Linus Madsen
Caractère
Histoire
Il venait de rentrer d’une longue journée. L’ensemble, le complet, la cravate, le col blanc et la mallette, qui le couvrait du stéréotype de l’homme d’affaire, qui porte un amour exclusif à son boulot. Pourtant, à ce moment, il était dénudé de toute vraisemblance à son travail. La porte de sa demeure était détruite tout comme la majorité de ses fournitures, de ses murs, de ses vitres. En lui, une voix criait bruyamment et se déchaînait de ce chaos. Paralysé par les dégâts, par la destruction d’une part de lui, il s’avança doucement en traînant le peu d’entrain qui lui restait. Sur le sol de bois de bambous, des traces rouges se dessinèrent graduellement, de plus en plus grosses. Sans perdre de temps, il courut à la source-même de ce cauchemar qui se concrétisait. Dans sa chambre se trouvait sa femme, inerte, froide et sanglante. Il voulait pleurer, il voulait abattre le surplus de colère et de désespoir qu’il avait accumulé, mais il s’arrêta net en entendant des pleurs. Linus. Son dernier enfant se retrouvait dans le dressing, caché entre les robes et les pulls de sa mère, il pleurait sans réellement savoir pourquoi, mais il le savait tout de même. Il avait des oreilles et il était intelligent. Son père le prit de manière à l’enrober dans ses bras et placer sa tête sous son menton. « Ne t’inquiète pas Linus, je suis là. »
Être là, il ne l’a jamais réellement été. Le père de Linus fuyait la maison – fuyait les horreurs – tout comme son grand frère qu’il n’avait jamais revu. À chaque fois il trouvait une excuse pour ne pas venir, pour ne pas rester trop longtemps dans leur domicile si ce n’était que pour dormir. À force, il en oublia qu’il lui restait un fils. Un semblable de culpabilité en tant que père le piqua et le força à tenter de l’instruire du mieux qu’il pouvait en lui achetant des piles au début et des bibliothèques à la fin, remplis de livres – en plus d’aller à l’école.
L’école, c’était son fléau et ce n’était pas sa tasse de thé. Au début, il était l’élève modèle à venir en classe à l’heure, finir ses travaux et réussir avec la meilleure note possible. Maintenant, il est du genre à arriver du moins à l’heure, à dormir en classe, à laisser ses travaux de côtés tout en passant toujours avec une note impec. C’était frustrant pour les autres, mais aussi frustrant pour lui. Il ne se sentait pas à sa place et avait l’impression, de jour en jour, de perdre son temps. Ce qui l’intéressait ce n’était ni la géographie, la politique, les diasporas, tout simplement l’informatique. Peu importe quel appareil il avait entre les mains, il pouvait l’utiliser comme s’il l’avait depuis des lustres. Son passe-temps favori, hacker. Il n’a pas de but précis, il souhaite tout simplement se dépasser de plus en plus dans ce domaine. Et c’est dans cette même mentalité qu’il commença à vouloir vivre autrement. Fumer, vendre, dealer, boire, hacker faisait maintenant parti de son C.V personnel. Il cherchait à tuer le temps et il avait trouvé le ou plutôt les parfaits moyens pour y arriver. L’argent ne l’intéressait point, il avait déjà tout puisque son père lui en donnait les yeux fermés.
Il quitta l’école, quitta entre parenthèse sa maison pour avoir son propre logement où il faisait ses affaires. Il préférait ne pas prendre de risque et être retracé lorsqu’il hackait des firmes, des banques et des personnes de hautes importances - ou encore le site de chronos qu’il a introduit à plus d’une reprise.
Sa mère n’est plus là, son père ne l’est pas et son frère également. Ce n’est pas pour se rebeller de ce malheur, ce n’est pas pour salir le nom de sa mère ou encore de son père, c’est parce qu’il est laissé à lui-même et qu’il n’a rien à perdre hormis l’ennuie qui le ronge, qu’il fait ce qu’il fait.
je suis une sirène *blush*