir. »
Jeu 4 Aoû 2016 - 15:59
Marguerite sourit, malgré ses yeux encore bouffis par les larmes et ses mains un peu tremblantes ; un sourire sucré comme du chocolat parce que les mots d’Hafiz étaient si gentils qu’ils lui faisaient des picotements dans les joues. Elle qui avait été si maladroite, il trouvait encore le moyen de la rassurer et d’effacer inlassablement tous ses tracas. Son cœur tambourinait toujours contre les os de sa cage thoracique après son moment d’égarement – sa mère aurait jugé cela indécent pour une jeune fille- mais, elle se sentait plus légère à présent. C’était comme si toutes les émotions que l’avaient secoué un peu plus tôt s’étaient empilés dans une petite boule de coton qui s’élevait lentement dans les airs, comme souffler sur un pissenlit et voir tous les soucis du monde dériver sereinement entre les nuages.

« J-je ne sais rien faire d’autre vous savez, mes parents avaient une ferme et puis je suis toute seule. Ce n’est pas aussi extraordinaire que ça. Mais…ça me fait très plaisir ce que vous dites-là Monsieur Hafiz. J’aimerai beaucoup goûter ce que vous faites un jour, je suis certaine que c’est très très bon. »

Quelques étincelles s’étaient allumées dans ses yeux, timidement alors qu’elle détourna légèrement le visage, un peu gênée par tous ces compliments.  Alors elle cherchait les tournures les plus polies qu’elle connaissait, les plus jolies phrases de son vocabulaire pour qu’il lui trouve quelques fleurs ou des étoiles à accrocher dans ses cheveux. Ses mots roulaient toujours au fond de sa gorge, maladroits, de cette langue qu’elle ne maitrisait toujours pas après seulement trois ans. Elle espérait qu’il ne la trouverait pas trop bête.

« Par contre oui, j’aurais bien besoin de votre aide. Pourriez-vous m’aider à me relever. Je ne pense pas pouvoir le faire tout seul pour l’instant. »

Marguerite échappa un rire quant à la révérence de son sauveur – c’était si chevaleresque – mais, sans aucune méchanceté. C’était simplement décalé, peut-être un peu trop pour ce qu’elle jugeait avoir fait dans l'histoire. Puis, elle hocha la tête tout en fronçant les sourcils d’un air concentrée.

Malgré son apparence fluette dans sa robe à fleurs, Marguerite était bien plus forte que l’on pouvait le penser au premier coup d’œil grâce aux heures passées à charger des bottes de paille à la seule sueur de ses bras. Elle avait même gagné quelques bras de fer contre des adolescents un peu trop prétentieux qui l’avaient sous-estimé. Cependant, elle n’était pas parfaitement sûre de comment elle allait procéder pour l’aider. Il avait certainement mal au dos après sa chute – elle chassa les remords qui refaisaient surface – et elle ne voulait pas l’obliger à bouger inutilement.

« Que diriez-vous de m’accompagner un moment sur le chemin ? Je pourrai vous offrir une boisson, une glace, ou n’importe quoi qui vous ferez plaisir. »

« J’en serai ravie. C’est très aimable à vous, cela devrait être à moi de vous dédommager ! Et puis, je suis un peu trop hm…vieille pour une glace je pense ? » Répondit-elle, toujours d’un sourire avant de continuer d’un ton  plus sérieux : « Je vais vous tenir par le…eh…quel est le mot ? Ah. En dessous des bras d’accord ? Puis, je compterai jusqu’à trois. Accrochez-vous bien et laissez-moi m’en charger. »

Très précautionneusement, elle enlaça le buste de l’homme de ses bras pour bien le tenir de toutes ses forces après s’être remise sur ses pieds. Elle inspira un bon coup avant de compter lentement jusqu’à trois et prenant appui sur ses jambes, les tira tous les deux vers le haut. Il était évidemment plus lourd qu’elle ne l’avait imaginé ! Cependant, elle avait promis qu’elle l’aiderait et elle ne pouvait pas le décevoir, pas pour la seule demande qu’il lui avait faite même si les muscles de ses bras la tiraillaient terriblement.

Marguerite lâcha un long soupir de soulagement quand elle sentit qu’elle pouvait enfin le lâcher. Elle s’essuya le front un peu moite après l’effort, non sans satisfaction.

« Pffiou voilà un jeu d’enfant ! Vous n’êtes pas plus lourd qu’une botte de paille Monsieur ! » S’exclama-t-elle en riant. « Vous tenez debout ? On devrait peut-être aller à l’hôpital quand même, pour être sûr ? »

HRP; mdddr on dirait les gens trop polis qui se tiennent la porte et qui s'excusent pdt 5 min pour savoir qui va passer ne premier haha.
Dim 7 Aoû 2016 - 11:55
« Trop vieille pour les glaces ? Personne n’est jamais trop vieux pour une bonne vieille glace, lança Hafiz avec gaieté. »
Elle semblait gênée. Hafiz ne comprenait pas vraiment pourquoi. Peut-être était-ce une forme de pudeur. Tout comme elle avait eu honte de lui tenir la main dans un moment de panique. Hafiz ne dit cependant rien. Il comprenait parfaitement qu’elle veuille garder une certaine distance avec lui. Il ne se connaissait que depuis quelques minutes. Et, même sans cela, elle voulait sûrement éviter des gestes équivoques et qui auraient pu donner des illusions à ses interlocuteurs masculins sur ce qu’elle pensait. Même à Palatine il existait des personnes qui pouvaient croire, par certains gestes, que des gens s’intéressaient à eux. Cependant, l’iranien n’avait pas du tout cette mentalité. Marguerite ne pouvait cependant pas le savoir. Après qu’elle eut fini de lui expliquer ce qu’elle comptait faire, Hafiz hocha la tête et se tint prêt.

La jeune femme fit preuve d’une excellente douceur quand elle l’enlaça pour l’aider. À ce contact, Hafiz eut la sensation que toute douleur s’était envolée. Il la sentit tendre ses muscles et l’entendit souffler un coup. Au moment où il sentit qu’elle le tirait, il suivit le moment comme il put. Il n’allait tout de même pas lui laisser faire tout le travail. Cependant, Hafiz fut très surpris de la force de Marguerite. Non pas qu’il l’avait sous-estimé. Il savait, surtout depuis son arrivée à Pallatine, que les femmes fortes étaient nombreuses. Mais, cette force contrastait un peu avec le physique de la jeune femme. Cela ajoutait encore un peu plus à son charme. La comparaison de Marguerite entre lui et une botte de foin le fit rire assez fort. Il ne l’avait jamais entendu celle-là.

« Je prends ça pour un compliment et vous remercie pour votre aide. »

Mais elle s’inquiétait encore pour lui. Elle voulait encore qu’il aille voir un spécialiste.

« Je vous ai dit. Je vais très bien. Je peux tenir debout. C’est juste que je ne pouvais pas me relever sans un appui. Nous ferions perdre du temps aux médecins, et nous perdrions le nôtre. »

Il appuya sa réflexion de mouvement assez ample pour montrait que la plupart de ses membres répondaient sans provoquer la moindre douleur. Il regarda autour de lui. Il n’y avait décidemment personne qui passait par là. S’ils avaient eu un problème grave, cela n’aurait pas été facile. Hafiz se rendit compte de la chance qui leur avait permis de se rencontrer et de s’aider mutuellement. S’il existait une entité supérieure qui voyait tout, elle devait bien rigoler en les voyant tous les deux. Mais bon, il n’était pas temps d’avoir des débats philosophiques intérieurs. Hafiz tourna son regard vers la jeune femme.

« Je crois me souvenir qu’il y a des stands de nourriture dans cette direction, déclara Hafiz tout en pointant un doigt dans la direction du centre du parc. Donc, si vous êtes encore d’accord pour que je vous invite, on peut y aller. »

Il souriait à Marguerite. Au moins maintenant, ils étaient tous deux dans une position plus présentable dirait-on. Enfin surtout elle. Lui se rendit compte des diverses traces d’herbes et de terre sur ses habits, sûrement écopée après sa chute. Il aurait du boulot ce soir quand il rentrerait pour enlever ces tâches. Cela n’avait cependant pas vraiment d’importance à l’heure actuelle.

« Je vais tout de même vous aider à porter vos affaires. Enfin si vous acceptez bien sûr. Je ne voudrais pas vous froisser. Et sinon, j’ai cru déceler un léger accent chez vous. D’où venez-vous exactement ? »
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