Seiha Chosokabe
Caractère
Histoire
Seiha est né un quatorze juillet.
Heure inconnue, lieu inconnu, père et mère disparus. L’orphelinat semblait être sa prochaine destination, jusqu’à ce qu’un homme ne le trouve. Ce n’était pas une âme charitable, juste un homme qui passait par là, peut-être au mauvais moment. Et il aurait pu le laisser là le gosse, le laisser pleurer et s’en aller. Mais il en a décidé autrement, il la prit dans ses bras avant de rentrer chez lui, accompagné cette fois.
Avec cet homme, il n’aurait pas de belle vie.
Et il lui a dit, que ce ne serait pas le cas, qu’il n’y aurait pas de cadeaux aux anniversaires ou à Noël, qu’il ne viendrait pas lui lire d’histoire avant de s’endormir.
« Je suis pas ton père, appelle-moi Monsieur Chosokabe. »
Pourtant Monsieur Chosokabe il avait déjà un fils, trois ans plus âgé que Seiha. Mais pas vraiment de traitement de faveur, la seule chose en plus, c’était que lui au moins, il avait le droit de l’appeler « papa ». Sinon c’était pareil, pas de cadeaux, pas de câlins. Une chambre pour deux, un lit superposé, des livres pour étudier et passer le temps et des cochonneries pour l’illusion d’un ventre bien rempli. Seiha n’avait rien à envier à Shinya.
Les deux étaient comme deux vrais frères.
Pas vraiment de marques d’affections, mais ils se souciaient de l’autre et se serraient les coudes. C’était plus que suffisant. Ils avaient quinze et dix-huit ans quand ils ont commencé à bosser ensemble. Shinya faisait ça depuis un moment déjà, Chosokabe l’ayant introduit dans le milieu à ses seize ans. Vendeur de drogues, apparemment c’était de famille. Après leur première affaire ensemble, ils sont rentrés, se sont posés sur leur misérable lit. Alors Seiha demanda :
« Quand est-ce qu’on aura une chambre à nous ? »
« Quand on sera riche. »
« Quand est-ce qu’on sera riche ? »
« Jamais. »
Ce jour-là, il commença à prendre conscience de la vie de merde qu’on lui un imposer et qui risquait de le suivre jusqu’à la fin.
Chosokabe n’était pas un père pour eux.
Ils n’étaient pas proches, il n’était pas souvent là et il ne se souciait pas vraiment de leurs problèmes. Chosokabe n’était probablement pas une bonne personne. Alors pourquoi est-ce que ce sentiment d’abandon a envahi Seiha lorsqu’on lui a annoncé son décès ? Pourquoi s’est-il senti aussi triste en entendant ça ? Pourquoi est-ce que ça faisait aussi mal ?
Il a demandé à Shinya, il lui a hurlé dessus, supplié de lui donner une réponse.
« Je sais pas. » Et c’est la seule réponse qu’on voudra bien lui donner.
Alors, ils ont vécu tous les deux.
Ils étaient pas riches, mais ils l’ont finalement eu, leurs chambres. Shinya a pris celle du vieux, Seiha est resté dans l’ancienne. Mais une vie toujours aussi monotone, peut-être même plus qu’avant et un réfrigérateur à peine rempli grâce à leur trafic. Un jour, Shinya lui dit :
« J’ai envie de crever. »
« Tu pourras crever quand on sera riche. »
« Quand est-ce qu’on sera riche ? »
Seiha baisse les yeux, il hésite. Mais il finit par répondre, donner la réponse la plus évidente, donner la seule réponse qui s’appliquera toujours à eux :
« Jamais. »
Vingt et vingt-trois.
Leurs âges lorsque pour la première fois, un échange dérapa méchamment. Un malentendu probablement, Seiha ne s’en souvenait plus trop et il ne voulait pas vraiment. On les menace avec un flingue, Seiha panique, Shinya lui dit de garder son calme. Mais il peut pas, parce qu’il a peur, parce qu’il veut pas mourir, parce qu’il veut pas finir comme Chosokabe. Alors malgré les avertissements, malgré les cris, Seiha il court. Il entend la détonation, il sent la balle se loger dans son épaule gauche et bon dieu que ça fait mal. Mais il continue de courir, il court encore et encore. Puis il s’effondre quand sa vision devient trop brouillée pour continuer, quand la douleur devient trop forte pour le supporter.
Vingt-cinq ans et bien vivant.
Vingt-cinq ans et toujours un vulgaire dealeur.
Vingt-cinq ans, toujours pas riche, mais plus de frère pour l’accueillir quand il rentre chez lui.
J'étais Long Wei Shen avant et j'ai jamais fini ma fiche oui.
Parce que grosse démotivation et flemmardise ça fait jamais JAMAIS bon ménage. Donc ouais, je pue un peu excusez-moi.
Bref, sinon toujours petite et toujours mariée à Siobhán.